Le roi Salmane est sûr que le Sommet du G20 à Riyad donnera « des résultats importants et décisifs »

Le roi Salman bin Abdulaziz Al-Saud prononçant le discours d'ouverture du sommet du G20 (Bandar Al-Jaloud / Palais royal de Riyad / fournie/AFP
Le roi Salman bin Abdulaziz Al-Saud prononçant le discours d'ouverture du sommet du G20 (Bandar Al-Jaloud / Palais royal de Riyad / fournie/AFP
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Publié le Dimanche 22 novembre 2020

Le roi Salmane est sûr que le Sommet du G20 à Riyad donnera « des résultats importants et décisifs »

  • Le roi Salmane a souligné que le Sommet de Riyad prend en compte les intérêts de tous les pays et non seulement ceux des États membres du G20
  • La réunion a rassemblé des économies qui représentent environ 85% du PIB mondial afin de discuter des questions socio-économiques les plus difficiles

RIYAD : Dans son discours d’ouverture lors du 15e sommet du Groupe des vingt (G20) samedi, le roi Salmane d’Arabie saoudite a déclaré qu’il était optimiste quant aux résultats du Sommet, tenu virtuellement pour la première fois depuis sa formation en raison de la pandémie de coronavirus.

 

«Je suis sûr que le Sommet de Riyad donnera des résultats importants et décisifs et entraînera l’adoption de politiques économiques et sociales qui redonneront espoir et réconfort aux peuples du monde», déclare-t-il.

Il faut espérer que le Sommet des dirigeants du G20 qui s’étend sur deux jours, sous la présidence de l’Arabie saoudite, jettera les bases d’un redressement plus inclusif, résilient et durable de la crise de Covid-19. La réunion a rassemblé des économies qui représentent environ 85% du PIB mondial afin de discuter des questions socio-économiques les plus difficiles.

 

«Il est regrettable que nous ne puissions pas vous accueillir en personne à Riyad en raison des circonstances exceptionnelles que nous vivons cette année», a déclaré le roi Salmane aux autres dirigeants du G20. «Nos peuples et nos économies souffrent toujours de ce choc. Cependant, nous ferons de notre mieux pour surmonter cette crise à travers la coopération internationale.»

Le Sommet des 21 et 22 novembre, qui devrait être dominé par la pandémie et ses répercussions économiques, n’est pas la première réunion des dirigeants à Riyad. En mars dernier, quelques semaines seulement après que la Covid-19 a été déclarée «pandémie», le roi Salmane a organisé un rassemblement virtuel extraordinaire visant à forger une stratégie commune pour faire face à ce défi sans précédent.

Le roi a noté que les 20 puissances économiques mondiales avaient contribué jusqu’à présent à hauteur de 21 milliards de dollars (1 dollar = 0,84 euro) à la lutte contre la Covid-19 et «pris des mesures extraordinaires pour aider nos économies en injectant plus de 11 trillions de dollars afin de soutenir les individus et les commerces».

«Nous avons exprimé notre engagement lors de notre Sommet extraordinaire afin de mobiliser des ressources de toute urgence, et nous avons tous fait don, dès le début de la crise, de plus de 21 milliards de dollars pour soutenir les efforts mondiaux de lutte contre la pandémie», a déclaré samedi le roi Salmane. «Nous avons pris des mesures extraordinaires pour aider nos économies en injectant plus de 11 trillions de dollars afin de soutenir les individus et les commerces».

«Nous avons également étendu nos filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes susceptibles de perdre leur emploi ou leur source de revenus. À cette fin, nous avons fourni une aide d'urgence aux pays en voie de développement, notamment l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 aux pays à faible revenu.»

«Cette année a été extraordinaire. La pandémie de Covid-19 a été un choc sans précédent qui a eu un impact sur le monde entier en peu de temps et qui a causé des pertes économiques et sociales au niveau mondial», a-t-il ajouté.

Chaque année, la présidence du G20 est assurée par un pays différent et, en décembre 2019, l’Arabie saoudite est devenue le premier pays arabe à assumer ce rôle. Généralement, chaque présidence prend fin avec le Sommet des dirigeants du G20, un rassemblement important des chefs d’État, inauguré en 2008.

Le calendrier habituel du G20 a été changé en raison des restrictions mises en place par la présidence du Groupe en réponse à la pandémie. Le dirigeants et les ministres du G20 ont donc tenu des réunions virtuelles pour coordonner la réponse internationale à la crise et mettre l’économie mondiale sur la voie de la reprise.

Le roi Salmane a insisté sur le fait que le Sommet de Riyad prenait en compte les intérêts de tous les pays, non seulement ceux des États membres du G20. «Le thème de notre présidence est “Réaliser les opportunités du XXIe siècle pour tous”», a-t-il noté avant d’ajouter: «Bien que la pandémie nous ait obligés à ajuster rapidement nos objectifs pour faire face à ses répercussions, les domaines sous ce thème général, à savoir “Autonomiser les personnes”, “Préserver la planète” et “Créer de nouvelles frontières”, demeurent essentiels pour surmonter ce défi mondial et bâtir un avenir meilleur pour notre peuple.»

Le roi Salmane a exhorté les dirigeants du G20 à lutter contre les vulnérabilités exposées par la Covid-19, tout en œuvrant à protéger les vies et les moyens d’existence. «Bien que nous soyons optimistes quant aux progrès réalisés dans le développement de vaccins et de médicaments et d’outils de diagnostic contre la Covid-19, nous devons œuvrer pour créer les conditions d'un accès abordable et équitable à ces outils pour tous les peuples», dit-il.

Avec l’adoption de l’Initiative de Riyad sur l'avenir de l'Organisation mondiale du commerce, qui vise à rendre le système commercial multilatéral plus apte à faire face à tous les défis, le roi Salmane a souligné: «Nous devons continuer à soutenir l’économie mondiale et rouvrir nos économies et nos frontières afin de faciliter la circulation des marchandises et des personnes. Nous devons fournir le soutien nécessaire aux pays en voie de développement de manière coordonnée pour maintenir les progrès déjà réalisés au cours des dernières décennies.»

Soulignant que le sommet inaugural des dirigeants a eu lieu en réponse à la crise financière mondiale de 2008, le roi Salmane a affirmé que «les résultats obtenus sont une preuve suffisante que le G20 est le forum le plus important pour la coopération internationale et pour faire face aux crises mondiales. Aujourd'hui, nous travaillons de nouveau ensemble pour lutter contre une autre crise mondiale, plus profonde, qui a ravagé les populations et les économies».

En ce qui concerne l'avenir, le roi Salmane a indiqué que «le G20 promeut l'accès aux opportunités pour tous, en particulier pour les femmes et les jeunes, et bâtit un avenir qui protège nos terres, nos océans et nos ressources naturelles. Les dirigeants du G20 se sont réunis pour donner de l'espoir, pour s'entendre sur une voie à suivre qui garantit la protection de la population et la construction d'un avenir meilleur».

Lors de la cérémonie d’ouverture virtuelle, de nombreux chefs de gouvernement et chefs d’État ont prononcé de courts discours souhaitant tout le succès à ce Sommet.

Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a loué la ville saoudienne de Neom, qui représente, selon lui, «un avenir plus vert» pour le monde. «Si nous étions en Arabie saoudite aujourd’hui, nous aurions visité la nouvelle ville passionnante de Neom, dont j’ai pu inspecter les origines il y a quelques années, construite sur les sables de combustibles fossiles mais alimentée par de l'hydrogène vert, sous un climat enviable et un soleil d'une fiabilité enviable pour fournir une énergie solaire inépuisable.»

«Cet avenir ne sera possible que si les puissances économiques mondiales mènent des actions plus ambitieuses, de manière plus rapide, pour éviter que le changement climatique ne s’aggrave», a-t-il ajouté.

Selon le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, le Sommet est une occasion unique d’établir une feuille de route collective afin d’œuvrer pour «la prospérité, la durabilité, l'égalité et le bien-être, au profit de nos économies, mais surtout au profit de tous les citoyens».

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a mentionné que la pandémie de Covid-19 avait donné plus d’importance et de responsabilités au G20. «Les décisions prises lors du Sommet de Riyad seront décisives, non seulement pour atténuer l'impact négatif de la pandémie mais aussi pour répondre aux attentes du G20», a-t-il affirmé.

Quant au président brésilien Jair Bolsonaro, il a indiqué que depuis l’apparition du coronavirus, les dirigeants avaient mis l’accent sur l’importance de s’occuper en même temps de la santé des personnes et de l’économie.

«Le temps nous a donné raison. Nous devons respecter notre ferme engagement d’œuvrer à la croissance économique, à la liberté de nos peuples et à la prospérité du monde dans son ensemble.»

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a déclaré que le Sommet de Riyad reflètera l’engagement du G20 à se remettre rapidement de la crise et à trouver des solutions aux défis majeurs auxquels l’humanité est actuellement confrontée.

«Nous devons nous unir dans l’utilisation des opportunités offertes par cette crise pour créer une nouvelle et meilleure réalité», a-t-il lancé. «L'Italie, qui assumera la prochaine présidence en 2021, est déterminée à s'appuyer sur les résultats du Sommet de Riyad et à continuer de promouvoir l'action importante du G20.»

 

 


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.