Iran: mesures sévères contre les contrevenants à l'obligation du port du voile

Les Irano-Américains et leurs partisans organisent une veillée en soutien aux manifestants en Iran et pour marquer 40 jours depuis la mort en Iran de Masha Amini, sur la place Lafayette près de la Maison Blanche le 26 octobre 2022 à Washington, DC. (Getty via AFP)
Les Irano-Américains et leurs partisans organisent une veillée en soutien aux manifestants en Iran et pour marquer 40 jours depuis la mort en Iran de Masha Amini, sur la place Lafayette près de la Maison Blanche le 26 octobre 2022 à Washington, DC. (Getty via AFP)
Short Url
Publié le Mardi 10 janvier 2023

Iran: mesures sévères contre les contrevenants à l'obligation du port du voile

  • L’Autorité judiciaire iranienne veut faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation du port du voile
  • Ces peines sont applicables à toute personne qui ne respecterait pas le port obligatoire du voile, comme une femme non voilée ou un restaurateur qui accueillerait une cliente sans hijab

TEHERAN: L’Autorité judiciaire iranienne veut faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation du port du voile, a indiqué mardi une agence locale.

Cette annonce survient alors que l'Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, à la suite de son arrestation par la police des moeurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes.

"La police a reçu récemment une directive du procureur général lui ordonnant d'agir fermement contre toute infraction au port du voile", a indiqué Abdolsamad Khoramabadi, l'adjoint du procureur, cité par l'agence Mehr.

Dans ce cadre, "les tribunaux doivent condamner les contrevenants, en plus d'une amende, à des peines supplémentaires (...) comme l'exil, l'interdiction d'exercer une certaine profession et la fermeture du lieu de travail", a ajouté M. Khoramabadi.

Ces peines sont applicables à toute personne qui ne respecterait pas le port obligatoire du voile, comme une femme non voilée ou un restaurateur qui accueillerait une cliente sans hijab.

Téhéran utilise la peine de mort pour effrayer la population, critique l'ONU

Téhéran utilise les condamnations à la peine de mort contre des manifestants pour effrayer la population iranienne et faire taire la contestation, ce qui confine au "meurtre d'Etat", a affirmé mardi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.

"L'utilisation comme arme des procédures criminelles pour punir les personnes qui exercent leurs droits élémentaires, comme ceux qui participent ou organisent les manifestations, confine au meurtre d'Etat", critique Volker Türk dans un communiqué.

Ces exécutions sont "des privations arbitraires de la vie", a insisté Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat, qui par principe est opposé à la peine de mort, lors d'un point de presse à Genève.

Téhéran a déjà exécuté quatre personnes accusées d'avoir pris part aux manifestations qui secouent le pays depuis quatre mois et la mort d'une jeune femme accusée de mal porter le voile par la police des moeurs.

Deux autres exécutions sont imminentes -celle de Mohammad Boroughani, 19 ans, et celle de Mohammad Ghobadlou, 22 ans- et au moins 17 autres auraient été condamnées à mort, a souligné le Haut-Commissariat dans un communiqué.

"Le gouvernement iranien servirait mieux ses intérêts et ceux de son peuple en écoutant leurs griefs et en entreprenant les réformes juridiques et politiques nécessaires pour garantir le respect de la diversité d'opinion, les droits à la liberté d'expression et de réunion, et la pleine le respect et la protection des droits des femmes dans tous les domaines de la vie", insiste encore le Haut-Commissaire.

"Je réitère une fois de plus mon appel au gouvernement iranien pour qu'il respecte la vie et la voix de son peuple, qu'il impose un moratoire immédiat sur la peine de mort et qu'il mette fin à toutes les exécutions", a ajouté M. Türk.

"L'Iran doit prendre des mesures sincères pour se lancer dans les réformes requises et exigées par son propre peuple pour le respect et la protection de ses droits humains", a-t-il souligné.

Selon una agence locale, l’autorité judiciaire iranienne veut faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes qui ne respecteraient pas l'obligation du port du voile.

 

Après le début du mouvement de contestation ayant suivi la mort d'Amini, de plus en plus de femmes ont été vues tête nue dans la rue, ou en voiture, sans entraîner de réaction de la police.

Mais début janvier, des médias locaux ont rapporté que la police avait recommencé à surveiller le port du hijab dans les voitures, envoyant un texto au propriétaire de la voiture en cas de non respect du voile par la femme la conduisant, sans pour autant menacer de sanctions.

"L'absence de voile est un délit flagrant et les forces de l'ordre doivent arrêter leurs auteurs et les présenter à la justice", a indiqué mardi l'adjoint au procureur.

Ces dernières semaines, la justice a fermé plusieurs cafés et restaurants pour avoir accueilli des clientes non voilées.

Des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées pendant les manifestations et des milliers arrêtées, selon les autorités qui dénoncent généralement des "émeutes".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.