Inflation, incendies, Elizabeth II: l'année 2022 en dix records

Une foule estimée à un quart de million a fait la queue sur des kilomètres pour lui rendre un dernier hommage et défiler devant son cercueil à Westminster. (AFP)
Une foule estimée à un quart de million a fait la queue sur des kilomètres pour lui rendre un dernier hommage et défiler devant son cercueil à Westminster. (AFP)
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

Inflation, incendies, Elizabeth II: l'année 2022 en dix records

  • 70 ans de règne, soit 7 ans de plus que son arrière-arrière-grand-mère Victoria: l'existence de la reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre à 96 ans, a été hors norme tout comme ses funérailles à Londres
  • La population mondiale a passé le cap des 8 milliards à la mi-novembre, selon les Nations unies. Une «croissance sans précédent» alors qu'il n'y avait que 2,5 milliards d'humains en 1950

PARIS: De la flambée des prix aux incendies en passant par le règne d'Elizabeth II, retour sur l'année 2022 en dix records.

Flambée des prix 

L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février, a fait flamber les prix de l'énergie et de l'alimentation: l'indice des prix alimentaires de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) a atteint en mars un pic historique tout comme le cours européen du gaz.

Cela s'est traduit par une poussée de l'inflation tout au long de l'année, avec par exemple +10,6% en octobre sur un an en zone euro, soit la plus forte progression depuis le démarrage de cet indice en 1997.

Afflux de réfugiés 

La guerre en Ukraine a entraîné le plus important afflux de réfugiés en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale: plus de six millions vers des pays limitrophes et 8 millions de déplacés intérieurs, a estimé, en mai, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). A l'échelle de la planète, le nombre de déracinés a dépassé pour la première fois la barre des 100 millions.

Canicules et incendies 

L'année a été marquée par de nouveaux records climatiques: en l'Europe, l'été a été le plus chaud jamais enregistré et les surfaces brûlées par des incendies les plus étendues avec plus de 600.000 hectares détruits. A l'échelle du globe, jamais les émissions de CO2 d'origine fossile n'ont été aussi élevées qu'en 2022.

Pluie de missiles 

Pour répondre aux plus grandes manoeuvres aériennes conjointes jamais menées par la Corée du Sud et les Etats-Unis, la Corée du Nord a envoyé en novembre une salve record de missiles en mer du Japon, avec notamment un pic de 23 tirs en 24 heures le 2 novembre.

Règne et funérailles hors norme 

Soixante-dix ans de règne, soit sept ans de plus que son arrière-arrière-grand-mère Victoria: l'existence de la reine Elizabeth II, décédée le 8 septembre à 96 ans, a été hors norme tout comme ses funérailles à Londres. Une foule estimée à un quart de million a fait la queue sur des kilomètres pour lui rendre un dernier hommage et défiler devant son cercueil à Westminster.

Elon Musk, des milliards et un fiasco 

Longtemps première fortune mondiale (seulement devancé en fin d'année au classement Forbes par le PDG du géant du luxe LVMH Bernard Arnault), le patron de Tesla et SpaceX, Elon Musk s'est illustré par ses volte-face sur Twitter, racheté, in fine, en octobre pour 44 milliards de dollars. Il a depuis mis le réseau social dans une position périlleuse en s'aliénant annonceurs, (ex) employés et régulateurs.

Vente aux enchères record 

La collection d'art du cofondateur de Microsoft, Paul Allen, est partie aux enchères, en novembre à New York, pour un montant global record de 1,62 milliard de dollars avec des toiles de Georges Seurat, Paul Cézanne, Vincent Van Gogh ou Gustav Klimt. Autre signe de vigueur du marché de l'art, un portrait de Marilyn Monroe par Andy Warhol est devenu, en mai, l'oeuvre d'art du 20e siècle la plus chère: 195 millions de dollars.

Au top du tennis mondial 

En remportant pour la 14e fois Roland-Garros en juin, l'Espagnol Rafael Nadal a amélioré son record de titres majeurs chez les joueurs de tennis hommes: 22 tournois du Grand Chelem, devant le Serbe Novak Djokovic (21 titres) et le Suisse Roger Federer (20), lequel a mis fin, en septembre, à sa carrière.

La joueuse américaine Serena Williams, qui a également tiré sa révérence en septembre, dépasse, elle, ces trois champions avec 23 titres du Grand Chelem.

Palmes pour Taylor Swift 

La sortie du dixième album de Taylor Swift, "Midnights" a provoqué en octobre des pannes sur Spotify et battu le record de l'album "le plus écouté en une seule journée". Dix chansons de l'album se sont classé aux dix premières places du classement Billboard Hot 100, une première.

La chanteuse américaine a aussi remporté la palme de "la célébrité la plus pollueuse de l'année" en raison de ses nombreux vols en jet privé, selon l'agence de marketing Yard.

Huit milliards d'humains 

La population mondiale a passé le cap des 8 milliards à la mi-novembre, selon les Nations unies. Une "croissance sans précédent" alors qu'il n'y avait que 2,5 milliards d'humains en 1950.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.