Fausse alerte à la bombe sur un vol Ryanair entre la Pologne et la Grèce

Un avion de Ryanair immobilisé sur le tarmac de l'aéroport international d'Athènes après qu'une alerte à la bombe a été signalée à bord en plein vol. (Photo, AFP)
Un avion de Ryanair immobilisé sur le tarmac de l'aéroport international d'Athènes après qu'une alerte à la bombe a été signalée à bord en plein vol. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 janvier 2023

Fausse alerte à la bombe sur un vol Ryanair entre la Pologne et la Grèce

  • La police grecque a précisé en fin d'après-midi qu'aucun engin explosif n'avait été trouvé à bord de l'appareil, un Boeing 737 avec plus de 190 personnes à bord
  • Les deux chasseurs-bombardiers avaient intercepté l'avion de ligne comme il entrait dans l'espace aérien grec

ATHÈNES: Deux F-16 grecs ont escorté un avion de Ryanair reliant Katowice (Pologne) à Athènes à la suite d'une alerte à la bombe sur le vol, mais il s'agissait finalement d'une fausse alerte, ont indiqué dimanche les autorités grecques.

La police grecque a précisé en fin d'après-midi qu'aucun engin explosif n'avait été trouvé à bord de l'appareil, un Boeing 737 avec plus de 190 personnes à bord, qui s'est posé sans encombres peu avant 16H00 GMT sur l'aéroport international d'Athènes.

La fouille des passagers et de l'appareil "n'a abouti à la découverte de rien de suspect", a précisé la police grecque dans un communiqué.

Les deux chasseurs-bombardiers avaient intercepté l'avion de ligne comme il entrait dans l'espace aérien grec. Il avait auparavant été escorté à vue par des jets de l'armée de l'air hongroise.

A l'approche d'Athènes, il avait été dérouté afin de survoler la mer par précaution. Il a été accueilli dans un endroit isolé de l'aéroport d'Athènes pour inspection par une équipe de déminage.

Piotr Adamczyk, responsable des relations publiques à l'aéroport de Katowice, a déclaré qu'ils avaient reçu une alerte téléphonique alors que l'avion survolait la Slovaquie.

"Après le décollage de l'avion, il y a eu un appel au centre d'information de l'aéroport concernant la présence possible d'un engin explosif à bord", a déclaré M. Adamczyk à l'AFP.

"Nous avons contacté le contrôle aérien, qui a ensuite contacté les pilotes", a-t-il ajouté.


Olaf Scholz tente d'éteindre le feu qui couve dans son gouvernement

Le chancelier allemand Olaf Scholz réunit dimanche soir sa coalition pour tenter d'apaiser des tensions croissantes entre les partenaires du gouvernement, qui menacent de tourner à la crise. (AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz réunit dimanche soir sa coalition pour tenter d'apaiser des tensions croissantes entre les partenaires du gouvernement, qui menacent de tourner à la crise. (AFP)
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  • Sur le climat, Verts et FDP étalent au grand jour depuis des semaines leurs désaccords au sujet des moteurs à combustion et de l'interdiction progressive des chauffages au fioul ou au gaz
  • Les Libéraux, un parti de droite, tiennent le ministère des Finances et se voient en garants de la rigueur budgétaire

BERLIN: Le chancelier allemand Olaf Scholz réunit dimanche soir sa coalition pour tenter d'apaiser des tensions croissantes entre les partenaires du gouvernement, qui menacent de tourner à la crise.

Les disputes entre les Libéraux du FDP, écologistes et sociaux-démocrates du chancelier, formant la coalition gouvernementale, concernent aussi bien le climat, que le financement de l'armée, tout le budget 2024 et ceux des années à venir.

Les Libéraux, un parti de droite, tiennent le ministère des Finances et se voient en garants de la rigueur budgétaire. L'un de leurs responsables, Christoph Meyer, a reproché samedi aux deux autres partis "une addiction à la dépense publique", dans les journaux du groupe de presse Funke.

"Parfois il faut arracher la bouteille de schnaps de la bouche d'un alcoolique", a-t-il lancé.

Sur le climat, Verts et FDP étalent au grand jour depuis des semaines leurs désaccords au sujet des moteurs à combustion et de l'interdiction progressive des chauffages au fioul ou au gaz.

Le chancelier a lui toutes les peines, un an et demi après son arrivée au pouvoir, à prendre l'ascendant sur ses remuants partenaires.

"La maison de la coalition est en train de brûler", résume le quotidien populaire Bild.

«Empêchement»

C'est donc à une séance de thérapie collective que les membres de cette coalition inédite vont se soumettre dimanche à partir de 18H30 à la chancellerie.

Objectif: remettre de l'ordre afin enrayer une impopularité grandissante dont tirent partie l'opposition conservatrice, en tête des sondages, et l'AfD (extrême droite), désormais troisième parti d'Allemagne selon plusieurs études.

Les principales turbulences ont été provoquées ces derniers jours par le ministre écologiste de l'Economie et du Climat, Robert Habeck.

Lassé des critiques contre sa priorité donnée aux énergies renouvelables, le vice-chancelier s'est autorisé une virulente charge.

"Il n'est pas possible que dans une coalition de progrès, un seul parti représente le progrès et les autres l'empêchement", s'est emporté mardi le numéro 2 du gouvernement.

Le philosophe de formation reproche aussi au gouvernement de ne "pas suffisamment" remplir sa mission "d'apporter quelque chose aux gens, à l'Allemagne" et au climat.

Le pays a certes atteint en 2022 son objectif de limitation des émissions de CO2, en partie grâce à la crise énergétique, mais le chemin reste encore long pour atteindre la neutralité carbone en 2045.

M. Habeck reproche en particulier à ses alliés libéraux de freiner son projet, qui a fuité dans la presse, d'interdiction l'an prochain de nouveaux chauffages au fioul ou gaz.

Cette limitation aurait des conséquences économiques et sociales "désastreuses", redoute Christian Lindner, chef de file du FDP et ministre des Finances.

Une critique partagée au sein du SPD où l'on s'inquiète, par la voix du député Dirk Wiese, pour tous ceux "qui ne peuvent pas se permettre de dépenser 20.000 à 30.000 euros pour un nouveau chauffage".

Comparaison avec Poutine 

"La communication sur les défis posés par le changement climatique" a été trop incomplète, confirme auprès de l'AFP le politologue Gero Neugebauer, pour lequel "les changements de comportement individuel exigés sont considérés comme une atteinte inacceptable à la vie privée".

L'électorat du FDP, principalement issu des classes aisées, craint, selon l'expert, "d'être forcé par l'Etat" à changer ses habitudes et mode de vie.

La tension est telle que le vice-président du FDP, Wolfgang Kubicki, est allé jusqu'à affirmer, avant de s'excuser, que M. Habeck partageait avec Vladimir Poutine "une conviction similaire que l'Etat, le dirigeant, l'élu sait mieux que les gens ce qui est bon pour eux".

Le SPD, premier parti de la coalition, a appelé ses partenaires à ne plus étaler dans la presse leurs désaccords et à "passer à un autre mode de travail", selon les termes de son co-dirigeant, Lars Klingbeil.

Les conservateurs de la CDU, qui rêvent d'un retour au pouvoir en 2025, ne cessent de critiquer le chancelier. "Il faut plus que jamais un leadership, et OIaf Scholz ne le montre pas, car il laisse faire", déplore le vice-président de la CDU, Carsten Linnemann.


Dans le Mississippi, «zone de guerre» après une tornade, l'aide s'organise

Vue aérienne d'un quartier détruit à Rolling Fork, Mississippi, après qu'une tornade a touché la région le 25 mars 2023. (Photo Chandan Khanna / AFP)
Vue aérienne d'un quartier détruit à Rolling Fork, Mississippi, après qu'une tornade a touché la région le 25 mars 2023. (Photo Chandan Khanna / AFP)
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  • A Rolling Fork, dans le Mississippi, où une tornade a semé le chaos et la mort, l'aide s'organise et des volontaires affluent des villes alentour
  • «On dirait qu'une bombe a explosé» dans cette localité de 2.000 personnes - au moins 25 personnes sont mortes dans cet Etat du Sud

ROLLING FORK, États-Unis :  Dehors, des maisons béantes, des arbres gisant les racines à l'air. Dedans, des brancards alignés devant des tables débordant de nourriture. A Rolling Fork, dans le Mississippi, où une tornade a semé le chaos et la mort, l'aide s'organise et des volontaires affluent des villes alentour.

Moins de 24 heures après le passage de la tornade vendredi soir, la Croix-Rouge américaine a investi un bâtiment de la Garde nationale. Une pièce sert d'infirmerie, une ambulance est garée à l'entrée et par l'accès arrière, ne cessent d'arriver des cartons pleins de barres de céréales ou de couches pour bébés.

«Nous essayons de fournir aux gens un endroit où passer la nuit avec de la nourriture et un soutien médical, pour qu'ils puissent juste avoir un lieu où poser la tête parce qu'ils ont tout perdu», explique John Brown, un responsable de la Croix-Rouge pour l'Alabama et le Mississippi.

Car la ville «ressemble à une zone de guerre», poursuit-il. «On dirait qu'une bombe a explosé» dans cette localité de 2.000 personnes - au moins 25 personnes sont mortes dans cet Etat du Sud.

Qu'ils choisissent ou non de rester dans le centre, les habitants auront au moins pu s'informer, se nourrir et reprendre un minimum de forces, ajoute-t-il.

C'est le cas d'Anna Krisuta, 43 ans, et de son fils Alvaro Llecha, 16 ans, assis l'un sur un brancard, l'autre sur une chaise, des boissons énergisantes bleu électrique posées devant eux.

Leur maison est «en morceaux», dit Anna Krisuta avec un vaillant sourire. Tous deux sortent leur téléphone portable pour montrer l'étendue des dégâts, capturée en vidéo.

Vont-ils passer la nuit dans ce centre? Ils ne sont pas sûrs. Peut-être vont-ils préférer dormir «dans la voiture», dit Alvaro en lançant un regard hésitant à sa mère.

L'adolescent dit ne devoir son salut qu'au fait qu'il se soit caché dans la salle de bains, pièce qu'il a jugée être la plus sûre de la maison. «J'ai cru que j'allais mourir», raconte-t-il, en se souvenant plus que tout du vent violent «qui s'engouffrait par le bas de la porte».

- «Injustice» –

Venue de Vicksburg, à quelque 70 km de Rolling Fork, Lauren Hoda ne peut cacher le mélange de «tristesse», de «peine» et de «colère» qu'elle ressent face à l'«injustice» infligée aux habitants.

«Quand je me suis réveillée ce matin, j'avais envie de pleurer pour les habitants de cette ville parce que je ne crois pas qu'ils aient eu beaucoup de temps avant que (la tornade) arrive. Il y avait des gens qui mangeaient au restaurant, des familles dans leur lit», dit la jeune femme de 28 ans, qui raconte avoir elle-même vécu une catastrophe naturelle: l'ouragan Katrina, en 2005.

C'est pourquoi elle s'est mobilisée et a passé son samedi soir à Rolling Fork pour amener les dons collectés: eau, nourriture, conserves, couches, lingettes, médicaments, déodorant, dentifrice, énumère-t-elle.

Jon Gebhardt, professeur assistant en science militaire à l'Université du Mississippi à Oxford, à quelque trois heures de Rolling Fork, affirme lui être arrivé en pleine nuit, après le passage de la tornade, pour aider à mettre le centre sur pied.

Confronté à la «douleur et à l'angoisse» des habitants, «j'ai pas mal pleuré aujourd'hui», reconnaît-il.

«Mais ce matin, quand je me suis réveillé et que j'ai vu la générosité et la capacité de cette communauté à s'unir à un moment si difficile», il dit s'être senti «chanceux d'être dans le Mississippi».

La reconstruction, physique et morale, se fera-t-elle en quelques semaines? «Non».

«Mais cette population se reconstruira-t-elle en mieux et deviendra-t-elle une meilleure version d'elle-même au cours des prochaines années? Oui, je le pense», assure-t-il, confiant dans la «résilience» du delta du Mississippi.


Sommet ibéro-américain de Saint-Domingue: faim, immigration et accès aux financement au centre des débats

Les dirigeants posant pour la photo de groupe officielle du XXVIIIe Sommet ibéro-américain des chefs d'État et de gouvernement, devant le Palais national à Saint-Domingue, le 25 mars 2023. (Photo du ministère dominicain des Affaires étrangères / AFP)
Les dirigeants posant pour la photo de groupe officielle du XXVIIIe Sommet ibéro-américain des chefs d'État et de gouvernement, devant le Palais national à Saint-Domingue, le 25 mars 2023. (Photo du ministère dominicain des Affaires étrangères / AFP)
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  • «Ce que nous avons à l'esprit, en tant qu'engagement de ce sommet, c'est de générer une situation de faim zéro», a affirmé Andres Allamand, ex-ministre chilien et secrétaire général ibéro-américain
  • Cet engagement est un défi alors que les projections de croissance sont inférieures à 2% sur un continent où le coût d'une alimentation saine est le plus élevé au monde: 3,89 dollars par jour et par personne, inaccessible à 22,5% de la population, selon l

SAINT-DOMINGUE, République dominicaine : Les 22 pays présents au sommet ibéro-américain de Saint-Domingue ont signé samedi une déclaration commune où il s'engagent à lutter contre la faim en Amérique latine, mieux contrôler les migrations et négocier ensemble des financements à des taux plus favorables.

«Ce que nous avons à l'esprit, en tant qu'engagement de ce sommet, c'est de générer une situation de faim zéro», a affirmé Andres Allamand, ex-ministre chilien et secrétaire général ibéro-américain.

«Nous avons plus ou moins 60 millions de personnes qui ont des problèmes de sécurité alimentaire. Un tiers des aliments produits dans la région est gaspillé» en raison de problèmes dans les chaînes de distribution, de stockage ou de commercialisation, a-t-il expliqué.

Cet engagement est un défi alors que les projections de croissance sont inférieures à 2% sur un continent où le coût d'une alimentation saine est le plus élevé au monde: 3,89 dollars par jour et par personne, inaccessible à 22,5% de la population, selon les Nations unies.

«L'accès à une alimentation saine devrait être un droit et non un privilège pour quelques-uns», a déclaré le président bolivien Luis Arce, qui a souligné l'impact du changement climatique sur la production alimentaire.

La déclaration commune évoque «les défis mondiaux du changement climatique». Cette crise «produit la faim, la mort», a commenté le président colombien Gustavo Petro.

Obtenir des financements plus favorables aiderait les pays à réduire la faim et lutter contre le réchauffement, ont dit plusieurs dirigeants.

Le président du pays hôte, Luis Abinader, a assuré que «les pays ibéro-américains vont travailler comme un seul bloc» pour négocier de «meilleures conditions».

«Nous assistons à un scénario international caractérisé par des niveaux d'endettement élevés et insoutenables qui conditionnent la croissance de nos pays», a souligné le président argentin Alberto Fernandez, dont le pays lutte pour sortir d'une crise profonde.

Des échanges parfois acerbes ont émaillé les débats.

Ainsi le président chilien Gabriel Boric a critiqué la «dictature familiale de (Daniel) Ortega et (Rosario) Murillo au Nicaragua».

«En dehors de la démocratie, il n'y a pas de liberté ni de dignité possibles. Nous voyons dans le monde entier de nouveaux risques (...) nous devons répondre par plus de démocratie, pas moins», a-t-il ajouté.

M. Boric a également appelé à une plus grande «coordination» face à la crise migratoire.

La région est confrontée à des flux importants de migrants en provenance du Venezuela, de Cuba, d'Haïti et d'autres pays d'Amérique centrale, qui cherchent à échapper à la pauvreté.

M. Petro a proposé d'organiser un sommet sur cette question.

Autre dossier abordé pendant le sommet: Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques avec des gangs violents qui ont tué quelque 530 personnes et en ont kidnappé près de 300 depuis janvier, selon l'ONU.

«La seule façon de traiter avec Haïti est de pacifier ce pays. La communauté internationale ne peut pas permettre que cette situation perdure», a lancé M. Abinader, le président de la République dominicaine voisin de Haïti sur l'île d'Hispaniola.