La patronne du FMI redoute une année 2023 marquée par des tensions sociales au niveau mondial

Si le ralentissement économique devrait être plus important en 2023 qu'envisagé par le Fonds lors de ses dernières publications en octobre dernier, les marchés de l'emploi nationaux font «preuve de résilience» jusqu'ici, a souligné Kristalina Georgieva (Photo, AFP).
Si le ralentissement économique devrait être plus important en 2023 qu'envisagé par le Fonds lors de ses dernières publications en octobre dernier, les marchés de l'emploi nationaux font «preuve de résilience» jusqu'ici, a souligné Kristalina Georgieva (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

La patronne du FMI redoute une année 2023 marquée par des tensions sociales au niveau mondial

  • Les marchés de l'emploi nationaux font «preuve de résilience» jusqu'ici
  • «Tant que les gens ont du travail, même si les prix sont élevés, ils consomment, ce qui a aidé l'économie sur le troisième trimestre»

WASHINGTON: L'année 2023 pourrait être une année marquée par des tensions sociales au niveau mondial, s'est inquiétée jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, alors que l'effet du resserrement financier sur l'emploi "est encore à venir".

"Nous ne sommes que le 12 janvier et avons déjà (des illustrations) au Brésil, au Pérou, en Bolivie, en Colombie, au Royaume-Uni, tous pour des raisons différentes mais avec des tensions sociales très nettes", a rappelé Mme Georgieva.

Or, si la hausse des taux devait finir par avoir un effet sur les marchés de l'emploi, conséquence logique de l'objectif de ralentissement, cela pourrait se traduire par des tensions supplémentaires, a averti la patronne de l'institution internationale.

D'autant que la situation n'est pas près de s'améliorer, du fait d'une "inflation qui reste tenace" et face à laquelle "le travail des banques centrales n'est pas encore terminé", a rappelé Mme Georgieva, impliquant du même coup que "la crise n'est sans doute pas finie"

Si le ralentissement économique devrait être plus important en 2023 qu'envisagé par le Fonds lors de ses dernières publications en octobre dernier, les marchés de l'emploi nationaux font pourtant jusqu'ici "preuve de résilience", a souligné Mme Georgieva, "ce qui est un point positif".

Cela s'explique principalement par "le fait que les gouvernements ont rapidement agit afin d'apporter un soutien financier aux populations face à la hausse des prix de l'alimentaire et de l'énergie. Mais l'espace disponible se réduit".

"Tant que les gens ont du travail, même si les prix sont élevés, ils consomment, ce qui a aidé l'économie sur le troisième trimestre, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, mais nous savons que l'impact du resserrement financier est à venir" en terme de chômage, a insisté la patronne du FMI.

Dans le même temps, l'impact de la hausse des taux sur les pays endettés sera également dramatique, a rappelé Mme Georgieva, dont l'institution alerte depuis plusieurs mois sur le risque de voir environ 60% des pays émergents et en développement basculer dans une crise de la dette souveraine.

La récession mondiale évitable

"Pour les pays ayant un haut niveau d'endettement et dont les émissions sont libellées en dollars, les effets (des politiques monétaires, NDLR) sont dramatiques. Et quand vient s'ajouter une dévaluation dans les pays concernés, cela entraîne d'importantes difficultés pour les populations", a détaillé la directrice générale du FMI.

L'occasion de rappeler la nécessité de restructurer rapidement la dette de ces pays, sujet sur lequel "nous devons avoir une réunion en février au plus haut niveau, avec les principaux créditeurs, Chine, Inde, Arabie saoudite, ainsi que le secteur privé".

Néanmoins, le FMI estime toujours qu'"une récession mondiale peut être évitée" même si un certain nombre de pays devraient voir un recul de leur PIB, tout du moins "s'il n'y a pas de choc supplémentaire", a rappelé la directrice générale.

En particulier dans le cas où la Chine ne remettait pas en cause son changement de politique vis-à-vis de la pandémie, alors qu'une reprise économique dans le pays à partir du milieu de l'année "pourrait être le facteur le plus important de croissance mondiale pour 2023", a ajouté Mme Georgieva.

"S'ils restent sur leur trajectoire, la Chine redeviendra un contributeur positif à la croissance mondiale, même si cela ne sera plus dans les proportions observées jusqu'ici" a-t-elle insisté.

De l'autre côté, la résilience de l'économie américaine permet d'éviter un plongeon au niveau mondial a fait remarquer la patronne du FMI.

"Ce que nous observons aux Etats-Unis est assez remarquable", a-t-elle ajouté, soulignant le chômage particulièrement faible et la consommation qui reste soutenue, "nous observons également un glissement des dépenses des biens vers les services", ce qui soutien l'activité.

"Cela permet d'envisager le fait que les Etats-Unis devraient pouvoir éviter la récession. Et dans le cas où ils connaîtraient une récession technique, elle devrait rester légère".


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com