«La promotion de la fraternité humaine passe par l’autonomisation des femmes»

Le prix Zayed pour la fraternité humaine récompense ceux qui contribuent le plus au progrès humain et à la coexistence. (Adjaye Associates)
Le prix Zayed pour la fraternité humaine récompense ceux qui contribuent le plus au progrès humain et à la coexistence. (Adjaye Associates)
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Publié le Mardi 24 janvier 2023

«La promotion de la fraternité humaine passe par l’autonomisation des femmes»

  • Epsy Campbell Barr considère que la pleine mise en œuvre du Document sur la fraternité humaine peut aider à promouvoir l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes et des filles
  • Elle soutient avant tout que le pouvoir politique doit être utilisé pour soulager les souffrances de ceux qui sont moins fortunés

DUBAÏ: La promotion des valeurs de fraternité humaine devrait inclure l’autonomisation des femmes, explique Epsy Campbell Barr, ancienne vice-présidente du Costa Rica et membre du jury du prix Zayed pour la fraternité humaine cette année.

«Nous avons besoin de plus de compréhension entre les sexes afin de construire un monde meilleur», déclare-t-elle à Arab News à l’approche de la cérémonie de remise des prix, qui devrait se tenir le 4 février. «Il est impossible de le faire sans l’inclusion des femmes.»

«C’est ici que le message de fraternité humaine prend tout son sens: par la promotion de l’égalité et de la non-discrimination.»

Le prix Zayed pour la fraternité humaine a été créé afin de consolider la rencontre historique entre le pape François et Ahmed el-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, à Abu Dhabi le 4 février 2019.

Leur rencontre, qui marque la toute première visite papale dans la péninsule Arabique, a abouti à la cosignature du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, également connu sous le nom de «déclaration d’Abu Dhabi».

Le prix a été créé après la rencontre entre le pape François et le grand imam cheikh Ahmed el-Tayeb, en 2019. (AFP)
Le prix a été créé après la rencontre entre le pape François et le grand imam cheikh Ahmed el-Tayeb, en 2019. (AFP)

Il est né d’une discussion fraternelle entre les deux chefs religieux dans le but d’inciter les autres à promouvoir une «culture de respect mutuel». Pour le pape François, «ce n’est pas un simple geste diplomatique, mais plutôt une réflexion qui découle d’un dialogue et d'un engagement commun».

La déclaration d’Abu Dhabi a conduit à la création du Comité supérieur pour la fraternité humaine et du prix Zayed, sous le patronage de cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, qui était alors le prince héritier d’Abu Dhabi. Aujourd’hui, il est l’émir d’Abu Dhabi et le président des Émirats arabes unis (EAU).

Le prix, dont c’est la quatrième édition, porte le nom du père de cheikh Mohammed, feu cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, le fondateur des EAU.

Epsy Campbell Barr, qui était en poste au Costa Rica de mai 2018 à mai 2022, est la première femme d’origine africaine à occuper le poste de vice-présidente en Amérique latine. Par ailleurs, elle faisait partie des cent personnes d’origine africaine les plus influentes en 2021.

En tant qu’économiste et politicienne de longue date, elle estime que la pleine mise en œuvre du Document sur la fraternité humaine peut aider à promouvoir l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes et des filles.

«Nous devons construire des ponts», affirme-t-elle. «Lorsque nous pensons à l’autonomisation économique des femmes, nous devons nous assurer que nous pouvons établir un dialogue avec le secteur financier pour offrir aux femmes des financements pour leurs idées d’entrepreneuriat et avoir le sens de la fraternité humaine dans les dialogues politiques.»

«L’argent devrait être mis entre les mains des femmes, car nous savons que cela ne changera pas seulement leur vie, mais aussi celle de la communauté qui les entoure et, éventuellement, du pays.»

Le jury de l’édition 2023 du prix Zayed. (Photo fournie)
Le jury de l’édition 2023 du prix Zayed. (Photo fournie)

Les propos d’Epsy Campbell Barr interviennent alors que les droits des femmes et des filles sont bafoués dans de nombreuses régions du monde. Par ailleurs, les effets économiques de la pandémie de Covid-19 et les pressions inflationnistes qui résultent de la guerre en Ukraine leur incombent de manière disproportionnée.

Les atteintes aux libertés des femmes ne sont nulle part aussi flagrantes qu’en Afghanistan, où les talibans, qui ont repris le pouvoir en août 2021, ont bloqué l’accès des filles à l’enseignement secondaire. Plus récemment, ils leur ont également interdit d’étudier à l’université.

Selon la Banque mondiale, bien que les femmes représentent la moitié de la population dans le monde, elles contribuent à peine à 37% au produit intérieur brut mondial. L’institution a déclaré que le PIB mondial pourrait augmenter de 26% si l’écart entre les hommes et les femmes dans la population active était comblé.

«Nous devons changer d’avis et coopérer», ajoute l’ancienne vice-présidente du Costa Rica. «Le message du document peut être utile pour les questions sociales, économiques et environnementales. Nous devons utiliser l’accord de fraternité humaine comme un outil de dialogue général pour un consensus en faveur d’un monde nouveau.»

EN BREF

Le 4-Février est désormais la Journée internationale de la fraternité humaine en l’honneur de la signature du Document sur la fraternité humaine par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, à Abu Dhabi, ce jour-là en 2019.

Le prix Zayed pour la fraternité humaine est une distinction internationale indépendante présentée par le Comité supérieur pour la fraternité humaine. Il a été lancé pour rendre hommage à ceux qui apportent une profonde contribution au progrès humain et à la coexistence pacifique.

Les lauréats reçoivent un million de dollars (1 dollar = 0,92 euro) pour soutenir leurs efforts et financer la poursuite de leur travail en vue de faire progresser la fraternité humaine, collaborer au-delà des divisions et mettre en place de véritables progrès.

En 2021, le prix a été attribué conjointement à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, et à l’activiste franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, fondatrice de l’association Imad pour la jeunesse et la paix, qui, après avoir perdu son fils, assassiné par un terroriste, a mis sa douleur au service d’un programme de sensibilisation destiné aux jeunes.

Le prix 2022 a été décerné au roi Abdallah de Jordanie et à son épouse, la reine Rania, «en reconnaissance de leurs efforts pour promouvoir la fraternité humaine, le respect mutuel et la coexistence pacifique», et à la Fondation connaissance et liberté, une organisation humanitaire haïtienne.

Le pape François a accueilli le comité de sélection de l’édition 2023 au Vatican le 9 janvier pour discuter de l’importance de ce prix dans la promotion de la fraternité humaine à l’échelle mondiale, y compris en ce qui concerne la protection des droits des femmes.

Le pape François, lui-même récipiendaire honoraire du prix en 2019 avec cheikh El-Tayeb, a déclaré aux membres du jury: «Votre travail est important pour véhiculer le message de la fraternité humaine.»

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Il a également mis l’accent sur l’importance du prix mondial pour l’humanité et a exhorté le comité à jouer son rôle afin de promouvoir les droits des femmes.

«Il est indispensable que vous défendiez la dignité des femmes dans votre travail, puisque les droits des femmes sont souvent inscrits sur papier, mais ne sont pas respectés dans la vraie vie», a-t-il souligné.

Outre Epsy Campbell Barr, le jury de cette année comprend Miguel Angel Moratinos, sous-secrétaire général de l’ONU et Haut-Représentant des nations unies pour l’Alliance des civilisations, ainsi que le cardinal Luis Antonio Tagle, prélat philippin de l’Église catholique et préfet du dicastère pour l’évangélisation.

On compte également parmi les jurés le militant des droits de l’enfant et lauréat du prix Nobel 2014 Kailash Satyarthi, l’entrepreneure et lauréate du prix Nobel 2015 Wided Bouchamaoui, ainsi que Mohamed Abdelsalam, secrétaire général du prix Zayed pour la fraternité humaine et du Conseil des sages musulmans.

Avant la réunion du comité au Vatican, M. Satyarthi avait affirmé être à la recherche d’un candidat qui aurait «la compassion nécessaire pour apporter des changements durables à la société, puisque nous avons besoin d’actions fortes et d’idées audacieuses pour créer un monde beau, plus juste et plus équitable».

M. Abdelsalam soutient que le prix a été conçu pour promouvoir la compréhension et le respect entre tous les peuples: «C’est pour cette raison que le prix vise à mettre en lumière les individus et les organisations qui ont une incidence sur le long terme et qui établissent un cadre pour des initiatives et des idées qui favorisent le développement d’une communauté humaine mondiale plus harmonieuse.»

Epsy Campbell Barr indique que la fraternité humaine «est une entente entre les peuples, entre les civilisations. C’est une nouvelle idéologie qui consiste à mettre l’accent sur ce que nous avons en commun plutôt que sur nos différences».

«Il s’agit de mettre en place une société basée sur la paix et le respect mutuels. Nous nous concentrons depuis trop longtemps sur ce qui nous rend différents. Les accords peuvent changer des vies, des organisations et des pays. C'est le moyen de construire un nouveau monde. Nous devons construire des ponts et nous comprendre les uns les autres», confie-t-elle.

Epsy Campbell Barr. (AFP)
Epsy Campbell Barr. (AFP)

Ce qu’elle recherche chez un candidat est la compassion, l’engagement, le respect et la manifestation de la fraternité humaine.

«Je cherche la personne qui promeut le dialogue», explique-t-elle à Arab News. «Le prix n’est pas un objectif en soi, mais plutôt un outil pour appliquer le concept de fraternité humaine.»

«Nous devons construire des ponts, ce que privilégie un dialogue politique et un sentiment de fraternité. Il faudrait préférer la coopération à la rivalité.»

Elle souligne que, au cours de sa carrière politique, elle a dû surmonter plusieurs obstacles. Elle est cependant fière d’avoir pu servir ses compatriotes costaricains, autonomiser les communautés et faire la différence.

«J’ai eu la chance d’être vice-présidente de mon pays. Cependant, je sens que je ne l’ai pas fait uniquement pour le Costa Rica, mais pour toutes les filles et les femmes du monde, afin de leur montrer qu’elles peuvent concrétiser toutes leurs ambitions», insiste-t-elle.

«Le leadership des femmes est différent de celui des hommes. Nous le faisons avec plus d’amour, nous sommes plus coopératives que compétitives.»

Avant tout, Epsy Campbell Barr considère que le pouvoir politique doit être utilisé pour soulager les souffrances de ceux qui sont moins fortunés et qui ont moins de possibilités que les plus nantis au sein des sociétés.

«C’est très important d’utiliser sa voix pour inspirer les gens», note-t-elle. «Et lorsqu’on occupe un poste politique décisif, il faut redoubler d’efforts.»

L’identité de la personnalité qui remportera le prix Zayed pour la fraternité humaine 2023 sera révélée le 4 février, une date qui coïncide avec la Journée internationale de la fraternité humaine, reconnue par l’ONU.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Antony Blinken «espère» qu’un accord de cessez-le-feu sera conclu à Gaza

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
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  • Le secrétaire d’État réaffirme l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne à Rafah lors de la réunion du WEF à Riyad
  • Ces propos interviennent au lendemain de la déclaration du président palestinien Abbas selon laquelle les États-Unis sont «le seul pays» capable d'éviter une catastrophe à Rafah

RIYAD: Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, espère que le Hamas acceptera une proposition de cessez-le-feu «extraordinairement généreuse» pour mettre fin à l’offensive dévastatrice d’Israël à Gaza en échange de la libération des otages.

«Le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. J’espère qu’il prendra la bonne décision et que nous pourrons changer fondamentalement la dynamique», a déclaré le responsable américain lors d’une table ronde du Forum économique mondial (WEF) à Riyad.

Vendredi dernier, une délégation égyptienne de haut niveau s’est rendue en Israël pour participer à des pourparlers dans le cadre d’une nouvelle initiative diplomatique visant à parvenir à une trêve dans les hostilités qui durent depuis six mois et à obtenir la libération des otages israéliens détenus par les combattants palestiniens.

Le conflit à Gaza, qui a commencé à la suite de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, a entraîné la mort de près de trente-cinq mille Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et réduit 75% de l’enclave assiégée à l’état de ruines, selon les autorités locales.

«Nous collaborons avec nos partenaires pour tenter de mettre un terme au conflit et de faire en sorte qu’il ne s’étende pas, et tout cela est un effort collectif. Le moyen le plus rapide de mettre fin au conflit à Gaza est de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages», indique M. Blinken, qui a remercié l’Égypte et le Qatar pour le rôle déterminant qu’ils ont joué dans les efforts en vue d’une trêve et de la libération des otages.

Antony Blinken a ensuite réaffirmé l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne imminente à Rafah, la ville la plus au sud de Gaza, en l’absence d’un plan garantissant que les civils ne seront pas blessés.

«Nous n’avons pas encore trouvé de plan qui nous garantisse que les civils peuvent être protégés efficacement», souligne M. Blinken.

Depuis des semaines, Israël menace de mener une offensive générale à Gaza afin de détruire les forces restantes du Hamas.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a prononcé un discours lors d’une table ronde du WEF un jour plus tôt, a affirmé que les États-Unis étaient «le seul pays» capable d’empêcher l’invasion israélienne longtemps redoutée de Rafah, où vivent actuellement plus d’1,5 million de Palestiniens.

Même une simple «petite frappe» sur Rafah obligerait la population palestinienne à fuir la bande de Gaza, et la «plus grande catastrophe de l’Histoire du peuple palestinien se produirait alors», ajoute M. Abbas.

Antony Blinken a insisté sur la nécessité de «préparer un plan d’après-guerre pour Gaza, qui inclurait les mesures à prendre en matière de sécurité, de gouvernance et d’administration, ainsi que les besoins humanitaires et de reconstruction».

«Énormément de travail a été accompli dans ce domaine, mais il reste encore beaucoup à faire», souligne-t-il.

M. Blinken a également expliqué que «la plus grande menace pour l’Iran et le Hamas serait qu’Israël normalise ses relations avec tous les pays de la région et qu’un État palestinien soit créé.»

«Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont travaillé dur ces derniers mois sur l’accord de normalisation israélo-saoudien. Je pense qu’il est potentiellement sur le point d’être conclu», précise-t-il.

«Mais pour aller de l’avant dans la normalisation, deux choses seront nécessaires: le calme à Gaza et une voie crédible vers un État palestinien.»

Antony Blinken avait auparavant participé à la réunion inaugurale du Conseil de coopération entre les États-Unis et le Golfe, au cours de laquelle il avait déclaré aux ministres des Affaires étrangères de la région que le meilleur moyen de mettre un terme à la catastrophe humanitaire à Gaza serait de négocier un accord de cessez-le-feu qui permettrait de libérer les otages détenus par le Hamas.

Le secrétaire d’État américain s’est par ailleurs entretenu avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, avec lequel il a examiné les moyens de renforcer les relations bilatérales et la coopération dans divers domaines, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mahmoud Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères djiboutien, compte se présenter aux prochaines élections de la commission de l’UA

Mahamoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, s'est entretenu avec Arab News en Francais sur le conflit au Soudan. (Photo, AFP)
Mahamoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, s'est entretenu avec Arab News en Francais sur le conflit au Soudan. (Photo, AFP)
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  • Il mentionne qu’une bonne connaissance des affaires continentales sont essentielles pour occuper un poste aussi important, affirmant de ce fait qu’une telle organisation a surtout besoin de dirigeants et de diplomates chevronnés
  • Évoquant son éventuelle réussite aux élections de l’unité africaine, le diplomate précise que si c’est le cas, il se concentrera, dans l’intérêt du peuple africain, sur trois volets importants

RIYAD : La Commission de l’Union Africaine est basée à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ses principales fonctions consistent à représenter l'Union Africaine et défendre ses intérêts sous l'autorité et sur mandat de la Conférence et du Conseil exécutif.

Mahmoud Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République de Djibouti compte se présenter aux prochaines élections de la commission de l’Union africaine.  

A cet effet, le ministre a rappelé que l’un de ses principaux objectifs est de promouvoir l'intégration, le développement économique et social, la paix, la sécurité et les droits de l'homme sur le continent africain. Elle vise également à renforcer la coopération continentale et internationale.

Il affirme que La tradition veut que le président de la Commission soit élu pour un mandat de quatre ans renouvelables et soit évidemment africain d’autant plus que la prochaine session sera présidée par la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), qui compte la République de Djibouti parmi ses membres.

Le diplomate pense que gagner ces élections contribuera grandement au renforcement de l’intégration entre les pays du continent ainsi qu'au renforcement des relations africaines avec divers groupes géographiques dans le monde, étant donné l'acceptation et le respect international et régional dont jouit la République de Djibouti grâce à sa politique étrangère sage et équilibrée.

Selon le ministre, ce qui l’encourage à se présenter sa candidature aux prochaines élections est le grand respect et l'appréciation diplomatique que possède la République de Djibouti à l’échelle continentale et international mettant aussi en relief sa longue expérience personnelle dans le domaine diplomatique en tant qu'ambassadeur puis en tant que ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale depuis 2005 à ce jour et connaissance approfondie du travail de l'Union africaine.

Il mentionne qu’une bonne connaissance des affaires continentales sont essentielles pour occuper un poste aussi important, affirmant de ce fait qu’une telle organisation a surtout besoin de dirigeants et de diplomates chevronnés pour promouvoir efficacement la coopération continentale et internationale vue les circonstances actuelles du continent.

Compte tenu de la concurrence pour la présidentielle de l’Union africaine, le ministre assure que le continent dispose de nombreuses compétences nécessaires pour un poste aussi important et que La seule chose dont nous sommes sûres aujourd'hui, c'est que le prochain président sera issu d'un pays d'Afrique de l'Est. Il appartiendra ensuite aux États membres de se prononcer le jour du vote.

Évoquant son éventuelle réussite aux élections de l’unité africaine, le diplomate précise que si c’est le cas, il se concentrera, dans l’intérêt du peuple africain, sur trois volets importants notamment le renforcement en premier de la coopération et de l'intégration économique entre les pays du continent, puis au développement de la coopération continentale et internationale, et  ensuite sur la coopération avec les organisations internationales et régionales telles que les Nations unies, l'Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe.

La région du Somaliland a signé, début janvier, un protocole d’accord avec l’Éthiopie visant à lui accorder une ouverture maritime sur le Golfe d’Aden. Ce traité a entraîné une crise politique entre Addis-Abeba et Mogadiscio qui a rapidement annulé le mémorandum le qualifiant d’illégal.   

Le ministre djiboutien rappelle que la République de Djibouti préside actuellement l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et que la Somalie et l’Éthiopie y sont membres ainsi que d’autres pays de la région et cela lui confère une responsabilité supplémentaire dans la médiation entre les deux pays voisins. Il atteste que les efforts de règlement se poursuivent avec la médiation djiboutienne et kenyane, et espère que les deux parties parviendront à un accord à ce sujet.

Il précise aussi que la République de Djibouti a affirmé à maintes reprises son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Somalie, ainsi que de tous les États membres de l'IGAD, comme le prévoient les chartes de l'Union africaine et de l'IGAD.

Il souligne une fois de plus que la République de Djibouti, par le biais de sa présidence actuelle de l'IGAD, est non seulement très intéressée à ce que les relations diplomatiques entre la Somalie et l'Éthiopie redeviennent comme elles l’étaient avant la signature du protocole d'accord et mentionne que la région n’a pas besoin de nouveaux différends et de nouvelles crises.

Évoquant le dossier soudanais, Mr. Mahmoud Ali Youssouf soutient que d'autres crises dans le monde ont détourné l'attention du conflit le plus sanglant d'Afrique et le qualifie comme étant la crise la plus oubliée surtout lorsqu'il s'agit de parler de réfugiés et de déplacements de population. Il dévoile que plus de 6,5 millions de Soudanais ont été contraints de quitter leur foyer, et plus d'un tiers d'entre eux ont été déplacés à l'extérieur du pays et que la prolifération des milices à base ethnique dans le conflit actuel est tout aussi alarmante.

Comme le Soudant est un membre fondateur de l’IGAD, Il certifie que Djibouti, entant que présidente de cette organisation régionale déploie des efforts intenses et continus en coordination avec les autres Etats membres et la communauté internationale notamment les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour trouver une solution au conflit en cours dans ce pays frère

Il révèle aussi que son pays a déjà reçu des représentants des parties responsables de la crise au Soudan afin d'écouter leurs points de vue et leur vision d'une solution. Il est à noter que tous ont affirmé leur volonté de mettre fin à la guerre et espère que ces efforts conduiront à un cessez- le-feu permanent et inconditionnel.

Dernièrement, les attaques de navires en Mer Rouge se sont intensifiées, ciblant ainsi des navires en perturbant les passages maritimes les plus importants. À cet effet, le diplomate déclare que Djibouti suit ces développements avec beaucoup d’inquiétude, en spécifiant que le détroit de Bab al-Mandeb, sur lequel donne la République de Djibouti, est considéré comme un passage international d'une extrême importance d'un point de vue politique et économique.

Il confirme que toute atteinte à la sécurité dans cette zone a des répercussions au niveau mondial, étant donné son rôle d'artère vitale pour le commerce international et c’est pourquoi, il appelle à trouver des solutions aux différentes crises dans la région afin que tout le monde puisse jouir de la paix et de la sécurité.

Concernant la guerre contre Gaza, Mahmoud Ali Youssouf, invite fortement la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à l'extermination massive et aux bombardements israéliens injustes qui ont coûté la vie à plus de 34 000 personnes, ainsi qu'aux déplacements et à la famine qui en découlent menaçant ainsi la vie de millions d'enfants.


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.