Relance de l’industrie du textile et du cuir: l’État algérien met les bouchées doubles

Usine de production Tayal, une société mixte algéro-turc, implantée dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest de l'Algérie (Photo, Fournie).
Usine de production Tayal, une société mixte algéro-turc, implantée dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest de l'Algérie (Photo, Fournie).
Short Url
Publié le Vendredi 20 janvier 2023

Relance de l’industrie du textile et du cuir: l’État algérien met les bouchées doubles

  • «Notre clientèle s’accroît et, pour répondre à ses attentes, nous aurons besoin d’avoir accès au foncier industriel et de disposer de la matière première locale»
  • Le ministre de l’Industrie a appelé à intensifier les partenariats entre les opérateurs locaux et étrangers afin de créer une véritable industrie dans le pays

PARIS: L’Algérie souhaite relancer l’industrie du textile et du cuir à travers la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie nationale. Lors de la séance plénière au Conseil de la nation, le 29 décembre 2021, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, a affirmé que cette stratégie serait axée, entre autres, sur la relance de la culture du coton, matière indispensable à l’industrie du textile, la création de minizones d’activités et des centres techniques de formation.

Fédérer les opérateurs du secteur

Afin de rassembler les opérateurs de la filière et les associations professionnelles, diverses actions sont menées par le gouvernement, parmi lesquelles l’organisation d’assises dédiées au secteur et la création de clusters. Il en va de même pour la Commission nationale stratégique des industries du textile et du cuir, qui est quant à elle chargée de dresser un état des lieux de la filière et de fédérer les professionnels autour de la création de pôles de production dans les différentes wilayas du pays. Les objectifs de ces assises sont de développer le réseau de la sous-traitance, de réduire la facture des importations et d’assurer la mise en œuvre des contrôles qualité.

Production nationale de l'habillement du groupe public Getex (Photo, Fournie).
Production nationale de l'habillement du groupe public Getex (Photo, Fournie).

De son côté, le ministère de tutelle a fait part de la création de nouvelles entités de production qui seront accompagnées par les institutions publiques et bénéficieront des facilitations accordées par la nouvelle loi sur l’investissement, de la disponibilité du foncier industriel ou encore l’accès aux moyens de financement.

Usine de production Tayal, une société mixte algéro-turc, implantée dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest de l'Algérie (Photo, Fournie).
Usine de production Tayal, une société mixte algéro-turc, implantée dans la wilaya de Relizane, dans l'ouest de l'Algérie (Photo, Fournie).

Fatiha Sahnoune, fondatrice et directrice de la société éponyme spécialisée dans l’habillement et le linge de maison, nous explique que les activités de production ont augmenté depuis la fin des périodes de confinement. «Notre clientèle s’accroît et, pour répondre à ses attentes, nous aurons besoin d’avoir accès au foncier industriel et de disposer de la matière première locale. Nous attendons l’accompagnement des pouvoirs publics sur ces deux questions essentielles au développement de nos métiers», confie-t-elle à Arab News en français.

Afin de rassembler les opérateurs de la filière et les associations professionnelles, diverses actions sont menées par le gouvernement, parmi lesquelles l’organisation d’assises dédiées au secteur et la création de clusters.

Hakima Bedouani

Soutien aux groupes industriels

Le gouvernement algérien accompagne les groupes industriels publics dans la relance de leurs activités industrielles. Parmi eux, le groupe Getex, qui, selon son PDG, Toufik Berkani, ambitionne de retrouver sa position sur le marché national en s’adaptant aux évolutions de la filière au niveau mondial. Le chef d’entreprise mise sur les formations et sur l’intégration d’une filière spécialisée dans le cycle universitaire. Le groupe exporte plus de 2 milliards de dinars (soit 13,6 millions d’euros) de produits algériens vers l’Europe et l’Afrique.

Production nationale de prêt-à-porter. Présentation de collection (Photo, Fournie).
Production nationale de prêt-à-porter. Présentation de collection (Photo, Fournie).

Lors d’une déclaration à la presse organisée en marge de la 5e édition du Salon international du textile, habillement, cuir et équipement TexStyle, en décembre dernier, le ministre de l’Industrie a appelé à intensifier les partenariats entre les opérateurs locaux et étrangers afin de créer une véritable industrie dans le pays. Il rappelle que le gouvernement offre les mêmes mesures incitatives aux opérateurs locaux et étrangers. «Les entraves et les verrous seront levés pour un grand nombre de projets d’investissement qui sont en suspens depuis plusieurs années.»

Partenariat algéro-turc

Implanté sur une superficie de 250 hectares dans la zone industrielle de Sidi Khetab (wilaya de Relizane), le pôle industriel Tayal, né d’un partenariat algéro-turc, est l’un des complexes plus importants d’Afrique. «Ce partenariat va nous permettre d’échanger des expériences, des technologies et des connaissances afin de regagner la part du complexe sur le marché national et aller vers Afrique», souligne le ministre de l’Industrie. Misant sur l’optimisation de l’exploitation de ses ressources humaines et techniques via de nouveaux certificats de qualité, la direction table sur la réalisation d’un chiffre d’affaires de 26 milliards de dinars (soit 177 millions d’euros) en 2023 et ambitionne de consacrer 60% de sa production à l’exportation.

Matière première pour la production textile (Photo, Fournie).
Matière première pour la production textile (Photo, Fournie).

Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.