Washington fournit une nouvelle aide militaire de 3 milliards de dollars à l'Ukraine

Des soldats américains conduisent un véhicule de combat Bradley lors d'un exercice conjoint avec les Forces démocratiques syriennes dans la campagne de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie, le 8 décembre 2021 (Photo, AP).
Des soldats américains conduisent un véhicule de combat Bradley lors d'un exercice conjoint avec les Forces démocratiques syriennes dans la campagne de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie, le 8 décembre 2021 (Photo, AP).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

Washington fournit une nouvelle aide militaire de 3 milliards de dollars à l'Ukraine

  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué dans la soirée cette nouvelle tranche d'aide, qui porte à 24,2 milliards de dollars l'aide militaire totale des Etats-Unis
  • «Pour la première fois, nous recevrons des véhicules blindés Bradley, c'est exactement ce dont nous avons besoin», a déclaré Zelensky

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle aide militaire majeure à l'Ukraine évaluée à plus de 3 milliards de dollars, avec notamment 50 blindés d'infanterie de type Bradley et des dizaines d'autres véhicules blindés.

Cette nouvelle tranche -- 2,85 milliards de dollars d'armement tirés des stocks de l'armée américaine et 225 millions de commandes à l'industrie de défense -- ne comprend pas les chars d'assaut que Kiev réclame aux Occidentaux, mais elle renforcera les capacités de mouvement des forces ukrainiennes.

Il s'agit de la "tranche d'aide militaire la plus élevée en valeur totale que nous ayons promise jusqu'ici", a déclaré à la presse Laura Cooper, vice-secrétaire adjointe de la Défense, chargée de la Russie au Pentagone.

Elle comprend notamment 50 Bradley de type M2A2, qui sont équipés d'un canon de 25 mm ainsi que d'un lanceur de missile antichar, et peuvent transporter, en plus de l'équipage, six combattants. Ces blindés chenillés peuvent également tirer des missiles antichar Javelin, que les Ukrainiens ont abondamment utilisés au début du conflit contre la Russie.

"Les Bradley vont encore renforcer la capacité de l'Ukraine à mener des manoeuvres complexes dans pratiquement toutes les conditions météo et sur tous les terrains, notamment dans les sud et l'est du pays", a ajouté Mme Cooper.

"Nous faisons le nécessaire pour que l'Ukraine puisse avancer et reprendre du territoire", a-t-elle ajouté alors que nombre d'observateurs redoutent une offensive russe d'ampleur d'ici au printemps.

La nouvelle tranche d'aide comprend aussi 100 blindés de transport de troupes M113, 55 blindés MRAP conçus pour résister aux mines et 18 obusiers, ainsi que des bombes d'artillerie, des mortiers, des missiles de défense antiaérienne et des armes de poing.

Pour Washington, les frappes contre l'Ukraine prouvent que le cessez-le-feu russe était «cynique»

Les Etats-Unis ont estimé que les frappes conduites vendredi dans l'est de l'Ukraine montraient que le cessez-le-feu annoncé par Vladimir Poutine pour le Noël orthodoxe constituait une démarche "cynique".

Le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, rappelant avoir déjà utilisé cet adjectif pour décrire l'annonce russe la veille, a déclaré vendredi à la presse: "Je crois que la validité de cette évaluation a été confirmée, étant donné ce à quoi nous avons assisté toute la journée."

"Notre scepticisme est justifié par ce dont nous avons été témoins de la part de la Russie tout au long de ce conflit", a-t-il ajouté.

"Notre inquiétude est que Moscou n'utilise un quelconque arrêt des combats pour se rééquiper, se regrouper et enfin réattaquer en faisant preuve de plus de vengeance, de brutalité et même de létalité", a-t-il encore dit.

Les Bradley salués par Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué dans la soirée cette nouvelle tranche d'aide, qui porte à 24,2 milliards de dollars l'aide militaire totale des Etats-Unis depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, le 24 février 2022.

"Pour la première fois, nous recevrons des véhicules blindés Bradley, c'est exactement ce dont nous avons besoin", a déclaré M. Zelensky. "De nouveaux fusils et des nouveaux projectiles, y compris de haute précision".

Washington et Berlin avaient déjà annoncé jeudi qu'ils livreraient à Kiev des blindés d'infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand.

L'Allemagne va envoyer à l'armée ukrainienne 40 blindés "Marder" au premier trimestre 2023 et dispenser une formation de huit semaines sur leur maniement, a affirmé vendredi le gouvernement allemand.

En service depuis les années 1970, les Marder sont des blindés légers destinés au transport de troupes. Leur armement principal est un canon de 20 mm.

La France avait indiqué mercredi envoyer un nombre non précisé de chars de combat légers AMX-10 RC.

Ces annonces marquent une nouvelle montée en gamme des équipements livrés par les Occidentaux à l'Ukraine, après de longs mois de réticences par crainte de pousser Moscou à l'escalade.

L'Allemagne s'est par ailleurs aussi engagée à fournir une batterie de défense antiaérienne Patriot, comme l'ont déjà fait de leur côté les Etats-Unis.


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l'essence devient chère

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
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  • Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde
  • A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro)

MOSCOU: "Doucement mais sûrement": Oleg fait le plein d'essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l'économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.

"Tout le monde l'a remarqué", tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l'essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l'agence nationale des statistiques.

Ce renchérissement s'inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l'heure où la Russie intensifie l'offensive qu'elle a lancée en 2022 en Ukraine.

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.

Et depuis le début de l'été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d'attente devant les stations-service de l'Extrême-Orient russe, en Crimée - région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l'Ukraine, pour cause de pénurie.

Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde.

Raffineries frappées 

A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l'essence et au revenu moyen moindre.

Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation "depuis le début de l'année". "Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible", dit-il.

Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l'augmentation d'"environ 16%" du droit d'accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.

Car, comme l'explique à l'AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, "plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible", ce qui pousse les pétroliers à "répercuter" ces pertes sur les prix au détail.

La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.

Restent - surtout - les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l'Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d'entraver sa capacité à financer son offensive.

"Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie", notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.

"Ce n'est rien!" 

L'une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l'état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le "plus important du système Rosneft", géant russe des hydrocarbures.

Moscou n'a pas quantifié l'impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l'analyste Maxime Diatchenko parle d'une baisse de la production "de près de 10%" depuis le début de l'année.

"C'est rien!", assure Alexandre, un homme d'affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. "Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n'est rien pour le marché en général ou pour les prix".

"Le pays a besoin d'argent. L'augmentation du prix de l'essence, c'est une façon d'augmenter le revenu de l'Etat", estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.

Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'"exporter de l’essence pour les automobiles" jusque fin octobre.

La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l'offensive russe en Ukraine, pays qui compte l'Union européenne comme principale alliée.