Cours du dirham: Google affiche une dévaluation imaginaire

Un Bitcoin posé sur divers billets de banque (Photo, AFP).
Un Bitcoin posé sur divers billets de banque (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Cours du dirham: Google affiche une dévaluation imaginaire

  • Google a affiché un nouveau cours du dirham qui impliquait une forte décote par rapport à l’euro
  • La rumeur d'un élargissement des bandes de fluctuation ou d'une dévaluation du dirham a immédiatement circulé sur les réseaux sociaux

CASABLANCA: La panique s'est répandue comme une traînée de poudre ce mercredi, lorsque certains géants du numérique, comme Google, ont affiché un nouveau cours du dirham qui impliquait une forte décote par rapport à l’euro.

La rumeur d'un élargissement des bandes de fluctuation ou d'une dévaluation du dirham a immédiatement circulé, suscitant l'inquiétude parmi les opérateurs économiques. 

ds
Alors que BAM a démenti la rumeur sur une dévaluation du dirham, la plateforme de Google affiche un taux de change erroné (Photo, Capture d'écran Google).

Plusieurs plateformes et autres sites d’informations spécialisés utilisant les algorithmes de Google affichaient également un taux de change contesté par la seule référence fiable relativement à l’évolution du cours du dirham qui affiche le cours habituel.

ds
Le site d'information spécialisé affiche un cours Euro/Dirham identique au taux affiche par l'algorithme de google le 18 janvier 2023 (Photo, Capture d'écran Boursorama).

Réaction de la banque centrale

En réponse à la panique qui s’est emparée de certains investisseurs, Bank Al-Maghrib a rapidement publié un démenti officiel, assurant que le cours de change de référence pour la journée du 18 janvier 2023 s'est établi à près de 11 dirhams pour un euro, et que la seule source fiable pour les cours de change du dirham est leur propre portail ainsi que Bloomberg et Refinitiv pendant les heures d'ouverture du marché de change marocain.

Le communiqué insiste sur la crédibilité de la source et partage le lien permettant de suivre l’évolution «du cours de change de l'euro face au dirham à travers le lien suivant: https://www.bkam.ma/Marches/Principaux-indicateurs/Marche-des-changes/Cours-de-change/Cours-de-reference»

Parité dirhams/euro

Le cours du dirham par rapport à l'euro a connu une volatilité modérée durant la dernière décennie. En faisant l’inventaire de toutes les données disponibles répertoriées sur le site de la banque centrale, l’on constate que le taux de change a varié entre 10 et 12 dirhams pour un euro de 2013 à 2023. En effet, Banque Al-Maghrib a maintenu le taux de change relativement stable, en sollicitant les réserves en devises pour intervenir sur le marché des changes afin d'éviter les fluctuations importantes conformément aux directives de politique monétaires relevant de ses statuts.

De la viralité de la fausse nouvelle 

Selon une étude de l'équipe de chercheurs du MIT publiée en 2018 dans la revue Science, les fake news se propagent plus rapidement que les informations vérifiées sur les plateformes comme Twitter. D’après les conclusions des chercheurs, les fake news ont été nettement plus virales: 1% d'entre elles a été diffusé auprès de 1 000 à 100 000 personnes en moyenne, tandis que les informations vérifiées ont rarement dépassé une audience de 1 000 personnes. Sachant que ce sont les fausses informations relevant de la sphère politique qui se propagent le plus rapidement parmi les audiences. La sphère financière n’étant, cependant, pas en reste dans le classement par catégorie des fake news les plus virales lorsqu’elles réveillent le spectre, parmi la population, d’une banqueroute générale. 

 


Plus optimiste sur l'économie mondiale, l'OCDE s'inquiète de la «longue route» pour une croissance durable

(De bas en haut, 11L) Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, James Cleverly, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Mathias Cormann, le ministre du Commerce extérieur du Costa Rica, Manuel Tovar, et le ministre néo-zélandais du Commerce, Damien O'Connor, posent avant la conférence de presse de présentation des perspectives économiques mondiales actualisées de l'organisation, à Paris, le 7 juin 2023. (Photo, AFP)
(De bas en haut, 11L) Le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, James Cleverly, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Mathias Cormann, le ministre du Commerce extérieur du Costa Rica, Manuel Tovar, et le ministre néo-zélandais du Commerce, Damien O'Connor, posent avant la conférence de presse de présentation des perspectives économiques mondiales actualisées de l'organisation, à Paris, le 7 juin 2023. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'économie mondiale profite d'une accalmie de l'inflation après une explosion l'an dernier en raison des conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et des produits alimentaires
  • En mai, l'inflation a par exemple nettement ralenti au sein de la zone euro, à 6,1% sur un an. Elle s'est établie aux Etats-Unis à 4,4% en avril, bien en-dessous des niveaux atteints courant 2022

PARIS: Du mieux, mais dans un contexte international très difficile: l'OCDE s'est montrée un peu plus optimiste sur la croissance mondiale dans ses dernières prévisions économiques publiées mercredi, tout en alertant sur la "longue route" avant de profiter d'une reprise durable.

"L'économie mondiale prend un tournant", a commenté Clare Lombardelli, fraîchement nommée cheffe économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques, en préambule d'un rapport sur les perspectives mondiales de l'institution.

Après trois années ponctuées par les crises à répétitions, entre la pandémie et la guerre en Ukraine, l'activité économique montre des signes d'apaisement, symbolisés par la légère hausse de la prévision de croissance mondiale de l'OCDE, attendue pour 2023 à 2,7% contre 2,6% au mois de mars.

D'après ce rapport dévoilé à l'occasion d'une réunion ministérielle annuelle au siège parisien de l'institution internationale, l'économie mondiale profite d'une accalmie de l'inflation après une explosion l'an dernier en raison des conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et des produits alimentaires.

En mai, l'inflation a par exemple nettement ralenti au sein de la zone euro, à 6,1% sur un an. Elle s'est établie aux Etats-Unis à 4,4% en avril, bien en-dessous des niveaux atteints courant 2022.

Ce ralentissement signifie que les banques centrales pourraient limiter leurs hausses de taux d'intérêt, de bon augure pour l'accès au crédit des ménages et des entreprises, pour la consommation, et donc pour la croissance.

Le redémarrage récent de l'activité économique chinoise après sa politique draconienne de zéro-Covid apporte aussi un peu d'oxygène à l'économie mondiale, souligne l'OCDE, la croissance en Chine étant attendue cette année à 5,4%, soit une hausse de 0,1 point par rapport aux prévisions de mars, et à 5,1% l'an prochain (+0,2 point).

«Longue route»

L'OCDE prévoit 0,9% de croissance en zone euro cette année, en légère hausse de 0,1 point, grâce notamment à une réévaluation de la croissance du PIB italien à 1,2% (+0,6 point). La croissance française atteindrait 0,8% (+0,1 point) et l'Allemagne est attendue avec une croissance nulle (-0,3 point).

Le Royaume-Uni pourrait quant à lui connaître une croissance de 0,3% cette année là où l'OCDE envisageait précédemment une récession.

Hors d'Europe, le PIB des Etats-Unis devrait croître de 1,6% et celui de l'Inde de 6,0%, des prévisions en hausse dans les deux cas de 0,1 point par rapport à mars.

Malgré les quelques signes encourageants, l'activité économique mondiale "fait face à une longue route à parcourir avant d'atteindre une croissance forte et durable", a tempéré la britannique Clare Lombardelli qui a pris ses fonctions à l'OCDE près d'un an après la nomination de Laurence Boone au gouvernement français.

"La reprise sera plus faible en comparaison avec les standards du passé", souligne-t-elle aussi, notant qu'avec 2,9%, la prévision de croissance mondiale de l'OCDE pour 2024 a été laissée inchangée par rapport à mars.

Parmi les défis cités par l'OCDE figure la persistance de l'inflation hors énergie et produits alimentaires qui "demeure obstinément élevée" et impose aux banques centrales de "maintenir des politiques monétaires restrictives jusqu'à ce qu'il y ait des signes clairs" d'apaisement, relève Mme Lombardelli.

Or des taux d'intérêt élevés empêchent l'économie mondiale de croître plus franchement, en réduisant la distribution de crédits et en encourageant l'épargne plutôt que la consommation.

"La période que nous traversons se caractérise par une croissance lente mais c'est ce que voulaient les décideurs qui ambitionnaient de dissiper les pressions inflationnistes", observe auprès de l'AFP James Pomeroy, économiste au sein d'HSBC.

Selon lui, "nous n'avons pas encore vu partout les effets des hausses de taux d'intérêt sur l'économie", qui pourraient se faire sentir dans les mois à venir dans la zone euro et aux Etats-Unis et peser encore sur la croissance.

Les hausses de taux pèsent aussi fortement sur les finances publiques des Etats en renchérissant le coût de leurs emprunts, ce qui augmente leur dette déjà largement creusée par les crises à répétition.

"Presque tous les pays ont des déficits et un endettement plus élevés qu'avant la pandémie, et beaucoup sont confrontés à des pressions croissantes sur les dépenses publiques liées au vieillissement des populations, à la transition climatique et au fardeau du coût de la dette", relève le rapport qui encourage les Etats à cibler davantage leur soutien budgétaire.


Consommation d'électricité en France: une augmentation massive en perspective

Cette vue générale prise le 25 octobre 2018 montre la Tour EDF (L) et RTE (Réseau Transport Electricité) dans le quartier de La Défense à Nanterre en périphérie de Paris. (AFP)
Cette vue générale prise le 25 octobre 2018 montre la Tour EDF (L) et RTE (Réseau Transport Electricité) dans le quartier de La Défense à Nanterre en périphérie de Paris. (AFP)
Short Url
  • Cette accélération de la consommation va contraindre le pays à doubler sa production d'énergies renouvelables d'ici à 2035, souligne RTE
  • Le rythme de croissance «met en évidence l'ampleur du défi auquel le système électrique est confronté», insiste RTE

PARIS: Y-aura-t-il assez d'électricité pour tout le monde? En France, la consommation d'électrons va augmenter bien plus rapidement que prévu jusqu'à présent pour répondre aux objectifs climatiques européens et aux enjeux de la réindustrialisation, estime le gestionnaire du réseau de haute tension RTE dans un rapport publié mercredi.

Cette accélération de la consommation va contraindre le pays à doubler sa production d'énergies renouvelables d'ici à 2035, souligne RTE dans cette analyse prospective qui doit éclairer le débat public avant la présentation dans les prochains mois de la stratégie énergétique du pays par le gouvernement.

Le gestionnaire s'attend à une consommation annuelle d'électricité en forte hausse, comprise entre 580 et 640 terawattheures en 2035, alors qu'en 2021 il tablait encore sur une consommation de 540 TWh dans un scénario moyen dit de référence, et de 585 TWh en cas de "réindustrialisation profonde" du pays.

En 2022, les Français ont consommé 460 TWh d'électricité.

Les nouvelles prévisions intègrent les bouleversements intervenus depuis deux ans : la publication du programme européen "Fit for 55" qui renforce les obligations de réduction des émissions de CO2 des pays européens (-55% par rapport à 1990) et la guerre en Ukraine.

Celle-ci a mis en évidence la nécessité d'une souveraineté industrielle et d'une relocalisation de la production à mener de pair avec la décarbonation de ces activités. En clair, un besoin urgent et massif d'électricité dans les usines pour remplacer le gaz et le charbon.

De fait, les industries primaires que sont la sidérurgie, les engrais, le ciment ou même la chimie, soutenues par les plans de relance publics, annoncent des investissements de décarbonation impliquant un recours massif à l'électricité. Il s'agit de compenser l'abandon programmé du gaz et du charbon afin de parvenir aux objectifs climatiques de l'accord de Paris (COP21).

Du coup, la croissance de la consommation électrique en France devrait dépasser 10 TWh par an pendant la décennie 2025-2035, un rythme qui "n'a plus été atteint depuis les années 80", estime RTE dans son bilan.

«Ambitieux, mais faisable»

Le rythme de croissance "met en évidence l'ampleur du défi auquel le système électrique est confronté", insiste RTE. Il va falloir produire rapidement plus d'électricité bas-carbone alors même que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035.

"Atteindre d’ici 2035 une production électrique bas-carbone de 600 TWh minimum, et si possible de 650 TWh voire plus de sorte à couvrir le haut de la fourchette des perspectives de consommation électrique, apparaît ambitieux (...) mais faisable", rassure RTE.

Cela va conduire de fait le pays à produire "plus de renouvelables, et plus vite dans les prochaines années", résume Xavier Piechaczyk, président de RTE.

Avec pour objectif d'atteindre au minimum 250 TWh d'ici 2035, contre environ 120 TWh aujourd'hui, soit un doublement de la production, indique le rapport.

"D'ici 2030, l'accroissement des renouvelables passera essentiellement par l'éolien terrestre et le solaire", précise RTE. Entre 2030 et 2025, l'éolien en mer peut prendre le relai "sous réserve que la France parvienne à attribuer massivement des parcs entre aujourd'hui et 2025".

Enfin, au delà de 2035, le renouvellement du parc nucléaire par des EPR2 "peut permettre de poursuivre la croissance de la production" d'électricité bas carbone.

Pour boucler l'équation énergétique, "il faut de l'efficacité, de la sobriété, une production nucléaire la plus disponible possible et beaucoup d'énergies renouvelables supplémentaires", ajoute M. Piechaczyk.

La sobriété, et toutes les formes d'économie d'énergie, présentée comme une option dans le précédent rapport de 2021, "n'est plus une option, c'est ce qui est nouveau", ajoute-t-il.

"Nos objectifs sont de plus en plus proches, il faut donc agir très vite", renchérit Thomas Veyrenc directeur exécutif de RTE. Selon lui, "viser moins de 250 Twh de renouvelables en 2035, ce serait prendre un gros risque sur la trajectoire (climatique) à moyen terme".


Protection des données des mineurs: amende de 20 millions de dollars pour Microsoft

Microsoft va devoir payer 20 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites de l'agence américaine de protection des consommateurs (FTC) pour avoir récolté des données personnelles de mineurs, sans le consentement des parents. (AFP)
Microsoft va devoir payer 20 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites de l'agence américaine de protection des consommateurs (FTC) pour avoir récolté des données personnelles de mineurs, sans le consentement des parents. (AFP)
Short Url
  • La FTC reproche à Microsoft d'avoir collecté les données personnelles d'enfants de moins de 13 ans qui se sont inscrits sur la plateforme de jeux, sans informer leurs parents, et de les avoir conservées
  • Un porte-parole de Microsoft a indiqué que Xbox «s'engageait à se conformer à la décision» du FTC et qu'il développerait un nouveau système d'identification à destination du jeune public

WASHINGTON: Microsoft va devoir payer 20 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites de l'agence américaine de protection des consommateurs (FTC) pour avoir récolté des données personnelles de mineurs, sans le consentement des parents.

La FTC indique dans un communiqué publié lundi qu'elle reproche à Microsoft d'avoir, entre 2015 et 2020, collecté les données personnelles d'enfants et adolescents de moins de 13 ans, qui se sont inscrits sur la plateforme de jeux en ligne de la console Xbox, sans informer leurs parents, et de les avoir conservées.

Pour créer un compte, l'utilisateur doit fournir nom et prénom, adresse email, et date de naissance.

Microsoft "a enfreint la loi" sur la protection de la vie privée des enfants en ligne, la COPPA, détaille la FTC.

"La décision que nous proposons permet aux parents de protéger plus facilement la confidentialité des données de leurs enfants sur Xbox et limite les informations que Microsoft peut collecter et conserver sur les mineurs", a déclaré Samuel Levine, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC, et cité dans le communiqué.

"Cette action devrait également indiquer très clairement que les avatars, les données biométriques et les informations sur la santé des enfants ne sont pas exemptés" de la loi sur la protection de la vie privée des mineurs.

La décision doit être approuvée par un tribunal fédéral avant de pouvoir entrer en vigueur.

"Microsoft devra prendre plusieurs mesures pour renforcer la protection de la vie privée des enfants utilisateurs de son système Xbox", souligne la FTC dans son communiqué.

Dans le cadre de la loi COPPA, les services en ligne et sites web destinés aux enfants de moins de 13 ans ont l'obligation d'informer les parents des informations personnelles qu'ils collectent et d'obtenir un consentement parental.

Un porte-parole de Microsoft, interrogé par l'AFP, a indiqué que Xbox "s'engageait à se conformer à la décision" du FTC et qu'il développerait un nouveau système d'identification à destination du jeune public.