Le gaz vaut moins cher qu'avant la guerre en Ukraine, mais rien n'est garanti pour 2023

Le prix du gaz se répercute sur l'électricité, car de nombreuses centrales européennes brûlent du gaz pour produire de l'électricité. (Photo, AFP)
Le prix du gaz se répercute sur l'électricité, car de nombreuses centrales européennes brûlent du gaz pour produire de l'électricité. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 02 janvier 2023

Le gaz vaut moins cher qu'avant la guerre en Ukraine, mais rien n'est garanti pour 2023

Le prix du gaz se répercute sur l'électricité, car de nombreuses centrales européennes brûlent du gaz pour produire de l'électricité. (Photo, AFP)
  • Les prix du gaz ont commencé à augmenter avant la guerre en Ukraine, mais ils ont véritablement explosé à partir du 24 février 2022
  • Les exportations de gaz de Gazprom vers l'Union européenne et la Suisse, ont chuté de 55% en 2022, a d'ailleurs annoncé Gazprom lundi

PARIS: Près de cinq fois moins cher qu'en août: le prix de gros du gaz naturel en Europe est tombé lundi à son plus bas niveau depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, grâce à un hiver clément qui permet d'économiser les stocks, mais les analystes mettent en garde contre l'imprévisibilité du marché pour les mois à venir. 

Le prix de référence du gaz naturel en Europe est pour un mégawattheure (MWh) livrable le mois suivant, pour le contrat TTF sur le marché néerlandais: lundi, ce prix oscillait autour de 73 euros, soit le plus bas depuis le 21 février 2022. 

Ce prix de gros a perdu près de 50% en un mois et est largement redescendu des pics estivaux: en août 2022, il avait culminé à 342 euros. 

Les prix du gaz ont commencé à augmenter avant la guerre en Ukraine, mais ils ont véritablement explosé à partir du 24 février 2022. La fermeture de plusieurs gazoducs entre la Russie et l'Europe, jusqu'alors son premier client, a mécaniquement renchéri les prix, puisqu'il y avait moins de gaz arrivant sur le continent. 

Les exportations de gaz de Gazprom vers l'Union européenne et la Suisse, ont chuté de 55% en 2022, a d'ailleurs annoncé Gazprom lundi. Le géant russe a livré 62 milliards de mètres cubes à l'Europe en 2022 contre 138 milliards en 2021, selon une estimation de Thierry Bros, analyste du marché de l'énergie et enseignant à Sciences Po. 

Pourquoi les prix baissent-ils aujourd'hui? D'abord parce que l'Europe a rempli ses réserves à ras bord l'été dernier, ensuite parce que l'automne a été très doux, et enfin parce que ménages et entreprises ont volontairement réduit leur consommation: les Européens ont nettement moins brûlé de gaz dans leurs chaudières. 

Les stocks restent donc très confortables pour un début d'année, et il y a donc moins besoin d'acheter du gaz. 

Le taux de remplissage des stocks européens de gaz s'élevait lundi à 83,3%. Les stocks français sont pleins à 84%, les Allemands à 90%, selon Gas Infrastructure Europe. 

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Évolution des prix du gaz naturel en Europe sur le marché néerlandais TTF, en euros par mWh, au 5 septembre. (Graphique, AFP)

« principe d'incertitude »  

Le prix du gaz se répercute sur l'électricité, car de nombreuses centrales européennes brûlent du gaz pour produire de l'électricité. 

En France, le prix de l'électricité de gros pour livraison en 2023, qui avait dépassé les 1 000 euros/MWh fin août, est tombé à 240 euros vendredi, au plus bas depuis avril. 

Mais ces variations sur les prix de gros ne se reflètent pas directement dans les prix facturés aux consommateurs, car les fournisseurs lissent leurs tarifs, a fortiori dans cette période où les prix peuvent bondir d'un jour à l'autre. 

Pour l'avenir, les analystes restent très prudents. 

"Tout dépend de ce que Vladimir Poutine décide au sujet des flux de gaz vers l'Europe" dit M. Bros. "Il pourrait en envoyer moins, mais il pourrait aussi en envoyer plus sur certaines directions dans l'espoir de diviser les pays européens entre eux, c'est ce que certains universitaires appellent le ‘principe d'incertitude du Kremlin’ qui teste ainsi l'unité européenne". 

A titre d'exemple, il cite la possibilité pour la Russie d'exporter du gaz via un gazoduc passant par le Belarus, dans l'espoir d'intéresser des pays comme l'Italie ou l'Allemagne. 

Mais "si l'Europe ne reçoit pas au minimum 30 milliards de mètres cubes de gaz russe, ce sera compliqué de remplir les stockages cet été et les prix risquent de remonter" dit-il. 

Néanmoins, le continent est "mieux préparé" que l'an passé, dit-il. En janvier 2022, les réserves de gaz européennes n'étaient pleines qu'à 54%, avant le déclenchement du conflit. 

Même incertitude côté industriel. "S'il y a une vague de froid fin janvier, les prix repartiront à la hausse", prévient Nicolas de Warren, président de l'association qui regroupe en France les industries les plus consommatrices d'énergie (chimique, pharmaceutique, sidérurgie, agroalimentaire, etc.) 

Il craint aussi la concurrence pour les cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) entre l'Europe et l'Asie, où les prix pratiqués sont "désormais supérieurs aux prix européens". 

Pour assurer à l'avenir davantage de visibilité aux industries européennes, "ce qui va se négocier maintenant, c'est de revenir sur le gaz à des contrats long terme avec les pays exportateurs, la Norvège, le Qatar, le Nigeria, l'Irak éventuellement" souligne-t-il. 


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.