Relever les taux mais pas trop, la Fed prête à ralentir de nouveau

« Il m'apparaît qu'il est désormais temps de ralentir le rythme, sans le stopper», avait déclaré, le 20 janvier, Christopher Waller, un gouverneur de la Fed (Photo de Sarah Silbiger / Getty Images North America / AFP)
« Il m'apparaît qu'il est désormais temps de ralentir le rythme, sans le stopper», avait déclaré, le 20 janvier, Christopher Waller, un gouverneur de la Fed (Photo de Sarah Silbiger / Getty Images North America / AFP)
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Publié le Dimanche 29 janvier 2023

Relever les taux mais pas trop, la Fed prête à ralentir de nouveau

  • La Fed s'apprête à relever ses taux pour la huitième fois d'affilée depuis le mois de mars
  • L'inflation semble avoir cessé sa folle escalade aux Etats-Unis, elle est tombée en décembre à 5,0% sur un an contre 5,5% le mois précédent, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed

WASHINGTON : La banque centrale américaine tient cette semaine sa première réunion de l'année, au cours de laquelle elle devrait, face à une inflation toujours trop élevée, relever de nouveau ses taux mais seulement d'un quart de point de pourcentage, moins fort qu'auparavant car l'économie ralentit.

C'est un «tango infernal» dans lequel est embarquée la Fed, selon Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon.

Le comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC, se réunit mardi et mercredi.

«Il sera confronté à un défi difficile», avertit l'économiste dans une note, devant montrer qu'il n'a pas l'intention de déclarer trop tôt victoire contre l'inflation, tout en évitant de trop resserrer sa politique monétaire, ce qui risque de faire plonger l'économie américaine dans la récession.

La Fed s'apprête à relever ses taux pour la huitième fois d'affilée depuis le mois de mars. Les acteurs du marché s'attendent à une hausse d'un quart de point de pourcentage (soit 25 points de base), selon l'évaluation des produits financiers à terme de CME Group.

Cela marquerait un retour au rythme habituel, après des relèvements d'une demi-point et même de trois-quarts de points, du jamais-vu depuis près de 30 ans.

- «Très clairs» -

«Dans la mesure où nous partions de taux proches de zéro au printemps, il était nécessaire d'agir rapidement. (...) Il m'apparaît qu'il est désormais temps de ralentir le rythme, sans le stopper», avait déclaré, le 20 janvier, Christopher Waller, un gouverneur de la Fed.

Les taux au jour le jour, qui influent le coût de tous les autres crédits, se trouvent désormais dans une fourchette de 4,25 à 4,50%.

La Réserve fédérale annoncera sa décision mercredi à 14H00 (19H00 GMT) dans un communiqué, et le président de la Fed, Jerome Powell, tiendra ensuite une conférence de presse.

Les responsables de l'institution «ont été très clairs sur leur message, ils veulent ralentir encore», afin d'observer «les effets cumulatifs et décalés de la politique monétaire sur l'économie», a indiqué à l'AFP Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

Car les effets des hausses de taux ne sont pas immédiats, il leur faut des mois pour se faire pleinement sentir. Ces relèvements font à leur tour grimper les taux d'intérêt des crédits, que ce soient des prêts immobiliers, automobiles, ou encore à la consommation.

Cela réduit le pouvoir d'achat des ménages, qui en achetant moins, ralentissent la demande et desserrent la pression sur les prix.

Et cela porte ses fruits: l'inflation semble avoir cessé sa folle escalade aux Etats-Unis. Elle est tombée en décembre à 5,0% sur un an contre 5,5% le mois précédent, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed, et publié vendredi.

C'est une bonne nouvelle, mais c'est toujours bien supérieur aux 2% que vise l'institution monétaire.

Une autre mesure de l'inflation, l'indice CPI, sur laquelle sont indexées les retraites, a aussi montré un fort ralentissement en décembre, à 6,5% contre 7,1%.

- Dernière hausse en mars -

Une dernière hausse d'un quart de point est attendue lors de la réunion suivante, les 21 et 22 mars, ce qui ferait culminer les taux à 4,75-5,00%, «avant que la politique ne se stabilise sur le reste de l'année», prévoit Nancy Vanden Houten, économiste pour Oxford Economics.

Car la consommation est le moteur de l'économie américaine. Gare donc à ne pas la faire caler, et tomber dans la récession.

«L'espoir d'un atterrissage en douceur subsiste, mais ses précédents résultats en la matière ne sont pas encourageants», rappelle ainsi Oren Klachkin, également économiste pour Oxford Economics.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a enregistré une croissance de 2,1% pour l'ensemble de l'année 2022, a annoncé jeudi le département du Commerce.

Le marché de l'emploi, quant à lui, reste solide, avec un taux de chômage à 3,5% en décembre, toujours l'un des plus bas des 50 dernières années.

 

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com