Foot: l'étau se resserre autour de Noël Le Graët

Noel Le Graet assiste à une conférence de presse à Clairefontaine en Yvelines, lors du tournoi de football Euro 2016 (Photo, AFP).
Noel Le Graet assiste à une conférence de presse à Clairefontaine en Yvelines, lors du tournoi de football Euro 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 janvier 2023

Foot: l'étau se resserre autour de Noël Le Graët

  • Cette enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP)
  • La chute est rude pour Noël Le Graët, qui a passé plus d'un quart de siècle dans les hautes sphères du foot français

PARIS: La situation se complique encore pour Noël Le Graët: le président de la Fédération française de football (FFF), en retrait de ses fonctions, est désormais visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, des accusations qu'il dément mais qui assombrissent ses velléités de retour.

Cette enquête, ouverte lundi et confirmée mardi à l'AFP par le parquet de Paris, a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) à la suite du signalement pour "outrage sexiste" effectué, selon le quotidien Le Monde, après le témoignage de Sonia Souid, agente de plusieurs internationales françaises.

Ces déclarations avaient été recueillies par les auditeurs de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) chargés par le ministère des Sports d'éclaircir les nombreux dysfonctionnements en termes de management au sein de l'instance.

Sonia Souid avait publiquement dénoncé la semaine dernière dans les colonnes de L’Équipe et sur RMC les avances lourdes de l'ancien maire socialiste de Guingamp, en poste à la FFF depuis 2011 mais de plus en plus contesté du fait de l'accumulation de polémiques, de petites phrases malheureuses et de révélations dans la presse sur de supposés comportements sexistes vis-à-vis d'anciennes salariées.

Le Graët dénonce des «interférences»

Le dirigeant de 81 ans "dément toutes ces accusations de harcèlement moral ou sexuel ou toutes autres infractions pénales", a-t-il réagi dans un communiqué transmis à l'AFP par ses avocates.

Dans ce texte, Le Graët s'étonne d'apprendre "par voie de presse" l'ouverture d'une enquête pour harcèlement moral et sexuel et fustige les "nombreuses interférences et pressions politiques" venues, selon lui, de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera dans le cadre de l'audit de l'IGESR, et de la Ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome.

L'hypothèse d'une démission de Le Graët "serait un signal extrêmement positif envoyé à l'ensemble des victimes", avait commenté cette dernière, lundi sur la chaîne Public Sénat, tandis que Mme Oudéa-Castéra avait assuré sur Twitter, la semaine passée, que l'audit diligenté par son ministère "sera digne" des témoignages de l'agente Sonia Souid.

Avec ce premier développement judiciaire le concernant, l'étau se resserre autour du patron du foot français, déjà contraint le 11 janvier de se mettre en retrait après le tollé provoqué par ses propos à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane.

Le Comité exécutif de la "3F", dont la grande majorité des membres est issue de la liste que le Breton a présentée avant sa dernière réélection, en mars 2021, avait décidé de lâcher son chef, Philippe Diallo étant nommé président intérimaire.

Retour aux affaires très compromis

Théoriquement, Philippe Diallo, jusqu'ici vice-président délégué de la FFF, doit assurer l'intérim jusqu'au "Comex" suivant la publication du rapport d'audit prévue fin janvier. Mais l'ouverture de cette enquête compromet un peu plus les chances de Noël Le Graët de récupérer la totalité de ses prérogatives à cette date, alors que la prochaine réunion de ce "gouvernement" de la Fédération est prévue le 9 février.

Sollicitée par l'AFP mardi en fin de matinée, la FFF n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat.

La chute est rude pour Noël Le Graët, qui a passé plus d'un quart de siècle dans les hautes sphères du foot français et dont le mandat court toujours jusqu'en 2024.

Président de la Ligue (1991-2000) puis artisan, à partir de 2011 en tant que président, du redressement de la "3F" et de ses comptes après le fiasco de l'équipe de France à Knysna lors du Mondial-2010, Noël Le Graët a été un personnage central du ballon rond avant d'être rattrapé par ses dérapages multiples. Et désormais par la justice.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.