Rosalia enflamme le défilé Louis Vuitton homme sur une chanson d'origine saoudienne

La chanteuse espagnole Rosalia se produit lors de la collection prêt-à-porter automne-hiver 2023-2024 de Louis Vuitton à la semaine de la mode de Paris, le 19 janvier 2023.  (AFP).
La chanteuse espagnole Rosalia se produit lors de la collection prêt-à-porter automne-hiver 2023-2024 de Louis Vuitton à la semaine de la mode de Paris, le 19 janvier 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 21 janvier 2023

Rosalia enflamme le défilé Louis Vuitton homme sur une chanson d'origine saoudienne

  • L'artiste espagnole se faufilait au milieu de mannequins défilant de façon chaotique dans cette installation, chantant, dansant ou sautant sur un lit
  • Mais à la grande surprise du public, le flot de musique latine du défilé a été interrompu par une chanson arabe : le célèbre tube tik-tok «Basbous Asheq Bassa»

PARIS : La superstar de la pop Rosalia a enflammé jeudi à Paris le défilé Louis Vuitton dans un décor bariolé évoquant une chambre d'enfant, volant la vedette à la collection masculine faite par les studios, faute de successeur à Virgil Abloh décédé fin 2021.

A la grande surprise du public, le flot de musique latine et anglaise du défilé a été interrompu par une chanson arabe : le célèbre tube tik-tok "Basbous Asheq Bassa" (Basbous amoureux de Bassah)

Tel un fantôme, en doudoune et pantalon oversize, Rosalia s'est baladée dans les pièces avant de monter sur le toit d'une voiture vintage -allusion à son album "Motomami"- et commencer sa performance. 

L'artiste espagnole se faufilait au milieu de mannequins défilant de façon chaotique dans cette installation, chantant, dansant ou sautant sur un lit. Dès les premiers accents de la chanson arabe, alors qu'elle danse gaiement avec un mannequin, elle s'isole dans la voiture jaune au milieu de la scène et continue à accompagner la musique avec des expressions intenses, comme si des souvenirs poignants lui revenaient. 

Le décor du show, dans la cour carrée du Louvre, évoquait l'appartement d'un enfant noir, apparu dans une vidéo au début du spectacle. Un garçon qui rêve de voyager et de créer.

Louis Vuitton est orphelin de son directeur artistique des collections masculines, l'Américain Virgil Abloh, l'un des rares styliste noirs dans le luxe, décédé en novembre 2021 et qui n'a toujours pas été remplacé.

Les mannequins passaient et griffonnaient sur les murs de la scène, tandis que Rosalia alternait des fragments de "Motomami", qui lui avait valu le Latin Grammy du meilleur album l'année dernière, avec de la musique d'autres interprètes.

Avec un mélange de flamenco, rap et pop, la chanteuse catalane de 30 ans est l'une des plus populaires au monde et est connue pour son goût pour d'autres domaines artistiques comme la mode ou le cinéma.

«Basbous amoureux de Bassah»

La chanson "Basbous Asheq Bassa" (Basbous amoureux de Bassah) a récemment gagné en popularité après avoir circulé de manière virale sur WhatsApp et TikTok. Cette interprétation d’un standard du folklore syrien a été chantée par de nombreux interprètes, notamment l'artiste Sarya Al-Sawas et l'artiste Haider Al-Zaiter. De nombreux internautes ont commencé à diffuser l'information selon laquelle une surprise attend les gens à la minute 12:37 de la vidéo du défilé Louis Vuitton. 

Alors que plusieurs chanteurs arabes populaires ont chanté cette chanson, le véritable créateur de ce tube dans sa version moderne est le Saoudien Ahmed Hammoud, un artiste  célèbre pour ses interprétations du répertoire folklorique arabe.

Collectif

Dans cet esprit multi-disciplinaire, qui était cher à Virgil Abloh, Louis Vuitton a confié cette saison la collection à un collectif de créatifs.

Les cinéastes Michel et Olivier Gondry, le styliste Ibrahim Kamara, récemment nommé à la tête des collections d'Off-White, ou le fondateur de la marque KidSuper, Colm Dillane en ont fait partie.

Pour la troisième fois depuis son décès, plusieurs personnes impliquées dans la préparation de ce spectacle sont sorties saluer le public à la fin du défilé.

Comme la mise en scène du show, la collection était très riche: des costumes décontractés dans toutes les nuances de gris ou bordeaux, des imprimés en dots (points) élaborés en collaboration avec l'artiste japonaise Yayoi Kusama, des bombers, des tenues scintillantes...

Les sacs et valises semblaient rembourrés, certains débordant de papier.

Aux pieds, on trouvait des baskets à grosse semelle futuriste et, sur la tête, des couvre-chef hybrides entre casquette et cagoule, des chapeaux et foulards ou des casques d'aviateur.

Virgil Abloh célébré

Ce sont les studios qui conçoivent les collections Louis Vuitton homme après le décès de Virgil Abloh, designer noir engagé qui a insufflé un vent de streetwear, culture rap et NBA à la maison historique française du groupe LVMH.

"Abloh a donné un coup de projecteur très fort sur l'univers Vuitton homme streetwear, jeune, afro-américain, dans son approche culturelle", disait à l'AFP en décembre Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez la société de gestion Flornoy Ferri.

"Les studios sont très +staffés+, ils fonctionnent dans cet esprit de Virgil Abloh. (...) Vuitton peut se permettre de continuer sur cette voie le temps qu'il n'y a pas un challenger qui les bouscule".

"Ils n'ont pas besoin urgemment de quelqu'un" pour le remplacer, soutient Benjamin Simmenauer, professeur à l'Institut français de la mode.

"On n'a pas oublié Virgil Abloh, on continue de le célébrer, ce qui est rare dans le monde de la mode où tout va extrêmement vite", conclut-il.

(Avec AFP)


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com