France: grève jeudi contre la réforme des retraites voulue par Macron

Dans cette photo d'archive prise le 16 décembre 2019, des voyageurs marchent sur un quai de la gare Saint-Lazare à Paris, lors d'une grève de l'opérateur de transports publics parisiens RATP et des employés de la SNCF au sujet du plan du gouvernement français de refondre le système de retraite du pays. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 16 décembre 2019, des voyageurs marchent sur un quai de la gare Saint-Lazare à Paris, lors d'une grève de l'opérateur de transports publics parisiens RATP et des employés de la SNCF au sujet du plan du gouvernement français de refondre le système de retraite du pays. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

France: grève jeudi contre la réforme des retraites voulue par Macron

  • Manifestations, écoles fermées et trains au compte-goutte: la France s'apprête à vivre une journée mouvementée.
  • Unis pour la première fois depuis douze ans, les syndicats prévoient des rassemblements dans plus de 200 villes et espèrent une mobilisation "massive" dépassant "le million" de manifestants.

PARIS : Entre trains à l'arrêt et écoles fermées, la France se prépare à une journée de grèves massives jeudi contre une réforme des retraites sur laquelle le président Emmanuel Macron joue sa capacité à impulser des changements, et plus largement son crédit politique dans un pays fracturé.

Le projet et sa mesure phare de report de l'âge de départ à 64 ans contre 62 aujourd'hui se heurte à un front syndical uni et une large désapprobation dans l'opinion selon les sondages.

Sur le plan politique la partie est serrée pour un gouvernement qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. La gauche et l'extrême droite y sont farouchement opposées, seule l'opposition de droite classique offrant une possibilité de compromis.

Plus de 10 000 policiers et gendarmes, dont 3 500 à Paris, seront mobilisés pour assurer la sécurité des manifestations, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le ministre a ajouté que les autorités s'attendaient à la venue à Paris d'"un petit millier" de manifestants "qui pourraient être violents", citant des "ultragauche" ou des "ultrajaunes" -référence aux membres les plus radicaux du mouvement de révolte sociale et antifiscal des "gilets jaunes" qui a secoué la France en 2018/2019.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé de son côté à ne pas transformer la mobilisation "en blocage" du pays.

"Ce sera un jeudi de galère. (...). Ce sera un jeudi de fortes perturbations dans les transports", a estimé le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, en appelant les usagers à différer leurs déplacements ou à télétravailler quand ils le peuvent.

L'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d'annuler préventivement un vol sur cinq à l'aéroport de Paris-Orly jeudi, en raison d'une grève de contrôleurs aériens.

Côté rail, la compagnie nationale SNCF prévoit une circulation "très fortement perturbée" avec un train grande vitesse (TGV) sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un train régional sur dix en moyenne.

Retarder l'âge de départ en retraite peut-il nuire à l'emploi des jeunes?

Le report de l'âge légal de départ en retraite peut-il avoir un impact sur l'emploi des jeunes? Pas si simple répondent des économistes, car il n'y a pas de lien "mécanique" sur le marché du travail entre ces deux catégories.

L'argument a notamment été avancé par des jeunes et des représentants syndicaux avec l'idée qu'avec la réforme, "si les anciens travaillent plus longtemps, plus de jeunes seront privés d'emploi".

L'exécutif mise sur la réforme, avec le report de l'âge de départ à 64 ans, pour augmenter l'emploi des seniors qui est sous la moyenne européenne. Dans le même temps, chaque année 700.000 jeunes entrent sur le marché du travail.

Mais pour l'économiste Rachel Silvera "il faut faire très attention" en liant les deux sujets "car en général c’est un calcul un peu fictif. Mécaniquement, ce n’est pas un emploi senior libéré pour un emploi de jeune créé, on le sait très bien".

Ce lien "revient souvent dans les discussions sur les retraites dans tous les pays. C’est un peu le réflexe mécanique", constate de son côté Andrea Garnero, économiste à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais la question a été "évaluée" par les chercheurs, dit-il à l'AFP et "on voit que ce n’est pas le cas".

En 2016, le Conseil d'orientation des retraites (COR) s'était notamment penché sur cette question et avait estimé que la hausse de l'emploi des seniors ne nuisait pas à l'emploi des jeunes.

Les différentes études, que l'instance avait passées en revue, plaidaient plutôt en faveur d'"une complémentarité entre emploi des seniors et insertion des jeunes", avec des évolutions des taux de chômage allant "plutôt dans le même sens, essentiellement en lien avec la conjoncture économique".

Ces dernières années, avec un marché du travail très dynamique, les taux d'emploi des

seniors comme des jeunes ont progressé, atteignant en 2021 56% pour les 55-64 ans (contre 38% en 2008) et 32,2% pour les 15-24 ans, plus haut niveau depuis 1992, mais progressant moins vite que les seniors.

«Pas un gâteau qu'on partage»

M. Garnero pointe une forme de "malentendu sur le fonctionnement du marché du travail" perçu comme "une sorte de boîte fermée où il y a un nombre fixe d’emplois", alors qu’il est "beaucoup plus dynamique" avec des entrées, des sorties...

Il signale "une autre erreur considérable: on pense qu’une personne âgée qui part est remplacée pour faire le même travail. Or les seniors et les jeunes ne font pas le même travail, n’ont pas les mêmes compétences, et souvent les entreprises utilisent les départs à la retraite pour repenser le poste".

Pour expliquer qu'un départ ne se remplace pas si facilement, s'ajoutent des questions d'attractivité des métiers (conditions de travail, salaires) et de formation.

"Le marché du travail se recompose en permanence" et on ne peut pas raisonner "comme si il y avait une quantité de travail donnée qui, lorsqu’on en donne plus aux seniors, pénalise les jeunes", abonde l'économiste et député Renaissance Marc Ferracci. "Ce n’est pas la bonne représentation du marché du travail" qui n’est "pas un gâteau qu’on partage".

Éric Heyer, économiste à l'OFCE, note pour sa part que la réforme des retraites est "un choc d’offre" proposant "d'un coup" de travailler plus longtemps.

"Les entreprises déclarent massivement avoir des difficultés de recrutement", donc on peut se dire qu’"une réponse" pourrait être apportée par cette réforme, dit-il.

"La question c’est, est-ce que les entreprises ont besoin de ce volume horaire supplémentaire ou pas? Imaginons qu’elles n’en aient pas besoin (avec une dégradation de la situation économique, ndlr). Il y aura du coup un effet sur l’emploi de certaines catégories" et donc "au bout du bout, un peu aussi sur les jeunes".

«Risque de saturation»

Le métro parisien sera également très réduit, avec trois lignes fermées, dix autres ouvertes "uniquement aux heures de pointe" et un "risque de saturation" sur les trois dernières, selon la régie des transports parisiens RATP.

Pas facile donc de se déplacer dans la capitale, y compris pour les spectateurs voulant assister au match de NBA délocalisé dans la grande salle de Paris-Bercy entre les mythiques équipes américaines des Detroit Pistons et des Chicago Bulls.

"J'espère que ça ne durera pas, surtout", a ajouté M. Beaune.

A l'adresse des automobilistes qui redoutent une pénurie de carburant en raison d'arrêts de travail dans les raffineries, le ministre  a estimé qu'il "ne faut pas prendre de mesures de précaution" car il n'y a actuellement aucun blocage.

Dans la pratique, certaines stations sont déjà à sec en raison du nombre d'automobilistes faisant le plein au cas où le carburant viendrait à manquer.

Des grèves, qui pourraient être reconductibles, sont également prévues dans le secteur électrique, avec de possibles baisses de production.

Beaucoup devront garder leurs enfants, car 70% des enseignants du primaire seront en grève et de nombreuses écoles entièrement fermées - "au moins un tiers" à Paris - d'après leur principal syndicat.

 

Retraites: Energie, attention, secteur en tension

"Le climat social s'est tendu": les agents de l'électricité et du gaz entendent mener "bataille" contre le projet de réforme des retraites, une lutte qui s'annonce âpre alors que des conflits durs, parfois lourdement sanctionnés, ont émaillé ces derniers mois la vie des entreprises du secteur.

Dernier épisode en date: la menace brandie par la CGT énergie de couper le courant des élus qui soutiendraient cette réforme.

"On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d'aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu'on saura organiser", a déclaré lundi le secrétaire général de la CGT énergie Sébastien Ménesplier, suscitant l'indignation d'élus de droite.

Dans le secteur, dominé par les géants EDF et Engie, cela fait de nombreux mois que le climat se tend.

Cette tension a atteint son paroxysme avec le placement en garde à vue début octobre de quatre agents du gestionnaire des lignes à haute tension RTE, dans les locaux des services anti-terroristes de la DGSI.

Ces agents sont soupçonnés d'interventions frauduleuses sur le réseau électrique en juin et juillet derniers. Licenciés, ils sont convoqués le 28 février devant le tribunal correctionnel de Paris.

"Criminalisation du droit de grève", accuse la CGT, dont le secrétaire général Philippe Martinez a interpellé la Première ministre Elisabeth Borne.

RTE, qui se défend d'avoir voulu faire un exemple, dénonce de son côté une "réelle intention de nuire" à l'entreprise, outrepassant le droit de grève.

D'autres conflits ont fini devant la justice: la CGT Energie Paris a déposé deux plaintes contre X, en juillet et décembre, arguant avoir découvert des caméras utilisées pour "espionner" les salariés, respectivement de GRDF et d'Enedis. Des accusations réfutées par Enedis, alors que GRDF évoque une caméra "entre deux sites".

Si l'inflation a contribué à échauffer les esprits, la dégradation du climat vient de loin, à en croire Stéphane Sirot, historien spécialiste des syndicats, professeur à Cergy-Pontoise, qui la fait remonter à "la libéralisation du marché" de l'énergie dès les années 2000 et au recul consécutif d'une certaine culture du compromis.

Une gestion qui s'aligne sur le privé

A l'origine, "le système EDF, c'est ces relations tripartites, Etat, direction de l'entreprise et organisation syndicale majoritaire. Puis tout ça a implosé, avec la libéralisation, avec par ailleurs la perte d'influence de la CGT, les choix libéraux faits dans le secteur énergétique, la politique européenne, etc." souligne M. Sirot.

Face à un mode de gestion du personnel qui s'est peu à peu aligné sur le privé, moins adapté à la culture du compromis d'hier, les syndicats se sont tournés vers des modalités d'action "plus transgressives", estime l'historien.

Historiquement, les syndicats de ces entreprises "ont participé à construire la politique énergétique de la France", relève l'universitaire, rappelant que "le secrétaire général de la CGT créa EDF et GDF en 1946": "il y a longtemps eu une espèce de cogestion ou codécision entre le syndicat majoritaire et la direction et même l'appareil d'Etat, qui pendant longtemps porta une politique industrielle d'indépendance énergétique qui se mariait bien avec les valeurs de la CGT".

Concernant l'affaire de RTE, une source syndicale extérieure à la CGT évoque "une tension générale sur le secteur de l'énergie, avec un climat anxiogène" lié à un hiver difficile, marqué par des centrales nucléaires à l'arrêt et des tensions sur l'approvisionnement énergétique.

Mais pour Sébastien Ménesplier, ce sont les plans de réorganisation d'EDF et Engie qui ont mis le feu aux poudres, bien avant la crise de l'approvisionnement hivernal: "le climat social s'est tendu depuis 2021, avec la bataille contre le projet Hercule et le plan Clamadieu", dit-il, évoquant les plans de réorganisation chez EDF et Engie, synonymes pour les syndicats de démantèlement du service public.

Pour lui, ces "luttes gagnantes", notamment le retrait du projet Hercule, donnent "un peu plus d'élan" pour la bataille contre la réforme des retraites. Le représentant syndical se déclare ainsi prêt à assumer "pleinement" les retards qu'entraîneraient les grèves pour le redémarrage très attendu de plusieurs réacteurs nucléaires.

Tout en reconnaissant qu'il était impossible de prévoir quelle serait la hauteur de la mobilisation dans le secteur privé, le patron du puissant syndicat CGT, Philippe Martinez, a estimé qu'il y aurait "dans certains grands groupes, des taux de grévistes qui vont avoisiner les 60, 70%", et souhaité un mouvement reconductible "partout où c'est possible".

La réforme des retraites fait partie des promesses de campagne du président Macron, réélu l'an dernier. La Première ministre Elizabeth Borne, une proche du chef de l'Etat, est première ligne pour la défendre après des syndicats et des parlementaires.

Les syndicats mettent notamment en exergue de multiples questions liées aux personnes ayant commencé à travailler très jeunes, ou à celles exerçant des métiers physiquement pénibles.

Mme Borne défend quant à elle "un projet de justice", assurant que "quatre Français sur dix, les plus fragiles, les plus modestes, ceux qui ont des métiers difficiles, pourront partir avant 64 ans".

Un précédent projet, en 2019, avait été remisé sous la pression de forts mouvements sociaux et de l'émergence de la pandémie de Covid-19.


«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

 

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".