Les députés réformistes du Liban organisent un sit-in au Parlement pour protester contre l’impasse politique

Cette photo fournie par le bureau de presse du Parlement libanais le 19 janvier 2023 montre les députés libanais Melhem Khalaf (à gauche) et Najat Saliba faisant une déclaration à la presse à la fin d'une session au parlement, dans le centre-ville de Beyrouth. (Photo STRINGER / LEBANESE PARLIAMENT / AFP)
Cette photo fournie par le bureau de presse du Parlement libanais le 19 janvier 2023 montre les députés libanais Melhem Khalaf (à gauche) et Najat Saliba faisant une déclaration à la presse à la fin d'une session au parlement, dans le centre-ville de Beyrouth. (Photo STRINGER / LEBANESE PARLIAMENT / AFP)
Les députés ont été informés que toutes les entrées du Parlement allaient être fermées (AFP).
Les députés ont été informés que toutes les entrées du Parlement allaient être fermées (AFP).
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Publié le Vendredi 20 janvier 2023

Les députés réformistes du Liban organisent un sit-in au Parlement pour protester contre l’impasse politique

  • Ce sit-in intervient après que le Parlement a échoué, pour la onzième fois, à élire un nouveau président pour remplacer Michel Aoun, dont le mandat a pris fin il y a près de trois mois
  • «J’ai honte d’être député au moment où le peuple réclame de la farine, du lait, du pain et de l’électricité»

BEYROUTH: Les députés réformistes ont organisé un sit-in au Parlement libanais jeudi après que celui-ci a échoué, pour la onzième fois, à élire un nouveau président. Ils ont promis de rester jusqu’à ce que l’impasse politique, qui a commencé à la fin du mois d’octobre lorsque le mandat de l’ancien président Michel Aoun a pris fin, soit résolue.

«Ce n’est pas un geste symbolique. Il vise à faire pression pour l’élection d’un président», déclare le député Melhem Khalaf à Arab News. «Nous ne reculerons pas et nous espérons que notre démarche conduira à la mise en œuvre de la Constitution. Il s’agit d’une responsabilité nationale et non d’une responsabilité individuelle.»

«Certains députés indépendants nous ont rejoints et nous resterons au Parlement, bien que nous ayons été informés que le générateur d’électricité allait être coupé.»

«Il est nécessaire de trouver un moyen de mettre en œuvre la Constitution. Que dire aux gens alors que la livre libanaise a atteint 50 000 pour un dollar (1 dollar = 0,92 euro) sur le marché noir aujourd’hui? J’ai honte d’être député au moment où le peuple réclame de la farine, du lait, du pain et de l’électricité.»

M. Khalaf souligne que tous les députés sont responsables du désordre dans le pays et qu’il est de leur devoir de le résoudre. Sami Gemayel, chef du parti Kataëb, était lui aussi parmi les manifestants.

«Nous ne partirons pas. Nous dormirons à l’intérieur du Parlement, même en cas de coupure d’électricité. En réalité, la plupart des gens sont affectés par des coupures de courant», affirme Najat Saliba, une autre députée participant au sit-in.

Les députés ont été informés que toutes les entrées du Parlement allaient être fermées et que l’électricité serait coupée à 14 h 30, heure locale. Après avoir discuté avec le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, et avec le service de sécurité du Parlement, les députés ont obtenu des moyens d'entrer et de sortir du bâtiment et de subvenir à leurs besoins.

Selon les autorités, cent dix députés, sur un total de cent vingt-huit, ont assisté à la séance parlementaire de jeudi, qui était la première de l’année. Lors du vote pour l’élection du nouveau président, trente-sept députés ont déposé des bulletins blancs. Le député Michel Moawad, fondateur et président du parti baptisé «Mouvement pour l’indépendance», a obtenu le plus grand nombre de voix, soit trente-quatre, alors que quatorze députés ont voté pour le parti intitulé «Le nouveau Liban».

Issam Khalifé a reçu sept voix; l’ancien ministre Ziad Baroud, deux; l’ancien député Edward Honein et le militant Miled Bou Malhab, une voix chacun. Le président du Parlement, Nabih Berri, a expulsé Miled Bou Malhab du bâtiment après que ce dernier s’est mis à crier de joie lorsque son nom a été mentionné.

Au total, quinze votes ont été considérés comme nuls. Il s’agissait de bulletins sur lesquels avaient été inscrits des slogans de soutien aux familles des victimes de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, et d’autres sur lesquels il était écrit «Accord», «Dialogue pour le Liban» et «Priorités présidentielles». Sur l’un des bulletins annulés figurait le nom de «Bernie Sanders», ancien candidat du Parti démocrate à la présidence des États-Unis.

Selon un analyste politique, les députés du Courant patriotique libre (CPL) qui, lors des votes précédents, avaient adopté la même position que leurs alliés du Hezbollah en déposant des bulletins blancs, ont cette fois-ci décidé d’écrire «Priorités présidentielles» sur leurs bulletins de vote.

«Après que l’alliance entre les deux partis a été ébranlée, le CPL a décidé de se différencier du Hezbollah par cette phrase», explique l’analyste.

La séance de vote a été levée lorsque M. Berri a annoncé un ajournement avant qu’un deuxième tour de scrutin puisse avoir lieu.

Certains députés réformistes, brandissant des photos des victimes de l’explosion de Beyrouth, se sont opposés à la décision d’ajournement et ils ont demandé la tenue de séances supplémentaires.

Au début de la séance, le député Hadi Aboul Hosn, membre du bloc parlementaire du Rassemblement démocratique, a indiqué que son groupe pourrait boycotter les futures séances si l’impasse politique persistait.

«Nous pourrions être amenés à suspendre notre participation aux prochaines séances. Nous appelons tout le monde, toutes les forces, à délibérer afin de parvenir à une solution», a-t-il déclaré.

Les proches des victimes de l’explosion de Beyrouth ont tenu un rassemblement près du Parlement pour demander la reprise de l’enquête sur l’explosion, interrompue il y a plus d’un an à la suite de procès intentés par des députés actuels et anciens contre le juge d’instruction Tarek Bitar, ce qui a conduit à son dessaisissement. Des députés du Rassemblement démocratique et des Forces libanaises se sont joints aux manifestants.

Après la séance, le candidat à la présidence Michel Moawad a lancé : «Nous ne nous contenterons pas d’un arrangement; nous luttons contre l’asservissement. De nombreuses options se présentent à nous. Que nous gagnions ou que nous perdions la bataille présidentielle, nous ne céderons pas et nous ne ferons pas de compromis.»

«Nous ne pouvons pas continuer sans savoir qui sont les coupables (responsables de l’explosion). Nous sommes prêts à nous tenir aux côtés des familles des victimes et nous soutenons le juge Bitar dans sa recherche de la vérité», indique Georges Adwan, député des Forces libanaises.

Il ajoute qu’un nouveau président doit reconstruire l’État libanais et représenter les opinions de tous les Libanais.

Les familles des personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’explosion de Beyrouth ont également organisé une manifestation près du palais de justice jeudi. Elles ont été rejointes par certains députés du CPL.

Un gouvernement intérimaire est en place depuis la fin du mandat de Michel Aoun il y a près de trois mois, ce qui empêche la mise en œuvre d’une série de réformes économiques destinées à éviter les dépenses inutiles et à lutter contre la corruption généralisée.

En avril dernier, les autorités libanaises ont conclu une entente de principe avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place d’un plan de redressement, conditionné par une série de réformes économiques et de mesures de lutte contre la corruption. L’organisation a critiqué la lenteur des efforts déployés pour répondre à ces exigences.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com