Présidentielle: les comptes de onze des douze candidats épluchés

Les députés du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) Marine Le Pen (à droite) et Sébastien Chenu (à gauche) assistent à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 janvier 2023. (Photo par Bertrand Guay / AFP)
Les députés du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) Marine Le Pen (à droite) et Sébastien Chenu (à gauche) assistent à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 24 janvier 2023. (Photo par Bertrand Guay / AFP)
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Présidentielle: les comptes de onze des douze candidats épluchés

  • Les comptes de campagne des douze candidats à la présidentielle de 2022 ont tous été approuvés
  • Macron pénalisé par la publication de sa candidature à la présidentielle sur les comptes Twitter et Facebook de l’Élysée, alors respectivement suivis par «7,9 millions et 4,3 millions d'abonnés»

PARIS : Utilisation du compte officiel de l'Elysée par le candidat Macron, de CNews par Eric Zemmour, dépenses irrégulières: les comptes de campagne des douze candidats à la présidentielle de 2022 ont tous été approuvés, malgré quelques sanctions financières.

Onze d'entre eux ont été publiés vendredi au Journal Officiel, Marine Le Pen contestant devant le Conseil constitutionnel l'invalidation de plus de 300.000 euros de ses frais de campagne.

- Emmanuel Macron -

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a amputé de 100.000 euros le remboursement de ses frais de campagne.

Motif: la publication de sa candidature à la présidentielle sur les comptes Twitter et Facebook de l’Élysée, alors respectivement suivis par «7,9 millions et 4,3 millions d'abonnés».

«Il a ainsi bénéficié d'une audience importante constituée grâce à des moyens publics», un «avantage indirect» et «prohibé», selon l'organisme.

La CNCCFP a également décidé d'exclure plusieurs frais, notamment quelques 30.000 euros versés à une photographe, une prime qui doit être payée par le parti présidentiel, d'après la Commission.

Du côté de l'équipe de campagne du candidat, on souligne que les montants épinglés ne concernent que 1% des frais engagés.

La Commission n'a pas non plus établi de «mélange de genre» entre les activités du président et du candidat, se félicite le parti Renaissance.

Elle n'a pas relevé d'irrégularités avec les cabinets de conseil l'an dernier.

- Eric Zemmour -

Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour, arrivé quatrième de la présidentielle, a reçu la sanction forfaitaire la plus importante, 200.000 euros.

La Commission a estimé que grâce à son émission «Face à l'info» sur CNews, il avait bénéficié, alors qu'il ne s'était pas encore officiellement déclaré, d'«une promotion de sa personnalité».

Elle lui a aussi reproché de ne pas avoir versé des droits d'auteur, estimés à 16.000 euros, quand il avait utilisé, sans autorisation, des images dans sa vidéo de candidature.

- Marine Le Pen -

C'est la seule candidate dont les comptes, bien qu'approuvés, n'ont pas été publiés.

La CNCCFP attend la décision du Conseil constitutionnel, saisi par le Rassemblement national qui conteste l'invalidation de plus de 300.000 euros de ses frais de campagne.

La Commission a retoqué, en effet, les dépenses de «flocage et déflocage» de douze cars loués dans le cadre de la campagne.

- Jean-Luc Mélenchon -

La CNCCFP a décidé de diminuer de 12.178 euros les «frais de transport de la campagne officielle en Outre-mer».

Elle a aussi amputé de 15.000 euros le remboursement de ses frais de campagne, estimant que «le grand nombre» d'autocollants imprimés à l'occasion, 1,2 million, n'était pas justifié.

- Valérie Pécresse -

La Commission a infligé une sanction de 15.000 euros à la candidate LR, qui n'a pas atteint le seuil des 5% des suffrages exprimés et qui a fait un appel aux dons pour rembourser ses frais de campagne.

L'organisme a notamment constaté que «onze dépenses de location de salles (...) n'ont pas été intégrées au compte de campagne».

La CNCCFP s'est également attardée sur le rôle des cabinets de conseil, son directeur de campagne ayant été consultant pour l'un d'eux. «La Commission constate qu'en l'état, elle ne dispose d'aucun élément de nature à remettre en cause le contenu et la portée» des déclarations de la candidate et du directeur de campagne».

- Les autres candidats -

Parmi les autres candidats, quatre d'entre eux n'ont pas subi de sanction financière. Il s'agit de l'iconoclaste Jean Lassalle, de Fabien Roussel (PCF), Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Arthaud (LO).

 


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.