Face à l’Iran, les dirigeants israéliens se rapprochent de Poutine

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou (à gauche), préside la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres à Jérusalem, le 3 janvier 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou (à gauche), préside la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres à Jérusalem, le 3 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Face à l’Iran, les dirigeants israéliens se rapprochent de Poutine

  • Le ministre israélien des Affaires étrangères a demandé au Conseil des ministres d'éviter tout commentaire sur le conflit Russie-Ukraine
  • «Les relations israélo-russes seraient meilleures entre Netanyahou et Poutine qu'elles ne l'étaient entre Lapid et Poutine», a déclaré Svetlova à Arab News

RAMALLAH: Le nouveau gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahou cherche à rétablir des relations étroites avec la Russie dans le but de contrer les relations de plus en plus amicales de Moscou avec l'Iran, selon les analystes.

Au moins un observateur estime que le soutien de la Russie à l'Iran pourrait constituer une menace future pour les opérations sécuritaires israéliennes contre des cibles iraniennes en Syrie.

Le 3 janvier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, après un appel téléphonique avec son homologue russe, Sergey Lavrov, a demandé à ses collègues du Conseil des ministres d'éviter tout commentaire sur le conflit Russie-Ukraine.

Il a indiqué que le nouveau gouvernement parlera moins de la guerre, ce qui signifie qu'Israël évitera de dénoncer l'agression de la Russie en Ukraine, un changement par rapport à la position adoptée par l'ancien Premier ministre Yair Lapid.

«Il est clair que les relations entre Netanyahou et le président russe Vladimir Poutine sont beaucoup plus chaleureuses depuis de nombreuses années que celles de Lapid et de l'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett avec Poutine», a déclaré Ksenia Svetlova, chercheuse principale non-résidente de l'Atlantic Council et ancienne membre du Parlement israélien, à Arab News.

Netanyahou serait également mécontent du président, Volodymyr Zelensky, l'Ukraine ne s’étant pas opposée aux résolutions propalestiniennes à l'ONU la semaine dernière.

Poutine a travaillé avec Netanyahou pendant douze des vingt-deux années où il a été à la tête du Kremlin, et les deux hommes entretiennent une relation étroite.

Le président russe a appelé Netanyahou pour le féliciter de sa victoire aux élections du 3 novembre, puis à nouveau après que le dirigeant israélien a remporté un vote de confiance le 29 décembre.

Des experts israéliens ont déclaré à Arab News que le gouvernement Netanyahou s'efforcera de développer des relations étroites avec Moscou, tout en maintenant des relations stratégiques avec les États-Unis, qui ont exprimé leur mécontentement à propos de l'appel Cohen-Lavrov.

Selon l'analyste politique israélien Yoni Ben Menachem, Poutine attend de Netanyahou qu'il éloigne la politique russe d’Israël de l'approche adoptée par Lapid, qui a attaqué Moscou dans son discours aux Nations unies et dans ses déclarations médiatiques.

Tel Aviv craint que Moscou ne l'empêche de continuer à bombarder des cibles iraniennes en Syrie. La Russie pourrait fournir aux forces iraniennes des missiles anti-aériens qui constitueraient une menace pour les avions de guerre israéliens.

La Russie entretient désormais «une relation très étroite» avec l'Iran, au point qu'elle pourrait mettre fin à la liberté accordée à l'armée de l'air israélienne de bombarder des cibles iraniennes en Syrie, a signalé  Ben Menachem.

Il y a un million de Juifs russes parlant russe en Israël. La plupart ont plus de 18 ans et votent et influencent ainsi les élections israéliennes.

Les précédents gouvernements israéliens comprenaient des ministres et des vice-ministres d'origine russe, tels qu'Avigdor Lieberman, Yuli Edelstein et Sophia Lander.

Le 31 décembre, Netanyahou a demandé à Zelensky de s'opposer aux résolutions propalestiniennes à l'ONU. Zelensky lui a répondu qu'il serait d'accord si Tel Aviv fournissait à l'Ukraine des armes de pointe. Netanyahou a rejeté l'offre pour ne pas ternir les relations de Tel Aviv avec Moscou.

Zelensky espérait recevoir des systèmes de défense aérienne du gouvernement Lapid, mais ceux-ci ne sont pas arrivés. Il est peu probable que Netanyahu fournisse ces systèmes.

«En tout cas, les relations israélo-russes seraient meilleures entre Netanyahou et Poutine qu'elles ne l'étaient entre Lapid et Poutine», a déclaré Svetlova à Arab News.

Alexander Grinberg, un expert des affaires russo-israéliennes, a expliqué à Arab News: «Je suis sûr que Netanyahou sera capable d'équilibrer la position d'Israël et ses relations avec la Russie avec la poursuite de la guerre en Ukraine, car la position de son prédécesseur Yair Lapid en faveur de l'Ukraine était personnelle et émotionnelle, rien de plus.»

Il a affirmé que la position de Netanyahou sur la Russie était cohérente avec l'armée israélienne, la direction du renseignement militaire et le reste de l'appareil de sécurité israélien concernant les intérêts sécuritaires israéliens vis-à-vis de Téhéran, que ce soit en Syrie ou à l'intérieur de l'Iran.

«Le peuple israélien s'oppose à la Russie sur la guerre en Ukraine, alors que les dirigeants politiques et sécuritaires coopèrent étroitement avec Poutine», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.