Le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce fier de la jeunesse et des réalisations de son pays

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Publié le Samedi 21 janvier 2023

Le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce fier de la jeunesse et des réalisations de son pays

  • «L'économie marocaine est en pleine forme; nous avons réussi à maintenir nos grands équilibres macroéconomiques, et nos exportations sont en augmentation de 30%»
  • «Le Maroc a une relation très intense avec la plupart des pays du monde»

DAVOS: En marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos, Arab News en français a rencontré le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. Une occasion d’explorer avec ce diplômé de l’École polytechnique fédérale de Zurich les arcanes de l’éclatante santé économique du Maroc, un pays pour lequel l’année 2022 a été une suite de succès, à commencer par la qualification de son équipe nationale en demi-finale de la Coupe du monde de football Qatar 2022, une première historique pour un pays africain et arabe.

Une économie «en pleine forme» malgré la sécheresse et les effets de la guerre d’Ukraine

«L'économie marocaine est en pleine forme !» a répondu M. Mezzour à une question sur la situation économique actuelle du Maroc.: «Nous avons réussi à maintenir nos grands équilibres macroéconomiques. Nos exportations sont en augmentation de 30%, bien que la situation soit inédite. Nous avons fait face à une sécheresse que nous n'avions pas connue depuis quarante ans. Et, bien évidemment, nous avons subi les effets de la crise ukrainienne, notamment avec une inflation exceptionnelle que le monde a dû supporter, en particulier les citoyens».

Le ministre a ajouté: «Alors, nous sommes assez fiers d'avoir gardé cette dynamique économique qui a permis d'augmenter nos exportations et nos investissements. Nous sommes aussi et surtout très fiers d'avoir maintenu l'inflation à un niveau de 6% – alors que dans plusieurs États, elle a été à deux chiffres –, ce qui a permis de préserver le pouvoir d'achat de nos concitoyens», a ajouté le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce.

Tendre la main au voisin «pour le bien-être des deux peuples»

Interrogé sur les relations géopolitiques entre le Maroc et les autres pays, notamment ses voisins, M. Mezzour affirme: «Le Maroc a une relation très intense avec la plupart des pays du monde. Nous avons des liens très importants avec l'Union européenne (UE). Nous sommes l'un des rares États à avoir un accord de libre-échange avec l’UE et en même temps avec les États-Unis et des accords commerciaux avec plus de cent pays. Et nous sommes fortement impliqués pour la réussite de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).»

Pour autant, au sujet de ses relations avec les pays voisins, le ministre reconnaît «des relations un peu particulières, difficiles, avec notre voisin immédiat». «Nous nous en désolons», ajoute-t-il. M. Mezzour précise cependant : «Le roi lui-même nous demande de tendre la main à ce voisin pour que les choses s'améliorent et, nous espérons, dans un avenir proche, pour le bien-être des deux peuples, pour la prospérité des deux économies, que ces relations s'amélioreront.»

L’Arabie saoudite, une «fierté»

Au sujet de l’état des relations économiques et politiques entre le Maroc et l’Arabie saoudite et leurs perspectives en 2023, M. Mezzour affirme que «Les relations avec le royaume d'Arabie saoudite sont exceptionnelles». Faisant part de la fierté du Maroc quant aux réalisations de l’Arabie Saoudite, il détaille «les projets exceptionnels, la Vision 2030 qui positionne le pays dans une transformation permanente avec ses investissements, Neom... On a vu tout ça avec un superbe stand, ici à Davos». Il insiste : «nous sommes fiers de ce que l'Arabie saoudite est en train d'accomplir». «Nous sommes partenaires», ajoute le ministre. «l'Arabie saoudite est un pays frère. Les relations économiques et politiques sont à un niveau exceptionnel.»

Une plate-forme industrielle récente mais «extrêmement moderne»

À la question de la stratégie du Maroc dans les nouvelles technologies et l’industrie informatique, M. Mezzour précise que «la plate-forme industrielle marocaine est assez récente». Il souligne: «Elle est importante, mais assez récente», et ajoute que «l'industrie 4.0 au Maroc est conforme puisque des investissements ont été faits pendant cette période.

Nous avons donc une industrie extrêmement moderne». M. Mezzour se félicite surtout d’une «jeune génération extrêmement innovante qui a accaparé ces outils, outils qui permettent au développement numérique d'être de plus en plus accessible». «On le voit aujourd'hui avec l'intelligence artificielle. Il suffit de poser une question à une application pour régler un problème, avec le code qui est déjà prêt», détaille-t-il, réitérant son sentiment de fierté pour la jeunesse marocaine : «La jeune génération marocaine et ses compétences sont exceptionnelles. Franchement, nous avons vus les jeunes à la Coupe du monde et je les vois tous les jours dans les usines, dans les start-up. Ils sont innovants, ils sont ingénieux, ils sont rigoureux, ils sont motivés et ils ont de plus en plus d'outils pour créer, pour s'épanouir.»

Des valeurs oubliées, ramenées sous les lumières par les Lions de l’Atlas

Sur le bilan tiré par le Maroc de l’arrivée – historique pour un pays arabe et africain – de son équipe de football en demi-finale de la coupe du monde Qatar 2022, M. Mezzour insiste sur les valeurs transmises lors de cette victoire. «L'équipe de football marocaine a montré énormément de choses. Les Marocains étaient très heureux, très fiers, mais le monde entier était fier avec nous. Pourquoi? Parce que c'était de la volonté, de la rigueur, du combat, mais aussi des valeurs. On a vu de jeunes joueurs ensemble, solidaires, des jeunes joueurs aller rendre hommage à leurs parents. Ce sont des valeurs extrêmement importantes pour nous et finalement aussi pour le monde entier, et que l’on semble avoir oubliées. De jeunes joueurs invitant leur maman à danser avec eux sur la pelouse! Une image qui a fait le tour du monde. Le roi les a reçus avec leurs mamans pour les féliciter, ce qui était aussi une image exceptionnelle: rendre hommage au travail des parents qui élèvent des enfants qui ont cette envie, cette volonté, cette rage et cette rigueur. Et nous sommes fiers d'avoir partagé les valeurs de notre pays, les valeurs de notre continent, les valeurs du monde arabe avec le monde entier, pour montrer à quel point elles sont importantes. Je pense que cela a fait du bien au monde entier de retrouver ces valeurs à travers le parcours de notre équipe nationale».

Le Maroc à Davos, un pays qui bénéficie d’une visibilité accrue

Interrogé sur l’importance de la présence du Maroc à Davos, M. Mezzour souligne : «À Davos, comme d'habitude, encore une fois, des relations importantes, des contacts, des projets, mais aussi un élément essentiel: le Maroc, actuellement, a beaucoup plus de visibilité et il est plus connu de la plupart des opérateurs qui ont commencé à comprendre ce qui est en train de se passer dans ce pays via le football, mais aussi à travers le développement économique et industriel.


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
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  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.


Soudan: le chef de l'armée exhorte Trump à mettre fin à la guerre

Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
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  • Abdel Fattah al-Burhane appelle Donald Trump à intervenir pour imposer la paix au Soudan
  • Alors que les violences s’intensifient, les initiatives internationales peinent à avancer

PORT-SOUDAN : Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis avril 2023 contre un groupe paramilitaire rival, a appelé mercredi le président américain Donald Trump à instaurer la paix.

« Le peuple soudanais se tourne désormais vers Washington pour la prochaine étape : s’appuyer sur l’honnêteté du président américain et travailler avec nous — ainsi qu’avec ceux dans la région qui recherchent sincèrement la paix — pour mettre fin à cette guerre », écrit le dirigeant de facto du Soudan dans une tribune publiée dans The Wall Street Journal.

Les tentatives de paix entre Burhane et son ancien adjoint, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, ont échoué à maintes reprises au fil d’un conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et provoqué les pires crises de faim et de déplacement au monde.

Trump s’est intéressé pour la première fois à cette guerre la semaine dernière, promettant d’y mettre fin après avoir été exhorté à s’impliquer par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

« Le consensus parmi les Soudanais est que M. Trump est un dirigeant qui parle directement et agit avec détermination. Beaucoup estiment qu’il a la capacité de s’opposer aux acteurs étrangers qui prolongent notre souffrance », écrit Burhane.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis, aux côtés de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, tentent actuellement de négocier une trêve.

Dans son texte de 1 200 mots publié mercredi, Burhane affirme qu’il s’agit de choisir « entre un État souverain qui tente de protéger ses citoyens et une milice génocidaire déterminée à détruire des communautés ».

Le gouvernement de Burhan est reconnu au niveau international, et en janvier, les États-Unis ont déterminé que la RSF avait commis un génocide dans la région occidentale du Darfour.

Mais ses propres forces ont également été accusées d’exactions depuis le début de la guerre, notamment d’avoir visé des civils et bombardé sans discrimination des zones résidentielles.

Le militaire de carrière, qui avait collaboré avec Dagalo en 2021 pour écarter les civils d’un gouvernement de transition, écrit mercredi : « J’ai longtemps reconnu que les FSR étaient une poudrière. »

Le chef des FSR, Dagalo, dont les combattants avaient été initialement recrutés par Khartoum pour mener ses guerres dans les périphéries du Soudan, était devenu le bras droit de Burhane après le soulèvement de 2018-2019.

Un long conflit de pouvoir, resté latent, a finalement explosé en guerre ouverte le 15 avril 2023.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.