Dans l'est de l'Ukraine, un Noël dans la cave sous les bombardements

Des fidèles prient lors d'une messe de Noël orthodoxe dans un sous-sol à Chasiv Yar, dans l'est de l'Ukraine, le 7 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Des fidèles prient lors d'une messe de Noël orthodoxe dans un sous-sol à Chasiv Yar, dans l'est de l'Ukraine, le 7 janvier 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Des volontaires aident à reconstruire une maison détruite lors d'une attaque russe le 31 décembre 2022 à Kiev (Photo, AP).
Des volontaires aident à reconstruire une maison détruite lors d'une attaque russe le 31 décembre 2022 à Kiev (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Dans l'est de l'Ukraine, un Noël dans la cave sous les bombardements

  • Presque tous les fidèles et les chanteurs de la chorale ont fui la ville pour des régions plus sûres, et seules neuf personnes assistent à l'office dans le sous-sol d'un immeuble
  • Tchassiv Iar est située à 10 kilomètres à l'ouest de Bakhmout, le point le plus chaud du front, et vit sous la menace constante des bombardements

TCHASSIV IAR, Ukraine: Les tirs d'artillerie retentissent à l'extérieur et des avions se font entendre, mais des habitants de Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, ont organisé un office du Noël orthodoxe dans une cave, disant voir dans le symbole du Christ une invitation au courage.

Presque tous les fidèles et les chanteurs de la chorale ont fui la ville pour des régions plus sûres, et seules neuf personnes assistent à l'office dans le sous-sol d'un immeuble partiellement effondré depuis un bombardement en novembre.

"Le Christ est né dans une grotte. Vous et moi sommes également dans une grotte", lance le prêtre Oleg Kroutchinine au groupe, désignant d'un geste le sous-sol aux fils électriques et tuyaux apparents, éclairé d'une ampoule.

"Cela a probablement une signification particulière: ne perdez pas courage, n'abandonnez pas...", poursuit-il.

Tchassiv Iar est située à 10 kilomètres à l'ouest de Bakhmout, le point le plus chaud du front, et vit sous la menace constante des bombardements depuis de nombreuses semaines.

Pendant les neuf premiers mois de la guerre, les chrétiens orthodoxes de la ville ont célébré leur culte dans une église en briques blanches aux dômes dorés, bien que le bâtiment ne dispose d'aucun abri souterrain.

Mais il y a deux semaines, un missile a atterri dans le cimetière de l'église et en a brisé les fenêtres.

"Une de nos paroissiennes vit dans cette maison, et maintenant, comme son appartement est partiellement détruit, elle vit au sous-sol, et elle nous a invités", a expliqué Olga Kroutchinina, l'épouse du prêtre.

Les paroissiens ont fait ce qu'ils ont pu pour égayer l'espace, en plaçant un petit sapin de Noël au sommet d'une armoire en bois, en accrochant des tapisseries blanches et rouges et en enroulant des branchages autour d'un tuyau, comme une guirlande.

Mme Kroutchinina dit être fière de cet effort, même si elle sort son téléphone pour montrer de l'entrée richement décorée de l'église l'année dernière.

Ukrainiens et Russes fêtent Noël, les hostilités se poursuivent

Ukrainiens et Russes célébraient samedi en pleine guerre le Noël orthodoxe, les hostilités se poursuivant en plusieurs points du front en dépit de l'annonce unilatérale d'un cessez-le-feu de 36 heures par Vladimir Poutine, qualifiée d'hypocrisie par Kiev et les Occidentaux.

Comme la veille, l'armée russe a assuré son intention d'observer une trêve jusqu'à minuit samedi (21H00 GMT), dénonçant la poursuite de tirs d'artillerie ukrainiens ou d'attaques sur ses positions qui l'ont forcée à risposter.

L'Ukraine de son côté, met en doute la sincérité de la trêve russe, affirmant qu'il s'agit d'une ruse pour gagner du temps. Washington, Paris, Londres, Berlin et l'UE ont fustigé l'initiative.

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a une nouvelle fois rejeté samedi cette trêve russe, qualifiée de "fake".

"La Russie a envahi et a tué des Ukrainiens pendant 11 mois, s'indignant +Mais pourquoi resistez-vous donc?+. La Russie annonce unilatéralement un vrai-faux +cessez-le-feu+ sur toute la ligne de front, mais continue de geindre +Pourquoi l'Ukraine ne soutient pas notre fausse proposition?+", a-t-il écrit en anglais sur Twitter.

Des journalistes présents à Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, ont de fait constaté des bombardements soutenus tout au long de la matinée.

A Bakhmout, l'épicentre des combats situé plus au nord, l'AFP avait déjà entendu vendredi des tirs d'artillerie des deux côtés du front, dans les heures qui ont suivi l'instauration du cessez-le-feu unilatéral par la Russie.

Ces tirs étaient toutefois d'intensité moindre par rapport aux journées précédentes.

Selon le Parquet ukrainien, deux personnes ont été tuées et 13 blessées à Bakhmout au cours de la journée de vendredi, dans une ville en grande partie détruite par les combats et où les deux camps sont confrontés à de grandes pertes.

Selon les autorités ukrainiennes, les troupes russes ont aussi bombardé la région de Kherson (sud) vendredi, tuant un secouriste et blessant sept autres personnes.

«Dieu merci»

"Pour nous, tout se passe bien", dit-elle. "Quand je pense aux militaires que je connais, ils sont dans des conditions bien pires".

Pendant les deux heures que dure l'office, les fidèles font de leur mieux pour faire abstraction de la guerre, ne sursautant qu'une seule fois à cause des tirs d'artillerie.

Allumant des bougies, ils se sont alignés pour se confesser et recevoir la communion, tandis que l'odeur forte de l'encens emplissait la pièce.

La chorale, qui comptait autrefois 15 membres, n'en compte plus qu'un: Zinaïda Artioukhina, 62 ans, qui dirige le groupe dans des psaumes qui deviennent souvent des solos.

"Normalement, je chante la partie alto, donc c'était difficile de diriger", dit-elle après coup.

"C'est inhabituel ici. Aujourd'hui, c'est la première fois que je viens au sous-sol", poursuit-elle. "Dieu merci, nous nous sommes réunis."

Dans ses paroles, le prêtre Oleg Kroutchinine a comparé le sort de ceux qui ont fui Tchassiv Iar à celui de Jésus, dont la famille a fui en Egypte pour échapper au roi Hérode.

"Aujourd'hui, beaucoup de nos paroissiens ont également fui. Mais tous prient aujourd'hui avec nous, où qu'ils soient, là où le Seigneur les a sauvés des bombes et des obus", lance-t-il.

"Et nous espérons que, tout comme la Sainte Famille est retournée dans sa Jérusalem, de la même manière nos paroissiens retourneront dans leur Tchassiv Iar", ajoute le prêtre.

En attendant, l'église espère garder le sous-sol ouvert aux fidèles.

Nina Popova, 77 ans, parcourt chaque jour trois kilomètres à pied pour s'y rendre et lire des cantiques -- même lorsque les températures descendent bien en-dessous de zéro comme ce samedi.

"Nous servirons tant que nous en aurons la possibilité", assure Mme Kroutchinina, l'épouse du prêtre.


Nigeria: au moins 40 morts après des affrontements avec un gang armé

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
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  • Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP
  • Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences

JOS: Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP.

Le secrétaire de la Croix-Rouge de l'Etat de Plateau, Nuruddeen Hussain Magaji, a déclaré à l'AFP que "des centaines de miliciens d'auto-défense ont été pris en embuscade" dimanche dans le village de Kukawa. Cette attaque est survenue alors que les miliciens se regroupaient après des affrontements qui ont fait dix morts parmi les miliciens dans le village voisin de Bunyun, selon un habitant.

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences.

"Selon les premiers rapports de notre personnel sur le terrain, au moins 30 corps ont été amenés dans un hôpital local, et certains blessés ont été transférés vers un hôpital de l'Etat voisin de Bauchi", a précisé Nuruddeen Hussain Magaji. "On s'attend à ce que d'autres corps de miliciens soient retrouvés dans la brousse", a-t-il ajouté.

Musa Ibrahim, un habitant de Bunyun, dans la circonscription voisine de Wase, a déclaré que "dix membres des milices ont été confirmés morts après que des bandits ont attaqué notre communauté, dimanche".


Trump reçoit Netanyahu à la recherche d'un accord à Gaza

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza
  • Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus

WASHINGTON: Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahu à dîner à la Maison Blanche lundi soir, lequel a dit avoir présenté le président américain pour le Nobel de la Paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien M. Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant profiter de l'élan donné par la récente trêve entre Israël et l'Iran après une guerre de 12 jours.

"Je ne pense pas qu'il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien", a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord de paix.

Assis l'un en face de l'autre autour d'une grande table, le président américain s'est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

"Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a lui annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel.

"A l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre", a loué M. Netanyahu.

La rencontre lundi intervient en pleins pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. "Aucune percée" n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés au combat dans le nord de la bande de Gaza.

L'émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué que "la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Dimanche, Donald Trump a estimé qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord "cette semaine".

Les négociations indirectes, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent "sur les mécanismes de mise en oeuvre" d'un accord de cessez-le-feu et d'un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

- "Inacceptables" -

La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.

"Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus", a affirmé le responsable palestinien.

Lundi soir, M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza.

"Maintenant, les gens diront que ce n'est pas un Etat complet, que ce n'est pas un Etat. Nous nous en moquons", a-t-il dit.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

- "On ne savait plus où aller" -

Des dizaines de personnes, dont des parents d'otages détenus à Gaza, se sont rassemblées lundi soir devant l'antenne de Tel-Aviv de l'ambassade des Etats-Unis en Israël pour demander à M. Trump de parvenir à un cessez-le-feu.

Les manifestants ont brandi des drapeaux américains, des affiches portant des photos d'otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire "Président Trump, faites l'histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal de Gaza-ville (nord), qui "abrite des centaines de déplacés".

"On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts", témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. "On ne peut plus attendre".


Le Japon se tourne vers les pays du CCG pour assurer la stabilité au Moyen-Orient

Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
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  • Le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya rencontre le Dr Jasem Al-Budaiwi du CCG
  • L'industrie pétrolière mondiale et l'instabilité au Moyen-Orient ont été abordées.

TOKYO : Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Takeshi Iwaya, a rencontré lundi le secrétaire général du CCG, M. Jasem Al-Budaiwi, pour discuter de l'industrie pétrolière mondiale et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient.

Iwaya a déclaré que les pays du CCG jouaient un rôle de plus en plus important dans le contexte de l'agitation régionale et internationale, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon souhaite approfondir la coopération politique et économique avec le CCG afin d'apporter la paix et la stabilité à la région, y compris la conclusion des négociations de l'accord de partenariat économique entre le Japon et le CCG.

M. Al-Budaiwi a déclaré que le bloc régional espérait également l'achèvement des négociations de l'APE et la poursuite de la coopération dans le cadre du plan d'action Japon-CCG.

M. Al-Budaiwi a ajouté que Tokyo était un partenaire important et a lancé une invitation pour une réunion des ministres des affaires étrangères des deux parties.

Les fonctionnaires ont parlé franchement des questions relatives au Moyen-Orient, notamment du conflit entre Israël et l'Iran, des attaques contre la bande de Gaza et de la situation en Syrie.

M. Iwaya a déclaré que le Japon poursuivrait ses efforts diplomatiques pour faire en sorte que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran soit mis en œuvre et que les voies du dialogue soient rouvertes.

M. Al-Budaiwi s'est fait l'écho de ce point de vue et a déclaré que les pays du CCG restaient attachés au dialogue.

Les fonctionnaires ont fait part de leurs préoccupations concernant les actes qui menacent les routes maritimes et les attaques contre les installations pétrolières.

- Cet article est également publié sur Arab News Japan