L’adaptation au climat pour la région MENA, une nécessité en 2023

Une mère donne de l'eau à son enfant dans un camp en Somalie, pays ravagé par la sécheresse (Photo, AFP).
Une mère donne de l'eau à son enfant dans un camp en Somalie, pays ravagé par la sécheresse (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

L’adaptation au climat pour la région MENA, une nécessité en 2023

  • Les problèmes liés au climat continueront d'imposer un énorme fardeau financier aux pays arabes dans les prochaines années
  • Les températures record et les phénomènes météorologiques extrêmes vont constituer un défi de taille

DUBAÏ: Pendant une grande partie de l'année dernière, le changement climatique a été au centre de l'agenda politique mondial alors que des événements météorologiques extrêmes, notamment des inondations, des tempêtes de poussière, des vagues de chaleur, des sécheresses et des tempêtes de neige, étaient signalés dans différentes régions du monde.

En même temps, les gouvernements se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à passer à des sources d'énergie plus propres et renouvelables, à prendre des mesures afin d’accroître la résilience et à faire avancer la cause de la justice environnementale. Mais ces engagements, sont-ils suffisamment audacieux ou insuffisantes et tardives?

Au cours de la période des fêtes, l'Office météorologique britannique a prévenu que l'année à venir serait probablement la plus chaude jamais enregistrée, ce qui indique que les mesures prises pour empêcher que les températures mondiales moyennes dépassent de 1,5°C les niveaux préindustriels sont loin d'être suffisantes.

En fait, les recherches de l'Office météorologique britannique indiquent que 2023 sera la dixième année consécutive où les températures mondiales dépasseront d'au moins 1°C les niveaux préindustriels.

Les phénomènes météorologiques extrêmes de l'année dernière, tels que les sécheresses et les inondations, deviendront plus fréquents, et les pays du Moyen-Orient seront confrontés à des «effets amplifiés», avertissent les météorologues (Photo, AFP).

Pour de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), où les températures augmentent presque deux fois plus vite que dans le reste du monde, la menace que représente une année encore plus chaude ne peut être surestimée.

Les problèmes liés au climat continueront d'imposer un énorme fardeau financier aux pays arabes dans les prochaines années; certaines estimations indiquent que l'adaptation au changement climatique pourrait coûter aux pays en développement jusqu'à 340 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,95 euro) par an d'ici 2030.

Afin d'aider les pays en développement, en particulier ceux vulnérables au changement climatique, il a été décidé, lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique, la COP27, qui s'est tenue en novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, de créer un fonds pour «pertes et dommages».

Ce fonds vise à encourager les pays riches et industrialisés à indemniser les pays en développement à faibles émissions lorsqu'ils sont victimes de catastrophes liées au climat.

S'adressant aux délégués de la COP27, Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, a lancé un appel pour qu'ils soient plus ambitieux dans leurs objectifs de réduction des émissions, conformément à l'objectif de 1,5°C convenu à Paris en 2015.

«Notre planète est toujours aux urgences», a prévenu Antonio Guterres, soulignant la nécessité «d'investir massivement dans les énergies renouvelables et de mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles». Un grand nombre de pays n'ayant pas atteint leurs objectifs, «le monde a encore besoin d'un bond de géant en matière d'ambition climatique», a-t-il ajouté.

Selon les climatologues, les événements météorologiques des douze derniers mois, notamment les températures record au Royaume-Uni, les incendies de forêt en Europe et en Australie, les inondations au Pakistan, les tempêtes de poussière au Moyen-Orient et la «bombe cyclonique» en Amérique du Nord, ont prouvé qu'une action climatique beaucoup plus concertée est nécessaire.

Zoltan Rendes, ambassadeur du Pacte européen pour le climat et directeur du marketing chez SunMoney Solar Group, affirme que l'impact de la hausse des températures devrait être «amplifié» en 2023, en particulier dans les pays les plus chauds du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale.

Selon une étude récente publiée par la Review of Geophysics, les températures moyennes dans des pays comme l'Égypte, la Grèce et l'Arabie saoudite devraient augmenter d'environ 5°C d'ici la fin du siècle. L'adaptation au climat, entre autres mesures, est donc essentielle pour ces pays.

Des personnes utilisent un service de berceau pour traverser une rivière en crue dans le nord montagneux du Pakistan (Photo, AFP).

«Les températures pourraient atteindre des niveaux dangereux dans lesquels il serait presque impossible pour les gens de travailler», a déclaré Rendes à Arab News. «Cela entraînerait une baisse de la productivité et le potentiel de crises humanitaires dues aux maladies liées à la chaleur.»

Selon lui, les stratégies d'adaptation, telles que l'augmentation des dépenses consacrées aux sources d'énergie renouvelables et aux infrastructures de refroidissement, doivent être mises en œuvre immédiatement.

L'utilisation de techniques d'agriculture intelligente face au climat, telles que la diversification des cultures, l'optimisation de l'énergie grâce à des réseaux électriques intelligents et des mesures de conservation de l'eau, sera également cruciale pour le développement de la région dans les prochaines décennies.

«Cette augmentation de la température peut aboutir à une variété de phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les tempêtes de sable, les fortes pluies et les inondations, la sécheresse et les vagues de chaleur, etc. Ces conditions peuvent exercer une pression énorme sur les infrastructures et les ressources vitales essentielles au maintien de la vie dans la région», a expliqué Rendes à Arab News.

Si les tempêtes de poussière ne sont pas rares au Moyen-Orient, l'augmentation de la vitesse des vents due à la hausse des températures pourrait rendre ces tempêtes plus fréquentes et plus intenses.

De même, les zones sujettes aux inondations lors de fortes pluies pourraient connaître un risque accru en raison d'une augmentation potentielle des précipitations, a signalé Rendes.

Pour aggraver le problème, selon le Dr John A. Burt, professeur associé de biologie et responsable des études environnementales à l'université de New York à Abou Dhabi, la hausse des températures entraînera une augmentation de l'évaporation dans la région du Moyen-Orient, où l'eau est rare, ce qui aura un impact négatif sur les écosystèmes et l'agriculture.

«Comme nos mers sont un puits important d'énergie thermique, nous pouvons également nous attendre à une influence sur les vagues de chaleur marines et aux effets qui en découlent sur les écosystèmes sensibles tels que les récifs coralliens», a-t-il indiqué à Arab News.

«Si l'on se réfère au mois d'août 2017, des vents faibles pendant une période de quelques semaines seulement ont entraîné une vague de chaleur marine qui a détruit près des trois quarts de toutes les zones de récifs coralliens dans le golfe.»

Une jeune Somalienne recueille de l'eau dans un puits du camp de déplacés de Tawakal, dans la banlieue de Mogadiscio en Somalie (Photo, AFP).

Cela est en partie dû à l'environnement déjà hostile de la plupart des pays du Moyen-Orient. Des changements, même modestes, de la température et de la vitesse du vent peuvent avoir un impact considérable sur les écosystèmes et la santé humaine.

«Si le changement climatique représente une tendance à long terme, la variabilité climatique – où nous pouvons connaître des extrêmes beaucoup plus forts – peut avoir des impacts plus aigus et à court terme», a révélé Burt à Arab News.

Il est également important de considérer que les températures mondiales sont également influencées par les événements El Nino et La Nina, qui provoquent des périodes plus chaudes ou plus froides, respectivement, en fonction des changements de la température des océans.

«Ces phénomènes font référence à des flux éoliens à grande échelle qui se produisent dans le sud de l'océan Pacifique et qui ont la capacité d'affecter les conditions météorologiques à l'échelle mondiale, car notre atmosphère et nos mers constituent un système interconnecté vaste et complexe», a-t-il ajouté.

Au cours des trois dernières années, La Nina a entraîné un refroidissement de la température moyenne mondiale, un effet qui devrait prendre fin en 2023 et entraîner un réchauffement des conditions météorologiques.

«Il est important de reconnaître les impacts potentiels de ces événements climatiques car ils peuvent entraîner des coûts humains et économiques importants», a déclaré Rendes à Arab News.

Par exemple, une augmentation des précipitations pendant El Nino pourrait entraîner des risques d'inondation pour certains pays, tandis qu'une diminution des précipitations pendant La Nina pourrait entraîner des pénuries d'eau.

Rendes a prévenu que les régions du Moyen-Orient souffrant de sécheresse risquent de connaître une diminution des précipitations, ce qui entraînera une grave pénurie d'eau.

Par conséquent, les vagues de chaleur pourraient devenir beaucoup plus fréquentes et potentiellement plus durables, car les températures dans la région atteignent des sommets sans précédent.

Selon Rendes, cela pourrait poser un risque accru de maladies liées à la chaleur, telles que la déshydratation, l'insolation et l'épuisement par la chaleur.

Dans les eaux turquoise éblouissantes de la côte égyptienne de la mer Rouge, les plongeurs nagent parmi les délicates méduses roses et admirent le corail – mais le rebond du secteur touristique est inquiétant pour le fragile écosystème marin (Photo, AFP).

«Il est essentiel que les gouvernements travaillent ensemble pour mettre en œuvre des politiques qui portent à la fois sur les efforts d'atténuation du changement climatique et sur les stratégies d'adaptation», a-t-il déclaré à Arab News.

Le rapport 2022 sur les écarts d'émissions, récemment publié par le programme des Nations unies pour l'environnement, partage les mêmes conclusions.

Il montre que le monde n'est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris de 2015. Au lieu de cela, les températures mondiales devraient atteindre 2,8°C d'ici la fin du siècle, tandis que les températures en 2023 sont en passe d'atteindre entre 1,08°C et 1,32°C au-dessus de la moyenne préindustrielle.

Le rapport indique également que le monde doit réduire ses émissions de 45% afin d’éviter une catastrophe mondiale et qu'une action multilatérale est nécessaire pour faire face à la crise.

Plusieurs pays arabes prennent des mesures dans le but d’atténuer le changement climatique. Par exemple, l'Arabie saoudite a annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Le Royaume investit dans les sources d'énergie renouvelables comme le solaire et l'éolien de manière à atteindre cet objectif.

Le gouvernement saoudien prévoit également de réduire sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles et d'établir une plate-forme d'échange de compensations et de crédits carbone pour la région MENA.

«D'ici 2023, l'Arabie saoudite vise à achever 840 MW de projets solaires photovoltaïques et est actuellement en train de construire 13 autres projets d'énergie renouvelable d'une capacité totale de  11 GW», a dévoilé Rendes à Arab News.

Le Royaume a annoncé que l'un des plus importants centres de capture et de stockage du carbone au monde, situé sur la côte est de Jubail, sera opérationnel d'ici 2027.

Simultanément, des projets ambitieux tels que les initiatives vertes saoudiennes et du Moyen-Orient, lancées en 2021 par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, visent à stimuler la réduction des émissions, le captage du carbone et la transition vers l'énergie verte dans toute la région.

De même, les Émirats arabes unis prennent des mesures pour réduire les émissions liées à la production d'électricité et aux transports afin d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

«Le gouvernement et les dirigeants des Émirats arabes unis ont investi sans réserve dans des projets d'énergie solaire, ce qui leur a permis de devenir le premier pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à suivre une voie nationale vers l’objectif de zéro émission de carbone», a signalé Rendes à Arab News.

Il prévient que, comme pour toute entreprise importante, la coopération entre les gouvernements de la région arabe est une condition préalable à tout progrès significatif.

«Il faut agir maintenant – faisons en sorte que 2023 ne soit pas trop tard», a déclaré Rendes à Arab News. «Ne vous méprenez pas, la planète survivra. Mais faisons en sorte que nous survivions aussi avec elle.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com