Où sont les compositrices de musique de films ?

Flore Benguigui chanteuse du groupe français L'imperatrice se produit lors de la 34e édition du Festival de musique des Francofolies à La Rochelle, dans le sud-ouest de la France, le 13 juillet 2018. (Photo, AFP)
Flore Benguigui chanteuse du groupe français L'imperatrice se produit lors de la 34e édition du Festival de musique des Francofolies à La Rochelle, dans le sud-ouest de la France, le 13 juillet 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 28 janvier 2023

Où sont les compositrices de musique de films ?

  • «Le milieu du cinéma n'est pas le plus inclusif, c'est catastrophique pour les compositrices de musique de films»
  • « Entre 2012 et 2021, la musique originale de 37 projets soutenus par le CNC est strictement composée par des femmes, soit 6,7 % de l'ensemble des projets aidés», selon un rapport du Centre national du cinéma et de l'image animée de 2022

PARIS: "On connaît John Williams ("E.T", "Star Wars"), mais qui peut citer une compositrice de musique de film ?": Flore Benguigui, chanteuse du groupe L'Impératrice, décline son podcast "Cherchez la Femme" en soirées pour sortir de l'ombre les oubliées de l'industrie musicale.

"Le milieu du cinéma n'est pas le plus inclusif, c'est catastrophique pour les compositrices de musique de films", affirme l'artiste.

Avec cette thématique, la chanteuse a inauguré en cette fin de semaine "Cherchez la Femme" en version table ronde en public, mini-concerts de musiciennes, Dj Sets 100% féminins et dégustation de vin de vigneronnes.

Ce rendez-vous mensuel à Paris, est le prolongement logique de son podcast diffusé tous les mois sur Tsugi Radio, média en ligne. Flore Benguigui entend ainsi créer du réseau pour les professionnelles de la musique.

Le manque de représentation des compositrices de musique de films a été abordé avec trois d'entre elles, Uèle Lamore, Anne-Sophie Versnaeyen et Julie Roué.

"Entre 2012 et 2021, la musique originale de 37 projets soutenus par le CNC est strictement composée par des femmes, soit 6,7 % de l'ensemble des projets aidés", selon un rapport du Centre national du cinéma et de l'image animée de 2022.

"Les hommes sont assez forts pour se fédérer" constate Anne-Sophie Versnaeyen, qui trouve cependant des exceptions, comme avec Nicolas Bedos, pour qui elle a composé plusieurs musiques comme celle de "La Belle Epoque".

«Armer les jeunes compositrices»

"Les hommes choisissent leurs doubles, pour les compositrices il y aussi une identification plus évidente avec les réalisatrices", nuance Julie Roué, autrice de la B.O d'"Une femme du monde" de Cécile Ducrocq, film avec Laure Calamy. Le CNC recensait 30,6% de films réalisés ou co-réalisés par des femmes en 2021.

"Nous, les femmes, n'avons pas eu cet apprentissage des mecs qui disent +je veux mon nom sur le générique+" déplore Uèle Lamore qui a signé la B.O. du film d'Aïssa Maïga "Marcher sur l'eau", sorti en 2021. L'invisibilisation des compositrices de B.O. est en effet une autre partie du problème.

Dans son podcast, Flore Benguigui a sorti des limbes Angela Morley, femme trans (née homme, alors Walter "Wally" Stott), restée dans l'ombre de John Williams en tant qu'orchestratrice, c'est-à-dire compositrice en second, pour "Star Wars", "E.T." et "Superman". Ou encore Shirley Walker, dont le travail sur le "Batman" de Tim Burton est relégué au second plan derrière celui de Danny Elfman.

Pour entrer sous les projecteurs, Uèle Lamore prône l'instauration de "quotas" lié à l'attribution de subventions. Julie Roué agit au sein de "Troisième autrice". Un groupe Facebook devenu une association de compositrices de musique à l'image, qui organise des tables rondes sur des "sujets comme la maternité, l'argent, les contrats, ces petits tabous pour les femmes".

Le but est "d'armer les jeunes compositrices" de B.O. "pour qu'elles gagnent du temps". "Dans les festivals, quand je suis interviewée par les journalistes, la question +qu'est-ce que ça fait d'être une femme ici?+ prend la place d'une autre question, alors que j'aurais pu parler de mon travail", illustre-t-elle.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com