La plus pauvre commune de Santiago, un exemple de recyclage au Chili et au-delà

Le personnel municipal collecte les matières organiques qui seront envoyées pour un processus de recyclage par lombriculture, dans la commune de La Pintana à Santiago, au Chili, le 23 novembre 2022. (AFP).
Le personnel municipal collecte les matières organiques qui seront envoyées pour un processus de recyclage par lombriculture, dans la commune de La Pintana à Santiago, au Chili, le 23 novembre 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 02 janvier 2023

La plus pauvre commune de Santiago, un exemple de recyclage au Chili et au-delà

  • La Pintana, parmi les premières communes de Santiago à avoir organisé une telle collecte, dispose également d'une pépinière municipale, construite sur une ancienne décharge
  • Cette dernière fournit chaque année 100 000 plantes de 400 espèces différentes qui sont ensuite utilisées pour verdir la ville

SANTIAGO DU CHILI : Dans la plus pauvre des communes de la périphérie de Santiago, des camions collectent depuis de nombreuses années déjà les déchets organiques des habitants: la ville de La Pintana est un exemple de recyclage au Chili, pays qui produit la plus grande quantité de déchets de la région mais n'en recycle qu'une infime partie, et au-delà.

Jetés dans des bacs, des cartons ou même des sacs en plastique ensuite accrochés aux portes ou aux arbres, les pelures de pommes de terre, d'avocats d'oranges ou d'autres fruits ou légumes sont collectées quotidiennement depuis 17 ans.

Les déchets organiques représentent la moitié du total des déchets produits par chaque famille de cette ville de près de 190.000 habitants, dont un peu plus de 15% vivent dans la pauvreté, soit le taux le plus élevé de la capitale chilienne et de sa banlieue.

La Pintana, parmi les premières communes de Santiago à avoir organisé une telle collecte, dispose également d'une pépinière municipale, construite sur une ancienne décharge. Cette dernière fournit chaque année 100 000 plantes de 400 espèces différentes qui sont ensuite utilisées pour verdir la ville.

"Pour moi, c'est très important que la ville ait pris cette initiative de gestion environnementale et qu'elle ait motivé les habitants pour qu'ils fassent le tri", estime depuis le marchepied fixé à l'arrière du camion-benne chargé de la collecte Escarlett Isler, une employée municipale.

"Il y a eu un changement chez les gens, ils se soucient désormais du recyclage et ne mettent plus les légumes avec les ordures" communes, assure José Vera, propriétaire d'un petit magasin de légumes, après avoir sorti dans la rue deux larges cartons remplis de déchets organiques.

Le programme municipal a ainsi réussi à créer une culture du recyclage dans un pays qui produit en moyenne 1,13 kg de déchets par personne et par jour et qui n'en recycle que 0,8%, selon le ministère de l'Environnement.

Une fois la collecte terminée, les camions-bennes reviennent au siège de la Direction générale de l'environnement (DIGA) pour y déposer leur chargement. Après un tri sommaire réalisé dans la benne, les déchets sont versés dans des brouettes puis acheminés vers une zone de compostage, réalisé à l'aide de lombrics.

"Ce travail nous donne de la richesse, il nous donne de la joie. La commune s'améliore avec les jardins", s'enthousiasme Jeannette Gonzalez, une employée municipale qui fleurit une allée près d'un bâtiment sportif communal.

Cercle vertueux

Le Chili est le pays d'Amérique latine qui produit le plus de déchets selon la Banque mondiale, tandis qu'en matière de recyclage, il se situe bien en dessous de la moyenne latino-américaine de 4%, selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).

Grâce à ce projet, la municipalité de La Pintana recycle environ 20 tonnes de déchets organiques par jour et économise quelque 100.000 dollars par an, qu'elle réinvestit ensuite dans la communauté.

"Quand nous avons repris cette gestion, c'était une commune où tous les 200 mètres on trouvait une décharge. Aujourd'hui, nous ne voyons plus cela", note auprès de l'AFP sa maire Claudia Pizarro, dont la ville a reçu plusieurs récompenses internationales pour ce programme.

"C'est un cercle vertueux: les gens voient qu'à l'endroit où il y avait une décharge, il y a de la verdure et que tout est florissant et arrêtent de jeter des déchets à cet endroit", ajoute-t-elle.

Les déchets organiques ne sont cependant pas les seuls à bénéficier d'une seconde chance à La Pintana: plus de la moitié de la quinzaine d'employés de la pépinière municipale sont des détenus qui ont troqué la prison pour un travail communautaire.

"Tout ce qui est produit ici leur profite aussi, car ce sont des enfants de la commune. Cela leur donne un sentiment d'appartenance", souligne Cintia Ortiz, responsable de la structure depuis près de sept ans.

La ministre chilienne de l'Environnement, Maisa Rojas, a récemment annoncé un projet de loi visant à reproduire l'exemple de la Pintana dans le reste du pays.


50 ans après sa mort, Picasso se conjugue à toutes les sauces

Un visiteur regarde le chef-d'œuvre du peintre espagnol Pablo Picasso "Guernica" lors d'une conférence de presse présentant les événements de "l'Année Picasso", marquant le 50e anniversaire de la mort du peintre, au musée Reina Sofia de Madrid, le 12 septembre 2022. (AFP)
Un visiteur regarde le chef-d'œuvre du peintre espagnol Pablo Picasso "Guernica" lors d'une conférence de presse présentant les événements de "l'Année Picasso", marquant le 50e anniversaire de la mort du peintre, au musée Reina Sofia de Madrid, le 12 septembre 2022. (AFP)
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  • A l'occasion des 50 ans de sa mort, Pablo Picasso (1881-1973) est célébré à travers une quarantaine d'expositions à travers le monde, promettant d'explorer toutes ses facettes
  • La toile la plus chère de Picasso jamais vendue aux enchères est «Les femmes d'Alger (Version O)», peinte en 1955 et cédée pour 179,4 millions de dollars le 11 mai 2015 chez Christie's

PARIS: Génie ou monstre ? Dans tous les cas, inépuisable sujet de fascination. A l'occasion des 50 ans de sa mort, Pablo Picasso (1881-1973) est célébré à travers une quarantaine d'expositions à travers le monde, promettant d'explorer toutes ses facettes.

"Picasso mange tout et apparemment on a encore faim", s'amuse Olivier Widmaier-Picasso, son petit-fils, interrogé par l'AFP. Il se dit "fasciné par le nombre de conservateurs de musée, d'historiens et de chercheurs qui continuent de trouver des angles d'étude".

Les céramiques de Picasso, Picasso et le féminisme, le blanc chez Picasso, Picasso sous l'oeil de célèbres photographes, le jeune Picasso à Paris, Picasso sculpteur... Le monument est conjugué à toutes les sauces dans le cadre de "son année", fêtée en France et en Espagne.

Il reste "au-dessus de tous", estime Bernard Blistène, président honoraire du Centre Pompidou à Paris, louant, à l'instar d'autres spécialistes, unanimes, le "génie" du père de "Guernica" et des "Demoiselles d'Avignon".


Tir mortel sur le tournage de «Rust»: Une première condamnation

L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents (Photo, AFP).
L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents (Photo, AFP).
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  • Le premier assistant réalisateur du film «Rust», sur le tournage duquel l'acteur et producteur Alec Baldwin avait involontairement tué la directrice de la photographie
  • Il a été condamné vendredi à 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve après un accord de plaider coupable

LOS ANGELES: Le premier assistant réalisateur du film "Rust", sur le tournage duquel l'acteur et producteur Alec Baldwin avait involontairement tué la directrice de la photographie, a été condamné vendredi à 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve après un accord de plaider coupable.

Il s'agit de la première condamnation dans cette affaire, ici pour négligence lors de l'utilisation d'une arme mortelle.

C'est ce premier assistant, Dave Halls, qui avait tendu à Alec Baldwin, le 21 octobre 2021, une arme censée être chargée de balles à blanc, que l'acteur avait actionnée, tuant Halyna Hutchins et blessant le réalisateur, Joel Souza.

Dave Halls, 63 ans, lui avait remis l'arme en l'informant qu'elle était "froide", soit pas dangereuse dans le jargon d'Hollywood.

Alec Baldwin, tout comme l'armurière du tournage Hannah Gutierrez-Reed, ont tous deux été inculpés d'homicide involontaire et risquent jusqu'à 18 mois de prison et 5 000 dollars d'amende.

L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents.

Les policiers ont conclu que Hannah Gutierrez-Reed avait mis la munition dans l'arme utilisée par Alec Baldwin, au lieu d'une balle factice.

La procureure Kari Morrissey a estimé, lors de l'audience vendredi dans un tribunal du Nouveau-Mexique, que Dave Halls, qui assumait aussi le rôle de coordinateur sécurité du tournage à petit budget et constituait ainsi la "dernière ligne de défense", n'avait pas "vérifié chaque cartouche dans l'arme pour confirmer qu'il s'agissait de balles à blanc".

Alec Baldwin, 64 ans, notamment connu pour la série "30 Rock", a toujours dit qu'on lui avait assuré que son arme était inoffensive.

En plaidant coupable vendredi, Dave Halls accepte de témoigner à l'avenir en la matière.


A Pékin, le cheval comme thérapie pour enfants autistes

Victor Liu, un Pékinois de 14 ans atteint de déficience visuelle et d'autisme pendant une leçon d'équitation dans un club hippique de Pékin (Photo, AFP).
Victor Liu, un Pékinois de 14 ans atteint de déficience visuelle et d'autisme pendant une leçon d'équitation dans un club hippique de Pékin (Photo, AFP).
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  • Comme ailleurs dans le monde, les personnes atteintes d'autisme, surnommées «les enfants des étoiles» en Chine, sont souvent stigmatisées en raison de leurs difficultés à interagir avec les autres
  • Des études récentes montrent que l'équithérapie peut être efficace pour améliorer le comportement des enfants atteints de TSA

PEKIN: Par une fraîche journée de printemps dans un club équestre de Pékin, Victor Liu, jeune autiste de 14 ans, grimpe sur le dos d'un cheval au pelage brun, une équithérapie qui a changé sa vie.

Comme ailleurs dans le monde, les personnes atteintes d'autisme, surnommées "les enfants des étoiles" en Chine, sont souvent stigmatisées en raison de leurs difficultés à interagir avec les autres.

Mais dans ce havre de verdure du nord de la capitale chinoise, au milieu de grands arbres et du hennissement des chevaux, l'ONG Hope ("Espoir", en français), tente de faire progresser ces enfants.

Une équithérapie bienvenue dans un pays où la sensibilisation aux troubles du spectre de l'autisme (TSA), le nom officiel du handicap, est encore peu développée.

Selon Stella, la mère du jeune Victor, les progrès de son fils ont été rapides et sa capacité à écouter des instructions et à coordonner ses mouvements physiques s'est améliorée.

"De mon point de vue de parent, je vois les changements" de l'équitation "sur mon fils", déclare-t-elle à l'AFP.

Humains et équidés

Entre les séances, au cours desquelles les formateurs guident les élèves dans des activités équestres spécifiquement adaptées, Victor, qui souffre également de déficience visuelle, aide à nourrir et à soigner les chevaux.

Au centre équestre de l'ONG Hope, créée en 2009, équidés et humains s'apprivoisent, au milieu du claquement des sabots des chevaux, qui suivent docilement les dresseurs et les accompagnateurs.

La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, créée en 2008 par l'ONU, se tient tous les 2 avril et vise à favoriser l'intégration des personnes atteintes de ce handicap, souvent mal connu du grand public.

Des études récentes montrent que l'équithérapie peut être efficace pour améliorer le comportement des enfants atteints de TSA, notamment dans leurs difficultés à interagir avec le monde extérieur.

"Avec les chevaux, vous n'avez pas besoin de beaucoup parler", explique à l'AFP Lucia Zhou, qui a rejoint Hope en 2017 en tant que bénévole avant d'intégrer l'équipe d'instructeurs professionnels.

"Dans leur processus d'apprentissage, les élèves sont obligés d'avoir davantage d'interactions avec nous, les instructeurs et les bénévoles. Et ça les aide, naturellement, à améliorer leur envie et leur capacité à interagir avec les gens."

«Rempli de joie»

Les ONG qui fournissent une aide aux enfants handicapés restent encore insuffisamment nombreuses en Chine. Leurs tarifs sont par ailleurs souvent hors de portée pour la plupart des parents chinois.

En dehors des hôpitaux et des psychologues, les enfants atteints d'autisme en Chine n'ont souvent pas accès à des services adaptés pour progresser, déclare à l'AFP Vanessa Vandevraye, directrice du centre équestre Oriental Equestrian Club, qui accueille Hope.

C'est la raison qui l'a poussée à héberger l'ONG dans ses locaux, explique-t-elle devant des poneys qui broutent paisiblement l'herbe des alentours.

"Toutefois, la liste d'attente est longue car il y a très peu d'organisations qui peuvent fournir ce type de service", note-t-elle.

Ceux qui y parviennent disent s'y épanouir. L'année dernière, Victor Liu a ainsi participé à une petite compétition, qui lui a permis de tester ses compétences équestres.

"A la fin, il a reçu une médaille commémorative", explique sa mère. "Il était rempli de joie."