Davos: l’instabilité géopolitique augmente le risque d’une «cyberattaque catastrophique»

Malgré les défis, les organisations améliorent la cyberrésilience, l’une des principales priorités du centre pour la cybersécurité du Forum économique mondial. (Photo, AN)
Malgré les défis, les organisations améliorent la cyberrésilience, l’une des principales priorités du centre pour la cybersécurité du Forum économique mondial. (Photo, AN)
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Davos: l’instabilité géopolitique augmente le risque d’une «cyberattaque catastrophique»

  • Plus de 93% des experts en cybersécurité et 86% des chefs d’entreprise interrogés dans le cadre du rapport estiment qu’«un cyberévénement catastrophique de grande envergure est probable dans les deux prochaines années»
  • La cybersécurité influence également les décisions stratégiques des entreprises; en effet, 50% des participants à l’étude déclarent en tenir compte lorsqu’ils évaluent dans quels pays investir et faire des affaires

DAVOS: Le risque de cyberattaques catastrophiques monte en flèche en raison de l’instabilité géopolitique: c’est ce qu’indique un rapport publié mercredi lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos.

Plus de 93% des experts en cybersécurité et 86% des chefs d’entreprise interrogés dans le cadre du rapport estiment qu’«un cyberévénement catastrophique de grande envergure est probable dans les deux prochaines années» et qu’un manque critique de compétences menace les sociétés ainsi que les infrastructures clés.

L’édition 2023 du rapport intitulé «Global Cybersecurity Outlook» se base sur des sondages, des ateliers et des entretiens réalisés avec plus de trois cents experts et cadres supérieurs. La moitié des entreprises interrogées ont déclaré que le paysage actuel les oblige à réévaluer les pays dans lesquels elles font des affaires.

Malgré les défis, les organisations améliorent la cyberrésilience, l’une des principales priorités du centre pour la cybersécurité du Forum économique mondial.

Le rapport indique que la sensibilisation et la préparation aideraient les organisations à équilibrer la valeur des nouvelles technologies par rapport au cyberrisque qui les accompagne.

Il souligne la nécessité de remédier à la pénurie de talents et d’experts. 34% des experts en cybersécurité affirment que certaines compétences font défaut au sein de leur équipe, tandis que 14% soutiennent qu’ils manquent de compétences essentielles.

Le problème est plus prononcé dans des secteurs clés, comme les services publics énergétiques, où près de 25% des experts en cybersécurité interrogés rapportent qu’ils ne disposent pas des compétences nécessaires pour protéger les activités de leur organisation.

Selon l’édition 2023 du rapport Global Cybersecurity Outlook, qui a été rédigé en collaboration avec Accenture, il est nécessaire d’élargir le vivier de talents en cybersécurité pour résoudre ce problème.

Plusieurs programmes de compétences en cybersécurité efficaces sont en cours de réalisation dans le monde, mais beaucoup d’entre eux ont du mal à être déployés à grande échelle. Une plus importante collaboration interprofessionnelle et des partenariats public-privé sont nécessaires pour surmonter ce défi.

La géopolitique remodèle l’environnement juridique, réglementaire et technologique. «Alors que l’instabilité mondiale augmente le cyberrisque, ce rapport appelle à mettre de nouveau l’accent sur la coopération», souligne Jeremy Jurgens, directeur général du Forum économique mondial.

«Tous les acteurs des secteurs public et privé qui sont responsables de notre infrastructure numérique commune doivent travailler ensemble pour renforcer la sécurité, la résilience et la confiance», ajoute-t-il.

Un communiqué de presse du Forum économique mondial, qui accompagnait le lancement de ce rapport, a mis en évidence les opinions de personnalités de premier plan de l’industrie sur un large éventail de sujets.

«L’étude montre que les chefs d’entreprise sont désormais davantage conscients des cyberrisques que courent leurs sociétés. Cependant, il est nécessaire d’aller plus loin pour évaluer le risque commercial et le traduire en différentes étapes à mettre en place dans l’ensemble de l’organisation», déclare Paolo Dal Cin, responsable d’Accenture Security au niveau mondial.

«La cyberrésilience à long terme nécessite un effort d’équipe étroitement coordonné au sein de la haute direction pour obtenir une vision plus claire des cyberrisques afin que la sécurité soit intégrée dans toutes les priorités stratégiques de l’entreprise et que le noyau numérique soit protégé. Alors que notre monde se développe en étant numériquement connecté, il est temps désormais de créer des entreprises cyberrésilientes à destination des clients, des employés et des partenaires de la chaîne d’approvisionnement.»

Commentant le manque de compétences, Ken Xie, président du conseil d’administration et PDG de Fortinet, note pour sa part que «le paysage des menaces continue de s’étendre et d’évoluer, avec des cyberadversaires qui ciblent des organisations de toutes tailles, dans tous les milieux et au sein de toutes industries à travers le monde».

Il poursuit en ces termes: «La perturbation des opérations ou des services et la compromission des données en raison de cyberattaques dans le contexte d’un déficit mondial de compétences mettent chaque individu, chaque organisation et même chaque nation en danger. Lorsque nous travaillons ensemble pour favoriser les meilleures pratiques, nous constatons de plus grands progrès dans la lutte contre la cybercriminalité.»

«Le partage de données et les partenariats mondiaux de confiance peuvent donner lieu à des réponses plus efficaces et aider à mieux prévoir les stratégies d’attaque futures pour dissuader l’adversaire.»

Les dirigeants sont désormais plus susceptibles qu’il y a un an de considérer les lois sur la confidentialité des données et les réglementations en matière de cybersécurité comme un outil efficace pour réduire les cyberrisques dans un secteur. Mais la rapidité est clairement un problème.

Au sujet de la réglementation, Hoda al-Khzaimi, directrice du Centre pour la cybersécurité et fondatrice d’Emartsec à l’université de New York Abu Dhabi, affirme: «La normalisation peut prendre dix-huit mois, mais une cyberattaque ne prend que quelques secondes. La vitesse à laquelle les technologies émergentes sont mises en œuvre dépasse souvent notre capacité à mettre en place des mesures de sécurité. Pour que les organisations soient cyberrésilientes, nous devons aller au-delà de la simple conformité aux réglementations.»

Insistant sur l’importance d’investir dans la cybersécurité, Nikesh Arora, PDG et président de Palo Alto Networks, déclare: «Les cyberattaquants ne se contentent pas des défis macroéconomiques; elles mettent les bouchées doubles. Il n’est de chemin vers le succès qui ne soit fortement guidé par l’intelligence artificielle et l’automatisation.»

«Alors que les entreprises accélèrent leur parcours de transition numérique, le moment est venu de réinventer et d’investir dans les architectures de cybersécurité – les plates-formes intelligentes. Les conseils d’administration et les hautes directions doivent adopter une stratégie dans laquelle la cybersécurité est profondément intégrée à l’ensemble de l’entreprise, des activités à l’innovation. Ce n’est qu’à ce moment-là que les organisations pourront créer un état de résilience qui favorise des résultats commerciaux stratégiques au lieu de les entraver.»

Selon l’édition 2023 du rapport Global Cybersecurity Outlook, il existe un défi persistant et délicat: celui de déterminer le prix de la cybersécurité. Une personne qui a participé au sondage estime que «les membres du conseil d’administration sont intéressés par les risques, les possibilités et les investissements en termes de coût».

«Nous devons être en mesure de mieux répondre aux questions suivantes: quel est le rendement? Comment puis-je savoir s’il s’agit d’un bon investissement parmi toutes les choses dans lesquelles je pourrais potentiellement investir? Comment pouvons-nous améliorer la mise en place de mesures efficaces afin d’aider les conseils à prendre des décisions en meilleure connaissance de cause?»

La cybersécurité influence également les décisions stratégiques des entreprises. 50% des individus qui ont participé à l’étude admettent qu’ils en tiennent compte lorsqu’ils se demandent dans quels pays investir et faire des affaires.

Par rapport à l’année dernière, le rapport révèle que les dirigeants au niveau du conseil d’administration sont plus susceptibles de donner la priorité au cyberrisque et sont davantage conscients du rôle qu’ils doivent jouer pour y faire face. Cela conduit à une interaction accrue avec les leaders de la cybersécurité dans la mesure où «les cyberleaders, les chefs d’entreprise et les conseils d’administration communiquent désormais plus directement et plus souvent». Toutefois, l’une des difficultés réside dans le fait qu’ils «ne parlent toujours pas la même langue».

Trop souvent, selon le rapport, lorsque les responsables de la sécurité et les chefs d’entreprise discutent de la cybersécurité, les formes en évolution rapide des cyberrisques perdent leur sens. Les responsables de la sécurité de l’information ne réussissent pas à transformer les données complexes qu’ils ont recueillies – sur les situations à risque, les auteurs des menaces, la cartographie des campagnes criminelles – en récit accessible qui se traduirait par des mesures d’atténuation spécifiques au sein de leurs organisations.

Ils doivent plutôt raconter des histoires qui correspondent à leurs priorités commerciales et entrepreneuriales. «Les conseils d’administration doivent se voir proposer un dispositif de cybersécurité qui réponde aux attentes des clients et des autorités et qui contribue à relever les défis de l’écosystème sectoriel», indique Christophe Blassiau, vice-président de la cybersécurité et directeur mondial de la sécurité de l’information chez Schneider Electric.

Malgré l’importance de ce défi, le rapport Global Cybersecurity Outlook de 2023 rapporte que le problème de déconnexion entre les responsables de la cybersécurité et les dirigeants d’entreprise commence à être résolu. Les deux parties perçoivent de plus en plus le degré élevé d’exposition au risque et elles allouent davantage de ressources afin de coordonner les réponses de manière efficace, conclut-il, ajoutant que, aujourd’hui, la priorité est la rapidité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.


Les bénéfices du CAC 40 en baisse sur fond de guerre commerciale

Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
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  • Les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale
  • Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros

PARIS: Automobile et luxe à la peine, aérien, défense et industrie en progression: les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale, d'après un décompte réalisé jeudi par l'AFP.

Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros, en baisse de 32% par rapport au premier semestre 2024 pour ces mêmes entreprises.

Cette somme des bénéfices nets part du groupe ne prend pas en compte d'éventuels résultats ajustés publiés par les entreprises et exclut Pernod Ricard, dont l'exercice comptable est décalé et donc pas comparable.

Le chiffre d'affaires cumulé est de 725 milliards d'euros, en légère baisse de près de 2%.

La première moitié de 2025 a été marquée par l'incertitude sur les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits européens, et a vu l'euro s'apprécier fortement par rapport à plusieurs devises, notamment face au dollar.

"C'est plutôt l'incertitude qui a pesé" avec le risque "qu'il y ait une guerre commerciale", souligne auprès de l'AFP Lionel Melka, gérant à Swann Capital.

Mais "globalement, (...) les résultats sont plutôt solides", avec, d'un côté, "les secteurs où les attentes étaient basses" comme le luxe ou la consommation, et, de l'autre, "les secteurs qui vont bien — défense, banque — là c'est bon comme prévu".

- Les banques résilientes -

Ce semestre "reste décevant", notamment en comparaison avec la situation américaine, juge pour sa part Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM: "il y a ce décrochage français et européen qui est perceptible".

D'autre part, "en début d'année, vous aviez un enthousiasme qui était indéniablement exagéré sur les actions européennes. (...) La réalité c'est qu'on n'est pas sur une période de résultats qui est mirobolante", ajoute-t-il.

Les entreprises de l'aérien et de la défense tirent leur épingle du jeu, portées par les tensions géopolitiques: Airbus a vu ses bénéfices bondir de 85%, Safran de 11%.

Les banques s'en sortent bien également et "sont sur des bonnes dynamiques depuis déjà deux, trois ans", relève Christopher Dembik.

Ensemble, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale réalisent au total 13,5 milliards d'euros de bénéfices, une hausse de 12%.

En face, le secteur automobile se casse la figure. Renault, notamment, enregistre une lourde perte de plus de 11,2 milliards d'euros, due à l'évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats.

Son concurrent Stellantis a lui publié une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre et son nouveau directeur général, l'Italien Antonio Filosa, a prévenu qu'il faudrait prendre des "décisions difficiles" pour "accélérer" fin 2025.

Le luxe a également souffert, avec un bénéfice net en chute de 46% pour Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, ...) et de 22% pour LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...).

Le plus gros bénéfice revient d'ailleurs à BNP Paribas, qui vole la vedette à TotalEnergies et LVMH, duo en tête au premier semestre 2024.

- Risque de taux de change -

L'incertitude reste forte pour les troisième et quatrième trimestres, en raison notamment de la force de l'euro qui devrait peser sur les entreprises françaises.

Christopher Dembik table plutôt sur "un risque de taux de change, qu'un risque de droits de douane", et cela "va beaucoup plus se matérialiser dans les résultats à venir", dans les investissements, les importations, etc.

Concernant les droits de douane, malgré les questions en suspens, les entreprises avaient anticipé, "on savait que ce serait un tarif douanier important, donc elles avaient quand même prévu les choses", ajoute l'analyste.

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont mis fin à l'attente dimanche, en annonçant un accord prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%.


Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %

La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
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  • Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril
  • Le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier

RIYAD : Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril, soulignant la vigueur du secteur hors pétrole et la levée attendue des coupes de production de l’OPEP+.

Dans sa dernière mise à jour du World Economic Outlook, le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier. La croissance du Royaume devrait ainsi dépasser la moyenne mondiale (3 %) l’an prochain, se hissant au-dessus de celle de la plupart des pays du Golfe voisins.

À moyen terme, le FMI anticipe une hausse de la croissance à 3,9 % en 2026, avant une stabilisation autour de 3,5 %.

Le PIB hors pétrole est estimé en croissance de 3,4 % en 2025, légèrement en retrait par rapport aux 4,2 % enregistrés en 2024. Toutefois, les perspectives à moyen terme restent solides, avec une progression approchant 4 % en 2027, pour atteindre environ 3,5 % à la fin de la décennie.

Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées : le taux de chômage des Saoudiens a atteint un niveau record de 7 % en 2024, selon le FMI.

L’inflation demeure maîtrisée—le taux global devrait rester proche de 2 %, grâce à l’ancrage au dollar et au cadre des subventions en vigueur.

Sur le plan budgétaire, le FMI estime que l’augmentation des dépenses publiques en 2025—entraînant un déficit plus élevé que prévu—reste justifiée. Il met en garde contre de nouvelles coupes liées à la baisse des prix du pétrole, qui risqueraient de peser sur la croissance en rendant la politique budgétaire procyclique.

Le Fonds recommande une consolidation budgétaire progressive à moyen terme, notamment via l’augmentation des recettes non pétrolières, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des dépenses publiques.

Malgré certaines pressions liées à la forte croissance du crédit et aux coûts de financement, le secteur bancaire saoudien demeure résilient, selon le FMI. La Banque centrale saoudienne a introduit un coussin de capital contracyclique et continue de renforcer le cadre réglementaire.

Le rapport souligne l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour soutenir la diversification de l’économie hors pétrole. Il appelle à avancer sur la gouvernance, le développement du capital humain, l’accès aux services financiers, la numérisation et le développement des marchés de capitaux — indépendamment des fluctuations des prix du pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com