«Art sur ordonnance»: quand le blues et l'anxiété se soignent au musée

En 2022, ce programme a concerné trois groupes d'une dizaine de patients. Au programme: des parcours artistiques d'un mois, mêlant visites d'expositions et ateliers de pratiques artistiques. (AFP)
En 2022, ce programme a concerné trois groupes d'une dizaine de patients. Au programme: des parcours artistiques d'un mois, mêlant visites d'expositions et ateliers de pratiques artistiques. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 janvier 2023

«Art sur ordonnance»: quand le blues et l'anxiété se soignent au musée

  • D'âges et de parcours de vie très différents, mais avec en commun des épisodes dépressifs ou d'anxiété, ces trois patients n'étaient jusqu'ici pas particulièrement intéressés par l'art
  • Inédit en France, ce projet, inspiré d'expériences menées en Belgique, au Canada ou au Royaume-Uni, à une ambition, «faire sortir les patients de l'hôpital en leur prescrivant de l'art»

MONTPELLIER: Sous le haut plafond de l'ancienne école de pharmacie de Montpellier (sud de la France), reconvertie en centre d'art contemporain, André, Kevin et Ambre travaillent la terre glaise sous le regard d'une artiste. Envoyés par leur psychiatre, ils participent à un programme pilote d'"art sur ordonnance".

D'âges et de parcours de vie très différents, mais avec en commun des épisodes dépressifs ou d'anxiété, ces trois patients, suivis par le département d'urgences et post-urgences psychiatriques (Dupup) de l'hôpital universitaire de Montpellier, n'étaient jusqu'ici pas particulièrement intéressés par l'art.

Mais ils ont pourtant respecté à la lettre ce traitement particulier, l'espace de quelques semaines.

Pour le Mo.Co, le centre d'art contemporain de la ville, et le département de psychiatrie de l'hôpital universitaire, la "conviction" est partagée: il y a une "urgente nécessité à sensibiliser le public aux avantages de l'engagement artistique pour la santé mentale", insiste le professeur Philippe Courtet, du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Montpellier.

Inédit en France, ce projet, inspiré d'expériences menées en Belgique, au Canada ou au Royaume-Uni, à une ambition, "faire sortir les patients de l'hôpital en leur prescrivant de l'art", ajoute le professeur.

"Ca libère, ça libère énormément", confie dans un sourire Ambre Castells, lycéenne de 17 ans, en coulant de la paraffine dans un moule en terre glaise: "Quand je suis ici, c'est comme si tout ce qui pouvait me rendre potentiellement mal partait".

Kevin Gineste, 23 ans, a vu son "anxiété naturelle s'apaiser". "On peut aller voir des psychologues, mais le mieux, c'est de faire des choses avec mes mains, pour extérioriser ce que j'ai en moi", dit-il, ravi d'avoir rencontré "des gens avec le même type de problèmes" et dorénavant prêt à "aller plus souvent au musée".

Rompre l'isolement

"C'est un atelier autour de matières molles, malléables, qui se déforment et passent de l'état solide à l'état liquide, au contact de la main. Ce qui permet de s'imprégner de l'expérience", explique en l'observant l'artiste plasticienne Suzy Lelièvre.

A leurs côtés, revêtu d'un tablier blanc pour éviter de se salir, André Broussous, 60 ans, se réjouit d'avoir cette fois "amélioré" sa "façon de se servir de (ses) mains", après avoir été initié l'an dernier à l'expression corporelle, sous l'égide de la danseuse Anne Lopez.

"La chorégraphie, ça m'a apporté l'art de m'insérer dans un groupe, ce qui n'était pas évident au départ, ainsi qu'une plus grande confiance dans ma façon de m'exprimer, de me mouvoir", se souvient-il.

"Les troubles de santé mentale, comme la dépression, engendrent de l'isolement social et un manque d'estime de soi, que le fait d'être en groupe permet de rompre", souligne Philippe Courtet, lui-même passionné d'art contemporain.

"Ici, ce ne sont pas des artistes qui vont vers des patients, mais des patients qui vont au musée, rencontrent des artistes et entrent dans leur univers", insiste Elodie Michel, autre experte en psychiatrie du CHU.

En 2022, ce programme a concerné trois groupes d'une dizaine de patients. Au programme: des parcours artistiques d'un mois, mêlant visites d'expositions et ateliers de pratiques artistiques.

A chaque séance, ils étaient accompagnés d'un étudiant des beaux-arts et d'un interne en psychiatrie, notamment chargé de l'évaluation scientifique du projet.

Entièrement gratuit pour les participants, "l'art sur ordonnance" est financé par le Mo.Co, l'Agence régionale de Santé, la Direction régionale des affaires culturelle (Drac), ainsi que la ville et de la métropole de Montpellier, qui compte dans ses murs la plus ancienne faculté de médecine du monde encore en activité.

"On espère que ce programme (pourra) s'étendre à tous et faire l'objet d'un remboursement par la sécurité sociale", plaide le directeur du Mo.Co, Numa Hambursin, en soulignant qu'au Canada les médecins traitant peuvent déjà prescrire jusqu'à 50 visites de musées par an à leurs patients.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com