Des établissements scolaires évacués après des menaces d'attentat sur internet

Des évacuations ont eu lieu lundi et mardi, jour de rentrée, dans plusieurs établissements scolaires de France à la suite de menaces d'attentat à la bombe ou à l'explosif proférées sur des espaces numériques de travail (ENT) piratés (Photo d'illustration, AFP)
Des évacuations ont eu lieu lundi et mardi, jour de rentrée, dans plusieurs établissements scolaires de France à la suite de menaces d'attentat à la bombe ou à l'explosif proférées sur des espaces numériques de travail (ENT) piratés (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 03 janvier 2023

Des établissements scolaires évacués après des menaces d'attentat sur internet

  • L'ENT est un portail internet qui sert à relier parents, enseignants et élèves et à communiquer et échanger des informations sur la vie des collèges et des lycées
  • Selon une source policière, des messages ont été envoyés les 2 et 3 janvier sur les comptes ENT d'élèves

PARIS: Des évacuations ont eu lieu lundi et mardi, jour de rentrée, dans plusieurs établissements scolaires de France à la suite de menaces d'attentat à la bombe ou à l'explosif proférées sur des espaces numériques de travail (ENT) piratés, a-t-on appris de diverses sources.

L'ENT est un portail internet qui sert à relier parents, enseignants et élèves et à communiquer et échanger des informations sur la vie des collèges et des lycées.

Selon une source policière, des messages ont été envoyés les 2 et 3 janvier sur les comptes ENT d'élèves. Il y a eu des évacuations pour "levée de doutes" dans des établissements de Seine-et-Marne ainsi qu'à La Madeleine (Nord), Rillieux-la-Pape (Rhône), Marseille, Caen ou encore Carvin (Pas-de-Calais).

Mardi matin, jour de reprise après les vacances de Noël, un lycée, un collège et une école, se trouvant dans le même périmètre, ont ainsi été évacués à Carvin "suite à une menace d'explosifs" contre le lycée, selon la préfecture. L'opération de déminage du lycée s'est terminée sans que rien ne soit découvert.

Selon le rectorat, le lycée Baggio de Lille avait déjà été évacué lundi mais en présence uniquement de personnels, pas d'élèves. Une source proche de l'enquête évoque "le compte ENT d'un élève ayant adressé un mail" annonçant qu'il allait faire sauter l'établissement. "Le titulaire du compte a été interpellé et placé à garde à vue lundi mais remis en liberté car son compte a été piraté", a-t-on précisé de même source.

"Partout en France, les lycées sont destinataires de mails de menaces d'attentats sur les ENT" mais "les expéditeurs des mails ne sont pas les auteurs", a affirmé cette source, qui ajoute que "l'unité de lutte contre la cybercriminalité est associée très étroitement à l'enquête".

Le lycée Valentine Labbé de La Madeleine (Nord) a également été évacué lundi.

"Un message va être envoyé à tous les proviseurs leur demandant d'être vigilants et de prévenir les services de police" le cas échéant, a ajouté le rectorat.

Dans le Rhône, le lycée polyvalent Camus-Sermenaz, à Rillieux-la-Pape, a été évacué temporairement mardi matin après une alerte à la bombe. Selon la mairie, la menace a été émise par plusieurs mails.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.