Foot: Statu quo à la FFF, malgré l'enquête visant Le Graët

Le président de la Fédération française de football Noel Le Graet, à Paris le 8 mars 2021 (Photo, AFP).
Le président de la Fédération française de football Noel Le Graet, à Paris le 8 mars 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Foot: Statu quo à la FFF, malgré l'enquête visant Le Graët

  • Noël Le Graët, mis en retrait de ses fonctions, il est toujours accroché à son poste malgré une enquête le visant pour harcèlement moral et sexuel
  • Le rapport provisoire de l'IGESR est attendu en principe le 30 janvier

PARIS: La Fédération française de football (FFF) a temporisé jeudi sur le sort de son président Noël Le Graët, mis en retrait de ses fonctions mais toujours accroché à son poste malgré une enquête le visant pour harcèlement moral et sexuel.

Réuni jeudi matin en visioconférence sans son patron de 81 ans, le comité exécutif de l'instance "a pris acte de la décision (lundi) du parquet de Paris d'ouvrir une enquête concernant Noël Le Graët", a annoncé la FFF dans un communiqué. Mais "sans plus d'informations à ce stade, et dans le respect de la présomption d'innocence", il a décidé de "reste(r) sur sa position de mise en retrait du président", suppléé par intérim par le vice-président Philippe Diallo, a-t-elle ajouté.

Avant de se prononcer, le Comex attend la communication de l'audit de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), chargée par le ministère des Sports d'éclaircir les dysfonctionnements au sein de l'instance.

Le rapport provisoire de l'IGESR est attendu en principe le 30 janvier. Puis la Fédération aura plusieurs jours pour formuler des observations avant la constitution du rapport définitif. Celui-ci accablera-t-il Noël Le Graët ? L'avenir de l'ancien maire de Guingamp, en poste depuis 2011, risque considérablement d'en dépendre.

"Le Comex se réunira quelques jours après pour se consacrer entièrement aux conséquences de l'audit, ce qui nous mène autour de mi-février", a expliqué à l'AFP Eric Borghini, membre du comité exécutif et président de la Commission fédérale des arbitres.

Enquête et dérapages


Déjà fragilisé par de nombreuses polémiques et pointé du doigt par plusieurs témoignages de femmes l'accusant de comportements sexistes, Noël Le Graët a été contraint de se mettre en retrait la semaine dernière lors d'un Comité exécutif extraordinaire convoqué juste après des déclarations à l'emporte-pièces concernant l'icône du football et du sport français Zinédine Zidane.

Et l'ouverture lundi par le parquet de Paris d'une enquête le visant pour harcèlement moral et sexuel, à la suite d'un signalement effectué par les auditeurs de l'IGESR, a assombri ses perspectives.

La "Fédé", désormais commandée par Philippe Diallo, tente donc de continuer son travail sans Le Graët, parti en congés à La Martinique.

Jeudi, l'instance a notamment avancé sur le dossier de l'arbitrage et décidé de demander à l'Ifab, gardien des règles du jeu, l'autorisation de sonoriser ses arbitres en Ligue 1, à titre expérimental.

Rapidement néanmoins, le dossier de son management va revenir sur la table: la directrice générale Florence Hardouin a en effet été mise à pied et Noël Le Graët, arrivé sur les ruines du fiasco de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, paraît plus que jamais proche de la sortie.

S'il a longtemps été soutenu corps et âme par son comité exécutif - constitué des membres de sa liste pour sa dernière réélection, en 2021 -, ce n'est plus le cas ces dernières semaines. Si aucun membre n'a publiquement appelé à sa démission, plusieurs ont incité "NLG" à lâcher la barre.

Le Graët dément


A l'extérieur de la "3F", le climat est encore plus hostile et les appels à un départ se multiplient.

Mais le patron du football français s'accroche: mardi, il a démenti les accusations, s'en prenant, dans un communiqué transmis à l'AFP, aux fuites organisées "par voie de presse". Il a également égratigné les "interférences et pressions politiques" du gouvernement et notamment de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Si l'ex-président de l'En Avant Guingamp ne se résout pas à passer la main de sa propre initiative, la marge de manœuvre du Comité exécutif restera réduite: le "gouvernement" de la FFF ne peut en effet "qu'inciter" le président à rendre son tablier, explique un des membres, et ne peut pas l'obliger à quitter la scène.

En cas de refus de Le Graët de s'écarter, la grande crainte des élus est surtout de voir l'Assemblée fédérale être convoquée par le quart de ses membres afin de destituer le Comex dans son ensemble.


Attal appelle la Nation à se mobiliser contre la violence des jeunes

Le Premier ministre français Gabriel Attal prononce un discours sur la place de la ville lors d'une visite marquant son 100e jour à Matignon, à Viry-Chatillon, au sud de Paris, le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Gabriel Attal prononce un discours sur la place de la ville lors d'une visite marquant son 100e jour à Matignon, à Viry-Chatillon, au sud de Paris, le 18 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation s'inscrit dans le droit fil de sa déclaration de politique générale
  • Attal a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être «sanctionnés» dans l'obtention de leurs diplômes scolaires

VIRY-CHANTILLON: "Mobilisation générale" et "sursaut d'autorité", Gabriel Attal a promis une réponse rapide de son gouvernement, avant l'été, à l'"addiction à la violence" d'une partie de la jeunesse, lors d'un déplacement dans la ville de Viry-Châtillon (Essonne) pour son centième jour à Matignon.

"C'est cela que nous sommes venus lancer aujourd'hui, depuis Viry-Châtillon: la mobilisation générale de la Nation pour renouer avec ses adolescents, juguler la violence", a déclaré le Premier ministre devant la mairie de cette ville de banlieue parisienne marquée il y a deux semaines par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège.

Dans cette affaire, quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour assassinat. Ils ont tous été placés en détention provisoire.

"Il y a besoin d'un sursaut d'autorité. Nous sommes prêts à le donner", a asséné Gabriel Attal, qui était accompagné des ministres Nicole Belloubet (Éducation) et Éric Dupond-Moretti (Justice), de la ministre déléguée Sarah El Haïry (Enfance, Jeunesse, Familles) et de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté).

"Il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il énuméré, en ciblant également "l'entrisme islamiste qui va croissant".

Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation s'inscrit dans le droit fil de sa déclaration de politique générale. Il était alors revenu sur les émeutes urbaines d'une rare violence qui avaient embrasé des villes et des quartiers au début de l'été 2023.

A cette occasion, il avait déclaré la phrase suivante, restée comme un symbole de ses cent premiers jours à Matignon: "tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter".

Atténuation des excuses de minorité?

Parmi les premières mesures annoncées jeudi pour attaquer "le mal à la racine", le Premier ministre a affirmé: "tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8H00 et 18H00" car "la journée, la place est à l'école, à travailler et à apprendre".

Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et affirmé qu'une commission rendrait d'ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance des jeunes aux écrans, jugés en partie responsables de la "dérive" de certains jeunes.

Gabriel Attal, qui s'est entretenu avant son discours avec les équipes et les bénéficiaires de la MJC de Viry, a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être "sanctionnés" dans l'obtention de leurs diplômes scolaires.

"La condition pour effacer cette mention" serait "la réalisation d'activités d'intérêt général et bien sûr, de se tenir à carreau", a-t-il précisé.

Sur le volet judiciaire, le chef du gouvernement s'est dit prêt à ouvrir le débat sur des "atténuations à l'excuse de minorité" dans les condamnations pénales et sur la possibilité de "mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu'ils aient à répondre de leurs actes immédiatement comme les majeurs".

Le Premier ministre a également abordé la question du fait religieux à l'école.

"Aujourd'hui, soyons francs, de plus en plus souvent, les troubles ou les violences dont nous entendons parler à l'école ont un sous-texte identitaire ou religieux. Je vous le dis, il n'y aura pas de guerre des religions à l'école, car à l'école, la seule règle qui vaut, c'est la laïcité", a-t-il dit.

Interview télévisée 

Gabriel Attal répondait ainsi à une demande d'Emmanuel Macron de lancer une concertation contre le "surgissement de l'ultraviolence" des jeunes.

Le Premier ministre a annoncé se donner "huit semaines" pour faire aboutir ce "travail collectif", avec "un point d'étape central dans quatre semaines".

"La recherche des résultats, c'est ma boussole, mon obsession", a-t-il certifié jeudi matin lors d'une conférence à Paris, organisée par le groupe associatif SOS.

Jeudi soir, le plus jeune Premier ministre de la Ve République, 35 ans, sera ensuite longuement interviewé sur BFMTV, toujours pour marquer ses 100 jours à la tête du gouvernement.

Ceux-ci ont été marqués par plusieurs épreuves, à commencer par la crise des agriculteurs, qui n'est pas encore totalement résolue, ou celle des finances publiques, qui le place sous la menace d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.


D'une rivière alpine au robinet, la précieuse eau des Marseillais

Un employé marche le long des bassins de filtration d'eau du centre de production d'eau potable de Sainte-Marthe à Marseille, dans le sud de la France, le 15 mars 2024. (AFP)
Un employé marche le long des bassins de filtration d'eau du centre de production d'eau potable de Sainte-Marthe à Marseille, dans le sud de la France, le 15 mars 2024. (AFP)
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  • Marseille a la chance de capter son eau dans la tumultueuse rivière Durance. Elle est ensuite acheminée à travers le canal de Marseille, ouvrage achevé en 1849
  • L'objectif était de «profiter de la quantité d'eau amenée par la fonte des neiges, la stocker pour pouvoir ensuite la distribuer via tout un réseau d'infrastructures hydrauliques»

MARSEILLE: Puisant son eau dans les Alpes, Marseille n'a pas à craindre de pénurie à moyen terme de sa ressource, mais tente toutefois de réduire sa consommation, consciente du changement climatique.

Même si, cette année, la situation des nappes phréatiques françaises est "globalement satisfaisante", a souligné cette semaine le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), nombre de collectivités scrutent ces dernières avec attention à chaque sortie d'hiver.

Marseille a elle la chance de capter son eau dans la tumultueuse rivière Durance. Elle est ensuite acheminée à travers le canal de Marseille, ouvrage achevé en 1849.

"Dans notre région méditerranéenne naturellement aride, le lac de Serre-Ponçon dans les Alpes a été conçu dans les années 1950 pour sécuriser la ressource en eau" alors que la Durance "amenait naturellement beaucoup d'eau mais de façon très ponctuelle", plutôt au printemps et à l'automne, explique à l'AFP Philippe Picon, directeur ressource en eau du Syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance (SMAVD).

L'objectif était de "profiter de la quantité d'eau amenée par la fonte des neiges, la stocker pour pouvoir ensuite la distribuer via tout un réseau d'infrastructures hydrauliques pour tous les usages en aval: eau potable, agriculture, activités économiques", poursuit-il.

Dans ces zones des Alpes, "il n'y a pas d'agriculture intensive ni d'industries lourdes" donc même brute, l'eau "ne contient pas de pesticides, pas de nitrates, pas de résidus médicamenteux", se targue Emmanuel Guiol, directeur adjoint des exploitations à la Société des eaux de Marseille (SEM).

"Elle met 24 heures pour arriver" jusqu'ici, développe-t-il en montrant un immense réservoir à ciel ouvert, qui contient un stock d'eau brute de 450 000 m3, l'équivalent de 225 piscines olympiques.


Le Premier ministre français va marquer ses 100 jours par un discours sur l'autorité

Pour son centième jour à Matignon, le Premier ministre français Gabriel Attal prononcera un "discours sur l'autorité au cœur de la République" jeudi à Viry-Châtillon. (AFP).
Pour son centième jour à Matignon, le Premier ministre français Gabriel Attal prononcera un "discours sur l'autorité au cœur de la République" jeudi à Viry-Châtillon. (AFP).
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  • M. Attal, qui sera accompagné notamment des ministres de l'Education Nicole Belloubet et de la Justice Éric Dupond-Moretti échangera auparavant avec les équipes et les bénéficiaires de la Maison des jeunes et de la culture de Viry, selon Matignon
  • Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation entend s'inscrire dans le droit fil de sa déclaration de politique générale

PARIS: Pour son centième jour à Matignon, le Premier ministre français Gabriel Attal prononcera un "discours sur l'autorité au cœur de la République" jeudi à Viry-Châtillon, dans la banlieue sud de Paris, une ville marquée par la mort d'un adolescent de 15 ans, passé à tabac près de son collège.

Dans cette affaire qui a suscité une vive émotion en France, quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour assassinat. Ils ont tous été placés en détention provisoire.

M. Attal, qui sera accompagné notamment des ministres de l'Education Nicole Belloubet et de la Justice Éric Dupond-Moretti échangera auparavant avec les équipes et les bénéficiaires de la Maison des jeunes et de la culture de Viry, selon Matignon.

Un peu plus de trois mois après sa nomination, l'ancien ministre de l'Éducation entend s'inscrire dans le droit fil de sa déclaration de politique générale.

Il était alors revenu sur les émeutes urbaines qui avaient embrasé le pays au début de l'été 2023 après la mort d'un jeune homme, tué par un policier en région parisienne lors d'un contrôle routier.

Alors que "les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays", avec parmi les émeutiers "des jeunes, très jeunes parfois, qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société", "nous devons faire respecter l'autorité partout: dans les classes, dans les familles, dans les rues", expliquait-il le 30 janvier devant l'Assemblée nationale.

Avant de lancer son mot d'ordre "tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter".

En Conseil des ministres mercredi, Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement de se lancer dans une grande concertation pour trouver des solutions au "surgissement de l'ultraviolence", en particulier parmi les plus jeunes. Charge au Premier ministre de lancer cette concertation, avec les groupes parlementaires et différents acteurs, avec l'objectif d'aboutir à un projet de loi avant l'été.

Décisions « difficiles et radicales »

Jeudi soir, le Premier ministre sera ensuite longuement interviewé sur la chaîne de télévision BFMTV, toujours pour marquer ses 100 jours à la tête du gouvernement.

Comme il l'a expliqué lors de son récent déplacement au Canada, M. Attal devrait rappeler sa méthode: faire preuve de "lucidité" et même "reconnaître" ce qui a fonctionné ou pas depuis 2017 puis "prendre des décisions" potentiellement "difficiles et radicales" et "surtout les mettre en œuvre".

Appelé à succéder à Élisabeth Borne le 9 janvier, le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République a déjà connu plusieurs épreuves, à commencer par la crise des agriculteurs, pas encore totalement résolue en dépit de concessions inédites du gouvernement qui ont suscité en retour la colère des organisations écologistes.

La dégradation de la situation budgétaire, avec une première salve de dix milliards d'euros d'économies et un exercice à renouveler avant l'été, promet également de tendre le débat politique, y compris au sein de la majorité. Quant à la droite, elle menace le gouvernement d'une motion de censure sur ce dossier.

Gabriel Attal entend néanmoins poursuivre ses projets de réforme, tout à sa priorité accordée au "travail" et aux "classes moyennes", en projetant notamment de durcir à nouveau les conditions d'indemnisation du chômage.

Dans ce contexte, et à moins de deux mois des élections européennes du 9 juin, la liste du camp présidentiel conduite par Valérie Hayer continue d'être distancée dans les sondages par l'extrême droite. Elle voit même son avance se réduire fortement avec la liste PS-Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann.

Gabriel Attal, présenté dans son camp comme une "arme anti-Bardella" doit-il s'impliquer davantage ? Difficile quand l'idée reste de faire "une campagne européenne, pas un référendum pour ou contre la politique du gouvernement", expliquait récemment une source au sein de l'exécutif.