Japon: inculpation du suspect du meurtre de Shinzo Abe

Préparatifs de la cérémonie funéraire de l'ancien premier ministre japonais ABE Shinzo au Nippon Bodukan dans le centre de Tokyo, le 27 septembre 2022. (ANJ)
Préparatifs de la cérémonie funéraire de l'ancien premier ministre japonais ABE Shinzo au Nippon Bodukan dans le centre de Tokyo, le 27 septembre 2022. (ANJ)
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Japon: inculpation du suspect du meurtre de Shinzo Abe

  • M. Yamagami a reconnu avoir tué Shinzo Abe selon des médias locaux, et des images de télévision le montrent sur les lieux du crime, faisant usage d'une arme à feu de fabrication visiblement artisanale
  • Abe aurait été ciblé par M. Yamagami pour ses liens présumés avec la secte Moon, aussi connue sous le nom d'Église de l'Unification

TOKYO : Des procureurs japonais ont inculpé vendredi l'homme soupçonné du meurtre de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe en juillet dernier, le suspect ayant été déclaré apte à être jugé après une longue expertise psychiatrique.

Tetsuya Yamagami, 42 ans, avait été arrêté immédiatement après les faits à Nara (ouest du Japon), où l'ancien dirigeant japonais prononçait un discours lors d'un meeting électoral en plein air lorsqu'il a été abattu.

«Il a été inculpé aujourd'hui» pour «meurtre et violation de la loi» sur le contrôle des armes, a déclaré à l'AFP un porte-parole du tribunal de Nara, confirmant des informations du quotidien Yomiuri et de l'agence de presse Kyodo.

M. Yamagami risque la peine de mort s'il est jugé coupable.

Plus tôt cette semaine, des chaînes de télévision japonaises avaient diffusé des images montrant son transfert vers un poste de police de Nara depuis un centre de détention de la métropole voisine d'Osaka, où il avait passé les cinq derniers mois à subir une évaluation psychiatrique.

M. Yamagami a reconnu avoir tué Shinzo Abe selon des médias locaux, et des images de télévision le montrent sur les lieux du crime, faisant usage d'une arme à feu de fabrication visiblement artisanale.

Premier ministre du Japon en 2006-2007 et 2012-2020, Abe aurait été ciblé par M. Yamagami pour ses liens présumés avec la secte Moon, aussi connue sous le nom d'Église de l'Unification.

Le suspect en voulait à ce groupe, auquel sa mère aurait fait des dons très importants par le passé, menant leur famille à la ruine.

Selon les médias locaux, son examen psychiatrique a porté sur ses relations avec sa mère et son environnement familial.

- Immense scandale au Japon -

Shinzo Abe, dont des funérailles nationales très controversées au Japon se sont tenues en septembre dernier, n'était pas membre de l'Église de l'Unification.

Mais il avait notamment participé en 2021 à un colloque organisé par un groupe affilié à cette secte, comme d'autres personnalités politiques dont l'ancien président américain Donald Trump.

Fondée en Corée en 1954 par Sun Myung Moon, cette organisation religieuse s'est fortement développée dans les années 1970 et 1980, y compris au Japon.

M. Moon (1920-2012) avait notamment noué des relations avec le grand-père de Shinzo Abe, Nobusuke Kishi, qui avait lui-même été Premier ministre du Japon à la fin des années 1950.

Celle qui se nomme désormais la «Fédération des familles pour la paix mondiale et l'unification» a nié tout acte répréhensible de sa part et s'est engagée à empêcher les dons «excessifs» de ses membres.

Le meurtre d'Abe a provoqué des révélations en série sur les liens de ce groupe religieux avec de nombreux élus japonais. Cela a contribué à faire chuter depuis l'été dernier la cote de popularité du gouvernement de Fumio Kishida, président du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) comme Abe avant lui.

M. Kishida a ordonné une enquête du gouvernement pouvant aboutir à un ordre de dissolution de la secte Moon au titre de la loi japonaise sur les organisations religieuses. Cette mesure lui ferait perdre ses exemptions fiscales, sans pour autant mettre un terme à ses activités.

Les souffrances familiales de M. Yamagami lui ont valu la compassion de certains Japonais.

La prison d'Osaka où il était détenu a reçu de nombreux dons en espèces mais aussi de vêtements, de nourriture et de livres, et une pétition implorant les procureurs de clémence à son égard a récolté 15.000 signatures, selon des médias locaux.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.