Au comité national du parti républicain, Ron DeSantis défie Donald Trump à distance

Un badge "Roll with Ronna for RNC Chair" (campagne pour la présidente actuelle du parti républicain Ronna McDaniel) est vu lors de la réunion d'hiver du Comité national républicain 2023 à Dana Point, en Californie, le 27 janvier 2023. (Photo de Patrick T. Fallon / AFP)
Un badge "Roll with Ronna for RNC Chair" (campagne pour la présidente actuelle du parti républicain Ronna McDaniel) est vu lors de la réunion d'hiver du Comité national républicain 2023 à Dana Point, en Californie, le 27 janvier 2023. (Photo de Patrick T. Fallon / AFP)
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Au comité national du parti républicain, Ron DeSantis défie Donald Trump à distance

  • Les conservateurs sont à couteaux tirés depuis les élections de mi-mandat décevantes en novembre
  • Dans ce contexte électrique, la présidente actuelle du parti, Ronna McDaniel, a dû surmonter pour la première fois deux candidatures concurrentes pour se faire réélire à son poste. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis s'est prononcé en sa faveur

DANA POINT, Etats-Unis : Profondément divisé, le parti républicain a reconduit sa présidente vendredi en Californie lors d'une réunion où le gouverneur de Floride Ron DeSantis a avancé ses pions pour concurrencer la candidature de Donald Trump à la Maison Blanche en 2024.

L'hôtel luxueux de la station balnéaire de Dana Point, où sont réunis les 168 membres du comité national du parti depuis mercredi, était le nouveau théâtre de la crise existentielle traversée par le «Grand Old Party».

Les conservateurs sont à couteaux tirés depuis les élections de mi-mandat décevantes en novembre, où la «vague rouge» tant annoncée n'a pas eu lieu et où les républicains ont échoué à regagner le Sénat: la mainmise de M. Trump, candidat déjà déclaré pour la prochaine présidentielle et lesté par les ennuis judiciaires, est largement remise en cause et le parti se déchire.

Début janvier, les électrons libres trumpistes ont ainsi créé une pagaille inédite en plus de 160 ans au Congrès, transformant l'élection de Kevin McCarthy comme «speaker» à la Chambre des représentants en chemin de croix.

Dans ce contexte électrique, la présidente actuelle du parti, Ronna McDaniel, a dû surmonter pour la première fois deux candidatures concurrentes pour se faire réélire à son poste, qu'elle occupe depuis 2016.

Reconduite avec 111 votes, elle a surpassé Mike Lindell, un riche patron complotiste fabricant d'oreillers ultra-minoritaire avec 4 voix ; et surtout Harmeet Dhillon, une avocate qui a récolté 51 voix et était soutenue par de nombreux frondeurs républicains anti-establishment, souvent les mêmes qui ont perturbé l'élection de M. McCarthy au Congrès.

«Avec nous tous unis, les démocrates vont nous entendre en 2024», s'est réjouie la patronne du parti, immédiatement félicitée sur les réseaux sociaux par Donald Trump, qui la soutenait en coulisses.

Avant le vote, Ronna McDaniel avait mis en garde vendredi contre les querelles internes, en citant un verset de la Bible à la tribune. «Tout royaume divisé contre soi-même est promis à la désolation, et tout ville ou maison divisée contre elle-même ne tiendra pas», avait-elle averti.

- «Bataille par procuration» -

Car sa réélection n'a pas été une promenade de santé. Depuis plusieurs semaines, Mme Dhillon faisait campagne pour déloger Ronna McDaniel sur le mécontentement de la base après la défaite présidentielle de 2020 et la contre-performance des élections de mi-mandat en novembre dernier.

«Il y a beaucoup de changements qui ont besoin d'être réalisés pour que nous soyons en mesure de gagner en 2024», a-t-elle déclaré mercredi au Los Angeles Times, en justifiant sa candidature à ce poste clé pour organiser la future primaire qui déterminera le candidat conservateur à la présidentielle. «Je suis fatiguée que les républicains perdent les élections.»

Avec ce discours, l'avocate, dont le cabinet a assuré la défense de M. Trump face à la commission parlementaire sur l'attaque du 6 janvier 2021 à Washington, jouait sur les deux tableaux.

Elle s'adressait à la fois aux conservateurs lassés par l'ex-président, perçu par certains comme «une machine à perdre», et résonne aussi chez les trumpistes les plus extrêmes qui rêvent de renverser la table et de refaire le parti à leur main.

Jeudi, à la veille du vote, elle s'est trouvée un allié de poids: le gouverneur de Floride Ron DeSantis s'est prononcé en sa faveur.

«Je crois que nous avons besoin d'un changement. Je pense que nous avons besoin de sang neuf au sein du comité national républicain», a confié au média Florida's Voice le conservateur, triomphalement réélu en novembre et perçu comme le rival potentiel le plus dangereux pour M. Trump dans la course à la Maison Blanche.

Une déclaration qui montre les divisions tenaces au sein du parti conservateur. La tambouille interne pour choisir la présidente du parti s'est transformée en «une bataille par procuration entre DeSantis et Trump», observe la politologue Wendy Schiller.

En soutenant l'outsider prisée par les membres les plus extrêmes du parti, le gouverneur de Floride voulait «doubler Donald Trump par la droite», explique-t-elle à l'AFP.

«DeSantis tente de se projeter en futur leader du parti», insiste-t-elle. «Il n'y a aucune raison de vouloir peser sur cette élection, à moins que vous n'ayez l'intention de vous présenter à la présidentielle.»

Les républicains étalent leurs divisions pour reconduire la cheffe de leur parti

Le parti républicain a reconduit sa présidente Ronna McDaniel vendredi en Californie, lors d'une réunion qui a une fois de plus souligné les profondes divisions qui minent le camp conservateur avant l'élection présidentielle de 2024.

Aux commandes depuis 2016, cette proche de Donald Trump a été réélue pour un quatrième mandat avec 111 votes sur 167 exprimés, lors du comité national du parti à Dana Point en Californie.

Avec une victoire dès le premier tour, elle s'est épargnée l'humiliation vécue par Kevin McCarthy début janvier, forcé d'accorder d'importantes concessions à la frange la plus dure du parti pour accéder au poste de «speaker» au Congrès, après 14 votes successifs.

Mais ce scrutin n'en a pas moins révélé les fractures du «Grand Old Party» (GOP), échaudé par sa contre-performance lors des élections de mi-mandat en novembre, où il n'a gagné qu'une fragile majorité à la Chambre des représentants et a échoué à reconquérir le Sénat.

Lesté par les ennuis judiciaires, Donald Trump a déjà déclaré sa candidature pour reconquérir la Maison Blanche en 2024, mais sa mainmise sur le parti est de plus en plus contestée. Les candidats qu'il a soutenus en novembre ont pour la plupart échoué à se faire élire, transformant l'ex-président et son goût immodéré pour la provocation en «machine à perdre» aux yeux de beaucoup.

Sa protégée Ronna McDaniel avait jusqu'ici toujours été réélue sans aucune opposition. Mais cette fois-ci, elle a dû se défaire d'Harmeet Dhillon, une avocate qui a récolté 51 voix en capitalisant sur l'amertume de nombreux républicains afin de forger une alliance inattendue.

Ses appels au changement ont à la fois séduit les trumpistes les plus extrêmes et ceux qui cherchent une alternative à M. Trump. A la veille du vote à bulletin secret, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, dont les ambitions présidentielles ne font guère de doute, s'est ainsi prononcé en sa faveur.

«Je crois que nous avons besoin d'un changement. Je pense que nous avons besoin de sang neuf au sein du comité national républicain», a confié au média Florida's Voice ce conservateur pur jus, triomphalement réélu en novembre.

- Union de façade -

Loin de la pagaille étalée aux yeux de tous au Congrès début janvier, Ronna McDaniel a tenté de resouder son parti après sa victoire. Elle a fait monter sur scène Mme Dhillon et son autre rival, l'entrepreneur complotiste Mike Lindell, qui a récolté 4 voix.

«Avec nous tous unis, les démocrates vont nous entendre en 2024», s'est-elle réjouie, immédiatement félicitée par Donald Trump sur les réseaux sociaux.

Avant le vote, elle avait mis en garde contre les divisions de son camp. «Rien de ce que nous faisons n'est plus important que de s'assurer que Joe Biden n'ait qu'un seul mandat comme président», avait-elle insisté. «Mais pour cela, nous avons besoin d'être unis».

Un vœu qui risque fort de s'avérer pieux. Dans les couloirs du luxueux hôtel où se déroulait le comité, Mme Dhillon a insisté sur le soutien populaire dont elle bénéficiait et a accusé l'organe d'aveuglement.

«Personne ne va s'unir derrière un parti qui ignore sa base», a-t-elle fustigé devant la presse, en accusant l'establishment du GOP et les conseillers de M. Trump d'avoir faussé l'élection en mettant toutes les ressources du parti au service de Mme McDaniel. «Je pense que le parti va devoir gérer les retombées de cette déconnexion avec la base.»

Les membres du comité «n'ont pas écouté ce que le peuple voulait», a abondé M. Lindell, l'autre perdant, auprès de l'AFP.

Plus qu'un soutien à M. Trump, la réélection de Mme McDaniel sonne comme un moyen de «bloquer la frange la plus extrême du parti de prendre le contrôle» du GOP qui soutenait Mme Dhillon, analyse pour l'AFP la politologue Wendy Schiller.

Selon elle, cette élection d'habitude peu passionnante s'est transformée en «bataille par procuration» entre Donald Trump et Ron DeSantis. De quoi souligner le malaise persistant chez des conservateurs en plein doute.

«Au niveau national, pour remporter les élections ce parti est vraiment en train de se fragmenter et de se désagréger.»

- « Gare à enterrer Donald Trump trop vite »-

Un discours dans l'Etat-clé du New Hampshire avant un autre en Caroline du Sud, à 1.500 km de là: Donald Trump retrouve enfin samedi les meetings de campagne, espérant donner un coup de fouet à sa candidature pour la Maison Blanche.

Deux mois et demi après s'être lancé dans la course à l'élection de 2024, l'ancien président américain quitte les salons dorés de sa résidence de Floride pour un déplacement qui ne doit rien au hasard.

Ces deux Etats seront parmi les premiers à organiser leurs primaires républicaines début 2024. Une victoire garantirait à Donald Trump vainqueur un élan précieux -- et nécessaire -- pour la suite de la campagne.

- «D'autres options» -

Samedi dans la matinée, le septuagénaire se rendra à Salem, une petite ville du New Hampshire, où le parti républicain tient sa convention annuelle.

Mais après avoir régné durant des années sur le «Grand Old Party», Donald Trump ne sera pas forcément en terrain conquis.

Dans cet Etat frontalier du Canada, nombre d'élus locaux reprochent au milliardaire d'avoir plombé les chances des républicains aux récentes élections de mi-mandat en soutenant des candidats jugés trop extrêmes.

«Personnellement, je pense qu'il a perdu beaucoup de son attrait et de son aura», déclare à l'AFP Mike Bordes, élu au parlement local, qui avait pourtant soutenu Donald Trump à l'élection de 2020.

Si cet homme sera bien présent samedi à Salem -- «c'est l'ancien président, donc on se doit de l'accueillir» -- il se dit aussi «prêt à aller de l'avant et à envisager d'autres options» pour l'investiture républicaine.

Même constat en Caroline du Sud, Etat bordé par l'Atlantique où Donald Trump dévoilera son équipe de campagne à 16H00 (21H00 GMT).

Car si officiellement, l'ancien président est le seul candidat républicain déclaré, plusieurs prétendants dans cet Etat semblent aussi prêts à se lancer.

A commencer par son ancienne gouverneure, Nikki Haley, qui a promis à ses partisans une annonce très prochaine.

Donald Trump a aussi vu plusieurs de ses grands donateurs annoncer publiquement qu'ils ne soutiendraient pas sa candidature en 2024, au profit de Ron DeSantis -- gouverneur de Floride et étoile montante du parti, mais lui non plus pas officiellement lancé dans la course.

- Scandales –

Des tracas politiques dont l'ex-président, déjà cerné par une myriade d'enquêtes, se serait bien passé.

En décembre, une commission parlementaire enquêtant sur la responsabilité du républicain dans l'attaque menée par ses partisans contre le Congrès américain a recommandé qu'il soit poursuivi pénalement. Une juge en Géorgie a aussi promis une décision «imminente» concernant les pressions politiques qu'il a exercées dans cet Etat.

Mais gare à enterrer Donald Trump trop vite, répètent sans cesse ses partisans.

Le tribun, dont la chute a été mille fois annoncée, a jusqu'ici survécu à tous les scandales. L'ex-magnat de l'immobilier pourrait aussi grandement profiter de la levée prochaine de la suspension de ses comptes Facebook et Instagram, retrouvant là un mégaphone très lucratif.

- Et chez les démocrates ? -

Donald Trump, ou un(e) autre... Le candidat choisi par le camp républicain à l'issue de ces primaires affrontera celui désigné par le parti démocrate en novembre 2024.

Le président Joe Biden dit jusqu'ici avoir «l'intention de se représenter», et a promis de rendre sa décision publique au début de l'année.

Petit à petit, l'architecture de sa possible candidature commence elle aussi à prendre forme.

Le dirigeant octogénaire sera mardi prochain à New York, puis à Philadelphie vendredi, allant à la rencontre de riches sympathisants pour remplir les caisses de son parti.

Les experts politiques prédisent une possible annonce après son discours sur l'Etat de l'union, traditionnel discours de politique générale des présidents donné devant les parlementaires -- et prévu le 7 février.

Aucun démocrate ne s'est encore manifesté pour le défier.

 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.