Réforme des retraites: «ce sera dans la rue», avertit la patronne des écologistes

La présidente du parti écologiste Europe Ecologie Les Verts (EELV) Marine Tondelier pose après son discours lors du congrès fédéral du parti le jour de l'élection de leur nouveau secrétaire national à Rungis, en région parisienne, le 10 décembre 2022. (AFP).
La présidente du parti écologiste Europe Ecologie Les Verts (EELV) Marine Tondelier pose après son discours lors du congrès fédéral du parti le jour de l'élection de leur nouveau secrétaire national à Rungis, en région parisienne, le 10 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 02 janvier 2023

Réforme des retraites: «ce sera dans la rue», avertit la patronne des écologistes

  • «Nous serons évidemment dans la rue, mes baskets sont prêtes et celles des militants écologistes aussi», a expliqué Marine Tondelier
  • «On sait que le spectre du 49.3 rend assez peu crédible le fait que cette réforme échoue à l'Assemblée nationale ou au Sénat. Si elle échoue, ce sera dans la rue et c'est pour ça que c'est très important de se mobiliser dès les premières manifestations»

PARIS : La nouvelle patronne d'Europe-Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, a estimé lundi que c'est par la mobilisation politique et sociale "dans la rue" qu'il sera possible de "faire reculer" la réforme des retraites confirmée par Emmanuel Macron lors de ses voeux aux Français.

"Nous serons évidemment dans la rue, mes baskets sont prêtes et celles des militants écologistes aussi", a expliqué sur RFI celle qui a succédé en décembre à Julien Bayou.

"On sait que le spectre du 49.3 rend assez peu crédible le fait que cette réforme échoue à l'Assemblée nationale ou au Sénat. Si elle échoue, ce sera dans la rue et c'est pour ça que c'est très important de se mobiliser dès les premières manifestations", a insisté Marine Tondelier, rappelant que "tous les syndicats sont d'accord pour combattre ce projet".

La Première ministre Élisabeth Borne recevra mardi et mercredi les partenaires sociaux, à quelques jours de la présentation de la réforme, le 10 janvier.

Les grandes lignes du projet n'ont pas bougé depuis la réélection du chef de l'État, déterminé à augmenter l'âge légal de départ de 62 à 64 voire 65 ans.

L'objectif, a rappelé Emmanuel Macron, samedi, lors de ses voeux aux Français, est d'"assurer l'équilibre de notre système pour les années et les décennies à venir". Il table sur une application de la réforme "dès la fin de l'été" 2023.

"Avant novembre-décembre 95, qui a été justement un grand mouvement contre la réforme des retraites de Juppé, personne n'imaginait qu'il y aurait un pays bloqué", a relevé sur France Inter la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain.

"J'aimerais bien qu'on n'en arrive pas là, mais pour qu'on n'en arrive pas là, il faut que le président de la République et la macronie ne s'entêtent pas à imposer une réforme qui est injuste, qui était inutile, et qui est rejetée par la majorité des Français".

"Ça va chauffer en janvier", a prédit samedi sur twitter le fondateur de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.