La santé mentale, «beaucoup plus importante que de gagner une médaille d'or» pour Michael Phelps

L'ancien nageur américain et champion olympique Michael Phelps (Photo, AFP).
L'ancien nageur américain et champion olympique Michael Phelps (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 25 septembre 2022

La santé mentale, «beaucoup plus importante que de gagner une médaille d'or» pour Michael Phelps

  • Phelps a commencé à souffrir d'une dépression en 2004
  • «J'ai vécu une période pendant laquelle je ne voulais pas vivre»

PARIS: L'ancien nageur américain Michael Phelps, sportif le plus titré des Jeux olympiques, "voyage partout dans le monde" pour alerter sur la condition mentale des athlètes, une mission "beaucoup plus importante que de gagner une médaille d'or", dit-il dans un entretien à l'AFP.

À 37 ans, le "requin" de Baltimore s'est forgé une nouvelle carrière loin des bassins. "Je préfèrerais avoir l'opportunité de sauver une vie plutôt que de remporter une nouvelle médaille d'or", a-t-il expliqué à l'AFP lors de son passage au forum Demain le sport, à Paris.

Après des années durant lesquelles il a caché sa dépression, Phelps dédie sa nouvelle vie à la prévention pour la santé mentale des sportifs. "Beaucoup trop d'athlètes olympiques se sont suicidés. Je ne veux plus perdre un seul membre de ma famille olympique", souffle-t-il.

Phelps a commencé à souffrir d'une dépression en 2004, alors qu'il disputait les Jeux olympiques d'Athènes. En Grèce, l'Américain avait pourtant remporté huit médailles, dont six en or, le début d'une moisson conclue aux JO-2016 à Rio de Janeiro, avec 28 médailles dont 23 titres.

«Je ne voulais pas vivre»

"Disputer des compétitions était ce que je préférais. J'étais un requin, je sentais le sang dans l'eau, et je continuais", admet-il. Mais à l'époque, Michael Phelps craignait qu'avouer ce qu'il subissait ne soit vu comme "un signe de faiblesse, et puisse donner un avantage aux autres compétiteurs".

"J'ai vécu une période pendant laquelle je ne voulais pas vivre", avoue-t-il.

Impliqué dans la réalisation du documentaire "Le Poids de l'or" sur la santé mentale des sportifs, Phelps salue la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka et la gymnaste américaine Simone Biles pour avoir révélé leurs maux intérieurs.

"J'applaudis Naomi. Elle a exprimé ce qu'elle vivait sur ses réseaux sociaux, avec ses propres mots. Ce n'est pas la chose la plus facile à faire", détaille-t-il.

"Quand on regarde ce qu'il s'est passé avec Simone Biles, elle a dû endurer tout ça durant l'un des moments les plus importants de sa carrière", ajoute l'ex-nageur de 37 ans.

"Ça montre à quel point les troubles mentaux interviennent à des moments inattendus. Ça peut survenir comme ça", dit-il en claquant ses doigts.

"On a besoin de davantage de gens prêts à s'ouvrir et à partager leur expérience", affirme le "requin" de Baltimore.

«Trouver l'équilibre»

Désormais père de trois garçons âgés de six, quatre et trois ans, Phelps a une vie qui "ne s'arrête jamais", avec sa femme Nicole. "Je voyage à travers le monde, travaillant avec des sponsors ou donnant des discours de motivation."

"(Nicole) pourrait vous dire qu'il y a des jours où je me réveille et je me sens très bien, et le lendemain je pourrais me réveiller et être complètement différent, donc il s'agit vraiment pour moi de trouver un équilibre", souffle-t-il.

Outre ses conférences, Michael Phelps "cherche des voies pour être lui-même, authentique". "Je nage. On a construit une salle de sport dans notre garage. J'écris un journal."

Phelps a pris sa retraite en 2016, après avoir interrompu sa carrière pendant deux ans. "Ça m'a permis d'effectuer une transition vers le prochain chapitre (de ma vie, ndlr) qui est désormais tourné vers la santé mentale."

Concernant la possibilité de débuter une carrière d'entraîneur, Michael Phelps a balayé l'idée d'un revers de la main, assurant qu'il n'y avait "aucune chance" qu'il marche dans les pas de son ancien entraîneur Bob Bowman.

Il n'écarte toutefois pas l'idée d'avoir un rôle au sein de l'équipe américaine ou de la Fédération internationale de natation (Fina), mais "pas maintenant".

"Beaucoup de choses doivent se passer, il doit y avoir du changement."

Loin des bassins, Phelps continue pourtant de suivre l'actualité de la natation, et se dit en faveur d'une "catégorie ouverte" pour les nageurs et nageuses transgenres.

"Je crois qu'il devrait y avoir trois classes : hommes, femmes et trans', pour donner à tout le monde des opportunités égales pour concourir", expose-t-il.


Les meurtres de journalistes restent majoritairement impunis, selon l'Unesco

Selon le groupe, le fait d'empêcher les journalistes de travailler librement a permis à la désinformation de se répandre sans contrôle, les faussetés devenant des « armes de guerre utilisées par toutes les parties ». (AFP/File)
Selon le groupe, le fait d'empêcher les journalistes de travailler librement a permis à la désinformation de se répandre sans contrôle, les faussetés devenant des « armes de guerre utilisées par toutes les parties ». (AFP/File)
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  • « Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres », a déclaré la directrice générale de l'organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport.
  • Les journalistes locaux « ont représenté 86 % des meurtres liés à la couverture de conflits », estime l'Unesco.

PARIS : La très grande majorité de ces meurtres reste impunie dans le monde, dénonce samedi l'Unesco dans un rapport, à l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour ces crimes.

« En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres », a déclaré la directrice générale de l'organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport.

85 % des meurtres de journalistes recensés par l'Unesco depuis 2006 sont considérés comme non élucidés, indique le rapport.

Face à ce « taux d'impunité » très élevé, l'Unesco appelle les États à « accroître considérablement leurs efforts ».

- 162 journalistes tués en deux ans

Au cours des deux années couvertes par le rapport de l'Unesco (2022-2023), 162 journalistes ont été tués, près de la moitié d'entre eux exerçant dans des pays en proie à des conflits armés.

En 2022, le pays qui a comptabilisé le plus grand nombre de crimes est le Mexique, avec 19 cas. Juste avant l'Ukraine, où 11 journalistes ont été assassinés cette année-là.

En 2023, « c’est dans l’État de Palestine qu’a été enregistré le plus grand nombre de meurtres : 24 journalistes y ont été tués », pointe le rapport. La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011.

Il relève en général une « hausse du nombre de meurtres dans les pays en conflit ».

Les journalistes locaux « ont représenté 86 % des meurtres liés à la couverture de conflits », estime l'Unesco.

Par ailleurs, l'organisation précise que « les journalistes continuent d’être tués chez eux ou à proximité de leur domicile, ce qui expose leurs familles à de grands risques ».

Dans les autres zones géographiques, la plupart des journalistes tués couvraient « le crime organisé, la corruption » ou ont été tués « lors de reportages sur des manifestations », ajoute l'Unesco.

Plus que les années précédentes, les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées par ces meurtres en 2022.

L'organisation a comptabilisé dix meurtres de femmes journalistes au cours de cette seule année.

Parmi les victimes, la journaliste mexicaine Maria Guadalupe Lourdes Maldonado López, abattue par arme à feu à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.

On peut également citer la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée lors d'un raid israélien alors qu'elle couvrait des affrontements en Cisjordanie occupée.


Le personnel de la BBC accuse le diffuseur de partialité pro-israélienne dans une lettre ouverte

Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
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  • Plus de 100 employés demandent à la BBC de « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».
  • La lettre a été signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs au Royaume-Uni.

LONDRES : Plus de 100 employés de la BBC ont accusé la chaîne britannique de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza.

Ces accusations ont été formulées dans une lettre ouverte signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs du Royaume-Uni. Ces personnalités affirment que la BBC n'a pas réussi à fournir une couverture « juste et précise » du conflit. La lettre a été envoyée à Tim Davie, directeur général de la BBC.

La lettre, dont The Independent a eu la primeur, indique que la BBC doit « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».

Les employés de la BBC qui ont signé la lettre l'ont fait sous le couvert de l'anonymat. L'un d'entre eux a déclaré à The Independent que « beaucoup d'entre nous se sentent paralysés par la peur ».

Ils ont ajouté : « Des collègues ont quitté la BBC ces derniers mois parce qu'ils ne croient pas que nos reportages sur Israël et la Palestine soient honnêtes ».

D'éminents membres de la classe politique, médiatique et universitaire britannique ont signé la lettre, notamment Sayeeda Warsi, membre musulmane de la Chambre des Lords, l'historien William Dalrymple, l'actrice Juliet Stevenson, Catherine Happer, maître de conférences en sociologie et directrice des médias à l'université de Glasgow, Rizwana Hamid, directrice du Centre for Media Monitoring, le radiodiffuseur John Nicolson et l'éditorialiste Owen Jones.

Les signataires ont déclaré que la BBC doit « s'opposer vigoureusement aux représentants du gouvernement et de l'armée israéliens dans toutes les interviews ».

En septembre, le président de la BBC, Samir Shah, a déclaré que le conseil d'administration « envisagerait sérieusement » un examen de la couverture du Moyen-Orient par la chaîne.

Cette déclaration faisait suite à des affirmations de groupes juifs selon lesquelles la BBC souffrirait d'un parti pris anti-israélien « extrême » et ne parviendrait pas à gérer correctement les plaintes.

La lettre ouverte demande à la BBC de prendre de nouveaux engagements éditoriaux, notamment de « réaffirmer qu'Israël n'autorise pas les journalistes extérieurs à se rendre à Gaza, d'indiquer clairement lorsque les preuves sont insuffisantes pour étayer les affirmations israéliennes, d'indiquer clairement lorsqu'Israël est l'auteur des faits dans les titres des articles et d'inclure un contexte historique régulier antérieur à octobre 2023 ».

Un exemple de « titre déshumanisant et trompeur » cité par les signataires concerne l'assassinat par Israël de Hind Rajab, 6 ans, en janvier de cette année. Il titre : « Hind Rajab, 6 ans, retrouvée morte à Gaza quelques jours après avoir appelé à l'aide ».

La lettre adressée à la BBC dit ceci : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu. Le coupable, Israël, aurait dû figurer dans le titre, et il aurait dû être clair que Hind Rajab avait été tuée. »

Un autre employé anonyme de la BBC a déclaré au journal The Independent : « Les Palestiniens sont toujours traités comme une source peu fiable et nous donnons constamment la primauté à la version israélienne des événements, malgré les mensonges bien documentés des FDI (Forces de défense israéliennes).

« Nous semblons souvent préférer laisser Israël en dehors des gros titres si cela est possible ou jeter le doute sur le responsable des frappes aériennes.

« Le niveau de vérification attendu pour tout ce qui concerne Gaza dépasse largement ce qui est la norme pour d'autres pays ».

En réponse à la lettre, un porte-parole de la BBC a déclaré que le radiodiffuseur s'astreignait à des normes très strictes, ajoutant : « Ce conflit est l'un des plus graves de l'histoire de l'humanité. Il s'agit également d'un sujet très polarisant, et nous savons que les gens sont très sensibles à la manière dont il est traité.

« La BBC reçoit presque autant de plaintes affirmant que nous avons un parti pris pour Israël que de plaintes affirmant que nous avons un parti pris contre lui.

Cela ne signifie pas que nous supposons que nous faisons quelque chose de bien, et nous continuons à écouter toutes les critiques, de l'intérieur et de l'extérieur de la BBC, et à réfléchir à ce que nous pouvons faire mieux. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Nigeria: des images de mineurs au tribunal créent la polémique

 Sept enfants ont été tués et cinq blessés par «erreur», lors d'une frappe aérienne de l'armée nigériane visant des «bandits armés» au Maradi, dans le sud du Niger (Photo AFP)
Sept enfants ont été tués et cinq blessés par «erreur», lors d'une frappe aérienne de l'armée nigériane visant des «bandits armés» au Maradi, dans le sud du Niger (Photo AFP)
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  • 76 Nigérians, dont de nombreux mineurs, ont été conduits vendredi au tribunal d'Abuja, la capitale fédérale, pour être jugés près de trois mois après leur arrestation.
  • Dans les vidéos diffusées vendredi, plusieurs jeunes sont assis ou allongés sur le sol de la chambre du tribunal, se tenant le ventre et l'air évanouis.

LAGOS : Des vidéos montrant de jeunes Nigérians, vraisemblablement mineurs, en état de grande fébrilité ou en train de s'évanouir dans un tribunal vendredi ont fait le tour des réseaux sociaux, provoquant de vives réactions dans le pays et relançant le débat sur les violences policières et les conditions de détention.

76 Nigérians, dont de nombreux mineurs, ont été conduits vendredi au tribunal d'Abuja, la capitale fédérale, pour être jugés près de trois mois après leur arrestation.

Ils avaient été arrêtés début août, principalement dans le nord du pays, pour avoir participé à des manifestations contre la crise économique qui touche le pays le plus peuplé d'Afrique depuis un ans et demi.

Selon l'ONG Amnesty International, au moins 21 personnes avaient été tuées par les forces de sécurité nigérianes et plus de 700 manifestants avaient été arrêtés, selon la police.

Dans les vidéos diffusées vendredi, plusieurs jeunes sont assis ou allongés sur le sol de la chambre du tribunal, se tenant le ventre et l'air évanouis.

Ces images ont suscité un tollé parmi la société civile et la classe politique.

Le politicien Peter Obi, candidat malheureux à la présidentielle de 2023, a déclaré sur X que « les images montrent des mineurs, certains si faibles qu'ils pouvaient à peine se tenir debout, d'autres s'évanouissant d'épuisement et manque de nourriture ».

Amnesty International a condamné leurs « affreuses conditions de détention » ainsi que « le mépris total du gouvernement pour l'état de droit » et réclamé « la relaxe immédiate et inconditionnelle » des mineurs.

Dans un communiqué, le bureau de l'Inspecteur général de la police nigériane a nié avoir soumis les interpellés à de mauvais traitements.

« Une aide médicale a été rapidement apportée aux jeunes souffrants vendredi au tribunal, preuve de l'engagement de la police en faveur du bien-être des personnes en détention ».

« L'âge n'est pas un facteur qui empêche les individus de répondre à la loi », a ajouté la police dans son communiqué.