Les réformes saoudiennes dans le secteur de l'eau donnent à l'économie du pays une longueur d'avance

Au moins 112 pays sont confrontés à d’intenses, voire extrêmes contraintes hydriques (Shutterstock)
Au moins 112 pays sont confrontés à d’intenses, voire extrêmes contraintes hydriques (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

Les réformes saoudiennes dans le secteur de l'eau donnent à l'économie du pays une longueur d'avance

  • L’Arabie saoudite prévoit d'augmenter sa capacité de dessalement de 17,4% supplémentaires d'ici à 2030
  • «Le Royaume peut stocker 21 millions de mètres cubes, soit 2,2 jours de demande actuelle en eau municipale», indique un rapport de la Saline Water Conversion Corp

RIYAD: Les réformes dans le secteur de l'eau en Arabie saoudite devraient donner au Royaume un «avantage concurrentiel» sur les autres pays confrontés à des problèmes d'approvisionnement, selon une nouvelle analyse de la Saline Water Conversion Corp (SWCC).

Le rapport de cet organisme met en lumière la manière dont l'Arabie saoudite – l'un des pays les plus soumis aux contraintes hydriques au monde – prend une série de mesures visant à assurer sa sécurité hydrique comme base pour réaliser la transformation socio-économique ciblée dans le plan de la Vision 2030.

Ces actions comprennent la réduction de la demande en eau en optimisant son utilisation dans la production agricole, l'augmentation de l'approvisionnement en eau en augmentant la capacité de dessalement et de stockage et l'amélioration de la résistance dans le système, en stimulant les projets de transmission et d'interconnexion.

SWCC précise qu'au moins 112 pays sont confrontés à d’intenses, voire extrêmes contraintes hydriques sur tout ou partie de leur territoire, les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord étant parmi les plus durement touchés.

«Avec l'augmentation des contraintes hydriques à travers le monde, l'eau apparaîtra bientôt comme un facteur restrictif clé du développement socio-économique, donnant aux pays ayant investi dans la création d'un système de résistance un avantage concurrentiel», indique le rapport.

Comme l'Arabie saoudite dispose de sources d'eau naturelles limitées – la majeure partie de son approvisionnement en eau provenant d'eaux souterraines non renouvelables – le Royaume accroît ses investissements dans les usines de dessalement et le stockage stratégique.

«SWCC investit dans l'augmentation de sa capacité à dessaler, transporter et stocker l'eau en vue de répondre à la demande croissante et de renforcer encore la sécurité de l'approvisionnement en eau. Aujourd'hui, l'Arabie saoudite peut stocker 21 millions de mètres cubes, ce qui équivaut à 2,2 jours de demande actuelle en eau municipale», indique le rapport.

L'analyse souligne  que des projets sont en cours dans le Royaume pour augmenter la capacité de stockage de 14%, une expansion de 225% supplémentaires étant prévue pour atteindre sept jours de stockage stratégique d'ici à 2030.

Le Royaume prévoit également d'augmenter sa capacité de dessalement de 17,4% supplémentaires d'ici à 2030. L'Arabie saoudite réduit également la demande en eau en optimisant l'utilisation de l'eau dans la production agricole.

Dans le passé, les agriculteurs saoudiens qui cultivaient principalement du blé dépendaient surtout des eaux souterraines non renouvelables, ce qui a finalement entraîné leur épuisement.

Pour lutter contre ce phénomène, il a été décidé de changer de politique et d'éliminer progressivement la production de cultures nécessitant de grandes quantités d’eau – comme le blé et la luzerne – entre 2008 et 2016, indique SWCC dans son rapport.

Le Royaume vise également à augmenter le traitement des eaux usées pour les réutiliser dans l'irrigation.

«La Vision 2030 vise à atteindre 100 % d'eaux usées traitées, dont 70 % seront réutilisées. En 2021, 86% des eaux usées ont été traitées et 26,12% ont été réutilisées», précise SWCC dans son rapport.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.