A Paris, 13 militants de l'ultradroite jugés pour un projet d'attaque contre Macron

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le Premier ministre français Édouard Philippe assistent à une cérémonie à l'Arc de Triomphe à Paris, le 11 novembre 2018, dans le cadre des commémorations du 100e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale. (AFP / Pool / Ludovic Marin)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le Premier ministre français Édouard Philippe assistent à une cérémonie à l'Arc de Triomphe à Paris, le 11 novembre 2018, dans le cadre des commémorations du 100e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale. (AFP / Pool / Ludovic Marin)
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

A Paris, 13 militants de l'ultradroite jugés pour un projet d'attaque contre Macron

  • Lors d'une garde à vue, M. Bouyer glisse avoir voulu «tuer Macron» et suggéré à un de ses coprévenus, désireux de passer à l'action lors d'un «bain de foule», d'utiliser une lame en céramique indétectable
  • Aucun de ces projets n'a toutefois connu de début d'exécution et, après quatre ans d'enquête, l'ampleur du dossier a été revue à la baisse

PARIS : Treize personnes affiliées au groupuscule d'ultradroite des Barjols comparaissent à partir de mardi à Paris, soupçonnées d'avoir préparé une série d'actions violentes dont un projet d'attaque contre Emmanuel Macron fin 2018, en marge du centenaire de l'armistice.

Sur internet, au téléphone ou lors de réunions aux accents paramilitaires, les suspects auraient aussi fomenté un «putsch», des assassinats de migrants ou des attaques contre des mosquées, selon l'acte d'accusation qui a renvoyé devant le tribunal correctionnel ces 11 hommes et deux femmes, âgés de 26 à 66 ans.

Aucun de ces projets n'a toutefois connu de début d'exécution et, après quatre ans d'enquête, l'ampleur du dossier a été revue à la baisse: la qualification criminelle, retenue initialement, a été abandonnée au profit du délit d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme, passible de dix ans d'emprisonnement.

La défense y voit le signe d'un dossier fragile, bâti sur la «fiction d'un passage à l'action violente» et sur une «caractérisation terroriste totalement abusive», selon la formule de Me Lucile Collot.

L'affaire commence fin 2018 par un tuyau. Le renseignement intérieur est destinataire d'informations selon lesquelles un militant d'ultradroite isérois, Jean-Pierre Bouyer, envisagerait de s'en prendre à Emmanuel Macron à l'occasion des commémorations de l’armistice prévues début novembre dans l'est de la France. Une enquête antiterroriste est ouverte le 31 octobre.

Le climat social est alors en ébullition. Une flambée des prix du carburant pendant l'été a fait naître une vaste grogne qui débouchera le 17 novembre sur l'acte fondateur du mouvement des «gilets jaunes».

- Des armes et des écrits -

Le 6 novembre, les forces de l'ordre passent à l'action. M. Bouyer, âgé alors de 62 ans, est interpellé avec trois autres hommes proches de l'ultradroite alors qu'ils se rendent au domicile de l'un d'eux en Moselle.

Dans la Peugeot 406 de cet ancien garagiste, reconverti en directeur d'exploitation forestière au Gabon, sont retrouvés un poignard de type «commando» et un gilet militaire. Des armes à feu et des munitions sont saisies à son domicile.

Les enquêteurs s'intéressent aussi aux écrits de ce sexagénaire au casier vierge qui, sur Facebook, appelle à «éliminer ceux qui cherchent à te nuire» et vise le chef de l'Etat, qualifié de «petit dictateur hystérique».

Lors d'une garde à vue, M. Bouyer glisse avoir voulu «tuer Macron» et suggéré à un de ses coprévenus, désireux de passer à l'action lors d'un «bain de foule», d'utiliser une lame en céramique indétectable. Des propos qu'il qualifiera par la suite de simples mots.

«Il admet que cela a pu être un sujet de discussion mais assure que cela n'a jamais été plus que cela», indique à l'AFP son avocate Olivia Ronen, qui regrette que l'enquête ait «+oublié+ de replacer» les propos anti-Macron de son client «dans le contexte de l'époque».

Les enquêteurs procédent ensuite à d'autres interpellations dans la mouvance des «Barjols», un groupuscule d'ultradroite nationaliste formé sur Facebook en 2017 et dont M. Bouyer a été un responsable.

Arrêté en mars 2020, Denis Collinet, 63 ans, est le dirigeant de ce collectif adepte de la théorie du «grand remplacement» et de réunions secrètes. L'une d'elles, près de Vigy (Moselle), réunira huit des prévenus et constituera selon les enquêteurs le «point d'orgue» de la préparation d'actions violentes, parmi lesquelles faire «sauter» des mosquées ou tuer le chef de l'Etat.

Des projets d'enlèvement de députés ainsi qu'un putsch sont également évoqués lors de ces réunions, au cours desquelles les participants s'entraînent au tir ou au secourisme.

«Il est établi que les projets d'actions violentes conçus par les membres du groupe des Barjols (...) visaient exclusivement à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur», ont conclu les magistrats instructeurs.

Selon un avocat de la défense, Me Gabriel Dumenil, les prévenus partagent une «vision contestataire du gouvernement» et des propos «parfois extrêmes». «Mais cela traduit-il une volonté de passer à l’acte et d'attenter à la vie du chef de l’Etat? Non».

Fin prévue du procès le 3 février.

 

 


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.