Tunisie 2022: Le double défi de Kaïs Saïed

Pour le président tunisien, 2023 ressemblera probablement à 2022, mais en un peu plus difficile, tant sur les plans politique qu’économique et social. (AFP)
Pour le président tunisien, 2023 ressemblera probablement à 2022, mais en un peu plus difficile, tant sur les plans politique qu’économique et social. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 31 décembre 2022

Tunisie 2022: Le double défi de Kaïs Saïed

  • Le «match» politique entre Kaïs Saïed et ses opposants a occupé toute l’année 2022
  • Le chef de l’État tunisien s’est fixé comme principal objectif la déconstruction du système politique en place afin d’en bâtir un nouveau sur ses décombres

TUNIS: À trente-quatre mois de la fin de son mandat présidentiel – le président tunisien a pris ses fonctions le 23 octobre 2019 –, le plus dur pour Kaïs Saïed est peut-être encore à venir. Pourtant, l’année qui s’achève n’a pas été de tout repos pour le président tunisien. Il a eu à se déployer au cours des douze derniers mois sur deux fronts, le premier choisi –politique – et le second imposé – social et économique.

 

Bâtir un nouveau système politique 

Le «match» politique avec ses opposants a occupé toute l’année 2022. Kaïs Saïed a pu cahin-caha dérouler sa feuille de route. Comme il l’avait annoncé après avoir pris le contrôle du pouvoir, donc du pays, le 25 juillet 2021, le chef de l’État tunisien s’est fixé comme principal objectif la déconstruction du système politique en place afin d’en bâtir un nouveau sur ses décombres. 

Après avoir limogé le gouvernement en place avant cette date puis dissout en mars 2022 l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), élue en même temps que lui, à la fin de 2019, Kaïs Saïed a entrepris de mettre en place, l’un après l’autre, les jalons de son régime baptisé «démocratie par la base»: adoption du décret présidentiel n°117 organisant et codifiant le nouveau système politique, consultation électronique populaire sur les réformes à mettre en œuvre, élaboration d’une nouvelle Constitution, soumise à référendum le 25 juillet 2022, promulgation d’une nouvelle loi électorale et, enfin, organisation des élections législatives le 17 décembre 2022, sur la base de ce nouveau texte. 

Pour le président tunisien, 2023 ressemblera probablement à 2022, mais en un peu plus difficile, tant sur les plans politique qu’économique et social.

Parallèlement à l’exécution de ce vaste chantier, le président tunisien a été rattrapé par la réalité financière, économique et sociale du pays, qui s’est considérablement dégradée en 2022. Pour la première fois depuis très longtemps, l’État, dont l’endettement ne cesse de croître – la Banque mondiale vient de l’estimer à 41,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) –, aborde une nouvelle année sans savoir où trouver les ressources pour boucler le budget de 2022 ni financer le prochain. 

En même temps, les Tunisiens ont vu leur niveau et leur qualité de vie se détériorer, coincés qu’ils sont entre une inflation galopante qui risque d’être bientôt à deux chiffres – elle s’est établie à 9,8% en décembre 2022 – qui érode leur pouvoir d’achat, tandis que certains produits de première nécessité sont de plus en plus difficiles à trouver.

 

Faible taux de participation aux législatives

Pour le président tunisien, 2023 ressemblera probablement à 2022, mais en un peu plus difficile, tant sur les plans politique qu’économique et social. Face à une opposition revigorée par le très faible taux de participation aux législatives de décembre 2022 qu’elle avait boycottées – seuls 11,22% des 9 136 502 électeurs inscrits ont voté –, Kaïs Saïed va devoir choisir entre accepter les appels, notamment de l’UGTT, le syndicat ouvrier, à un dialogue national destiné à rechercher une solution pour sortir le pays de l’impasse actuelle, ou persister dans sa volonté d’imposer son modèle politique. Son discours musclé, le 29 décembre, en présence notamment d’officiers supérieurs de l’armée et des forces de sécurité intérieure, donne à penser qu’il penche pour cette dernière option. Mais est-ce définitif?

Toutefois, ce sont les difficultés auxquelles le citoyen est confronté dans sa vie quotidienne qui vont aussi occuper et préoccuper le président Saïed. D’autant que la décision du Fonds monétaire international de reporter aux calendes grecques l’examen par son conseil d’administration de l’accord en vue de l’octroi à la Tunisie d’un prêt de 1,9 milliard de dollars va retarder la résolution des difficultés financières de l’État, voire les aggraver.


Les forces israéliennes et les militants du Hezbollah ont échangé des tirs au sud du Liban

Des soldats israéliens attendent pendant qu'une unité d'artillerie mobile tire du côté israélien de la frontière israélo-libanaise, le 2 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Des soldats israéliens attendent pendant qu'une unité d'artillerie mobile tire du côté israélien de la frontière israélo-libanaise, le 2 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Short Url
  • Les frappes aériennes israéliennes ont frappé plusieurs villes frontalières
  • Les affrontements à la frontière libano-israélienne avaient par ailleurs repris vendredi après la fin de la trêve

BEYROUTH: Les forces israéliennes et les militants du Hezbollah ont échangé des tirs samedi à la frontière israélo-libanaise lors d'une deuxième journée d'hostilités.

Les frappes aériennes israéliennes se sont abattues sr plusieurs villes frontalières alors que l’armée israélienne a déclaré avoir « riposté aux attaques provenant du sud du Liban ».

En Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a indiqué que des soldats avaient tué un homme à un barrage, près de Naplouse, après qu'il "a sorti un couteau et a commencé à avancer vers eux".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a par ailleurs mené des frappes en Syrie, près de Damas, contre des sites appartenant au Hezbollah libanais dans lesquelles quatre combattants, dont deux membres des Gardiens de la Révolution iraniens, ont été tués.

L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas commenté.

Les affrontements à la frontière libano-israélienne avaient par ailleurs repris vendredi après la fin de la trêve. Le Hezbollah, allié du Hamas, a déploré la mort de deux de ses membres dans des bombardements israéliens dans le sud, où un civil a également été tué.

"Si les violences reprennent à cette ampleur et cette intensité, nous pouvons supposer que des centaines d'enfants de plus seront tués et blessés chaque jour", a alerté la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell.

D'autant que l'aide humanitaire, qui était arrivée plus largement pendant la trêve de sept jours même si elle restait très insuffisante selon l'ONU, a de nouveau été fortement restreinte par la reprise des hostilités.

Samedi, le Croissant-Rouge palestinien a toutefois indiqué avoir réceptionné les premiers "camions d'aide" depuis la fin du cessez-le-feu temporaire, via le terminal égyptien de Rafah, poste-frontière avec Gaza.

Les besoins sont immenses dans le territoire qu’Israël soumet désormais à un "siège complet" après 16 années de blocus, et où plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits, avec 1,7 million de personnes --sur 2,4 millions d'habitants -- déplacées par la guerre d'après l'ONU.


Le KSrelief envoie un troisième navire de secours aux Palestiniens à Gaza

Le Centre d’aide humanitaire et de secours roi Salman a expédié samedi le troisième lot d’aide saoudienne au peuple palestinien à Gaza (Photo, SPA).
Le Centre d’aide humanitaire et de secours roi Salman a expédié samedi le troisième lot d’aide saoudienne au peuple palestinien à Gaza (Photo, SPA).
Short Url
  • La cargaison, transportant 300 grands conteneurs et pesant 1 246 tonnes, comprend 200 conteneurs de fournitures médicales
  • Cela s’inscrit dans le cadre du rôle historique du Royaume aux côtés du peuple palestinien

DJEDDAH : Le Centre d’aide humanitaire et de secours roi Salmane a expédié samedi le troisième lot d’aide saoudienne au peuple palestinien à Gaza.

La cargaison, transportant 300 grands conteneurs et pesant 1 246 tonnes, comprend 200 conteneurs de fournitures médicales pour les hôpitaux de Gaza et 100 conteneurs de produits alimentaires de base, de lait maternisé et de matériel d’abri.

Le navire a pris la mer du port islamique de Djeddah en direction de Port-Saïd en Égypte, d’où il sera transporté vers Gaza.

Cela s’inscrit dans le cadre du rôle historique du Royaume aux côtés du peuple palestinien.

Cependant, les personnes qui se sont réfugiées dans le sud de Gaza après avoir fui leurs foyers au début de la guerre ont déclaré samedi qu’elles n’avaient désormais aucun endroit sûr où aller.

La ville de Khan Younis est au centre des frappes aériennes et des tirs d’artillerie israéliens après la reprise des combats vendredi, suite à l’échec d’une trêve qui n’a duré qu’une semaine.

Sa population a augmenté ces dernières semaines alors que plusieurs centaines de milliers de personnes du nord de la bande de Gaza ont fui vers le sud.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


FIFM 2030: Asmae El Moudir remporte l'Étoile d'Or

«La mère de tous les mensonges - Kadib Abyad», le film poignant d'Asmae El Moudir, a décroché ce samedi l’Étoile d’or (Photo, FIFM).
«La mère de tous les mensonges - Kadib Abyad», le film poignant d'Asmae El Moudir, a décroché ce samedi l’Étoile d’or (Photo, FIFM).
Short Url
  • Le film poignant d'Asmae El Moudir, a décroché ce samedi l’Étoile d’or
  • Une récompense pour son voyage cinématographique exceptionnel depuis Cannes jusqu'à Toronto

CASABLANCA: Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) a vu briller une étoile marocaine. «La mère de tous les mensonges - Kadib Abyad», le film poignant d'Asmae El Moudir, a décroché ce samedi l’Étoile d’or, récompensant ainsi son voyage cinématographique exceptionnel depuis Cannes jusqu'à Toronto. Ce film, qui a déjà conquis le cœur des critiques et des spectateurs à Cannes, s'est imposé comme une œuvre majeure du cinéma contemporain marocain.

De Cannes à Toronto

Le film d'Asmae El Moudir a été présenté lors des plus prestigieux festivals de cinéma. Après avoir reçu le Prix de la mise en scène dans la catégorie «Un certain regard» à Cannes, il a captivé le public nord-américain lors de sa première au Toronto International Film Festival (TIFF). «La mère de tous les mensonges - Kadib Abyad», avec sa narration hybride et son approche artistique singulière, explore les liens entre les événements historiques de la Tunisie et leur résonance dans la société marocaine contemporaine.

Une réalisation et de l'audace 

Asmae El Moudir, dans ce film, transcende le cinéma traditionnel en mêlant la réalité à la fiction et en utilisant des marionnettes et des symboles pour réinterpréter l'histoire familiale et nationale. Cette démarche artistique originale offre une expérience visuelle inédite et transforme les faits historiques en une narration poignante racontée par de multiples facettes

Le film ne se limite pas à la quête personnelle d'Asmae. En explorant l’histoire de sa famille, notamment à travers la participation de sa grand-mère, cette oeuvre se veut une exploration de la vérité individuelle et collective, un hommage à l’histoire marocaine et un écho des émotions universelles.

La consécration: L'Étoile d'or du FIFM 

Le sacre de «La mère de tous les mensonges - Kadib Abyad» au FIFM n'est pas seulement une victoire pour Asmae El Moudir ; c'est la reconnaissance d'une vision artistique audacieuse et d'un talent cinématographique remarquable. Ce film est un témoignage de la vitalité et de la richesse du cinéma marocain et africain. Bien que la date de sortie dans les salles marocaines n'ait pas été annoncée, l'Étoile d'or obtenue au FIFM a suscité une grande attente parmi le public marocain.

Prix du Jury

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) a également célébré d'autres talents remarquables du cinéma mondial. Le Prix du Jury a été attribué ex-aequo à deux films : « Bye Bye Tiberias » de Lina Soualem et « Les Meutes » (« Hounds ») de Kamal Lazraq. 

La mise en scène

Le Prix de la Meilleure Réalisation a été décerné à Ramata-Toulaye Sy pour son film « Banel & Adama ». Ce prix souligne l'excellence de la mise en scène de Sy, qui a su tisser un récit à la fois poignant et esthétiquement riche. Son œuvre se distingue par une narration visuelle forte et un engagement profond dans la représentation des réalités sociales.

Dans la catégorie Meilleure Performance par un Acteur, Doga Karakas a été récompensé pour son rôle dans le film « Dormitory » de Nehir Tuna. Sa prestation, à la fois nuancée et puissante, a brillé par son authenticité. La capacité de Karakas à donner vie à son personnage a été unanimement saluée.

De même, Asja Zara Lagumdžija a remporté le prix de la Meilleure Performance par une Actrice pour son rôle dans « Excursion » de Una Gunjak. Sa performance, empreinte d'émotion et de subtilité, a su captiver l'audience et a magnifiquement rendu l'essence complexe de son personnage.