Ukraine: Poutine ordonne un cessez-le-feu, nouvelles armes occidentales pour Kiev

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné un cessez-le-feu en Ukraine à l'occasion du Noël orthodoxe. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné un cessez-le-feu en Ukraine à l'occasion du Noël orthodoxe. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 06 janvier 2023

Ukraine: Poutine ordonne un cessez-le-feu, nouvelles armes occidentales pour Kiev

  • Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait lui aussi exhorté jeudi lors d'un appel téléphonique M. Poutine à mettre en place un «cessez-le-feu unilatéral» en Ukraine
  • Ce cessez-le-feu, le premier d'ampleur depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février, intervient après une demande en ce sens du patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Kirill, un proche soutien de Vladimir Poutine

KIEV: Le président russe Vladimir Poutine a ordonné jeudi un cessez-le-feu en Ukraine pour le Noël orthodoxe des 6 et 7 janvier, première trêve d'ampleur depuis le début de l'invasion il y a près d'un an, fustigé par Kiev qui dénonce "hypocrisie" et volonté de gagner du temps.

Au lendemain de l'annonce par la France d'envoi de chars légers en Ukraine, Etats-Unis et Allemagne ont promis à Kiev, dans un communiqué conjoint, la livraison de blindés d'infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand.

Berlin s'est aussi engagé à fournir une batterie de défense antiaérienne Patriot, comme l'a déjà fait Washington.

Volodymyr Zelensky a aussitôt salué "une décision très importante", en remerciant les dirigeants américain et allemand.

 

Sous pression, l'Allemagne s'apprête à livrer des blindés à l'Ukraine

Sous pression de sa coalition et de l'opposition, le chancelier allemand Olaf Scholz s'apprête, comme Washington et après la France, à franchir une "nouvelle étape qualitative" dans ses livraisons d'armes à l'Ukraine, à commencer par des blindés "Marder" et un système de défense antiaérienne Patriot.

Les Etats-Unis vont envoyer des blindés de type "Bradleys" et l'Allemagne les Marder, ont affirmé Washington et Berlin dans un communiqué commun après un entretien téléphonique entre le président américain Joe Biden et le chancelier.

"L'Allemagne se joindra aux Etats-Unis pour fournir un système supplémentaire de défense antiaérienne Patriot à l'Ukraine", ajoutent-ils dans ce communiqué. Washington avait annoncé en décembre l'envoi d'un premier système Patriot.

Il a aussi fustigé le cessez-le-feu unilatéral annoncé par Vladimir Poutine pour le Noël orthodoxe, qui n'est, selon lui, qu'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions". "Quel sera le résultat ? Plus de morts", a-t-il affirmé.

Dans la journée, le président russe avait annoncé ce cessez-le-feu, après un appel en ce sens du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, qui a téléphoné à M. Poutine dans la matinée.

"Compte tenu de l'appel de Sa Sainteté le patriarche Kirill, je charge le ministre russe de la Défense d'introduire un régime de cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine à partir de 12H00 le 6 janvier de cette année jusqu'à 24H00 le 7 janvier", a dit le président russe, cité dans un communiqué du Kremlin.

Se donner de l'air
Il a en outre appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ".

Ce cessez-le-feu constitue la première trêve à caractère général depuis le début de la guerre, seuls des accords locaux ayant été jusqu'alors conclus comme par exemple pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal à Marioupol (sud-est) en avril.

"La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une +trêve temporaire+. Gardez votre hypocrisie", a réagi sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Pour le président américain, Vladimir Poutine cherche "à se donner de l'air". Il "était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an", a ironisé Joe Biden.

Ce cessez-le-feu "ne fera rien pour faire avancer les perspectives de paix", a réagi le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, en réclamant un retrait définitif des forces russes. Une telle trêve n'apportera "ni liberté ni sécurité" en Ukraine, a abondé la diplomatie allemande.

Dans sa conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, M. Erdogan avait proposé un "cessez-le-feu unilatéral" destiné à soutenir "les appels à la paix et les négociations entre Moscou et Kiev".

La Russie est prête à un "dialogue sérieux" avec l'Ukraine à condition que celle-ci se plie aux exigences russes et accepte les "nouvelles réalités territoriales" nées de l'invasion de ce pays en février, a fait valoir Vladimir Poutine.

Moscou a revendiqué en septembre l'annexion de quatre régions occupées au moins partiellement par son armée en Ukraine, malgré de multiples revers militaires sur le terrain, sur le schéma de celle de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014.

Volodymyr Zelensky insiste pour un retrait total des forces russes de son pays, Crimée comprise, avant tout dialogue avec Moscou. Dans le cas contraire, il promet de reprendre par la force les territoires occupés.

A l'occasion de ses discussions avec M. Erdogan, M. Poutine a accusé les Occidentaux de "gaver le régime de Kiev d'armes et d'équipements militaires et de lui fournir des informations opérationnelles et de ciblage".

Civils tués
La trêve russe est proposée moins d'une semaine après une frappe ukrainienne dans la nuit du Nouvel An qui a fait au moins 89 morts à Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine. Un bombardement particulièrement meurtrier que l'armée russe a dû reconnaître, fait extrêmement rare, et qui a suscité des critiques en Russie à l'encontre du commandement militaire.

Sur le front en Ukraine, les bombardements se sont poursuivis jeudi avec notamment la mort d'une femme et de son fils de 12 ans dans un bombardement russe à Beryslav, près de Kherson, dans le sud, selon le chef adjoint de l'administration présidentielle Kyrylo Tymochenko.

Deux personnes ont également été tuées et trois autres blessées dans une frappe sur un village dans la région de Zaporijjia, également dans le sud, selon le gouverneur Oleksandre Staroukh.

Des habitants de la ville de Tchassiv Iar, dans l'est, ont raconté jeudi à l'AFP qu'un missile russe avait touché un immeuble avant l'aube, blessant un homme et une femme.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.