Egypte: La scène électro au féminin enflamme le dancefloor

«Je ne suis pas la première DJ, mais je suis une des premières à avoir établi une entité autour de moi», explique A7ba-L-Jelly, DJ et productrice (Photo, AFP).
«Je ne suis pas la première DJ, mais je suis une des premières à avoir établi une entité autour de moi», explique A7ba-L-Jelly, DJ et productrice (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Egypte: La scène électro au féminin enflamme le dancefloor

  • «Le nombre de femmes DJs a augmenté dans la région en dix ans», confirme Frederike Berje, de l'Institut culturel allemand Goethe du Caire.
  • «Mais la scène musicale, en Egypte comme dans beaucoup d'autres pays, reste dominée par les hommes, surtout dans la production et la gestion des salles de concerts», souligne-t-elle

LE CAIRE: Dans un restaurant au bord du Nil, une jeunesse au style éclectique se déhanche sous des lasers fluorescents. Aux platines, Yas Meen Selectress qui, avec d'autres DJ en Egypte, ouvre la piste de danse à tous et surtout à toutes.

Si le métier de DJ compte "une écrasante majorité d'hommes, de plus en plus de talents féminins trouvent la force et le courage de devenir DJs, inspirées par des pionnières comme Sama Abdulhadi", affirme à l'AFP la journaliste musicale et DJ occasionnelle Hala K, en référence à cette DJ palestinienne qui après avoir fait danser le Caire puis Paris, fait désormais tourner ses platines au festival américain de Coachella.

"Au Caire, j'ai pu voir des femmes derrière les platines, elles sont puissantes, talentueuses et compétentes: elles savent faire danser les gens!", affirme cette Yéménite installée à Amsterdam mais qui visite régulièrement les capitales arabes.

"Le nombre de femmes DJs a augmenté dans la région en dix ans", confirme à l'AFP Frederike Berje, de l'Institut culturel allemand Goethe du Caire.

"Mais la scène musicale, en Egypte comme dans beaucoup d'autres pays, reste dominée par les hommes, surtout dans la production et la gestion des salles de concerts", souligne-t-elle.

Soirées inclusives

"Je ne suis pas la première DJ, mais je suis une des premières à avoir établi une entité autour de moi", explique A7ba-L-Jelly, DJ et productrice.

"Avec mon collectif Jelly Zone, je programme des DJs, hommes et femmes, pour des soirées fondées sur l'inclusion musicale, de genre, de classe sociale" affirme-t-elle après avoir fait danser la jeunesse du Caire sur des rythmes électro.

"J'ai voulu organiser des événements durant lesquels je me sentirai moi-même en sécurité, sans harcèlement", dit à l'AFP cette DJ.

Yas Meen Selectress, DJ égyptienne résidant entre Le Caire et New York, le reconnaît: "Il y a moins de femmes que d'hommes dans le métier à cause des traditions, de la société et d'autres facteurs" dans les pays arabes où moins de 20% des femmes ont un emploi rémunéré, un chiffre qui reste le même depuis 15 ans selon la Banque mondiale.

"Toute ma vie, j'ai vu des hommes aux platines", abonde Menna Shanab, une Egypto-américaine de 26 ans installée au Caire, venue assister au concert de Yas Meen Selectress. "Ca fait du bien de voir la scène musicale évoluer."

Mais, nuance l'artiste qui fait résonner ses basses sur des musiques nord-africaines, "être uniquement définie par son genre, c’est réducteur."

Le genre, Dalia Hassan, elle, en a fait l'un de ses arguments de vente: elle organise des soirées pour femmes uniquement car, dit-elle à l'AFP, elles "aiment se retrouver entre elles, avec une femme DJ aux platines", surtout "celles qui portent un foulard".

Depuis le début des années 2000, du Caire à Sanaa en passant par Ryad, elle organise enterrements de vie de jeunes filles, mariages ou cérémonies de henné pour un public féminin qui peut "s'habiller et danser comme il l'entend" sur les derniers hits de la pop arabe et internationale.

"C'est sûr que ça aide à s'amuser et à se sentir puissantes mais en même temps on ne veut pas que les femmes DJ soient isolées du reste du public, au contraire, il faut qu'elles soient visibles", plaide Hala K. "Il n'y a que comme ça qu'on pourra convaincre ceux qui ont peur ou qui pensent qu'une femme ne peut pas être aux platines".

Défi des salles

Pour la chercheuse franco-tunisienne basée à Paris, Hajer Ben Boubaker, "les chanteuses ont toujours été bien représentées dans la scène culturelle arabe: le symbole par excellence de la culture musicale égyptienne reste la mythique Oum Kalthoum."

Mais aujourd'hui, "les femmes sont très peu représentées sur la scène électro égyptienne des mahraganat, qui est la musique qui se diffuse le plus massivement" affirme-t-elle à l'AFP.

De New York à Tokyo, en passant par Dubaï et Paris, le public se déhanche de plus en plus sur des rythmes et des paroles égyptiennes et arabes. Mais, si les Egyptiens n'en finissent pas d'influencer la scène électronique mondiale, ils peinent à se produire devant les 20 millions de Cairotes.

"Le plus gros défi pour nous c'est de trouver des salles, comme il n'y a pas ou peu d’espaces dédiés, on ne peut pas jouer notre musique", confirme Yas Meen Selectress, crop top, tour de cou blanc et coupe à la garçonne.

"L'industrie de la musique, et encore plus celle de l'électro, repose énormément sur des initiatives privées et l'engagement individuel d'artistes", confirme Mme Berje.

Car si en Egypte l'establishment culturel soutient de nombreux artistes, il ne cesse de mettre des bâtons dans les roues des rappeurs, DJs et autres musiciens électro.

"Ceux qui se produisent peinent de plus en plus à trouver des lieux où jouer en raison de leur nombre extrêmement limité", conclut Mme Berje.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.