Au Royaume-Uni, le prince Harry accusé de vouloir détruire la famille royale

Le quotidien britannique, qui publie des articles sur la publication du livre "Spare" par le prince britannique Harry, duc de Sussex, est présenté à la vente à Londres le 6 janvier 2023. (AFP)
Le quotidien britannique, qui publie des articles sur la publication du livre "Spare" par le prince britannique Harry, duc de Sussex, est présenté à la vente à Londres le 6 janvier 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 janvier 2023

Au Royaume-Uni, le prince Harry accusé de vouloir détruire la famille royale

  • La monarchie reste silencieuse face au flot de confidences et accusations stupéfiantes, parfois à la limite du sordide, qui ont fuité avant la redoutée publication du livre d'Harry
  • The Sun accuse le prince exilé en Californie d'avoir «jeté sa propre famille sous un bus pour des millions de dollars». Rien «ne peut justifier la voie destructrice et vengeresse qu'il a choisie»

LONDRES: A quatre mois jour pour jour du couronnement du roi Charles III, le prince Harry est accusé vendredi de vouloir détruire la famille royale britannique après les révélations fracassantes dans ses mémoires qui semblent éloigner à jamais toute réconciliation au sein des Windsor.

La monarchie reste silencieuse face au flot de confidences et accusations stupéfiantes, parfois à la limite du sordide, qui ont fuité avant la redoutée publication du livre d'Harry. "Le Suppléant", qui doit paraître le 10 janvier, a été par erreur mis en vente quelques heures jeudi en Espagne et son contenu va encore plus loin que ce qui était craint.

"Personne n'est épargné dans la mission brutale de Harry de démolir la famille", titre le tabloïd The Daily Mirror.

The Sun accuse le prince exilé en Californie d'avoir "jeté sa propre famille sous un bus pour des millions de dollars". Rien "ne peut justifier la voie destructrice et vengeresse qu'il a choisie".

Le Daily Mail étrille Harry qui a choisi de "cracher autant de poison que possible" et son livre "méprisable".

Les médias semblent avoir du mal à sélectionner les extraits les plus choquants, tant il y en a dans ce livre de plus de 500 pages. Le plus destructeur concerne sans doute son frère William, l'héritier du trône, qu'Harry qualifie selon les extraits publiés dans la presse d'"ennemi juré".

Le duc de Sussex accuse William de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019 concernant Meghan, qu'Harry avait épousée l'année précédente.

William "m'a attrapé par le col, arrachant mon collier, et m'a fait tomber par terre", relate Harry, selon le Guardian. Le prince Harry évoque également cette violente dispute dans un entretien qui sera diffusé dimanche soir sur la télévision ITV, dans lequel il assure que William, furieux, voulait qu'il le frappe à son tour. William aurait ensuite présenté ses excuses.

Pour l'expert de la famille royale Richard Fitzwilliams, "le pire" dans le livre est bien "la manière dont William est dépeint". "Quelqu'un qui a trahi sa confiance. (...) Quelqu'un qui l'a réellement agressé. Ce n'est pas un portrait très flatteur pour un futur roi".

Riposte 

Dans ses mémoires, Harry explique aussi s'être opposé avec William au remariage de leur père avec Camilla, désormais reine-consort, craignant qu'elle ne soit une "vilaine belle-mère".

Le prince livre sans filtre des confidences personnelles: il avoue avoir pris de la cocaïne, avoir tué 25 talibans lors de ses missions en Afghanistan, décrit sa perte de virginité, raconte avoir consulté une femme qui lui aurait permis d'entrer en contact spirituel avec sa mère Diana, décédée en 1997 dans un accident de voiture à Paris.

Malgré tout ce qui est écrit dans "Le Suppléant", Harry redit dans son entretien à ITV, dont un nouvel extrait a été diffusé vendredi matin, vouloir "la réconciliation" avec sa famille. "Mais d'abord", il faut établir les responsabilités, dit-il. "La vérité supposée pour le moment est qu'il n'y a qu'un seul côté à cette histoire. (...) Mais il y a deux côtés à chaque histoire".

Déjà dans le docu-série "Harry & Meghan" diffusé sur Netflix en décembre, le prince âgé de 38 ans expliquait vouloir donner sa version de l'histoire, sur sa rupture fracassante avec la monarchie britannique en 2020 qui a mené à son départ avec Meghan pour la Californie.

Dans un extrait d'un entretien qui doit être diffusé lundi aux Etats-Unis, Harry admet que sa mère serait "triste" de voir la relation entre ses deux fils.

Jusqu'ici le palais de Buckingham n'a pas réagi. The Sun cite des sources proches de Charles III et William qui seraient attristés par les affirmations contenues dans le livre.

"D'un côté, quand quelque chose n'est pas démenti, les gens commencent à y croire. D'un autre côté, la famille royale a un vrai problème: comment gérer cette situation?", résume l'expert Richard Fitzwilliams. "Les Sussex contrôlent l'agenda parce que le palais ne peut pas facilement riposter".

Ce livre "est tellement destructeur alors que le couronnement approche", regrette-t-il. Il y a encore quelques semaines, beaucoup pensaient qu'Harry pourrait être présent aux côtés de sa famille pour cet événement historique. Cela ne semble plus être une option.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.