«La promotion de la fraternité humaine passe par l’autonomisation des femmes»

Le prix Zayed pour la fraternité humaine récompense ceux qui contribuent le plus au progrès humain et à la coexistence. (Adjaye Associates)
Le prix Zayed pour la fraternité humaine récompense ceux qui contribuent le plus au progrès humain et à la coexistence. (Adjaye Associates)
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Publié le Mardi 24 janvier 2023

«La promotion de la fraternité humaine passe par l’autonomisation des femmes»

  • Epsy Campbell Barr considère que la pleine mise en œuvre du Document sur la fraternité humaine peut aider à promouvoir l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes et des filles
  • Elle soutient avant tout que le pouvoir politique doit être utilisé pour soulager les souffrances de ceux qui sont moins fortunés

DUBAÏ: La promotion des valeurs de fraternité humaine devrait inclure l’autonomisation des femmes, explique Epsy Campbell Barr, ancienne vice-présidente du Costa Rica et membre du jury du prix Zayed pour la fraternité humaine cette année.

«Nous avons besoin de plus de compréhension entre les sexes afin de construire un monde meilleur», déclare-t-elle à Arab News à l’approche de la cérémonie de remise des prix, qui devrait se tenir le 4 février. «Il est impossible de le faire sans l’inclusion des femmes.»

«C’est ici que le message de fraternité humaine prend tout son sens: par la promotion de l’égalité et de la non-discrimination.»

Le prix Zayed pour la fraternité humaine a été créé afin de consolider la rencontre historique entre le pape François et Ahmed el-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar, à Abu Dhabi le 4 février 2019.

Leur rencontre, qui marque la toute première visite papale dans la péninsule Arabique, a abouti à la cosignature du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, également connu sous le nom de «déclaration d’Abu Dhabi».

Le prix a été créé après la rencontre entre le pape François et le grand imam cheikh Ahmed el-Tayeb, en 2019. (AFP)
Le prix a été créé après la rencontre entre le pape François et le grand imam cheikh Ahmed el-Tayeb, en 2019. (AFP)

Il est né d’une discussion fraternelle entre les deux chefs religieux dans le but d’inciter les autres à promouvoir une «culture de respect mutuel». Pour le pape François, «ce n’est pas un simple geste diplomatique, mais plutôt une réflexion qui découle d’un dialogue et d'un engagement commun».

La déclaration d’Abu Dhabi a conduit à la création du Comité supérieur pour la fraternité humaine et du prix Zayed, sous le patronage de cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, qui était alors le prince héritier d’Abu Dhabi. Aujourd’hui, il est l’émir d’Abu Dhabi et le président des Émirats arabes unis (EAU).

Le prix, dont c’est la quatrième édition, porte le nom du père de cheikh Mohammed, feu cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, le fondateur des EAU.

Epsy Campbell Barr, qui était en poste au Costa Rica de mai 2018 à mai 2022, est la première femme d’origine africaine à occuper le poste de vice-présidente en Amérique latine. Par ailleurs, elle faisait partie des cent personnes d’origine africaine les plus influentes en 2021.

En tant qu’économiste et politicienne de longue date, elle estime que la pleine mise en œuvre du Document sur la fraternité humaine peut aider à promouvoir l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes et des filles.

«Nous devons construire des ponts», affirme-t-elle. «Lorsque nous pensons à l’autonomisation économique des femmes, nous devons nous assurer que nous pouvons établir un dialogue avec le secteur financier pour offrir aux femmes des financements pour leurs idées d’entrepreneuriat et avoir le sens de la fraternité humaine dans les dialogues politiques.»

«L’argent devrait être mis entre les mains des femmes, car nous savons que cela ne changera pas seulement leur vie, mais aussi celle de la communauté qui les entoure et, éventuellement, du pays.»

Le jury de l’édition 2023 du prix Zayed. (Photo fournie)
Le jury de l’édition 2023 du prix Zayed. (Photo fournie)

Les propos d’Epsy Campbell Barr interviennent alors que les droits des femmes et des filles sont bafoués dans de nombreuses régions du monde. Par ailleurs, les effets économiques de la pandémie de Covid-19 et les pressions inflationnistes qui résultent de la guerre en Ukraine leur incombent de manière disproportionnée.

Les atteintes aux libertés des femmes ne sont nulle part aussi flagrantes qu’en Afghanistan, où les talibans, qui ont repris le pouvoir en août 2021, ont bloqué l’accès des filles à l’enseignement secondaire. Plus récemment, ils leur ont également interdit d’étudier à l’université.

Selon la Banque mondiale, bien que les femmes représentent la moitié de la population dans le monde, elles contribuent à peine à 37% au produit intérieur brut mondial. L’institution a déclaré que le PIB mondial pourrait augmenter de 26% si l’écart entre les hommes et les femmes dans la population active était comblé.

«Nous devons changer d’avis et coopérer», ajoute l’ancienne vice-présidente du Costa Rica. «Le message du document peut être utile pour les questions sociales, économiques et environnementales. Nous devons utiliser l’accord de fraternité humaine comme un outil de dialogue général pour un consensus en faveur d’un monde nouveau.»

EN BREF

Le 4-Février est désormais la Journée internationale de la fraternité humaine en l’honneur de la signature du Document sur la fraternité humaine par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb, à Abu Dhabi, ce jour-là en 2019.

Le prix Zayed pour la fraternité humaine est une distinction internationale indépendante présentée par le Comité supérieur pour la fraternité humaine. Il a été lancé pour rendre hommage à ceux qui apportent une profonde contribution au progrès humain et à la coexistence pacifique.

Les lauréats reçoivent un million de dollars (1 dollar = 0,92 euro) pour soutenir leurs efforts et financer la poursuite de leur travail en vue de faire progresser la fraternité humaine, collaborer au-delà des divisions et mettre en place de véritables progrès.

En 2021, le prix a été attribué conjointement à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, et à l’activiste franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, fondatrice de l’association Imad pour la jeunesse et la paix, qui, après avoir perdu son fils, assassiné par un terroriste, a mis sa douleur au service d’un programme de sensibilisation destiné aux jeunes.

Le prix 2022 a été décerné au roi Abdallah de Jordanie et à son épouse, la reine Rania, «en reconnaissance de leurs efforts pour promouvoir la fraternité humaine, le respect mutuel et la coexistence pacifique», et à la Fondation connaissance et liberté, une organisation humanitaire haïtienne.

Le pape François a accueilli le comité de sélection de l’édition 2023 au Vatican le 9 janvier pour discuter de l’importance de ce prix dans la promotion de la fraternité humaine à l’échelle mondiale, y compris en ce qui concerne la protection des droits des femmes.

Le pape François, lui-même récipiendaire honoraire du prix en 2019 avec cheikh El-Tayeb, a déclaré aux membres du jury: «Votre travail est important pour véhiculer le message de la fraternité humaine.»

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Il a également mis l’accent sur l’importance du prix mondial pour l’humanité et a exhorté le comité à jouer son rôle afin de promouvoir les droits des femmes.

«Il est indispensable que vous défendiez la dignité des femmes dans votre travail, puisque les droits des femmes sont souvent inscrits sur papier, mais ne sont pas respectés dans la vraie vie», a-t-il souligné.

Outre Epsy Campbell Barr, le jury de cette année comprend Miguel Angel Moratinos, sous-secrétaire général de l’ONU et Haut-Représentant des nations unies pour l’Alliance des civilisations, ainsi que le cardinal Luis Antonio Tagle, prélat philippin de l’Église catholique et préfet du dicastère pour l’évangélisation.

On compte également parmi les jurés le militant des droits de l’enfant et lauréat du prix Nobel 2014 Kailash Satyarthi, l’entrepreneure et lauréate du prix Nobel 2015 Wided Bouchamaoui, ainsi que Mohamed Abdelsalam, secrétaire général du prix Zayed pour la fraternité humaine et du Conseil des sages musulmans.

Avant la réunion du comité au Vatican, M. Satyarthi avait affirmé être à la recherche d’un candidat qui aurait «la compassion nécessaire pour apporter des changements durables à la société, puisque nous avons besoin d’actions fortes et d’idées audacieuses pour créer un monde beau, plus juste et plus équitable».

M. Abdelsalam soutient que le prix a été conçu pour promouvoir la compréhension et le respect entre tous les peuples: «C’est pour cette raison que le prix vise à mettre en lumière les individus et les organisations qui ont une incidence sur le long terme et qui établissent un cadre pour des initiatives et des idées qui favorisent le développement d’une communauté humaine mondiale plus harmonieuse.»

Epsy Campbell Barr indique que la fraternité humaine «est une entente entre les peuples, entre les civilisations. C’est une nouvelle idéologie qui consiste à mettre l’accent sur ce que nous avons en commun plutôt que sur nos différences».

«Il s’agit de mettre en place une société basée sur la paix et le respect mutuels. Nous nous concentrons depuis trop longtemps sur ce qui nous rend différents. Les accords peuvent changer des vies, des organisations et des pays. C'est le moyen de construire un nouveau monde. Nous devons construire des ponts et nous comprendre les uns les autres», confie-t-elle.

Epsy Campbell Barr. (AFP)
Epsy Campbell Barr. (AFP)

Ce qu’elle recherche chez un candidat est la compassion, l’engagement, le respect et la manifestation de la fraternité humaine.

«Je cherche la personne qui promeut le dialogue», explique-t-elle à Arab News. «Le prix n’est pas un objectif en soi, mais plutôt un outil pour appliquer le concept de fraternité humaine.»

«Nous devons construire des ponts, ce que privilégie un dialogue politique et un sentiment de fraternité. Il faudrait préférer la coopération à la rivalité.»

Elle souligne que, au cours de sa carrière politique, elle a dû surmonter plusieurs obstacles. Elle est cependant fière d’avoir pu servir ses compatriotes costaricains, autonomiser les communautés et faire la différence.

«J’ai eu la chance d’être vice-présidente de mon pays. Cependant, je sens que je ne l’ai pas fait uniquement pour le Costa Rica, mais pour toutes les filles et les femmes du monde, afin de leur montrer qu’elles peuvent concrétiser toutes leurs ambitions», insiste-t-elle.

«Le leadership des femmes est différent de celui des hommes. Nous le faisons avec plus d’amour, nous sommes plus coopératives que compétitives.»

Avant tout, Epsy Campbell Barr considère que le pouvoir politique doit être utilisé pour soulager les souffrances de ceux qui sont moins fortunés et qui ont moins de possibilités que les plus nantis au sein des sociétés.

«C’est très important d’utiliser sa voix pour inspirer les gens», note-t-elle. «Et lorsqu’on occupe un poste politique décisif, il faut redoubler d’efforts.»

L’identité de la personnalité qui remportera le prix Zayed pour la fraternité humaine 2023 sera révélée le 4 février, une date qui coïncide avec la Journée internationale de la fraternité humaine, reconnue par l’ONU.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël visé par des missiles iraniens après une quatrième nuit de frappes sur l'Iran

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. (AFP)
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  • L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive
  • La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés

JERUSALEM: L'Iran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem où une journaliste de l'AFP a entendu "de fortes explosions qui ont fait trembler l'immeuble" dans lequel elle se trouvait.

La défense anti-aérienne a été activée mais plusieurs projectiles n'ont pas été interceptés.

Un autre journaliste de l'AFP a vu une épaisse fumée s'envoler dans le ciel après qu'un missile s'est abattu à Haïfa, dans le nord d'Israël.

A Tel-Aviv, des images de l'AFPTV ont montré un ensemble d'immeubles d'habitation éventrés où les pompiers recherchaient d'éventuels survivants dans les décombres, et des voitures incendiées. Un autre missile a touché un immeuble à Petah Tikva, un peu plus à l'est, selon un photographe de l'AFP.

La police israélienne a précisé qu'un missile avait frappé sur la région côtière, sans autre précision, provoquant "des dégâts matériels et sur les infrastructures". Le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix Rouge, a fait état de trois morts et 74 blessés dans quatre sites du centre du pays.

Cette salve a répondu à des frappes israélienne qui ont visé l'Iran pour la quatrième nuit consécutive.

Missiles sol-sol 

Israël a dit viser des "des dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays et a bombardé la capitale ainsi que la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est.

Les frappes ont fait au moins 224 morts depuis vendredi et plus d'un millier de blessés, a annoncé dimanche le ministère iranien de la Santé.

Côté israélien, le bilan des ripostes iraniennes depuis vendredi est de d'au moins 16 morts et 380 blessés, selon la police et les secours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également affirmé qu'une femme avait été tuée dans l'ouest de la Syrie après la chute d'un drone, probablement iranien.

Depuis vendredi, des correspondants de l'AFP et des témoins ont observé des dizaines de missiles volant dans le ciel syrien, certains étant interceptés et explosant dans différentes régions.

Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité.

Dimanche, une frappe a visé un immeuble d'habitation dans le centre de Téhéran, faisant au moins cinq morts selon la télévision. Un journaliste de l'AFP sur les lieux a fait état de "deux explosions" à quelques minutes d'intervalle, à proximité du ministère iranien des Communications.

Un épais nuage noir de fumée s'est élevé dans le ciel tandis que des badauds "figés par la stupeur, demeuraient sans voix", selon son témoignage.

"Bruit terrible" 

Le gouvernement iranien a annoncé que les mosquées, les stations de métro et les écoles allaient servir d'abris anti-aériens dès dimanche soir.

Téhéran a annoncé dimanche la mort du chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, après la mort vendredi des deux plus hauts gradés du pays et de neuf scientifiques du programme nucléaire. Des dizaines de cibles ont été visées dans la capitale, notamment des sites liés au nucléaire et deux dépôts de carburant.

La majorité des commerces sont restés fermés dimanche et les routes pour quitter Téhéran étaient remplies de longues files de voitures.

"Nous n'avons pas pu dormir depuis vendredi à cause du bruit terrible des explosions. Aujourd'hui, ils ont frappé une maison dans notre ruelle et nous avons eu très peur. Nous avons donc décidé de quitter Téhéran", a raconté Farzaneh, une femme au foyer de 56 ans qui allait vers le nord du pays.

Les missiles iraniens avaient déjà frappé la région de Tel-Aviv dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant des destructions à Bat Yam, au sud de la ville côtière, et à Tamra, une ville arabe dans le nord du pays.

"Il ne reste plus rien, plus de maison, c'est fini!", a confié Evguenia Doudka, une habitante de Bat Yam. "L'alerte a retenti et nous sommes allés dans l'abri. Soudain, tout l'abri s'est rempli de poussière, et c'est là que nous avons réalisé qu'une catastrophe venait de se produire".

"L'Iran paiera un prix très lourd pour le meurtre prémédité de civils, femmes et enfants", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en visite à Bat Yam.

Affirmant que l'Iran s'approchait du "point de non-retour" vers la bombe atomique, Israël a lancé vendredi une campagne aérienne massive contre la République islamique en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires.

Téhéran est soupçonné par les Occidentaux et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique. L'Iran, qui dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil, a promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".

Appels à négocier 

Egalement dimanche, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé l'aéroport de Machhad, deuxième  ville d'Iran, située dans le nord-est du pays à environ 2.300 kilomètres d'Israël. La ville abrite le sanctuaire de l'imam Reza, le site le plus sacré d'Iran pour les musulmans chiites. Il s'agit, selon l'armée, de la frappe la plus lointaine en territoire iranien menée depuis vendredi.

M. Netanyahu a par ailleurs déclaré sur la chaîne américaine Fox News qu'Israël avait "détruit la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz (centre).

Il a laissé entendre que les frappes sur l'Iran pourraient conduire à un changement à la tête du pays dirigé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Ce pourrait certainement être le résultat parce que le régime iranien est très faible", a-t-il dit.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à M. Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution "à long terme" avec l'Iran.

Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit mais qu'ils ne sont "à cet instant pas impliqués".

 


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com