Le grand romancier américain Russell Banks est mort

L'écrivain Russell Banks prend la parole au Tishman Auditorium de la New School à New York (Photo, AFP).
L'écrivain Russell Banks prend la parole au Tishman Auditorium de la New School à New York (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Le grand romancier américain Russell Banks est mort

  • Russell Banks, dont la littérature s'est attachée à dresser le portrait des plus humbles est mort samedi à 82 ans des suites d'un cancer
  • Romancier, nouvelliste et poète, Russell Banks aimait raconter les difficultés de la classe ouvrière à travers des personnages qui luttent contre la pauvreté

NEW YORK: Le grand écrivain Russell Banks, dont la littérature s'est attachée à dresser le portrait des plus humbles et des marginaux dans l'Amérique du XXe siècle, est mort samedi à 82 ans des suites d'un cancer.

C'est une autre grande romancière américaine, Joyce Carol Oates, peintre elle aussi d'une société malade de sa violence et de ses inégalités, qui a été l'une des premières à lui rendre hommage, en annonçant sur Twitter que son ami Russell Banks était "décédé paisiblement chez lui, dans le nord de l'Etat de New York".

"J'aimais Russell et j'ai adoré son immense talent et son cœur généreux. +Pourfendeur de nuages+ (était) son chef d’œuvre, mais toute son œuvre est exceptionnelle", a écrit sur Twitter l'auteure, qui a enseigné l'écriture comme Russell Banks à l'université de Princeton (New Jersey).

D'"Affliction" (1989), portrait psychologique sombre d'un policier adapté au cinéma par Paul Schrader en 1997, à "De beaux lendemains" (1991), récit à plusieurs voix d'une bourgade de l’Etat de New York traumatisée par un accident de car scolaire, ses romans étaient imprégnés de la vie des classes populaires, dont il était issu.

Romancier, nouvelliste et poète, Russell Banks aimait raconter les difficultés de la classe ouvrière à travers des personnages qui luttent contre la pauvreté, la toxicomanie, les problèmes de classe et d'origine raciale.

"Comme écrivain, je suis chanceux. Mais comme citoyen américain, je suis pessimiste", disait-il dans une interview dans le journal français Le Monde en 2016. "La classe moyenne s’est appauvrie, les Américains ne croient plus que leurs enfants vivront mieux qu’eux, ni même aussi bien", ajoutait-il, en affichant son soutien à la démocrate Hillary Clinton face à Donald Trump.

Parmi ses livres les plus connus, figuraient "Pourfendeur de nuages" (1998), roman historique sur l'abolitionniste américain John Brown, ou "American Darling", portrait en forme de saga d'une Américaine issue de la bourgeoisie de gauche qui s'exile au Liberia.

Son dernier roman, "Oh, Canada", récit d'une fin de vie, était sorti en 2022.

Politique
Né à Newton, dans le nord-est des Etats-Unis, le 28 mars 1940, Russell Banks grandit dans un milieu modeste, et son père plombier quitte le domicile familial quand il a douze ans. La figure paternelle est souvent présente dans ses livres, comme dans "Pourfendeur de nuages".

Après ses études, il part découvrir le monde, notamment la Jamaïque, un voyage dont il tirera un livre ("Le Livre de la Jamaïque") puis gagne sa vie comme plombier. Sa vie d'auteur va commencer lorsqu'il tente sa chance auprès d'un atelier d'écriture dans le Vermont (nord-est). Un autre écrivain américain, Neslon Algren, le prend sous son aile. Son premier roman, "Family Life", paraît en 1975.

Actif politiquement, Russell Banks avait pris position contre l'intervention militaire américaine en Irak et contre le Patriot Act.

Il avait aussi présidé le Parlement international des écrivains créé par Salman Rushdie et fondé l’organisation Cities of Refuge North America, un réseau de lieux d’asile pour écrivains exilés ou menacés.

Vainqueur du prix John-Dos-Passos en 1985, il était membre de l'Académie américaine des arts et des lettres.

Russell Banks avait aussi écrit une adaptation du livre de Jack Kerouac "Sur la route" pour le cinéma. Et il disait volontiers que la littérature n'était pas la seule forme de récit. "Je suis né dans les années 1940. Hemingway, Faulkner étaient encore vivants et Fitzgerald venait de mourir (...) A cette époque, le roman était la forme majeure pour raconter des histoires", avait-il déclaré dans Le Monde.

"Si j’avais 20 ans aujourd’hui, je ne suis pas sûr que je deviendrais romancier. C'est très archaïque ! Je crois que je serais réalisateur pour Internet car c’est la forme dominante pour raconter des histoires", ajoutait-il.


Les œuvres d'art saoudiennes attirent les foules au Caire

Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
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  • Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait environ 20 œuvres saoudiennes
  • Turkistani a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices

LE CAIRE : Les œuvres d'art saoudiennes présentées lors de la deuxième édition de l'exposition Beyond the Frame, qui se tient actuellement à l'Opéra du Caire, ont attiré des visiteurs de nationalités et d'âges divers, qui ont salué la diversité et le caractère unique de ces œuvres.

Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait une vingtaine d'œuvres saoudiennes dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la calligraphie arabe et de la peinture.

Elle a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices reflétant l'intellectualisme, la diversité et la créativité.

Turkistani a déclaré que l'événement accentuait l'esprit de coopération et d'échange culturel et artistique entre les pays arabes participants, en mettant l'accent sur les traditions des sociétés concernées.

Elle a également souligné le soutien apporté par l'ambassade saoudienne en Égypte pendant l'événement.


L'exposition « Art Here » du Louvre Abu Dhabi débute en collaboration avec l'horloger suisse

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
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  • La quatrième édition de cet événement annuel est dotée d'un prix d'une valeur de 60 000 dollars
  • 5 artistes sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings" (réveils)

ABU DHABI : En collaboration avec l'horloger suisse Richard Mille, le Louvre Abu Dhabi organise la quatrième édition de l'exposition et du concours annuels "Art Here" du 20 septembre au 15 décembre.

Avec plus de 200 candidats venus de tout le monde arabe, le prix Art Here offre une récompense de 60 000 dollars à son lauréat.

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings", l'artiste gagnant devant être sélectionné par un jury et annoncé en décembre.

Les artistes sont Sarah Almehairi, Lamya Gargash, Ferielle Doulain-Zouari, Moataz Nasr et Nicene Kossentini.

L'artiste émiratie Gargash a interprété le thème avec une sculpture géante en forme de ballon de plage, entièrement réalisée avec du sable des Émirats arabes unis.

Gargash a expliqué que son œuvre "Debutante Ball" lui a été inspirée par un commentaire désobligeant que quelqu'un avait fait à son égard lorsqu'elle était plus jeune, disant que les Émirats arabes unis n'étaient qu'un "bac à sable géant".

"Je considère qu'il s'agit d'une réponse à quelque chose que j'ai vécu il y a des années. Un commentaire négatif, un commentaire provocateur qui m'a été adressé. Et je l'ai pris à cœur", a-t-elle déclaré.

"Le thème ‘Awakenings’ en dit long sur l'éphémère et la recherche d'une voie. Pour moi, il s'agit donc d'une renaissance. C'est une renaissance", a-t-elle ajouté.

L'artiste égyptien Nasr a décidé d'abandonner l'économie pour se consacrer à sa passion.

"Ma mère était une artiste. J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle, de la regarder peindre. C'était la meilleure chose de ma vie. Le fait d'être assis derrière elle. Voir comment les couleurs se mélangent jusqu'à ce que quelque chose apparaisse soudainement devant moi", a-t-il déclaré.

Nasr se décrit comme un passionné d'histoire et explique que son travail s'inspire de l'histoire arabe. Son œuvre "Brides of the Sky" raconte l'histoire des femmes lors de l'invasion mongole de l'Égypte.

"Ce que j'essaie de faire en tant qu'artiste, c'est d'apporter une grande boucle, une boucle agrandie, et de la placer sur des choses que les gens peuvent passer sans voir, et de leur dire : 'Regardez, c'est votre héritage : Regardez, c'est votre héritage'."

"Peut-être que cela va réveiller quelque chose en eux et leur faire comprendre quelque chose sur eux-mêmes, sur l'histoire, sur l'héritage", a-t-il déclaré.


Des statues du MET de New York retrouvent leur château médiéval français ... via des copies

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
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  • Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne
  • Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET

BORDEAUX: Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne (sud-ouest de la France), grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte préhistorique de Lascaux.

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en cette fin de semaine, ces fac-similés représentant une "Mise au tombeau du Christ" surmontée d'angelots ont repris la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, bâtie sur un hectare et considérée comme le plus vaste château de la région française d'Aquitaine.

"Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle", se félicite auprès de l'AFP André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord qui gère notamment le château de Biron et le site de Lascaux.

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes.

Mais en 2018, aucune objection: de nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer en 2016 le centre international d'art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de Semitour.

Grâce à des relevés photogrammétriques et des machines 3D, ces répliques imitant l'aspect de la pierre et les moindres caractéristiques et défauts des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350.000 euros.

"C'est un travail de précision", résume André Barbé. "C'est vraiment très bluffant. Vous avez l'impression d'avoir les œuvres (originales) devant les yeux."

"Ces statues, de toute façon, sont mieux préservées au MET que chez nous", selon le dirigeant. "Le fac-similé est là pour ça. C'est exactement l'histoire de Lascaux: préservons les originaux mais montrons au public."

Après l'installation en octobre 2023 d'une réplique d'une "Pietà" (Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ), elle aussi exposée au MET, le château de Biron a réceptionné cette semaine le nouvel ensemble sculptural, dévoilé vendredi.

Le château de Biron a accueilli plus de 60.000 visiteurs en 2023.