En Allemagne, l'économie plie mais ne rompt pas face à la crise énergétique

Une vue générale prise le 1er novembre 2022 montre l'entreprise de l'industrie chimique BASF à Schwarzheide, dans l'est de l'Allemagne. (Photo par LISI NIESNER / PISCINE / AFP)
Une vue générale prise le 1er novembre 2022 montre l'entreprise de l'industrie chimique BASF à Schwarzheide, dans l'est de l'Allemagne. (Photo par LISI NIESNER / PISCINE / AFP)
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

En Allemagne, l'économie plie mais ne rompt pas face à la crise énergétique

  • Selon une étude de l'IFO, «trois quarts» des industries utilisant du gaz ont baissé leur consommation sans limiter la production
  • L'automobile, branche emblématique du modèle économique allemand, devrait connaître l'an prochain un chiffre de vente encore «inférieur d'un quart à celui de 2019», avant la pandémie, selon VDA

BERLIN: Les pires scénarios de récession s'éloignent pour l'économie allemande qui traverse mieux que prévu l'hiver et la crise énergétique, mais doit se transformer pour assurer son avenir.

L'estimation du PIB pour l'année 2022 sera publiée vendredi à 10H00 (09H00 GMT) par l'office allemand des statistiques Destatis.

Les analystes s'attendent à une croissance de 1,8%, en recul de près d'un point par rapport à l'année 2021 qui affichait 2,6%.

L'office communiquera ultérieurement son estimation pour le dernier trimestre de 2022, qui retiendra davantage l'attention et devrait selon les attentes se solder par une contraction, certes limitée, après la croissance inattendue de 0,4% au troisième trimestre.

Plusieurs instituts économiques se livreront vendredi au jeu de la devinette pour la performance au dernier trimestre. A ce jour, l'IFO bavarois ne table que sur un recul du PIB de 0,1%.

Consommation qui résiste, aides publiques, économies d'énergie dans l'industrie... face à la crise, la première économie de la zone euro tient bon, même si certains secteurs sont toujours en danger.

Météo clémente 

"Cela aurait pu être pire", résume auprès de l'AFP Carsten Brzeski, analyste pour la banque ING.

La crise énergétique, causée par la guerre en Ukraine, a bousculé le modèle économique allemand, basé notamment sur l'importation massive de gaz peu cher venant de Russie.

La guerre a mis fin aux livraisons russes, occasionnant, pendant une partie de l'année, une flambée des prix en Europe.

L'inflation s'est envolée, comme les coûts de production de l'industrie, moteur de la croissance allemande, alimentant les craintes d'une crise économique majeure pour le pays.

Mais "l'économie allemande a été plus résiliante que ce qui était attendu cet automne", confirme à l'AFP, Jan-Christopher Scherer, expert de l'institut économique DIW.

Les industries "se sont montrées créatives" pour économiser du gaz, souligne M. Scherer. Selon une étude de l'IFO, "trois quarts" des industries utilisant du gaz ont baissé leur consommation sans limiter la production.

Les prix de l'énergie, et notamment du gaz, ont aussi baissé ces derniers mois, grâce à un hiver doux en Europe, et aux efforts de Berlin pour accroître son approvisionnement en gaz liquéfié.

L'Allemagne a ensuite dépensé sans compter pour soutenir les ménages et permis de préserver la dynamique de consommation enclenchée, en début d'année 2022, par la levée des restrictions contre la pandémie de coronavirus.

Sur le front de l'offre, l'amélioration progressive des tensions sur les chaînes d'approvisionnement dans les marchés mondiaux a soulagé l'industrie exportatrice.

"Ces effets positifs ont en partie compensé les conséquences de la guerre et des prix élevés de l'énergie", assure M. Brzeski.

La première économie de la zone euro devrait, selon les prévisions des instituts économiques, connaître un rebond dès le deuxième trimestre 2023.

«Prochains mois difficiles»

Mais la crise n'est pas finie. "Les prochains mois vont être difficiles", estime Oliver Holtemöller, chercheur à l'institut économique IWH.

Même si le cours du gaz a plongé ces derniers mois sur les marchés de court terme, les prix resteront longtemps supérieurs structurellement à leur niveau d'avant crise.

Le gaz liquéfié, qui remplace les livraisons russes, est en effet plus cher à produire et à transporter que le gaz de pipeline.

Berlin a certes lancé un bouclier tarifaire à 200 milliards d'euros, qui permettra de bloquer les prix de l'énergie et du gaz en 2023 et 2024. Mais il ne pourra pas tout compenser, surtout si les prix remontent brusquement.

L'automobile, branche emblématique du modèle économique allemand, devrait connaître l'an prochain un chiffre de vente encore "inférieur d'un quart à celui de 2019", avant la pandémie, a indiqué récemment la fédération des constructeurs automobiles (VDA).

Certaines industries très consommatrices d'énergie, notamment dans le secteur de la chimie, pourraient même quitter le pays, selon des experts.

Sur un an, en novembre, la production dans ces secteurs a déjà fondu de 12,9% par rapport à une année 2021 pourtant marquée par la pandémie de coronavirus.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com