Dhaka inaugure la première ligne de métro afin de réduire les embouteillages

Le nouveau service de métro est exploité par l'entreprise publique Dhaka Mass Transit Co. Ltd. et a été inauguré par la Première ministre Cheikh Hasina mercredi (Photo, AFP).
Le nouveau service de métro est exploité par l'entreprise publique Dhaka Mass Transit Co. Ltd. et a été inauguré par la Première ministre Cheikh Hasina mercredi (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 janvier 2023

Dhaka inaugure la première ligne de métro afin de réduire les embouteillages

  • Le premier tronçon de la ligne 6 relie la banlieue nord au centre-ville
  • Les embouteillages dans la capitale bangladaise coûteraient 4,2 milliards de dollars par an

DHAKA : Les habitants de Dhaka espèrent que 2023 marquera la fin des embouteillages caractéristiques de la ville, après que la capitale bangladaise a ouvert cette semaine sa première ligne de métro.

Une étude réalisée en 2021 par l'université de Khulna a évalué à 4,2 milliards de dollars (1$ = 0,93€) le coût annuel des embouteillages dans cette ville de 20 millions d'habitants, ajoutant que les navetteurs passaient en moyenne deux heures par jour à parcourir 5 à 10 km.

Le nouveau service de métro est exploité par l'entreprise publique Dhaka Mass Transit Co. Ltd. et a été inauguré par la Première ministre Cheikh Hasina mercredi.

Développée grâce à un financement du Japon, la construction a commencé en 2017. Un premier tronçon de 12 km de la ligne 6, prévue sur 20 km, relie Uttara, dans la banlieue nord de Dhaka, à Agargaon, dans le centre-ville.

«Nous avons lancé ce projet de transport rapide de masse dans le but d'aborder deux domaines  majeurs : la réduction des embouteillages et la pollution de l'environnement », a déclaré M.A.N. Siddique, directeur général de Dhaka Mass Transit Company Limited (DMTC), à Arab News samedi.

«Cela représente un gain de temps considérable pour les passagers».

Bien qu'il n'y ait actuellement aucun arrêt entre Uttara et Agargaon, de nouvelles stations devraient ouvrir en mars, et d'ici la fin de l'année, le service devrait être étendu à Motijheel, le centre d'affaires et de commerce de Dhaka.

«Actuellement, il faut environ trois heures pour aller d'Urtara à Motijheel, ce qui sera réduit à 38 minutes lorsque ce service de métro sera pleinement opérationnel», a affirmé Siddique.

«Chaque jour, il transportera 500 000 personnes, ce qui réduira automatiquement le nombre de petits véhicules et de voitures privées dans les rues.»

Abderrahmane, résident d'Uttara, a indiqué qu'il était ravi d'avoir un service de métro dans sa ville.

«J'ai connu les services de métro à l'étranger, mais maintenant je profite de ce service dans mon pays. J'avais l'habitude de passer deux heures à me rendre à mon bureau dans le quartier de Mohammadpur. Maintenant, cela ne prend que 50 minutes. Ce service m'a apporté un énorme avantage», a-t-il signalé.

«Je crois qu'au cours de la nouvelle année, les gens profiteront de plus en plus de ces avantages et l'on s'attend à ce que les embouteillages dans la ville soient réduits», a-t-il ajouté.

Le nouveau métro devrait également rendre les déplacements à Dhaka plus sûrs, notamment pour les femmes, qui sont nombreuses à craindre d'être harcelées sexuellement sur les routes de la ville.

Une enquête menée en 2022 par la Commission nationale des droits de l'homme du Bangladesh, soutenue par les Nations unies, a montré que 87 % des femmes du pays avaient été victimes de harcèlement au moins une fois, que 36 % étaient régulièrement confrontées au harcèlement sexuel dans les transports publics et que 57 % considéraient les transports publics comme l'espace public le moins sûr.

Rachida Begum, cadre d’une entreprise, a déclaré à Arab News que les déplacements en transports publics dans la ville étaient une «souffrance quotidienne» pour elle et les autres femmes qui travaillent.

«Les femmes subissent beaucoup de harcèlement lorsqu'elles essaient de monter dans un bus de voyageurs. C’est pour cette raison je suis en retard au bureau, presque tous les jours » a-t-elle expliqué.

Begum a estimé qu'elle avait trouvé le nouveau service de métro «très sûr et confortable».

«Il y a de nombreux points d'entrée et de sortie, ce qui facilite les déplacements. J'espère que les services ferroviaires du métro apporteront un soulagement à de nombreuses femmes qui travaillent dans la ville», a-t-elle précisé.

Le professeur Chamsul Hoque, du département d'ingénierie civile de l'université d'ingénierie et de technologie du Bangladesh, a fait l'éloge de ce nouveau service, mais a jugé qu'il restait du travail à faire pour qu'il soit pleinement intégré dans la ville.

«Le métro est sans aucun doute un bon moyen de transport de masse. Mais pour maximiser ses avantages, nous devons adopter une approche intégrée», a-t-il souligné.

«Un certain soutien politique est nécessaire pour être considéré ici».

Si le développement du réseau de métro n'est pas accompagné de l'infrastructure nécessaire, il risque d'aggraver la congestion, car les embouteillages se formeront autour des stations, a-t-il éclairci.

«À chaque station, il devrait y avoir plus de services systématiques de rabattement, de covoiturage, afin qu'il n'y ait pas de situations d’embouteillages dans les rues», a soutenu Hoque.

«Sinon, ce projet pourrait devenir contre-productif».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"