Covid-19: Macron attendu pour donner « un cap » et desserrer la vis

Le président de la République française, Emmanuel Macron. (AFP)
Le président de la République française, Emmanuel Macron. (AFP)
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Publié le Dimanche 22 novembre 2020

Covid-19: Macron attendu pour donner « un cap » et desserrer la vis

  • Le pic épidémique semblant franchi, le président promet d'utiliser son allocution télévisée, mardi à 20H, pour apporter « de la clarté » et « un cap » sur la crise sanitaire
  • « Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin », assure Emmanuel Macron au Journal du Dimanche

PARIS : Noël, commerces, déplacements... l'arbitrage d'Emmanuel Macron est attendu cette semaine sur de lourdes questions, alors que monte l'impatience d'un allègement des contraintes imposées aux Français pour affronter la deuxième vague de Covid-19.

Le pic épidémique semblant franchi, le président promet d'utiliser son allocution télévisée, mardi à 20H, pour apporter « de la clarté » et « un cap » sur la crise sanitaire.

« Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin », assure Emmanuel Macron au Journal du Dimanche : « Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap. Savoir ensemble où nous allons et comment y aller ». 

« C’est difficile, car la pandémie est par essence imprévisible et mondiale », explique-t-il, « mais c’est la clé de la confiance, qui elle-même est la clé du succès. »

Selon M. Macron, « il n’y a pas de fatalité. Les crises peuvent être, à la fin, des accélérateurs de progrès. Nous devons être au rendez-vous de l’Histoire. Et la France a tous les atouts pour l’être ».

Impératifs contradictoires

Comme à chaque étape depuis le premier confinement en mars, le chef de l'Etat devra trancher en s'efforçant de concilier les impératifs de protection sanitaire et ceux de l'économie, sans parler du moral de la population de plus en plus affecté par de longs mois de vie "normale" mise entre parenthèses. 

Et si l'exécutif a dit et répété ces derniers jours qu'un déconfinement était exclu à ce stade, Emmanuel Macron s'apprête bien à desserrer la vis mardi.

Les "assouplissements (...) se feront en trois étapes au regard de l'évolution sanitaire et des risques liés à certaines activités : d'abord autour du 1er décembre, puis avant les congés de fin d’année, puis à partir de janvier 2021", a expliqué au JDD le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Questionné sur les vacances de Noël au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a appelé à distinguer « la question du souhait et la question de la réalité ».

« Si d'aventure l'évolution est positive, tant mieux, et à ce moment-là je pense qu'il y aura des mesures qui seront prises. Il y aura une deuxième série de décisions qui sera prise vers le 20 décembre » a-t-il poursuivi.

Dans l'immédiat, la réouverture des commerces « autour du 1er décembre » est quasi acquise, avec des protocoles adaptés. Mais « certains établissements, comme les bars et restaurants, continueront à connaître des restrictions », a souligné Gabriel Attal. Par ailleurs, l'attestation pour se déplacer restera en vigueur. 

Qu'en sera-t-il des cinémas et des théâtres, des salles de sport, des stations de ski? 

Les interventions de ces secteurs se sont multipliées ces derniers jours pour attirer l'attention de l'exécutif sur leurs difficultés, tandis que montait la critique des oppositions.

« absurdie totalitaire »

« Il y a une obligation de penser à des alternatives au confinement comme méthode", alors que "le gouvernement ne prend jamais une longueur d'avance », a asséné sur France 3 Jean-Luc Mélenchon, candidat des Insoumis à la présidentielle de 2022.

Jordan Bardella (RN) a lui aussi jugé sur France Inter qu'il y avait eu « un défaut d'anticipation majeur pendant cette crise ». Demandant de « sortir de cette absurdie totalitaire », il s'est toutefois dit satisfait que l'on "fasse enfin preuve de bon sens, de souplesse, et qu'on permette une reprise. »

Invité d'Europe 1-Les Echos-CNEWS, l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg a pointé « des problèmes de misère qui surgissent dans notre pays ».

Après avoir été reçus vendredi par le Premier ministre Jean Castex, les dirigeants de l'opposition ont dit leur impression - pour s'en plaindre - que tout était suspendu à la décision solitaire du président, symbolisée par les « conseils de défense sanitaire » qu'il préside désormais chaque semaine.

Une posture qui ne nuit pas pour l'instant à Emmanuel Macron, dont la popularité progresse dans une série de sondages. 

Le chef de l'Etat devrait également esquisser mardi sa stratégie en matière de vaccins.

Selon Gabriel Attal, la France a déjà signé trois contrats avec des laboratoires, en a « au moins trois autres très avancés, et d'autres en discussion », avec « en moyenne 30 millions de doses par contrat ».

215 personnes sont décédées du Covid au cours des dernières 24 heures, mais le nombre de patients en réanimation poursuit sa décrue pour le 6e jour consécutif, selon les statistiques officielles publiées dimanche. 48.732 personnes en France sont mortes du coronavirus depuis le début de l'épidémie.

 


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».