L'ambitieux et pragmatique Kevin McCarthy, nouveau «speaker» au Congrès américain

Le président nouvellement élu de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, tient le marteau après avoir été élu au 15e tour de scrutin au Capitole des États-Unis à Washington, DC, le 7 janvier 2023. (AFP).
Le président nouvellement élu de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, tient le marteau après avoir été élu au 15e tour de scrutin au Capitole des États-Unis à Washington, DC, le 7 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

L'ambitieux et pragmatique Kevin McCarthy, nouveau «speaker» au Congrès américain

  • L'élu de Californie s'est heurté à la rébellion d'une vingtaine d'élus trumpistes, qui lui reprochaient d'être trop timoré, pas assez solidaire de l'ex-président ou encore de manquer de convictions
  • Compte-tenu de la contre-performance du parti aux élections de mi-mandat, il a dû les courtiser pendant quatre jours pour les faire rentrer dans les rangs

WASHINGTON : L'élection dans la nuit de vendredi à samedi de Kevin McCarthy à la tête de la Chambre des représentants marque l'apogée d'un ambitieux, qui a dû avaler plus d'une couleuvre pour en arriver là.

Cet homme au teint hâlé et à la mèche grise impeccable accède à 57 ans au poste prestigieux de "speaker" qu'il visait depuis des années. Mais la durée interminable de son élection, véritable épopée qui a nécessité 15 tours, le fragilise.

L'élu de Californie, qui dirige depuis 2014 le groupe républicain à la chambre basse du Congrès, s'est heurté à la rébellion d'une vingtaine d'élus trumpistes, qui lui reprochaient d'être trop timoré, pas assez solidaire de l'ex-président ou encore de manquer de convictions.

Compte-tenu de la contre-performance du parti aux élections de mi-mandat, il a dû les courtiser pendant quatre jours pour les faire rentrer dans les rangs.

Ce n'est pas la première fois que cet homme pragmatique a dû courber l'échine pour atteindre ses objectifs.

Parti d'un positionnement républicain classique, axé sur la défense du marché et la réussite individuelle, Kevin McCarthy a pleinement endossé le glissement à droite de sa formation politique sur l'immigration, la criminalité ou contre les droits des personnes transgenres.

Face aux allégations de fraude électorale martelées sans preuve par Donald Trump et à l'assaut du Capitole, il a opéré un pas de deux plus ambigu.

Bourde

Partisan du milliardaire républicain dans les primaires de 2015, Kevin McCarthy avait initialement soutenu sa croisade contre le résultat des élections de 2020.

Puis, secoué par l'attaque contre le siège du Congrès le 6 janvier 2021, il avait rapidement déclaré que Donald Trump "portait une responsabilité" dans ces violences.

Mais une semaine plus tard, il se faisait photographier tout sourire à ses côtés dans les salons dorés de Mar-a-Lago, la résidence de Floride du magnat de l'immobilier.

"Aujourd'hui, le président Trump s'est engagé à aider à élire des républicains à la Chambre et au Sénat en 2022", avait-il alors justifié, en louant les vertus d'un "mouvement conservateur uni".

Au nom de cette unité, Kevin McCarthy a également opéré un rapprochement avec les fidèles lieutenants de Donald Trump au Congrès, dont le pugnace Jim Jordan.

Mais d'autres partisans de l'ancien président n'ont pas été convaincus, persistant à le défier même après que Donald Trump les a appelés à "voter Kevin". Il "s'est vendu à tout le monde pendant des décennies", a justifié l'abrasif Matt Gaetz.

Finalement, à force de concessions, il a arraché d'un cheveu la victoire, tenant sa revanche sur sa précédente tentative, en 2015.

A l'époque, il était déjà favori, mais une bourde l'avait forcé à retirer sa candidature.

Lors d'un entretien télévisé, il s'était vanté qu'une commission d'enquête sur l'attentat contre l'ambassade américaine en Libye ait sapé les chances de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton dans la campagne présidentielle.

Ses propos avaient été perçus comme l'aveu d'une instrumentalisation politique du drame, inacceptable pour l'opinion.

Sandwichs

Né en 1965 à Bakersfield, un bastion républicain au coeur de l'Etat démocrate de Californie, Kevin McCarthy est le fils d'un pompier et d'une femme au foyer démocrates.

Sur son site internet, il met en avant ses origines populaires et promet de "défendre le rêve américain pour ceux qui travaillent dur". Il raconte aussi comment il a ouvert à 21 ans un petit commerce de sandwichs et découvert les tracas de la bureaucratie.

Il a cependant vite repris des études universitaires et est devenu assistant parlementaire, puis élu local, jusqu'à faire son entrée à la Chambre des représentants en 2006.

Homme de réseaux, il est passé maître dans l'art des levées de fonds et des poignées de mains.

Depuis que les démocrates ont repris la Maison Blanche, le Californien a choisi l'opposition frontale. Il y a un an, par exemple, il a monopolisé la parole à la Chambre pendant plus de huit heures, uniquement pour retarder le vote sur un plan massif d'investissements dans les infrastructures porté par le président Joe Biden.

Rappelant cet épisode, il a minimisé l'importance du mélodrame vécu cette semaine, du jamais vu depuis 1859. "Je détiens le record du plus long discours dans l'hémicycle, je n'ai pas de problème à décrocher celui du plus grand nombre de tours de vote pour être élu speaker!"


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.