Ukraine: Tirs malgré le cessez-le-feu annoncé par Moscou, nouvelle aide américaine

Des volontaires britanniques recherchent des résidents locaux à évacuer dans une cour d'un immeuble endommagé, au milieu de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Bakhmout, en Ukraine (Photo, REUTERS).
Des volontaires britanniques recherchent des résidents locaux à évacuer dans une cour d'un immeuble endommagé, au milieu de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Bakhmout, en Ukraine (Photo, REUTERS).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

Ukraine: Tirs malgré le cessez-le-feu annoncé par Moscou, nouvelle aide américaine

  • Des tirs ont ete entendus du côté ukrainien comme du côté russe à Bakhmout, après le début du cessez-le-feu, mais leur intensité était moindre par rapport aux jours précédents
  • L'armée russe a assuré respecter sa trêve, mais accusé les troupes ukrainiennes de « continuer à bombarder les villes et les positions russes»

BAKHMOUT: Les duels d'artillerie se sont poursuivis vendredi à Bakhmout, le point chaud du front dans l'est de l'Ukraine, et les bombardements dans d'autres régions malgré l'annonce par Moscou d'un cessez-le-feu unilatéral de 36 heures, et alors que les Etats-Unis ont promis une nouvelle aide militaire massive à Kiev.

Celle-ci sera de trois milliards de dollars et comprendra la fourniture de véhicules blindés d'infanterie Bradley, de transports de troupes et d'obusiers, a révélé la Maison Blanche.

"Cette année victorieuse ne fait que commencer", s'est aussitôt réjouie la présidence ukrainienne, en précisant que le "paquet" américain inclut également des missiles de précision Himars et antiaériens Sea Sparrow.

Cela "nous rendra bien plus prêts à faire face à toute velléité d'escalade de la part de Russie et aux frappes que cet État terroriste nous inflige, qu'il s'agisse d'un jour férié ou d'un jour de semaine", s'est à son tour félicité en personne dans la soirée le chef de l'Etat Volodymyr Zelensky.

"Pour la première fois, nous aurons des véhicules blindés Bradley, c'est exactement ce dont nous avons besoin. De nouveaux canons et de nouveaux projectiles, y compris de haute précision. De nouvelles roquettes. De nouveaux drones. C'est (un geste) opportun et fort", a-t-il ajouté.

Il a en outre salué "le pas en avant significatif" de l'Allemagne qui a indiqué le même jour qu'elle enverrait au premier trimestre 40 blindés "Marder", emboîtant le pas à la France qui a annoncé mercredi une prochaine livraison de chars de combat légers AMX-10 RC.

«Bombardés jour et nuit»

À Bakhmout, que les soldats russes tentent de conquérir depuis l'été, des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs côté ukrainien comme côté russe après l'heure du début de la trêve annoncée jeudi par le président Vladimir Poutine.

Leur intensité était toutefois moindre par rapport aux jours précédents.

Des dizaines de civils étaient rassemblés dans un bâtiment servant à la distribution de l'aide humanitaire, où des bénévoles ont organisé une petite fête pour le Noël orthodoxe -célébré samedi, distribuant des mandarines, des pommes et des biscuits, une heure avant l'entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu russe.

Pour Pavlo Diatchenko, un policier local, la trêve est une "provocation" russe qui n'aidera pas les habitants de Bakhmout, dont les rues sont en grande partie détruites et désertées. "Ils sont bombardés jour et nuit et quasiment chaque jour, il y a des personnes tuées", a-t-il déploré.

L'armée russe a assuré respecter le cessez-le-feu, accusant les troupes ukrainiennes de "continuer à bombarder les villes et les positions russes".

Le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Tymochenko, a pour sa part signalé deux frappes russes sur Kramatorsk (est) qui ont touché un immeuble d'habitation sans faire de victimes. Plus tôt, avant la trêve, il avait évoqué un bombardement russe sur Kherson, dans le sud.

Dans la région de Lougansk (est), les autorités locales ukrainiennes ont mentionné 14 tirs d'artillerie et trois assauts russes et des civils qui "restent toute la journée dans leurs caves".

Les autorités séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont, parallèlement, fait état de bombardements ukrainiens sur leur bastion de Donetsk.

Paraissant se plier à un appel du patriarche orthodoxe de Moscou Kirill, mais aussi à une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, M. Poutine a demandé à son armée d'observer un "cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les belligérants à partir de 12H00 (09H00 GMT) le 6 janvier jusqu'à 24H00 (21H00 GMT) le 7 janvier".

Une date qui correspond au 25 décembre, le jour de Noël, dans le calendrier julien toujours suivi par l'Eglise orthodoxe russe.

«Scepticisme»

L'Ukraine a cependant mis en doute la sincérité de l'initiative russe, y voyant un "acte de propagande".

Selon son président Volodymyr Zelensky, il s'agit d'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass", une vaste région industrielle de l'est, et de ravitailler en équipements et munitions les soldats russes, tout en les faisant se "rapprocher" des positions ukrainiennes.

Vladimir Poutine avait appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin, officiellement, de donner la possibilité aux orthodoxes, majoritaires en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices" religieux.

Les Etats-Unis, via le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, ont dénoncé vendredi une démarche "cynique", au vu des tirs observés dans la journée dans l'est de l'Ukraine.

La veille, le président américain Joe Biden avait déjà soupçonné la Russie de juste chercher à "se donner de l'air".

"La réponse qui nous vient à tous à l'esprit, c'est le scepticisme face à tant d'hypocrisie", a commenté vendredi le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Paris y a vu une "tentative grossière de la part de la Russie de masquer sa responsabilité, alors qu'elle continue de multiplier les exactions et de bombarder sans relâche l'ensemble du territoire ukrainien".

Ce cessez-le-feu "ne fera aucunement avancer les perspectives de paix", a quant à lui commenté le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, réclamant un retrait des forces russes.

Une telle trêve n'apportera "ni liberté ni sécurité" en Ukraine, a de son côté tranché la diplomatie allemande.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.