Angela Merkel, 15 ans à la chancellerie et une popularité «inoxydable»

Des voix s'élèvent même en Allemagne pour réclamer un cinquième mandat, ce que la chancelière Angela Merkel a totalement écarté (Photo, AFP)
Des voix s'élèvent même en Allemagne pour réclamer un cinquième mandat, ce que la chancelière Angela Merkel a totalement écarté (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 novembre 2020

Angela Merkel, 15 ans à la chancellerie et une popularité «inoxydable»

  • En 2011, c'est la catastrophe nucléaire de Fukushima qui l'avait convaincue en quelques jours d'enclencher le retrait progressif de l'Allemagne de l'énergie nucléaire
  • Angela Merkel décide d'ouvrir son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile syriens et irakiens

BERLIN : Angela Merkel, élue chancelière le 22 novembre 2005, semblait il y a encore quelques mois gagnée par l'usure du pouvoir. Mais sa gestion de l'épidémie en Allemagne a remis au centre du jeu l’« inoxydable » chancelière.

Qu'elle semble loin cette année 2019, quand la dirigeante allemande, à la tête d'une grande coalition à bout de souffle, paraissait dépassée par la mobilisation de la jeunesse pour le climat.

Comme un symbole du crépuscule de son règne, Mme Merkel, 66 ans, avait été victime de spectaculaires crises de tremblements lors de cérémonies officielles, faisant naître des interrogations sur la capacité d'une chancelière réputée « presque infatigable » à achever son quatrième et dernier mandat avant sa retraite politique en septembre 2021. 

Mais la pandémie de coronavirus a totalement rebattu les cartes et sa popularité, que lui envieraient tous les dirigeants européens, est au zénith. Plus de sept Allemands sur 10 se disent satisfaits de sa gestion de l'épidémie.

Record de longévité

Des voix s'élèvent même en Allemagne pour réclamer un cinquième mandat, ce que la chancelière a totalement écarté. En septembre prochain, au moment de sa retraite politique, la première femme à diriger l'Allemagne aura égalé le record de longévité de Helmut Kohl avec 16 années au pouvoir.

Face au Covid-19, décrit par Mme Merkel comme le « plus grand défi » de l'Allemagne depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la chancelière, scientifique de formation, a réalisé un quasi sans-faute privilégiant pédagogie et démonstrations rationnelles aux postures lyriques.

Le confinement, qui a rappelé à Mme Merkel sa vie en ex-RDA, a constitué, de son propre aveu, « une des décisions les plus difficiles » en 15 ans de pouvoir.

L'Allemagne a enregistré moins de cas et de décès que ses voisins européens, malgré une deuxième vague virulente cet automne et des négociations parfois difficiles avec les régions.

La pandémie et ses conséquences économiques et sociales dramatiques ont aussi livré une nouvelle démonstration du pragmatisme de celle que les Allemands surnomment affectueusement « Mutti ».

Championne de l'austérité européenne après la crise financière de 2008, au risque d'asphyxier la Grèce, Mme Merkel s'est convertie au printemps à la relance budgétaire européenne et à la mutualisation de dettes, seules à même selon elle de sauver le projet européen.

En 2011, c'est la catastrophe nucléaire de Fukushima qui l'avait convaincue en quelques jours d'enclencher le retrait progressif de l'Allemagne de l'énergie nucléaire.

Prise de risque

Mais sa prise de risque historique intervient à l'automne 2015, lorsque Angela Merkel décide d'ouvrir son pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile syriens et irakiens.

Malgré les inquiétudes de l'opinion, elle promet de les intégrer et de les protéger. « Nous y arriverons! », assure-t-elle. Peut-être la phrase la plus marquante prononcée au pouvoir par Mme Merkel, rétive aux discours enflammés. 

Jusqu'alors, cette docteure en chimie qui porte toujours le nom de son premier mari et n'a pas d'enfant avait toujours cultivé une image de femme prudente voire froide, sans aspérités, aimant les pommes de terre, l'opéra et la randonnée.

Pour expliquer sa décision historique sur les migrants, prise sans vraiment consulter ses partenaires européens, elle avait évoqué ses « valeurs chrétiennes » et un certain devoir d'exemplarité d'un pays qui porte la responsabilité de l'Holocauste.

Cette charité chrétienne, celle qui est née sous le nom d'Angela Kasner la tient de son père, un pasteur parti volontairement vivre avec toute sa famille dans l'Allemagne de l'Est communiste et athée pour prêcher l'évangile.

Mais la crise migratoire inquiète, la peur de l'islam et des attentats s'installent, et l'électorat conservateur se détourne en partie vers l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). Un tabou de l'après-guerre est brisé quand en septembre 2017, la formation d'extrême droite fait une entrée historique au Parlement.

Dirigeante « téflon »

Elle a toutefois toujours assumé sa décision et, après le séisme Donald Trump et le Brexit, médias et politiques la proclament « leader du monde libre » dans un contexte de montée des populismes.

Barack Obama, un des quatre présidents américains qu'elle aura connus depuis 2005, la décrit dans ses Mémoires comme une dirigeante « fiable, honnête, intellectuellement précise », une « belle personne ».

La « chancelière téflon », sur qui les problèmes glissent, reste un animal politique aussi singulier que redoutable, que les grands noms de l'Allemagne contemporaine ont presque tous sous-estimé.

En 2000, elle profite d'un scandale financier au sein de son parti pour prendre la CDU (Union chrétienne-démocrate d'Allemagne). La débutante sans charisme double alors tous les hiérarques masculins. 

Le 18 septembre 2005, c'est face au chancelier social-démocrate Gerhard Schröder qu'elle arrache une victoire électorale sur le fil, suscitant l'incrédulité de son adversaire. Quinze ans plus tard, elle est toujours aux manettes, sans avoir réellement préparé sa succession.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.