Le Graët écarté, Diallo prend l'intérim à la tête de la FFF

Philippe Diallo, assiste à une audience du Sénat sur les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le 9 juin 2022. (Photo, AFP)
Philippe Diallo, assiste à une audience du Sénat sur les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le 9 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 janvier 2023

Le Graët écarté, Diallo prend l'intérim à la tête de la FFF

  • Dans l'étau après ses propos à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane et la diffusion d'un témoignage sur ses comportements sexistes, Le Graët a cédé les rênes de l'instance à l'issue du Comex
  • Florence Hardouin, qui notoirement ne s'entendait plus avec Le Graët, a elle aussi été mise à l'écart

PARIS: Noël Le Graët a fini par être emporté par le scandale: le dirigeant a été "mis en retrait" de la présidence de la Fédération française de football (FFF) par son Comité exécutif extraordinaire réuni mercredi après une accumulation de polémiques.

Après plus de onze ans passés au sommet du football tricolore, le Breton (81 ans), fragilisé et sous pression depuis plusieurs jours, s'est résolu à s'effacer à l'issue d'un Comex spécialement convoqué pour répondre à la crise qui secoue la "3F".

Ses propos à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane et la diffusion d'un témoignage sur ses comportements sexistes ont été les épisodes de trop, précipitant sa chute, alors que la Fédération fait déjà l'objet d'une mission d'audit et de contrôle commandée par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.

C'est désormais Philippe Diallo, jusque-là vice-président de la FFF et patron durant 30 ans de l'Union des clubs professionnels de football (UCPF), qui aura la lourde charge d'assurer l'intérim jusqu'au Comex suivant la publication du rapport d'audit, prévue pour la fin du mois de janvier.

Diallo (59 ans) assumera aussi les fonctions de la directrice générale Florence Hardouin, mise à pied à titre conservatoire, avec qui Le Graët entretenait des relations devenues exécrables.

Selon le site internet du quotidien L'Equipe, la dirigeante (55 ans), "très affectée par la tournure des événements", a fait un malaise mercredi à son domicile, avant qu'un médecin ne lui recommande de passer des examens à l'hôpital.

Scénario attendu 

Maigre consolation pour Le Graët: le Comex a validé à "l'unanimité" sa récente décision de prolonger jusqu'en 2026 le contrat de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France, une signature annoncée samedi lors de l'Assemblée fédérale sans l'aval du "gouvernement" de la FFF.

En déplacement à Nice pour le lancement de l'opération Pièces jaunes, le sélectionneur a refusé de commenter la mise en retrait de l'ex-maire socialiste de Guingamp mais a jugé "inappropriés" ses propos sur Zinédine Zidane.

"Je salue la décision prise par le Comex de la FFF", a réagi pour sa part la ministre des Sports. Amélie Oudéa-Castéra, qui avait pressé lundi la direction de la FFF de "prendre ses responsabilités", y voit "une étape nécessaire au regard des éléments déjà connus de son attitude".

La mise en retrait de Le Graët était un scénario attendu tant les membres de l'organe décisionnaire de la Fédération (14 en comptant le président) avaient peu goûté les derniers dérapages de leur chef qui avaient sérieusement écorné l'image de l'institution, laissant planer le doute sur la capacité de l'ancien président de l'En Avant Guingamp à aller jusqu'au terme de son troisième et dernier mandat complet, prévu en décembre 2024.

La sortie irrespectueuse de Le Graët à l'égard de Zidane, dimanche sur RMC, avait embrasé le football français et suscité de nombreuses réactions indignées même s'il s'était excusé le lendemain auprès de l'icône du football français via un communiqué transmis à l'AFP. Aux yeux de la majorité du Comex, le mal était fait.

Le témoignage de l'agente de joueurs Sonia Souid, l'accusant publiquement d'avances à répétition, n'a fait ensuite qu'accabler encore un peu plus le président octogénaire alors que ses comportements sexistes supposés, notamment auprès d'anciennes salariées, sont au coeur de l'audit diligenté par le ministère des Sports.

"Très malheureux" 

Mercredi matin, des membres des "Dégommeuses", une équipe de football composée majoritairement de lesbiennes et de personnes transgenre, ont d'ailleurs brandi devant le siège de la FFF des pancartes hostiles à Le Graët sur lesquelles on pouvait lire notamment "Le Graët: le Père Noël est une ordure", "Harcèlement sexuel, Le Graët démission".

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait de son côté estimé avant la réunion du Comité exécutif que la FFF "mérit(ait) un président à la hauteur (...) qui permette de donner une bonne image du football français à travers la planète".

Le Comex, dont la grande majorité des membres est issue de la liste que Le Graët a présentée avant sa dernière réélection, en mars 2021, a donc fini par lâcher son chef.

La chute est rude pour celui qui a passé plus d'un quart de siècle dans les hautes sphères du foot français. Président de la Ligue (1991-2000) puis artisan, à partir de 2011 en tant que président, du redressement de la "3F" et de ses comptes après le fiasco de l'équipe de France à Knysna lors du Mondial-2010, Noël Le Graët a été un personnage majeur du ballon rond avant d'être rattrapé par ses dérapages multiples.

"Noël Le Graët est très malheureux", a réagi le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, membre du Comex, à des journalistes à la sortie de la réunion.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.