Le Moyen-Orient s’opposera aux tendances «les plus pessimistes», selon un cadre chez PwC

Le Forum économique mondial au Centre des congrès le jour de l’ouverture de la réunion annuelle à Davos. (AFP)
Le Forum économique mondial au Centre des congrès le jour de l’ouverture de la réunion annuelle à Davos. (AFP)
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

Le Moyen-Orient s’opposera aux tendances «les plus pessimistes», selon un cadre chez PwC

  • PwC a récemment publié une enquête menée auprès de quatre mille quatre cent dix PDG qui se révèle particulièrement pessimiste sur les sentiments du marché depuis au moins une décennie
  • Selon le sondage, environ 40% des PDG pensent que leurs organisations ne seront pas viables sur le plan économique dans dix ans si des changements ne sont pas entrepris

DAVOS: Les économies pétrolières du Moyen-Orient, et en particulier leurs fonds souverains, en plein essor, sont en mesure de faire face à la baisse mondiale de la confiance des dirigeants: c’est ce qu’affirme un associé principal de la société de conseil mondiale PwC. 

Kevin Ellis, qui est en charge des activités de PwC au Royaume-Uni et au Moyen-Orient, s’exprime en marge d’un événement organisé lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos. Il déclare à Arab News: «En ce moment, le monde est en pleine évolution et il a besoin d’énergie et d’argent. Le Moyen-Orient a un rôle considérable à jouer.» 

PwC a récemment publié une enquête menée auprès de quatre mille quatre cent dix PDG qui se révèle particulièrement pessimiste sur les sentiments du marché depuis au moins une décennie. En effet, environ 40% des chefs d’entreprise estiment que leurs organisations ne seront pas viables sur le plan économique dans dix ans si des changements ne sont pas entrepris. 

L’enquête indique également que, à l’échelle internationale, 73% des chefs d’entreprise pensent que la croissance économique sera en déclin à travers le monde au cours de l’année prochaine à cause de l’inflation, de la volatilité macroéconomique et des conflits géopolitiques. 

Les risques associés au coût et aux perturbations qui découlent du changement climatique pèsent également sur la confiance des PDG. 

Or, le Moyen-Orient est l’une des régions où les PDG semblent les plus optimistes en raison de la hausse des prix de l’énergie, de l’augmentation des recettes publiques et de la flambée du produit intérieur brut. 

M. Ellis déclare: «Je pense qu’ils vont bénéficier des prix du pétrole et de leur efficacité là-bas. Cependant, ils recourent également à des investissements. Ce que je veux dire, c’est qu’ils investissent dans différentes formes d’énergie, au niveau du numérique, par exemple, et ils prévoient beaucoup d’investissements en utilisant les revenus liés au prix du pétrole.» 

Voilà qui offre un saisissant contraste avec l’aperçu donné par Bob Moritz, le président mondial de PwC, sur les conditions économiques à l’échelle internationale. Plus précisément, les dirigeants de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni semblent moins optimistes au sujet de leur propre croissance, en comparaison avec la tendance mondiale. 

«Une économie volatile, une inflation élevée depuis des décennies et des conflits géopolitiques favorisent ce niveau de pessimisme jamais constaté depuis plus d’une décennie chez les PDG», souligne M. Moritz. 

Toutefois, ce dernier pense qu’une évolution positive est envisageable pour plusieurs raisons. 

«Les PDG du monde entier réévaluent leurs modèles d’exploitation et réduisent leurs coûts; or, malgré ces pressions, les salariés restent au cœur de leurs préoccupations, alors qu’ils essaient de préserver les talents face à “la grande démission”.» 

«Le monde continue de changer à un rythme effréné et les risques auxquels sont confrontées les organisations, les personnes et la planète ne font qu’augmenter», conclut-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les Etats-Unis poursuivent Amazon pour monopole «illégal»

Amazon représente 37,6% des ventes en ligne aux Etats-Unis selon Insider intelligence (Photo, AFP).
Amazon représente 37,6% des ventes en ligne aux Etats-Unis selon Insider intelligence (Photo, AFP).
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  • Selon l'autorité américaine de la concurrence (FTC), Amazon dissuade par exemple les vendeurs de proposer des prix inférieurs aux siens
  • «En cause», précise la FTC, les «méthodes illégales qui visent à exclure les concurrents» d'Amazon

SAN FRANCISCO: Après des années d'enquêtes, et de tensions entre les pouvoirs politiques et Amazon, l'autorité américaine de la concurrence (FTC) et 17 Etats ont porté plainte mardi contre le géant des technologies, l'accusant de "maintenir illégalement son monopole" grâce à des "stratégies anticoncurrentielles et déloyales".

"Ce n'est pas la taille d'Amazon qui est en cause", précise la FTC dans un communiqué, mais ses "méthodes illégales qui visent à exclure les concurrents, à les empêcher de se développer et à des alternatives d'émerger".

Selon l'agence fédérale, Amazon dissuade par exemple les vendeurs de proposer des prix inférieurs aux siens sur les produits où le groupe de Seattle est en concurrence avec les détaillants.

L'autorité reproche aussi au géant américain de conditionner l'éligibilité des commerçants à "Prime" (abonnement qui permet aux consommateurs de se faire livrer rapidement) à l'utilisation des services de logistique "coûteux" d'Amazon.

"Amazon exploite le pouvoir qu'elle tire de son monopole pour s'enrichir, tout en faisant monter les prix et en dégradant le service pour les dizaines de millions de familles américaines qui font leurs achats sur sa plateforme et les centaines de milliers d'entreprises qui dépendent d'Amazon" pour commercialiser leurs produits, assène la présidente de la FTC, Lina Khan, citée dans le communiqué.

"La plainte déposée aujourd'hui montre clairement que la FTC s'est radicalement écartée de sa mission de protection des consommateurs et de la concurrence", a réagi David Zapolsky, un vice-président d'Amazon, dans un communiqué en ligne.

«Mépris stupéfiant»

Il assure que les pratiques mises en cause par l'autorité ont au contraire "contribué à stimuler la concurrence et l'innovation dans l'ensemble du secteur de la vente au détail, et ont permis d'offrir un plus grand choix, des prix plus bas et des délais de livraison plus courts aux clients d'Amazon".

Le groupe américain, qui a réalisé 134,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires et dégagé un bénéfice net de 6,7 milliards au deuxième trimestre cette année, met régulièrement en avant la progression des ventes réalisée par les commerçants sur sa plateforme.

En 2022, "plus de 60% des ventes sur Amazon sont venues de vendeurs indépendants, qui sont en majorité des petites et moyennes entreprises", a affirmé la société le mois dernier.

Si la FTC gagne, elle "forcera Amazon à appliquer des mesures qui nuisent aux consommateurs et aux PME", assure David Zapolsky.

Mais pour de nombreuses ONG, les PME souffrent au contraire d'un rapport de force défavorable.

"Les PME attendent ce moment depuis très longtemps", a commenté mardi Stacy Mitchell, co-directrice de l'Institute for Local Self-Reliance, qui milite pour une consommation locale et respectueuse de l'environnement.

"En contrôlant l'accès au marché, Amazon peut privilégier ses propres produits s'il le souhaite, espionner les entreprises en s'emparant de leurs meilleures idées et de leurs données. Elle peut dicter sa loi et gouverner avec un mépris stupéfiant. Un jour, elle attribue à un vendeur l'option +livraison dans les 24 heures+. Le lendemain, elle suspend son compte, anéantissant complètement ses ventes".

La plateforme représente 37,6% des ventes en ligne aux Etats-Unis selon Insider intelligence, loin devant les supermarchés Walmart (6,8%), Apple (3,5%) et eBay (3,1%).

Impartialité

De nombreux élus américains et le gouvernement démocrate de Joe Biden tentent depuis des années de lutter contre les "monopoles" des géants technologiques, avec peu de succès.

Cet été, la FTC a ainsi dû suspendre sa procédure pour bloquer l'acquisition d'Activision Blizzard (jeux vidéo) par Microsoft, après une série de revers judiciaires.

Lina Khan, présidente de la FTC depuis 2021, s'est fait connaître quand elle était encore étudiante, avec un article intitulé "Le paradoxe antitrust d'Amazon", publié en 2017 dans la revue de droit de l'université de Yale.

Elle y estimait que l'arsenal législatif américain était insuffisant pour lutter contre les pratiques monopolistiques de groupes comme Amazon.

En juin 2021, l'entreprise avait soumis une réclamation à la FTC, accusant sa dirigeante de manque d'impartialité.

Mais cela n'a pas empêché l'agence fédérale d'avancer sur plusieurs fronts.

En juin dernier, la FTC a porté plainte contre Amazon pour avoir "piégé des consommateurs" avec son abonnement Prime, qui se renouvelle automatiquement et est "compliqué" à résilier.

L'institution a aussi attaqué le groupe sur le respect de la confidentialité des données. En mai dernier, Amazon a accepté de payer plus de 30 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites contre Ring et Alexa (sonnettes et enceintes connectées, caméras de sécurité), deux gammes de produits qui collectent de nombreuses informations sur leurs utilisateurs.


Amazon: le chiffre d'affaires a dépassé les 10 milliards d'euros en France en 2022

Un camion arborant le logo Amazon Prime traverse un quartier de Torrance, en Californie, le 12 septembre 2023 (Photo de Patrick T. Fallon / AFP).
Un camion arborant le logo Amazon Prime traverse un quartier de Torrance, en Californie, le 12 septembre 2023 (Photo de Patrick T. Fallon / AFP).
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  • Le groupe communique chaque année depuis 2018 sur les «prélèvements obligatoires correspondant» à ses activités en France
  • Frédéric Duval a déclaré qu'1,7 milliard d'euros de prélèvements obligatoires liés aux activités d'Amazon en France avait été versé, contre un milliard en 2021

PARIS: Le géant américain Amazon a réalisé 10,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France en 2022, en croissance de plus de 16%, avec une "contribution fiscale totale de 1,7 milliard d'euros", a-t-il annoncé mardi, sans dévoiler le montant exact de l'impôt sur les sociétés.

"La contribution fiscale des sociétés va bien au-delà de l'impôt sur les sociétés", s'est défendu mardi devant la presse le directeur général d'Amazon France Frédéric Duval.

Le groupe communique chaque année depuis 2018 sur les "prélèvements obligatoires correspondant" à ses activités en France.

Pour 2022, il revendique 580 millions d'euros de prélèvements directs, comptabilisant ainsi l'impôt sur les sociétés, les cotisations patronales, et les impôts locaux, contre 470 millions un an plus tôt.

Frédéric Duval a déclaré qu'1,7 milliard d'euros de prélèvements obligatoires liés aux activités d'Amazon en France avait été versé, contre un milliard en 2021, un chiffre prenant par exemple en compte les impôts des vendeurs tiers ou des sous-traitants, ainsi que les charges sociales et la TVA.

Concernant le chiffre d'affaires réalisé en France, de 10,5 milliards d'euros contre 9 milliards un an plus tôt, il ne doit pas être confondu avec le volume d'affaires (sur lequel la société n'a pas communiqué) qui correspond à l'ensemble des ventes réalisées en France par le groupe.

Le chiffre d'affaires correspond aux ventes réalisées par le groupe en propre, par les commissions qu'il prend sur les ventes réalisées par des tiers sur sa place de marché en ligne et par son activité de cloud (Amazon Web Services).

"Plus de 16 000 TPE et PME" françaises (très petites, petites et moyennes entreprises) vendent sur sa place de marché en tant que vendeurs tiers, a chiffré Amazon mardi.

Frédéric Duval a en outre indiqué que le groupe employait actuellement plus de 20 000 personnes sur le territoire national et qu'il avait investi plus de 20 milliards d'euros dans ses activités en France depuis 2010.


Carburants: E.Leclerc va vendre «à prix coûtant tous les jours» dès vendredi

Le président du comité stratégique du groupe de distribution E.Leclerc Michel-Edouard Leclerc a annoncé qu'«à partir du 29 septembre, les 750 stations-service des hypermarchés Leclerc vendraient quotidiennement l'essence +à prix coûtant+» (Photo, AFP).
Le président du comité stratégique du groupe de distribution E.Leclerc Michel-Edouard Leclerc a annoncé qu'«à partir du 29 septembre, les 750 stations-service des hypermarchés Leclerc vendraient quotidiennement l'essence +à prix coûtant+» (Photo, AFP).
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  • Emmanuel Macron a acté dimanche l'abandon de l'idée de vente à perte, rejetée par l'ensemble des distributeurs et a chargé sa Première ministre de réunir les représentants de la filière
  • Michel-Edouard Leclerc précise que «cette initiative Leclerc, construite pour durer, devrait être réévaluée ou adaptée pour tenir compte des conditions d'approvisionnement et de l'implication attendue des pétroliers»

PARIS: L'enseigne E.Leclerc a annoncé mardi qu'elle proposerait dès vendredi dans 750 stations-service de "l'essence à prix coûtant tous les jours", quelques heures avant une réunion à Matignon avec les distributeurs de carburants pour les convaincre de "prendre leur part".

Emmanuel Macron a acté dimanche l'abandon de l'idée de vente à perte, rejetée par l'ensemble des distributeurs et a chargé sa Première ministre de réunir les représentants de la filière.

Elisabeth Borne accueillera ainsi mardi à 17H30 distributeurs, raffineurs, et fédérations professionnelles pour "veiller à la modération des marges" et "demander de multiplier les opérations prix coûtant, sans exclure de légiférer le cas échéant". "Chacun doit prendre sa part", a-t-elle insisté.

Sur Twitter, le président du comité stratégique du groupe de distribution E.Leclerc Michel-Edouard Leclerc a annoncé à la mi-journée qu'"à partir du 29 septembre, les 750 stations-service des hypermarchés Leclerc vendraient quotidiennement l'essence +à prix coûtant+. Cela veut clairement dire sans profit et tous les jours, pas seulement les week-ends comme lors de nos opérations précédentes", a-t-il souligné.

"C'est une réponse positive à l'appel du Président enjoignant à chaque acteur de la filière de proposer des rabais ou des prix plus bas", écrit-il, évoquant aussi "un acte de solidarité à l'égard de tous les clients effrayés par les hausses et dont le pouvoir d'achat est très impacté".

Michel-Edouard Leclerc précise que "cette initiative Leclerc, construite pour durer, devrait être réévaluée ou adaptée pour tenir compte des conditions d'approvisionnement et de l'implication attendue des pétroliers".

Plus tôt dans la matinée, le patron de Système U Dominique Schelcher avait confirmé sur BFMTV-RMC qu'il procèderait par "opérations": "Cela ne peut pas être du prix coûtant permanent", avait-il précisé concernant son enseigne, évoquant des "marges faibles, 2 centimes en moyenne au litre".