Sahara occidental: congrès des indépendantistes sur fond de tensions régionales

Des membres du Front Polisario hissent le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (ADRD) lors des célébrations marquant le 47e anniversaire de la déclaration d'unité nationale du peuple sahraoui, dans le camp de réfugiés d'Aousserd à la périphérie de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 12 octobre 2022. (AFP)
Des membres du Front Polisario hissent le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (ADRD) lors des célébrations marquant le 47e anniversaire de la déclaration d'unité nationale du peuple sahraoui, dans le camp de réfugiés d'Aousserd à la périphérie de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 12 octobre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

Sahara occidental: congrès des indépendantistes sur fond de tensions régionales

  • Le congrès se tient alors que le Sahara occidental est au coeur de tensions exacerbées entre les deux puissances du Maghreb
  • Pour le professeur algérien et spécialiste de droit international Tahar Eddine Ammari, M. Ghali sera reconduit à la tête du Polisario car «si le congrès décidait de le remplacer, la représentation sahraouie serait fragilisée»

CAMP DE REFUGIES DE DAKHLA: Les indépendantistes du Polisario au Sahara occidental se réunissent en congrès à partir de vendredi pour renouveler leur direction, dans un contexte de vives tensions entre leur allié algérien et le Maroc qui contrôle 80% du territoire.

Plus de 2 200 délégués et 370 invités étrangers se retrouvent pendant cinq jours à 175 km au sud de la ville algérienne de Tindouf, dans le camp de réfugiés de Dakhla, qui porte le nom d'une ville côtière du Sahara occidental, un territoire riche en phosphates et aux eaux poissonneuses au coeur d'un conflit vieux de 50 ans.

L'actuel chef du Polisario, Brahim Ghali, 73 ans, qui semble jouir de l'indispensable soutien d'Alger, paraît assuré d'être réélu lors du congrès qui doit s'ouvrir dans l'après-midi et s'achèvera mardi.

"Il s'agit du premier congrès depuis la reprise de la lutte armée" fin 2020, a souligné auprès de l'AFP, Mohamed Yeslem Beissat, ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud.

Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc au front Polisario soutenu par l'Algérie, depuis le désengagement en 1975 de l'Espagne, l'ancienne puissance coloniale.

Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.

Un cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 avait volé en éclats à la mi-novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient l'unique route vers la Mauritanie, selon eux illégale car inexistante au moment de l'accord avec Rabat.

Depuis, le Polisario se dit "en état de guerre de légitime défense" et a déclaré "zone de guerre l'ensemble du territoire de la République sahraouie, y compris ses espaces terrestres, maritimes et aériens".

«Escalade de la lutte»

Le congrès se tient alors que le Sahara occidental est au coeur de tensions exacerbées entre les deux puissances du Maghreb.

L'Algérie a en effet rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 en raison de profonds désaccords sur ce dossier et du rapprochement sécuritaire entre Rabat et Israël.

Enhardi par la reconnaissance par l'administration américaine de Donald Trump fin 2020 de sa souveraineté sur ce territoire en contrepartie d'un rapprochement avec Israël, le Maroc déploie depuis une diplomatie de plus en plus offensive pour rallier d'autres pays à ses positions.

Le 16e congrès du mouvement s'est donné pour slogan: l'"escalade de la lutte pour le retrait de l'occupant (marocain) et imposer la souveraineté totale".

Le mandat de M. Ghali, qui avait succédé en juillet 2016 au dirigeant historique Mohamed Abdelaziz, décédé quelques semaines auparavant, arrive à échéance lors du congrès.

En tant que secrétaire général du Polisario, M. Ghali est également président de la République arabe sahraouie (RASD), autoproclamée en 1976.

"Le dernier mot reviendra au peuple sahraoui lors de ce congrès. Le poste de secrétaire général n'est le monopole de personne", a affirmé Oumeima Abdeslam, représentante du Polisario à Genève, démentant des informations de presse sur une bataille autour de la succession de M. Ghali.

"A ce jour, il n'y a aucune liste de candidatures pour le poste de secrétaire général. Ce ne sont que des rumeurs", a-t-elle précisé.

«Nouveau contexte»

Pour le professeur algérien et spécialiste de droit international Tahar Eddine Ammari, M. Ghali sera reconduit à la tête du Polisario car "si le congrès décidait de le remplacer, la représentation sahraouie serait fragilisée". C'est un choix "logique pour la continuité du combat sahraoui", a-t-il dit.

Le mouvement doit en revanche "s'adapter au nouveau contexte international", a expliqué M. Ammari, citant notamment le revirement de l'Espagne, l'ex-puissance coloniale, désormais alignée sur la position du Maroc.

Fin octobre, le conseil de sécurité de l'ONU a appelé à une reprise des négociations, dans l'impasse, pour permettre une "solution durable et mutuellement acceptable" dans la perspective d'une "autodétermination du peuple du Sahara occidental".

Un nouvel émissaire de l'ONU, l'Italo-Suédois Staffan de Mistura, s'est rendu plusieurs fois dans la région ces derniers mois sans obtenir d'avancées.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".