En quête de rédemption, les Golden Globes acclament Steven Spielberg

Le cinéaste américain, Steven Spielberg, a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son très intime "The Fabelmans", qui a également remporté le prix du meilleur film dramatique. (AFP)
Le cinéaste américain, Steven Spielberg, a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son très intime "The Fabelmans", qui a également remporté le prix du meilleur film dramatique. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 11 janvier 2023

En quête de rédemption, les Golden Globes acclament Steven Spielberg

  • Autant que les prix, l'attention était donc focalisée sur la présence ou non des stars invitées, pour jauger si Hollywood est prêt à accorder un retour en grâce aux Golden Globes
  • Sacrée meilleure actrice dans un film dramatique pour son rôle de cheffe d'orchestre impitoyable dans «Tar», Cate Blanchett n'était pas présente pour recevoir son prix

LOS ANGELES: Les Golden Globes ont fait leur grand retour à la télévision mardi et ont notamment acclamé le réalisateur Steven Spielberg, bien présent dans la salle aux côtés de nombreux poids lourds d'Hollywood, malgré les scandales qui ont terni l'image de ces récompenses.

Le cinéaste américain a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur pour son très intime "The Fabelmans", qui a également remporté le prix du meilleur film dramatique.

Il a partagé la vedette avec la tragicomédie irlandaise "Les Banshees d'Inisherin". Le film, qui raconte la fin abrupte d'une amitié sur une île imaginaire dans les années 1920, a raflé trois Golden Globes, dont celui de meilleure comédie et meilleur acteur pour Colin Farrell.

Largement inspiré de l'enfance de M. Spielberg, "The Fabelmans" met en scène un jeune juif américain qui rêve de faire des films dans les années 1960, pendant que ses parents voient leur couple se défaire inexorablement.

Sur scène, le réalisateur a expliqué n'avoir "jamais eu le courage d'affronter cette histoire frontalement".

De son propre aveu, son histoire personnelle transparaît par fragments dans certains de ses films comme "E.T." ou "Rencontre du troisième type". Mais le cinéaste, qui a perdu son père en 2020 et sa mère en 2017, a finalement attendu jusqu'à ses 75 ans pour véritablement porter son enfance à l'écran.

Boudés par le gratin et privés de télévision l'an dernier, les Golden Globes ont tenté de tourner la page des accusations de racisme, de sexisme et de corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui forme leur jury et qui ne comptait aucun membre noir en 2021.

Après une cérémonie sans retransmission télévisée en 2022, la chaîne américaine NBC a accepté cette année de reprendre la diffusion à la suite d'une série de réformes pour améliorer la diversité de la HFPA.

Les Moments forts

Les Golden Globes ont fait leur grand retour à la télévision mardi, avec l'espoir de tourner la page des scandales qui ont terni leur image.

Entre un présentateur irrévérencieux, des discours longuets et l'ombre persistante de la gifle de Will Smith aux derniers Oscars, voici les moments forts de cette 80e cérémonie, qui ouvre la saison des récompenses aux Etats-Unis.

Affronter le racisme 

Embourbés depuis deux ans dans des accusations de racisme, sexisme et corruption, l'Association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), qui décerne les Golden Globes, espérait tourner la page.

C'était sans compter sur les taquineries du présentateur, Jerrod Carmichael. L'humoriste afro-américain a d'emblée ironisé sur le manque de diversité de l'organisation.

"Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir", a-t-il lancé, en s'autodésignant comme "le visage noir d'une organisation blanche assiégée".

Volontiers irrévérencieux, le comédien a raconté son désarroi lorsque le rôle de chef d'orchestre de la soirée lui a été proposé. Des doutes vite envolés vu le chèque de "500.000 dollars" proposé par l'organisation, a-t-il plaisanté, en narrant une conversation avec une de ses amies.

"Elle m'a dit: +Mec, t'as intérêt à mettre un beau costume et à prendre le cash de ces gens blancs+."

L'intimidante Michelle Yeoh 

Comme souvent, les célébrités récompensées ont prouvé qu'elles adorent s'écouter parler: quasiment tous les discours de remerciements ont grignoter sur le temps imparti. La cérémonie, qui devait durer seulement trois heures, a finalement dépassé de vingt minutes.

Les producteurs ont bien tenté d'éconduire les stars qui trainaient en longueur, grâce à une petite mélodie jouée au piano. Mais la plupart ont continué leurs remerciements comme si de rien n'était.

Dans ce rôle, c'est la Malaisienne Michelle Yeoh qui a le plus brillé. Elue meilleure actrice dans une comédie pour son rôle de propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles dans "Everything Everywhere All At Once", elle n'a pas hésité à sortir la carte de l'intimidation.

"Taisez-vous, s'il-vous-plaît", a-t-elle lancé goguenarde, en rappelant les nombreuses scènes de combat qui jalonnent le film. "Je peux vous déglinguer, c'est sérieux."

L'ombre de Will Smith 

Will Smith n'était bien sûr pas invité, mais sa gifle infligée à l'humoriste Chris Rock sur la scène des Oscars l'an dernier continue de faire jaser à Hollywood.

L'épisode est désormais une source infinie de plaisanteries.

Jerrod Carmichael a ainsi affirmé avoir présenté pendant une coupure publicitaire un prix pour "meilleure représentation de la masculinité à la télévision" à l'acteur, qui n'avait pas supporté une blague sur la perte de cheveux de sa femme.

L'acteur Eddie Murphy, récompensé pour l'ensemble de sa carrière, en a remis une couche un peu plus tard.

"Il y a un véritable plan que vous pouvez suivre pour atteindre le succès, la prospérité, la longévité et la paix de l'esprit", a-t-il balancé à une audience hilare. "Il y a trois choses: payez vos impôts, occupez-vous de vos affaires, et gardez le nom de la femme de Will Smith hors de votre putain de bouche."

Tom Cruise, moqué 

Et puisque les absents ont toujours tort, Tom Cruise, dont le film "Top Gun: Maverick" était nominé, a lui aussi eu droit à son lot de plaisanteries à ses dépens.

L'acteur américain a renvoyé en 2021 ses trois Golden Globes à la HFPA, en signe de protestation face aux scandales.

Au milieu de la soirée, Jerrod Carmichael est remonté sur scène avec trois statuettes en main, pour figurer ces récompenses.

"Hey les gars, j'ai trouvé ça", a-t-il lancé au public, avant de gloser sur l'appartenance de Tom Cruise à l'Eglise de Scientologie.

"Peut-être qu'on devrait prendre ces trois trucs et les échanger contre le retour de Shelly Miscavige", a ajouté le présentateur, en référence à la femme du leader de la secte, qui n'a pas été vue depuis des années en public.

Absents de marque 

Autant que les prix, l'attention était donc focalisée sur la présence ou non des stars invitées, pour jauger si Hollywood est prêt à accorder un retour en grâce aux Golden Globes.

De nombreux poids lourds ont répondu présent. Les réalisateurs James Cameron, nominé pour le second volet d'"Avatar", et Guillermo del Toro, qui a remporté le prix du meilleur film d'animation pour son "Pinocchio", ont ainsi foulé le tapis rouge. Tout comme l'acteur Brad Pitt ou la chanteuse Rihanna.

Mais la soirée a également compté des absents de marque. Sacrée meilleure actrice dans un film dramatique pour son rôle de cheffe d'orchestre impitoyable dans "Tar", Cate Blanchett n'était pas présente pour recevoir son prix.

D'autres gagnants comme Kevin Costner ("Yellowstone"), Zendaya ("Euphoria") et Amanda Seyfried ("The Dropout") étaient également absents. De même que Tom Cruise, producteur du blockbuster "Top Gun: Maverick", qui a renvoyé ses trois Golden Globes en 2021 en signe de protestation, ou l'acteur Brendan Fraser, nominé pour "The Whale".

Austin Butler était en revanche ravi de monter sur scène pour accepter son rôle de meilleur acteur dans un film dramatique, après sa brillante incarnation de la légende du rock'n'roll Elvis Presley dans le biopic "Elvis".

"Tu étais une icône et un rebelle, et je t'aime tellement", a déclaré l'acteur américain, en s'adressant directement au chanteur décédé.

Côté comédies, outre Colin Farrell, Michelle Yeoh a elle été élue meilleure actrice pour son interprétation d'une propriétaire de laverie plongée dans des univers parallèles dans le surréaliste "Everything Everywhere All At Once". Le film a également valu un prix de meilleur second rôle à l'acteur vietnamien Ke Huy Quan, qui y incarne son mari.

Les principaux gagnants des Golden Globes

Voici les gagnants dans les principales catégories pour les 80e Golden Globes qui ont été décernés mardi soir près de Los Angeles.

FILMS 

Meilleur film dramatique: "The Fabelmans"

Meilleure comédie ou comédie musicale: "Les Banshees d'Inisherin"

Meilleur acteur dans un film dramatique: Austin Butler, "Elvis"

Meilleure actrice dans un film dramatique: Cate Blanchett, "Tar"

Meilleur acteur dans une comédie: Colin Farrell, "Les Banshees d'Inisherin"

Meilleure actrice dans une comédie: Michelle Yeoh, "Everything Everywhere All at Once"

Meilleur acteur dans un second rôle: Ke Huy Quan, "Everything Everywhere All at Once"

Meilleure actrice dans un second rôle: Angela Bassett, "Black Panther: Wakanda Forever"

Meilleur réalisateur: Steven Spielberg, "The Fabelmans"

Meilleur film en langue étrangère: "Argentina, 1985"

Meilleur film d'animation: "Pinocchio par Guillermo Del Toro"

Meilleur scénario: Martin McDonagh, "Les Banshees d'Inisherin"

SERIES TELEVISEES 

Meilleure série dramatique: "House of the Dragon"

Meilleure série comique: "Abbott Elementary"

Meilleur film de télévision ou mini-série: "The White Lotus"

Meilleur acteur dans une série dramatique: Kevin Costner, "Yellowstone"

Meilleure actrice dans une série dramatique: Zendaya, "Euphoria"

Meilleur acteur dans une série comique: Jeremy Allen White, "The Bear"

Meilleure actrice dans une série comique: Quinta Brunson, "Abbott Elementary"

Meilleur acteur dans un film de télévision ou une mini-série: Evan Peters, "Dahmer - Monstre: l'histoire de Jeffrey Dahmer"

Meilleure actrice dans un film de télévision ou une mini-série: Amanda Seyfried, "The Dropout"

Présentateur taquin 

Les Golden Globes n'ont pas échappé à quelques piques de la part de leur présentateur, l'humoriste américain Jerrod Carmichael. Il a d'entrée ironisé sur le manque de diversité qui s'est transformé en boulet pour la HFPA.

"Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir", a-t-il lancé, en s'autodésignant comme "le visage noir d'une organisation blanche assiégée".

Face aux scandales, la HFPA a notamment renouvelé le jury des Golden Globes, en incluant 103 nouveaux entrants - qui ne sont pas membres à part entière de l'association -, dont de nombreuses femmes et personnes issues de minorités ethniques.

Des réformes défendues par certains des invités.

"Je pense que nous devrions applaudir le fait qu'une organisation fasse des changements aussi radicaux", a ainsi déclaré James Cameron, le réalisateur d'"Avatar", à l'AFP.

Reste à savoir si cela sera suffisant pour que les Golden Globes retrouvent leur influence d'antan. Par le passé, un succès lors de cette cérémonie était un outil marketing précieux, capable de lancer une campagne victorieuse vers la récompense suprême des Oscars, prévus le 12 mars.

Mais leur pouvoir d'influence semble désormais durablement amoindri, selon la presse spécialisée. Cette année, les studios eux-mêmes, qui avaient l'habitude de noyer les vainqueurs sous le champagne, ont d'ailleurs pour la plupart renoncé à leurs somptueuses "after-parties".


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Short Url
  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Short Url
  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.


Des artistes français présentent une expérience artistique envoûtante à Djeddah

Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Short Url
  • «C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent»
  • «Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager»

DJEDDAH: L’artiste Paul Marlier et la danseuse Jeanne Morel présentent une exposition d’art numérique interactive baptisée «ETH3R» au centre culturel de Djeddah, Hayy Jameel.

Les deux créateurs français exposent des œuvres immersives réalisées à partir des données biométriques de Jeanne Morel recueillies pendant qu’elle effectue des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur.

Ce mélange unique de technologie et de créativité a captivé le public en raison de la réflexion qu’il offre sur la réalité et du contraste saisissant qu’il présente avec la nature souvent banale de la vie quotidienne.

Dans une interview accordée à Arab News, Paul Marlier évoque le processus créatif qui est à l’origine de cette œuvre numérique. Il explique également comment ces productions sont inspirées par les données humaines et scientifiques qu’il a recueillies.

«C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent», déclare-t-il. «Cette expérience représente l’ADN du monde, la danse de nos âmes.»

«ETH3R présente des tableaux, mais aussi des installations dynamiques qui sont dérivées des données biométriques de ma femme, Jeanne Morel, qui danse dans des environnements divers et extrêmes, des profondeurs de l’océan jusque dans les hautes altitudes où s’entraînent les astronautes», poursuit-il.

Paul Marlier a fusionné ces données scientifiques sur la physiologie humaine avec d’autres informations comme la qualité de l’air, l’imagerie satellite et même des faits relatifs à la mer Rouge. «Ces œuvres d’art sont des empreintes émotionnelles qui rappellent des moments de grâce. Il s’agit d’un véritable travail de collaboration.»

Expliquant le processus, il précise: «Jeanne, équipée de capteurs semblables à un pinceau, est le catalyseur. Ses émotions lorsqu’elle danse sont traduites grâce à des codes en art numérique tel qu’on peut le voir dans les peintures. Nous explorons les thèmes de la fragilité, de la spiritualité et de l’unité inhérente entre l’homme et la nature – la danse universelle.»

«Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager. En recueillant une multitude d’informations de cette danseuse singulière, nous nous efforçons de matérialiser l’essence de la grâce», souligne Paul Marlier.

«La danse est le moyen d’exprimer ses émotions les plus profondes, de manière parfois plus simple qu’avec des mots», explique pour sa part Jeanne Morel.

«C’est l’allégorie de la vie. Elle me permet de rester vivante, connectée aux mouvements du monde. Nos corps sont constamment en train de danser, de bouger, sur cette terre qui elle-même danse autour du soleil et reste en équilibre grâce à la gravité», ajoute la danseuse.

À propos de leur première visite dans le Royaume, Paul Marlier livre cette observation: «Les gens sont très accueillants ici. La spiritualité et la poésie sont très présentes.»

«Nous admirons la spiritualité et l’ouverture d’esprit de ce pays pour tout ce qui touche l’art, notamment l’art numérique», ajoute son épouse.

«Observer des œuvres d’art qui dépassent les frontières a été un voyage envoûtant qui a captivé nos sens et a suscité l’émerveillement face à la fusion de l’art et de la technologie. Les démonstrations en direct et la danse ont été incroyablement relaxantes. Cela nous a permis de nous évader sereinement dans un autre monde, imaginaire», confie Walid Harthi, un passionné d’art.

L’exposition se tient jusqu’au 11 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com