Davos: comment parvenir à concrétiser le siècle de l'Afrique?

Le panel intitulé «Realizing Africa’s Century», au Forum économique mondial. (Photo, WEF)
Le panel intitulé «Realizing Africa’s Century», au Forum économique mondial. (Photo, WEF)
La Première ministre tunisienne, Najla Bouden. (Photo, WEF)
La Première ministre tunisienne, Najla Bouden. (Photo, WEF)
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Davos: comment parvenir à concrétiser le siècle de l'Afrique?

  • L'Afrique est le continent le plus jeune et celui qui connaît actuellement la croissance la plus rapide
  • En l’état actuel des choses, l’intégration commerciale en Afrique est de 2% dans les échanges commerciaux à l'échelle du Maghreb, ont noté les participants au panel

PARIS: Continent le plus prometteur à l’échelle de la planète, mais qui n’a pas encore toutes les cartes en main pour concrétiser son avenir, l'Afrique est le continent le plus jeune et celui qui connaît actuellement la croissance la plus rapide.

Ce n’est pas un détail: ce continent détient à lui seul 65% des terres arables non cultivées restantes dans le monde. Il possède par ailleurs un vaste potentiel d'énergie renouvelable et une abondance de minéraux essentiels à la transition énergétique.

Lors d’une session développée en collaboration avec la South African Broadcasting Corporation (SABC) et consacrée à l’avenir de l'Afrique, les participants ont cherché à mettre en relief comment les dirigeants africains peuvent tirer le meilleur parti de cette opportunité qui leur est donnée.

Les participants à la session

Mohamed Bazoum, président de la république du Niger

Najla Bouden, Première ministre de Tunisie

Alain Berset, président de la Confédération suisse 2023 et conseiller fédéral de l'intérieur

Winnie Byanyima, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice exécutive du Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida), Genève

Mostafa Terrab, PDG du groupe OCP, Maroc

Imtiaz Patel, président du groupe MultiChoice

En l’état actuel des choses, l’intégration commerciale en Afrique est de 2% dans les échanges commerciaux à l'échelle du Maghreb, ont noté les participants au panel.

Pour la Première ministre tunisienne, Najla Bouden, il est temps que l’Afrique prenne en charge, dans un contexte de crise multidimensionnelle, la pauvreté, le terrorisme et le changement climatique. Pour cela, il est essentiel de mettre en place plusieurs priorités. Tout d’abord, il est nécessaire d’investir dans la jeunesse et les femmes d’Afrique; il faut également stimuler les start-up, trouver le bon mix énergétique, et dynamiser la connectivité digitale à travers l’ensemble du continent.

Enfin, une coopération Sud-Sud triangulaire doit être instaurée.

Au sujet du Printemps arabe en Tunisie, la Première ministre affirme que la transition démocratique dans son pays «n’est pas en péril», mais que «la résistance de changement est toujours là», ajoutant: «Il y aura un changement de paradigme.»

Pour le président du groupe MultiChoice, Imtiaz Patel, l'Afrique «n'est pas un continent facile». En effet, «il faut s'y engager pour le long terme, être résolu, déterminé, et rendre à l'Afrique ce qu'elle nous donne».

Au sujet de la crise économique que traverse le continent, Alain Berset, président de la Confédération suisse 2023 et conseiller fédéral de l'intérieur, estime pour sa part que «la crise de la dette étouffe l'Afrique» et qu’il est indispensable de la «résoudre».

Les participants notent également que les pays d’Afrique du Nord sont faiblement ouverts au commerce international. Leurs affaires se caractérisent par leur forte concentration géographique et leur faible diversification de produits. 

Cette région constitue une illustration extrême du déficit d’intégration et de la faiblesse du commerce intrazone, secteur dans lequel, à l'échelle du Maghreb, l'intégration de l'Afrique est de 2%.

Prenant l’exemple du Maroc, les participants relèvent que ce pays a d'abord voulu se tourner vers l'Union européenne en demandant à cette organisation son adhésion, qui a été rejetée en octobre 1987. Puis le royaume chérifien s'est tourné vers l'Afrique en 2017, réussissant son intégration.

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a ainsi offert au Maroc une opportunité supplémentaire de croissance et de prospérité.

EN BREF

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour la région.

En outre, la zone de libre-échange a offert l’occasion d’accélérer le commerce intra-africain et de faire du commerce un moteur de croissance et de développement durable plus efficace.

Aujourd’hui, le Maroc récolte les fruits de cette intégration.

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com