Giorgio Armani met en scène l'élégance d'antan de Milan

Des mannequins présentent des créations d'Ermenegildo Zegna lors du défilé Homme Automne-Hiver 2023-2024 dans le cadre de la Fashion Week de Milan le 16 janvier 2023 (Photo, AFP).
Des mannequins présentent des créations d'Ermenegildo Zegna lors du défilé Homme Automne-Hiver 2023-2024 dans le cadre de la Fashion Week de Milan le 16 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

Giorgio Armani met en scène l'élégance d'antan de Milan

  • La silhouette de l'homme Armani est sophistiquée, mais souple, les coupes sont épurées et les matières nobles et fluides
  • Le cachemire, décliné à l'infini, est le fil conducteur de la collection automne-hiver 2023/24

MILAN: Le maître de la mode italienne Giorgio Armani, 88 ans, a dévoilé lundi une collection masculine célébrant l'élégance d'antan, dans un défilé plein d'émotions qui a fait revivre la splendeur des vieux palais de Milan et de ses cours intérieures.

Les mannequins ont déambulé dans le cadre intimiste du siège historique de la via Borgonuovo, loin de la frénésie de la mode-spectacle, au quatrième jour de la Fashion week homme à Milan, qui se termine mardi.

Quel est le message de cette collection automne-hiver 2023-2024? "Calme et sérénité", a confié à l'AFP le vétéran de la mode italienne, teint toujours hâlé, chevelure blanche et yeux bleus.

La silhouette de l'homme Armani est sophistiquée, mais souple, les coupes sont épurées et les matières nobles et fluides, comme le cachemire, l'alpaga, le velours ou encore la laine bouclée.

"J'aime penser au Milan des vieux palais, des atriums, des jardins que l'on peut entrevoir, j'ai aimé ramener cette sérénité" pour l'insuffler à la nouvelle collection, a expliqué Giorgio Armani à la presse à l'issue du show.

Si le défilé se déroule de manière imaginaire dans les rues du vieux Milan, les couleurs des tissus sont empruntées à la nature: le gris, le beige, le grège et le vert dominent, avec quelques touches de rouge rubis.

Des cardigans ou des vestes classiques en velours, assortis de chemises ou pulls du même ton, sont portés sur des pantalons amples, mais raffinés qui favorisent la liberté de mouvement.

Esprit ludique 

Des vestes croisées strictes, taillées sur mesure pour des réunions d'affaires, mais avec des cravates légèrement bouffantes, des costumes classiques avec capuches incorporées ... le maître s'accorde des petites notes décalées.

"Le tout rigide ne va pas, il faut toujours un côté transgression, un peu de décontraction", a estimé Giorgio Armani. Et toujours avec "la volonté de repenser le classique en termes modernes".

Dans cet esprit ludique, il a conçu un long manteau en fausse fourrure de tigre, à déconseiller pour des rendez-vous de travail importants, a-t-il ironisé.

Mais les hommes imaginés par Giorgio Armani sortent aussi de leurs somptueuses demeures en tenue de sport, en doudounes colorées et pantalons matelassés, tout en gardant un look raffiné.

Puis, sur une musique envoûtante du compositeur italien Ludovico Einaudi, Armani met en scène cinq couples de mannequins en tenue de soirée scintillante, qui s'enlacent et s'embrassent avant de se rendre au bal.

Clôturer le défilé de cette manière, "c'est un choix précis parce que nous parlons d'un homme et d'une femme qui s'aiment", commente le créateur. Selon lui, c'est une invitation à "faire preuve de plus de douceur dans les relations".

Flocons de cachemire chez Zegna 

Un décor tout autre attendait les invités du défilé de Zegna, à l'autre bout de Milan: à l'entrée du hall d'exposition, des flocons de cachemire flottaient dans une chambre à air reconstituée, illustrant la première étape qui mène au vêtement fini.

Le cachemire, décliné à l'infini, est le fil conducteur de la collection automne-hiver 2023/24 de la marque de luxe, dont la présentation a clôturé les défilés physiques de la Semaine de la mode masculine.

Les pantalons à plis sont amples, à combiner avec des blazers sans revers et sans col, des cardigans, des vestes bombers et des pulls à motifs géométriques.

La palette des teintes imaginée par le directeur artistique Alessandro Sartori va du gris, omniprésent, au rouge en passant par le beige, le jaune et le marron.

La Fashion week de Milan se termine mardi avec des présentations numériques avant que ce petit monde ne se déplace à Paris, pour la mode masculine puis les défilés de haute couture.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.