Dolce & Gabbana brode du noir pour exalter l'élégance épurée

Des mannequins présentent des créations Fendi lors du défilé Homme automne-hiver 2023-2024, dans le cadre de la Fashion Week de Milan (Photo, AFP).
Des mannequins présentent des créations Fendi lors du défilé Homme automne-hiver 2023-2024, dans le cadre de la Fashion Week de Milan (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

Dolce & Gabbana brode du noir pour exalter l'élégance épurée

  • Cette redécouverte de leur couleur fétiche s'accompagne d'un retour à une silhouette plus linéaire
  • Des pantalons à double taille sont remis au goût du jour

MILAN: Dolce & Gabbana célèbre le retour aux sources avec une élégance épurée, Emporio Armani rend hommage à l'aviateur des années 1930 et Fendi mise sur le confort sophistiqué: les grandes griffes puisent dans le répertoire classique en l'agrémentant de petites touches d'excentricité.

Au deuxième jour de la Fashion week masculine de Milan, l'affluence était grande samedi devant les showrooms des maisons de luxe où des fans de mode tentaient d'immortaliser avec leurs smartphones l'arrivée des influenceurs ou autres VIP.

Loin des habituels festivals de couleur, Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont dévoilé une collection homme exaltant le style sartorial et axée sur le noir, synonyme selon eux à la fois d'élégance et de séduction.

Cette redécouverte de leur couleur fétiche s'accompagne d'un retour à une silhouette plus linéaire, dépouillée de fioritures et centrée sur le luxe artisanal, le fameux "fatto a mano" (fait main) italien.

"Nous voulions revenir à l'ADN, à l'essence de notre marque parce qu'en ce moment, nous avons les yeux tellement remplis d'images que nous nous sommes dit +faisons ce que nous sommes en enlevant tout+", explique le duo sicilien.

Clin d'oeil à la collection automne-hiver 1999/2000 de la marque, Dolce & Gabbana a exhumé des corsets pour mieux souligner la taille masculine.

Des pantalons à double taille sont également remis au goût du jour, tout comme des cravates et des manteaux longs et cintrés.

Mais le noir est parfois illuminé par des cristaux brodés qui rappellent la roche volcanique humide de l'Etna et du Stromboli, selon le duo sicilien. Autre fantaisie, des chemises à dentelles translucides et des tops microscopiques.

L'aviateur d'Emporio Armani 

Retour au passé, élégance et sobriété sont aussi les maîtres-mots de la nouvelle collection de la ligne Emporio de Giorgio Armani, du prêt-à-porter haut de gamme destiné à une clientèle jeune et tendance.

C'est l'hymne à l'aviateur des années 1930, dont le vestiaire a été revisité par le maestro âgé de 88 ans dans des matériaux souples et fluides.

Petite révolution pour le costume trois pièces, dont la chemise est remplacée par un haut réalisé dans la même laine que la veste ou le pantalon, reprenant des motifs classiques pied-de-poule ou Prince de Galles.

Le cuir et la maille sont omniprésents, avec des longs manteaux en tricot, des cardigans ou encore des bombers vintage. Le soir, l'aviateur Armani opte pour des chemises en soie, des pantalons scintillants et des vestes en velours.

La palette des teintes de cette collection automne-hiver 2023/24 va du grège au beige et caramel en passant par des touches rouges et violettes sans négliger le noir.

"La récupération d'une mode, même passée, nous tient à cœur" et notamment celle des années 30, qui s'éloignait souvent du "classique habituel", a expliqué Giorgio Armani, le teint hâlé, souriant, après le défilé. "J'ai voulu m'amuser un peu", a-t-il confié.

Fendi transgresse les codes 

Tout comme Giorgio Armani et le duo Dolce & Gabbana, Silvia Venturini Fendi a pris visiblement du plaisir à transgresser les codes vestimentaires, en créant des effets surprise avec des touches asymétriques.

Le dandy réinventé par Fendi ose des tops découpés en diagonale, découvrant une épaule, et même des chemises dotées d'une seule manche longue, dévoilant une partie du torse.

Les pantalons sont amples et fluides, certains flanqués de jupes drapées, des pulls ont des écharpes incorporées et les pardessus à double boutonnage sont dotés de revers en satin.

Jacquard de soie, cachemire et cuirs techniques sont les matériaux favoris, alors que les teintes sont sobres, oscillant entre le gris, le mauve, le bleu marine et le noir.

Silvia Fendi, petite fille des fondateurs de la maison de luxe italienne, a également remodelé l'iconique sac "Baguette", en cuir bruni avec des poches utilitaire.

Les 25 ans de cet accessoire phare, qui se porte sous l'épaule, ont été célébrés en septembre lors d'un défilé très pop de Fendi à New York.


Gukesh, 17 ans et déjà prétendant au trône mondial des échecs

Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (Photo, Instagram).
Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (Photo, Instagram).
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  • Firouzja a été le seul à l'avoir battu lors du tournoi, dans la phase aller, mais sans l'ébranler
  • Dommaraju Gukesh, est né le 29 mai 2006 et, un mois avant ces 18 ans, était déjà le benjamin du tournoi réunissant huit des meilleurs joueurs du monde

 

PARIS: Le grand maître indien Gukesh a remporté dans la nuit de dimanche à lundi le tournoi des Candidats à Toronto (Canada), et n'est plus qu'à une marche de devenir le plus jeune roi de l'histoire des échecs.

Grâce à son nul plein de maîtrise contre l'Américain Hikaru Nakamura et à celui entre le Russe Ian Nepomniachtchi et l'Américain Fabiano Caruana, le joueur indien, 16e joueur mondial lors du dernier classement, termine seul en tête après les quatorze parties.

La dernière ronde entre les quatre joueurs de tête, qui pouvaient encore tous prétendre à la victoire, a été haletante, mais Caruana n'a pas réussi à convertir une position avantageuse contre son adversaire.

"Je suis si soulagé et heureux. C'était beaucoup d'émotions pendant les parties, mais désormais je me sens juste bien", a-t-il commenté en conférence de presse. "J'ai hâte de pouvoir parler à ma mère", qui n'a pas fait le déplacement jusqu'au Canada au contraire de son père.

A 17 ans, Gukesh gagne donc le droit d'affronter le Chinois Ding Liren, actuel détenteur de la couronne mondiale, dans un match qui devrait avoir lieu plus tard dans l'année mais à une date et un lieu à définir. Il est aussi le plus jeune joueur à avoir remporté le tournoi des Candidats.

"Je me moque un peu de ces records", a-t-il dit en souriant après la partie.

En cas de victoire, une hypothèse crédible car le Chinois semble hors de forme depuis son sacre en avril 2023, il effacerait des tablettes le Russe Garry Kasparov, champion du monde la première fois à 22 ans du format le plus prestigieux des échecs.

Il replacerait l'Inde au sommet des échecs plus de 10 ans après la fin du règne de Viswanathan Anand (2008-2013).

Une défaite en 14 parties 

Dommaraju Gukesh, "Gukesh D" dans le monde des échecs, est né le 29 mai 2006 et, un mois avant ces 18 ans, était déjà le benjamin du tournoi réunissant huit des meilleurs joueurs du monde.

Il a pris seul les commandes grâce à sa cinquième victoire de la compétition lors de l'avant-dernière journée contre le Franco-Iranien Alireza Firouzja, 20 ans.

Firouzja a été le seul à l'avoir battu lors du tournoi, dans la phase aller, mais sans l'ébranler. "C'est après cette partie que je me suis dit que cela pouvait être mon moment. J'étais déçu, mais dès le lendemain je me sentais déjà au mieux de ma forme" a expliqué Gukesh.

Le joueur indien continue son ascension fulgurante, après avoir obtenu sa norme de grand maître, la plus haute distinction des échecs, à seulement 12 ans, en 2019 et sa première norme internationale en 2015.

Il pourrait figurer à la 6e place lors du prochain classement mondial, le 1er mai, son meilleur rang, une place devant Ding Liren, selon des estimations provisoires.

Le numéro 1 Magnus Carlsen a fait l'impasse, lassé par les parties classiques dans lesquelles il a été cinq fois champion du monde de 2013 à sa renonciation en 2023.


Le populaire chanteur français Kendji Girac, grièvement blessé par balle, hospitalisé

Le chanteur français Kendji Girac (Photo, @Kendji).
Le chanteur français Kendji Girac (Photo, @Kendji).
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  • La victime, Kendji Girac, qui était alors entre la vie et la mort, a été immédiatement transportée à l'hôpital de Bordeaux
  • En début de matinée, son pronostic vital n'était plus engagé, a-t-on ajouté de même source, sans donner de précisions sur les circonstances de ces faits

PARIS: Le populaire chanteur français Kendji Girac a été très grièvement blessé par balle lundi et hospitalisé à Bordeaux (sud-ouest) où son pronostic vital n'est plus engagé après l'avoir été un temps, a-t-on appris de source proche du dossier.

Vers 5H30 lundi (04h30 GMT), les gendarmes ont été appelés sur l'aire des gens du voyage de Biscarrosse, sur la côte Atlantique, pour un homme grièvement blessé par balle au thorax.

Entre la vie et la mort

La victime, Kendji Girac, qui était alors entre la vie et la mort, a été immédiatement transportée à l'hôpital de Bordeaux. En début de matinée, son pronostic vital n'était plus engagé, a-t-on ajouté de même source, sans donner de précisions sur les circonstances de ces faits.


Les papillons d'Equateur : joyaux ailés et thermomètres du changement climatique

Un papillon est observé dans la forêt amazonienne protégée de Cuyabeno, en Équateur (Photo, AFP).
Un papillon est observé dans la forêt amazonienne protégée de Cuyabeno, en Équateur (Photo, AFP).
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  • À l'intérieur de filets, un verre contenant un appât de poisson ou de banane fermentée entend séduire les individus adultes
  • Depuis août, l'équipe mène un projet de surveillance des papillons avec le soutien de l'ONG Rainforest Partnership, basée aux Etats-Unis

 

CUYABENO, Equateur: L'odeur fétide de poisson en décomposition emplit le sentier au milieu de la jungle. Dans la réserve de Cuyabeno, en pleine Amazonie équatorienne, une équipe de biologistes et de gardes forestiers a accroché dans les branches des pièges à papillons, ces bijoux ailés remplis d'informations permettant de mesurer les effets dévastateurs du changement climatique.

À l'intérieur de filets, un verre contenant un appât de poisson ou de banane fermentée entend séduire les individus adultes, dont la vie éphémère permet de comprendre à court terme l'extinction de certaines espèces.

Depuis août, l'équipe mène un projet de surveillance des papillons avec le soutien de l'ONG Rainforest Partnership, basée aux Etats-Unis.

La sueur, la longue marche et la pestilence sont récompensées : en une semaine, l'équipe a recueilli 169 papillons, principalement de la famille des nymphalidés. Parmi eux, 97 ont été marqués sur leurs ailes et relâchés. Les autres, appartenant probablement à de nouvelles espèces, seront étudiés.

Des saisons «mortelles»

La biologiste Maria Fernanda Checa dirige le projet et étudie depuis dix ans les papillons dans le parc national voisin de Yasuni, une réserve de biosphère où d'importants gisements de pétrole sont en cours d'exploitation.

Ses travaux ont été étendus en 2023 à la réserve de Cuyabeno, dans la province de Sucumbios, dans le nord-est du pays. Les résultats seront bientôt connus, mais Mme Checa, professeur à la Pontificia universidad catolica del Ecuador (PUCE), s'attend déjà à quelques découvertes.

Le nombre d'espèces qui tombent dans les pièges a chuté de 10%, et en ce qui concerne la quantité d'individus, "la diminution est également très importante, nous parlons d'environ 50%", observe-t-elle. "C'est quelque chose qui nous inquiète", explique Mme Checa à l'AFP.

La biologiste Elisa Levy, que l'AFP a accompagnée en expédition, est en charge du suivi des papillons à Cuyabeno, une forêt où les arbres poussent au milieu des lagunes.

Tout en battant l'air pour faire fuir les moustiques, Mme Levy donne des instructions à des gardes forestiers du ministère de l'Environnement et un étudiant.

"Ne touchez pas les ailes! Elles se détachent, et c'est comme les écorcher", prévient-elle à l'intention de son équipe qui retourne dans la forêt tropicale tous les deux mois chasser les précieux lépidoptères.

Effet domino

Les chercheurs tiennent l'abdomen des papillons dans leurs mains, soufflent doucement sur leur torse pour qu'ils rétractent leurs pattes et, à l'aide de pinces, écartent leurs ailes multicolores. C'est une explosion enchanteresse de rouges et de bleus vifs, des marques qui simulent des yeux de prédateurs et des motifs semblables à la fourrure tachetée des jaguars ou aux rayures des zèbres.

"Par une simple couleur, un petit trait, on peut déjà dire qu'il s'agit d'une autre espèce. C'est passionnant", s'émerveille le garde forestier Nilo Riofrio, capable d'attraper les papillons en plein vol sans les blesser.

Les papillons sont des "bio-indicateurs", c'est-à-dire qu'ils sont "très sensibles, même à de petits changements dans l'écosystème", en raison de leur cycle de vie qui commence par des œufs, puis des chenilles et enfin une brève vie d'adulte, explique Mme Checa. Les saisons de sécheresse notamment "sont mortelles" pour les insectes.

Mme Levy explique l'effet domino de la crise climatique sur l'écosystème. "Si la plante hôte (dont se nourrit la chenille) ne s'adapte pas à ces changements climatiques, le papillon ne pourra pas survivre".

«Problème grave»

En Equateur, il existe environ 4.000 espèces de papillons, un nombre proche de celui des pays voisins, le Pérou et la Colombie, qui sont quatre fois plus grands.

Dans les zones tropicales, les papillons ne sont pas adaptés aux changements climatiques, comme c'est le cas dans les pays à quatre saisons des régions aux climats plus tempérés.

"Si le climat se refroidit ou se réchauffe (jusqu'à des températures excessives), ils n'ont pas beaucoup de chances de s'adapter rapidement",  prévient Mme Levy.

Selon un document publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 2023, quelque 35% des espèces d'insectes de la planète sont menacées d'extinction.

"C'est un problème grave pour nous" en raison des fonctions qu'ils remplissent dans la nature, comme la pollinisation, souligne Mme Checa. Et le plus grave, c'est que dans des endroits très diversifiés comme la réserve de Yasuni, "le taux de découverte d'espèces est plus lent que le taux d'extinction", ajoute-t-elle.